Prospection en milieux bâtis

Le terme de milieu bâti recouvre une variété importante d’habitats dont le point commun serait de rassembler tous les ouvrages construits, non souterrains, caractérisés par la présence d’une toiture et de murs verticaux. Cette définition regroupe donc des ouvrages aussi différents que les églises, les forts et châteaux, les maisons particulières habitées ou en ruines, les granges, les cabanes de jardin, les moulins, la partie aérienne des blockhaus, etc.

Le milieu bâti est fréquenté de façon variable par les espèces qualifiées d’anthropophiles. Certaines y viennent uniquement pour se reproduire, d’autres n’y font que de brefs passages en période de transit ou, au contraire, utilisent nos bâtiments à longueur d’année.

Les gîtes utilisés sont aussi très différents d’une espèce à l’autre. Les grandes chauves-souris comme les Grands Rhinolophes, les Grands Murins ou les Sérotines communes utilisent des combles relativement spacieux alors que les espèces de plus petite taille se logent dans les disjointements de façade (petits Vespertilions), dans les mortaises (Oreillards), sous les lambrissages, sous les tuiles ou ardoises des toits (Pipistrelles) ou entre les linteaux de porte des granges (Barbastelle).

Au niveau régional, la prospection en milieu bâti a surtout concerné les églises qui ont été visitées de façon quasi systématique en Vienne notamment et font actuellement l’objet d’un travail important en Deux-Sèvres et en Charente-Maritime. Sur les 209 églises visitées en Poitou-Charentes, 85 (40,7 %) hébergeaient des chauves-souris (observation d’animaux ou d’indice de présence).

Effort de prospection des églises au niveau régional et départemental

Cinq espèces au moins fréquentent les églises de la région, les plus régulièrement observées étant le Grand Murin, l’Oreillard gris et le Grand Rhinolophe. Parmi les autres espèces identifiées figurent la Sérotine commune et le Murin à oreilles échancrées. Plusieurs observations d’Oreillards n’ont pas permis une identification de niveau spécifique.

En Charente-Maritime, la prospection des blockhaus s’est avérée décevante puisque sur 38 ouvrages visités, 3 seulement hébergeaient des chauves-souris avec moins de 12 individus au total.

De nombreuses données de chauves-souris fréquentant le milieu bâti ont pu être collectées dans le cadre des opérations SOS chauves-souris ou suite à des campagnes de sensibilisation. Dans les Deux-Sèvres, 4 colonies situées en milieu bâti rassemblent au total 420 individus de Grands Rhinolophes en fin de saison de reproduction. En Vienne, une maison particulière abrite 350 Grands Murins en reproduction alors que le sommet du clocher d’une église héberge 400 individus de cette espèce. En Charente, une maison particulière abritait jusqu’à récemment une remarquable colonie de 300 Noctules communes. On peut noter que la totalité des colonies de parturition de Barbastelles connues dans la région concernent le milieu bâti et plus particulièrement les linteaux de portes de granges ou des fissures de poutres.

PJ.

Prospection des ouvrages d’art

Les ouvrages d’art, et en particulier les ponts de toutes tailles enjambant des cours d’eau, sont connus pour héberger des chauves-souris à différentes périodes de l’année. Depuis les travaux de ROLANDEZ et PONT (1986), où plus de 500 ponts de la région Rhône-Alpes ont été inventoriés, puis ceux de MALAFOSSE (1987) et CHAMARAT (1987, 1991,1993) pour le Limousin, jusqu’à la récente publication de LEMAIRE et ARTHUR (1999), où ce sont plus de 1700 ouvrages du Cher qui ont été épluchés, les connaissances sur l’utilisation des ponts français par les chiroptères ont largement progressé ces dernières années.

Si la typologie de ces ouvrages est très variable d’une région à l’autre, on connaît assez bien aujourd’hui quelles sont les structures qui sont les plus recherchées par les chiroptères, et quelles sont les espèces les plus fréquemment rencontrées aux différentes saisons. Toutes les études montrent que les ponts sont des sites fréquentés principalement en période de transit par de petits effectifs appartenant à une grande diversité d’espèces, mais qu’ils peuvent aussi être utilisés en période de reproduction par quelques espèces (Murin de Daubenton, Murin de Natterer), et plus rarement en hiver s’ils ont de grandes cavités (caissons des ponts en béton). La prospection de ces structures a toujours un apport significatif dans l’évaluation des populations locales de chiroptères ; ainsi, pour le Cher, ARTHUR et LEMAIRE signalent que plus de 10% de la population de ce département a été découverte sous les ponts.

En Poitou-Charentes, la prospection des ponts n’a été entreprise que très récemment (1995). La carte régionale montre que ce type de prospection a été conduit de façon très modeste puisque moins de 15% des mailles ont été visitées dans ce sens. D’autre part, cette prospection a été très irrégulière selon les départements, 85% des mailles visitées se situant dans les deux départements du Nord (Deux-Sèvres et Vienne). Ceci ne reflète en rien la disponibilité de ce type d’ouvrages, présents partout, mais bien une sous-utilisation de cette approche à l’échelle régionale et plus particulièrement dans les Charentes. Pour les deux départements ayant mis en œuvre cette méthode, la stratégie a différé assez nettement : dans la Vienne, 35 ponts ont été visités sur 22 mailles, tandis qu’en Deux-Sèvres, 108 ouvrages l’ont été sur 27 mailles. Ceci reflète une approche « par maille » dans le premier cas, avec sans doute un choix des ouvrages les plus favorables sur une maille donnée, tandis qu’une approche plus systématique a été conduite dans les Deux-Sèvres, sur la base du réseau hydrographique.

Des taux d’occupation élevés à très élevés ont été notés, avec 42% de ponts occupés dans la Vienne et 69% en Deux-Sèvres, ce qui est très au-dessus des chiffres publiés pour les autres départements (7-54%). Même des dalots d’un mètre de haut servant à l’écoulement des eaux des fossés sous les chaussées peuvent héberger un ou plusieurs animaux. En diversité, ce sont respectivement 5 et 11 espèces qui ont été rencontrées dans ces deux départements, avec une nette dominance du Murin de Daubenton dans les deux cas (61 et 68% des ponts occupés). On retrouve aussi, comme dans les autres études, la présence régulière du Murin de Natterer (15 et 21% des ponts occupés). Dans la grande majorité des cas (76% en Deux-Sèvres), une seule espèce est présente, mais jusqu’à 4 ont été rencontrées ensemble. La reproduction dans des ponts n’a été prouvée pour l’instant que pour le Murin de Daubenton, espèce régulièrement rencontrée dans les sites d’hibernation mais dont les colonies sont rarement découvertes. La prospection des ponts est donc particulièrement utile pour évaluer les populations reproductrices de cette espèce.

Au cours de la période de référence, au moins un site, parmi les rares ayant été visités plusieurs fois, a été détruit par des travaux de réfection (rejointage). Ces interventions, ainsi que la tendance actuelle à remplacer les anciennes constructions de pierre par des structures bétonnées, sont les principales menaces identifiées qui pèsent actuellement sur ces ouvrages. Comme dans d’autres départements, une concertation avec les services de l’équipement ou les communes, chargés de leur entretien, permettrait sans doute une meilleure préservation de leurs capacités d’accueil pour de nombreuses espèces.

CV.

Prospection des gîtes arboricoles

De nombreuses espèces de chauves-souris fréquentent les milieux boisés, pour se nourrir notamment, mais toutes ne sont pas arboricoles. Les informations regroupées sur la carte jointe ne concernent que les observations sûres d’occupation de gîtes arboricoles par les chauves-souris. Les données relatives à des animaux en chasse ou en déplacement dans les milieux forestiers n’ont donc pas été prises en compte ici.

Les gîtes arboricoles utilisés par les chiroptères sont encore assez méconnus. On sait cependant que les trous d’arbres, qu’ils soient naturels ou creusés par des pics, sont régulièrement utilisés. Les fissures verticales, qui fendent les fûts de nombreux arbres âgés ou abîmés, forment des gîtes appréciés par plusieurs espèces de petits Vespertilions par exemple. Enfin, les écorces décollées peuvent attirer des espèces fissuricoles comme la Barbastelle.

La prospection de ces types de gîtes est particulièrement mal aisée. L’observation dans les trous implique souvent de périlleuses escalades sur les troncs et des contorsions difficiles pour observer, grâce à un miroir et une lampe, les recoins obscurs des arbres creux.

Dans le cadre de l’atlas, plusieurs « techniques » ont été utilisées. La plus simple consiste à se poster le soir à l’affût, à proximité immédiate d’un arbre abritant un gîte potentiel. Après quelques dizaines de minutes d’attente, on sait si l’arbre est occupé ou pas. Dans l’affirmative, l’observation et la détection ultrasonore des animaux, au couchant et à leur retour au gîte, peuvent permettre de nommer les espèces les plus caractéristiques.

Cette technique peut s’avérer particulièrement fructueuse puisqu’en Charente-Maritime, sur dix vieux arbres creux isolés ayant fait l’objet d’affûts (7 châtaigniers et 3 chênes), sept hébergeaient des colonies de chauves-souris de 5 espèces différentes.

Une autre méthode consiste à rechercher à l’aube et au crépuscule les rassemblements de chauves-souris qui volettent en groupe à proximité des gîtes qu’elles utilisent. Une étude des déplacements des animaux après leur émergence ou avant leur retour matinal peut aussi conduire au gîte au bout de quelques prospections consécutives.

Enfin, quelques contacts pris avec des bûcherons et des élagueurs professionnels ont permis d’obtenir des informations intéressantes.

Espèces utilisant des gîtes arboricoles en Charente-Maritime

Espèces : Nombre d’occurrences

Oreillard sp : 4

Sérotine commune : 3

Murin sp. : 3

Noctule de Leisler : 2

Noctule commune:2

Pipistrelle commune : 2

Murin de Daubenton : 1

Les données relatives aux espèces arboricoles en Poitou-Charentes demeurent anecdotiques et ne concernent qu’un nombre très limité de mailles. Des efforts notables devront être entrepris pour combler cette importante lacune, l’existence de colonies arboricoles importantes ayant été démontrée dans les régions voisines.

PJ.

Expression et présentation des résultats

Période prise en compte par l’atlas
L’atlas chiroptérologique préliminaire du Poitou-Charentes intègre toutes les données disponibles postérieures à 1984, date de parution de l’atlas des Mammifères sauvages de France (FAYARD, 1984) et antérieures au 31 janvier 1999. Pour la majorité des départements, l’essentiel des données a été collecté postérieurement à 1990.

Données intégrées dans l’atlas
Les données présentées dans le cadre de cet atlas sont pour une très large part originales et émanent du réseau de naturalistes du Groupe Chiroptères de Poitou-Charentes Nature. Seules de rares informations ont été tirées de la littérature.

La collecte des informations et leur vérification s’est effectuée au niveau départemental. Ce travail est donc le fruit du croisement de quatre fichiers départementaux.

Espèces concernées
Toutes les espèces observées en Poitou-Charentes font l’objet de cartes de répartition. Un certain nombre de cartes concernent des taxons indéterminés. Il s’agit notamment d’espèces jumelles difficilement identifiables sans manipulation (Oreillards ; Pipistrelles ; Grands et Petits Murins) ou d’espèces dont l’identification acoustique n’est pas toujours aisée (Noctules dans certaines conditions, Oreillards par ex.).

Nomenclature
La nomenclature scientifique et française reprend celle proposée par AULAGNIER (1997).

Plan des synthèses spécifiques

Statut de protection

Cette rubrique présente sous forme d’un tableau le statut de protection des diverses espèces et leur degré de menace (FIERS et al., 1997). Elle intègre des informations concernant le statut des espèces au niveau :

de la législation nationale : arrêté modifié du 17/04/81 fixant les listes des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire (J.O. du 19/05/1981). Toutes les chauves-souris sont concernées par l’article 1 modifié (J.O. du 11/09/1993) qui « interdit en tout temps et sur tout le territoire national pour les spécimens vivants la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation ; pour les spécimens vivants ou morts le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat.

de la directive Habitats-Faune-Flore (92/43 CEE du Conseil du 21/05/1992) concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages
(J.O. CE du 22/07/1992). L’annexe II/a dresse la liste des « espèces animales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation ». L’annexe IV/a énumère les « espèces animales d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte ».

de la convention de Berne du 19/09/1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (J.O. du 28/08/1990 et du 20/08/1996). Toutes les chauves-souris sont concernées par l’annexe II : « espèces de faune strictement protégées ».

de la convention de Bonn du 23/06/1979 relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (J.O. du 30/10/1990). Tous les chiroptères figurent à l’annexe II relative aux « espèces migratrices se trouvant dans un état de conservation défavorable et nécessitant l’adoption de mesures de conservation et de gestion appropriées ».

de la liste rouge nationale (MAURIN et KEITH, 1994). Les chauves-souris de la région sont concernées par les catégories suivantes : V = espèce vulnérable ; S = espèce à surveiller ; I = espèce au statut indéterminé.

de la liste rouge mondiale (WCU, 1996). Les espèces de la région ne rentrent que dans trois catégories : V = vulnérable ; LR.dc = faible risque, dépendant de mesures de conservation ; LR.nt = faible risque, quasi menacé.

Répartition régionale

Ce paragraphe analyse la répartition géographique régionale de l’espèce concernée par la monographie.

Effectifs régionaux

Quand les données sont disponibles, notamment pour les espèces troglophiles facilement repérables comme les rhinolophidés par exemple, des effectifs sont avancés. Ces chiffres ne correspondent bien sûr pas à des effectifs régionaux absolus, le dénombrement exhaustif des chauves-souris étant impossible. Ils peuvent cependant apporter des éléments d’information sur l’état de santé des populations du Poitou-Charentes et donner des points de comparaison avec les populations dénombrées dans d’autres secteurs géographiques.

Fréquence

La détermination de la fréquence d’une espèce par rapport à une autre n’est pas chose aisée tant les biais de recherche sont nombreux. Néanmoins, nous avons souhaité donner des informations sur le rapport entre le nombre de mailles où une espèce est contactée par rapport au nombre total de mailles prospectées. Cette valeur reflète sans doute davantage le niveau de détectabilité des diverses espèces plutôt qu’un éventuel degré d’abondance.

Gîtes utilisés

Les types de gîtes utilisés en Poitou-Charentes par chaque espèce de chauve-souris sont décrits dans ce chapitre en fonction de la saison. Les informations données ici doivent être considérées comme des indications car nos connaissances en la matière sont encore très partielles, notamment pour les gîtes de parturition ou les gîtes d’hibernation d’espèces anthropophiles ou sylvicoles.

Habitats et terrains de chasse

Les informations relatives aux habitats et terrains de chasse utilisés par les chauves-souris dans la région Poitou-Charentes sont rassemblées dans ce paragraphe. Le terme « habitat » concerne le milieu environnant les gîtes connus. Les données relatives aux terrains de chasse ont été collectées lors d’opérations de capture en plein air ou par des prospections au détecteur d’ultrasons.

Statut patrimonial et évolution des populations

Ce paragraphe vise à donner des informations, quand l’état de nos connaissances le permet, sur le statut global des diverses espèces et sur l’évolution de leurs populations. Nous ne disposons cependant que de peu de références quantitatives. Elles concernent essentiellement des comptages hivernaux en cavités souterraines.

Cartographie

Trois cartes de la région Poitou-Charentes illustrent les informations collectées sur les chauves-souris dans le cadre de l’atlas : une carte de répartition globale, une carte reprenant les données collectées en hiver et une carte des contacts effectués en période d’activité.
Les données sont réparties géographiquement sur un carroyage au 1/10 de grade (Méridien de Paris).

Les mailles grisées n’ont pas été prospectées. Les mailles blanches ont fait l’objet de prospections chiroptérologiques sans que l’espèce concernée par la monographie n’ait été contactée. Les contacts ont été représentés par divers symboles en fonction des cartes.

Carte de synthèse

La plus petite carte fait la synthèse de toutes les données collectées sans différenciation de période ou de type de contact.

Carte de répartition en période hivernale

La carte intitulée « période hivernale » représente la distribution des contacts obtenus pour une espèce donnée entre le 15 novembre et la fin février.

Des informations quantitatives sont en outre apportées pour les espèces troglophiles en hiver, pour lesquelles nous disposons de comptages réguliers. Le diamètre du cercle représentant la présence de l’espèce dans la maille varie en fonction de l’effectif dénombré.

Carte en période d’activité

Il s’agit de la carte la plus complexe. Elle fait intervenir plusieurs types de symboles hiérarchisés en fonction de l’intérêt de l’information apportée. Ainsi une donnée de reproduction écrase une donnée de présence dans un gîte, information qui écrase à son tour une donnée de capture ou de détection.

La signification des divers caractères utilisés est décrite ci-dessous par ordre décroissant de prise en compte dans la représentation :

reproduction prouvée (observation de colonie de parturition, de jeunes non sevrés ou découverte de cadavres de jeunes dans une colonie estivale) ;
présence dans un gîte sans preuve de reproduction ou capture de femelles allaitantes sur leurs terrains de chasse en période de reproduction ;

capture de l’espèce dans la maille ;

détection ultrasonore de l’espèce ;

 animal mort ou blessé, ou reste trouvé dans une pelote de régurgitation.

PJ.

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Conclusion

La couverture de l’atlas est inégale selon les départements, les milieux prospectés et les méthodes utilisées. Les résultats les plus homogènes concernent la période hivernale au cours de laquelle ont eut lieu des prospections assez complètes en milieu souterrain. La majorité des grands sites d’hibernation est désormais identifiée. En revanche on constate un déficit d’information important à propos des gîtes de reproduction en milieu bâti en dehors de la Vienne, et un manque général de données pour les gîtes arboricoles. Les ponts n’ont été prospectés assidûment que dans les Deux-Sèvres. A propos des méthodes utilisées, on peut noter l’emploi limité des détecteurs d’ultrasons à l’exception de la Charente-Maritime.

Le Poitou-Charentes accueille en l’état actuel de nos connaissances 20 espèces de chiroptères sur les 29 que compte la faune française. Cette richesse spécifique est assez élevée pour une région de plaine, et il est probable que cette liste s’enrichisse à l’avenir d’une nouvelle espèce, le Petit Murin (Myotis blythi) dont la présence n’est pour l’instant que suspectée. Les potentialités pour d’autres espèces, telle que la Vespère de Savi (Hypsugo savii) découverte dans le sud limousin en 1991 (Barataud et Genest, 1991), sont, par contre, extrêmement minces.

Toutes les chauves-souris sont protégées à des degrés divers tant au niveau national qu’international. Parmi les vingt espèces qui peuplent notre région, 8 sont notamment inscrites à l’annexe II de la Directive Communautaire « Habitats » : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Rhinolophe euryale, 81
, Murin à oreilles échancrées, Murin de Bechstein, Barbastelle, Minioptère. Ces espèces présentent pour certaines d’entre elles des effectifs importants par rapport au niveau national connu :

  • 17% de la population hibernante de Grand Rhinolophe ;
  • environ 10% de la population hibernante de Petit Rhinolophe ;
  • la plus importante colonie de reproduction de Murin à oreilles échancrées connue en France, établie dans un site de Charente-Maritime ;
  • environ 10% de la population hibernante de Minioptère, qui occupe depuis des décennies la grotte de Rancogne en Charente.

Le rôle du Poitou-Charentes dans la conservation des chiroptères français est donc loin d’être négligeable et ce d’autant plus que l’on a constaté une diminution des effectifs voire la disparition des colonies dans un certain nombre de sites locaux. Ceci est notamment vrai pour le Rhinolophe euryale qui a disparu des Deux-Sèvres et de Charente au cours des trente dernières années ou du Minioptère qui ne se reproduit plus dans la Vienne.

La protection des gîtes à chiroptères n’est toutefois pas encore très développée dans la région Poitou-Charentes. Actuellement deux sites seulement bénéficient d’une protection réglementaire : la carrière des Pieds Grimaud dans la Vienne, qui abrite entre 700 et 800 chauves-souris chaque hiver (11 espèces) et les grottes de Loubeau près de Melle dans les Deux-Sèvres, refuge d’un essaim hivernal de Grands Rhinolophes. Nos partenaires dans ces opérations sont la Direction Régionale de l’Environnement Poitou-Charentes (DIREN), qui assure la mise en œuvre de mesures de protection réglementaires, et le Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes, qui gère des espaces, des grottes, en accord avec les propriétaires.
On notera en plus quatre colonies de Grands Murins préservées par convention entre associations de protection de la nature et particuliers ou collectivités.

Les informations contenues dans cet atlas préliminaire nous indiquent clairement la marche à suivre désormais. La recherche des colonies de parturition en milieu bâti doit être intensifiée ainsi que la prospection des habitats boisés et la découverte des gîtes arboricoles. Une action prioritaire sera également de mettre l’accent sur l’identification des zones d’alimentation autour des colonies estivales.

Nous pourrons ainsi, avec l’aide de nos partenaires, poursuivre et développer une politique de protection globale en préservant les trois éléments essentiels que sont pour nos chauves-souris, les gîtes d’hibernation, les gîtes de parturition et les territoires de chasse.

Olivier PREVOST.

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Présentation de la région

D’une superficie de 25 809 km2, la région Poitou-Charentes est constituée de quatre départements : la Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne.

Sur le plan géologique, la région Poitou-Charentes a la particularité d’être très hétérogène. Au Nord-Ouest, les Deux-Sèvres sont en partie recouvertes par le massif armoricain, alors qu’au sud-est de la région se dessinent les premiers contreforts du massif central. Ces deux anciennes chaînes de montagne constituaient à l’ère primaire la chaîne hercynienne. Aujourd’hui, ces reliefs ne dépassent pas les 365 m d’altitude dans la région. Entre ces deux anciens massifs, s’intercalent deux bassins sédimentaires qui sont au nord-est le bassin parisien et au sud-ouest le bassin aquitain. Ces deux bassins communiquent par le seuil du Poitou.

A cette diversité géologique s’ajoute un réseau hydrographique assez dense qui dessine parfois des vallées avec des entailles profondes, comme sur le Clain à Poitiers et la Charente du côté d’Angoulême, générant parfois des micro-climats. Ce réseau hydrographique appartient, dans sa partie Nord, au bassin versant de la Loire (Vienne, Thouet) et au sud, au bassin de la Garonne. La région Poitou-Charentes compte aussi quatre fleuves (Sèvre niortaise, Charente, Seudre et Gironde) et de vastes marais littoraux.

Ce complexe géologique et hydrographique explique en partie la grande diversité paysagère de la région Poitou-Charentes (cf. carte), qui s’organise autour d’un grand schéma (CREN, 1999) :

  • des paysages de bocage au Nord-Ouest des Deux-Sèvres et dans l’est de la région qui sont souvent des zones abritant de nombreuses mares et donc favorables à la diversité batrachologique ;
  • des paysages ouverts au niveau de l’Aunis, d’une partie de la Saintonge et du seuil du Poitou où la céréaliculture est très présente ;
  • des plaines vallonnées et les terres de brandes qui sont parsemées de mares, parfois en grande densité (Pinail, Corigna, l’Hopiteau).
  • le littoral à l’Ouest, avec de vastes zones de marais tout à fait favorables, ainsi que quatre îles : Aix, Ré, Oléron, Madame.
  • Le sud de la région (Haute Saintonge) avec des habitats particuliers : tourbières, landes et boisements aquitaniens.

Le climat général du Poitou-Charentes est plutôt de type océanique, c’est-à-dire marqué par des hivers doux et des températures modérées. Plus on se dirige vers l’Est et plus ce climat océanique se dégrade et présente un climat semi-continental (hivers plus rigoureux) comme dans la région du confolentais.
Le littoral charentais présente le climat le plus ensoleillé de la France tempérée, ce qui explique la présence de zones aux micro-climats méditerranéens (présence de plus de 150 espèces végétales de type méditerranéenne). Cette particularité charentaise permet d’accueillir des espèces de reptiles et d’amphibiens ayant une répartition plutôt méridionale, comme le Lézard ocellé (Lacerta lepida), la Couleuvre girondine (Coronella girondica), le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), le Seps strié (Chalcides striatus) ou comme son nom l’indique la Rainette méridionale (Hyla meridionalis).

La diversité géologique, la diversité paysagère, les particularités climatiques, la position géographique sont autant de facteurs expliquant l’attrait de la région Poitou-Charentes pour l’herpétofaune.

Méthodologie de l’inventaire

Méthodologie de l’inventaire

La durée de l’inventaire :

Le premier bilan tiré de l’inventaire des Reptiles et des Amphibiens du Poitou-Charentes couvre la période 1990 – 2002, ceci dans l’objectif de faire suite à l’Atlas national publié en 1989 et d’obtenir, ainsi, un état des connaissances herpétologiques de notre région la plus actuelle possible. N’apparaissent toutefois ici que les données allant du 1er janvier 1990 au 31 décembre 2000 avec quelques informations importantes de début 2001.

Le maillage utilisé :

Le maillage utilisé pour la valorisation des données est défini au dixième de grade, chaque maille représentant un quart de carte IGN au 1/25000ème, soit un rectangle de 7×10 km. Ce découpage correspond aux autres Atlas régionaux existants : Chiroptères, Mollusques…

La collecte des données :

Une fiche de récolte de données a été créée lors de la mise en place de l’inventaire. Elle est constituée de plusieurs parties apportant les renseignements nécessaires pour la prise en compte des observations réalisées. La première partie nous renseigne sur l’observateur et le type de recherche effectué. La seconde reprend les informations nécessaires à la localisation géographique des observations. Et enfin, la dernière évoque les espèces : nom, type de contact, abondance…(annexe 1)

Les méthodes d’inventaire :

Les méthodes de récolte de données sont multiples et dépendent principalement des espèces recherchées.

Les Amphibiens
La récolte des données d’Amphibiens a essentiellement été réalisée à partir des méthodes suivantes :

• l’identification par les chants
Tous les Anoures chantent lors de la période de reproduction qui peut être plus ou moins courte selon les espèces. Toutes sont potentiellement identifiables par cette méthode mais nécessitent pour certaines (Grenouilles vertes) une formation poussée. Certaines d’entre-elles émettent des chants relativement puissants comme les Rainettes ou le Crapaud calamite, d’autres au contraire, émettent des sons relativement peu audibles (quelques mètres seulement) comme le Sonneur à ventre jaune, le Pélobate cultripède ou la Grenouille agile. La réalisation de points d’écoute en période favorable s’avère donc une méthode très utilisée et efficace pour ce type d’inventaire.

• les observations orientées
Pour rechercher des espèces discrètes et à faible répartition, des recherches spécifiques sur certains biotopes (carrières, dunes…) sont nécessaires. Ainsi, des recherches nocturnes sur certains milieux aquatiques, des pêches à l’aide d’épuisettes dans les mares, ont été réalisés.
Les prospections à l’aide de lampes le long des mares sont aussi riches en observations.

• les cadavres identifiés sur les routes
Les routes sont souvent traversées par les Amphibiens au printemps au moment où ils rejoignent leurs sites de reproduction, ou bien à l’automne lorsqu’ils font le chemin inverse. Les cadavres trouvés constituent alors une part non négligeable des observations, notamment pour certaines espèces comme le Crapaud commun, la Salamandre tachetée, la Grenouille agile, les Rainettes.

Les Reptiles
La récolte des données de Reptiles a été réalisée par différentes méthodes : la recherche orientée, l’identification des cadavres sur les routes et par des observations inopinées.

• les recherches orientées
Des recherches spécifiques réalisées sur biotopes favorables aux espèces recherchées ont parfois été réalisées. Ces recherches ont principalement concerné des espèces extrêmement discrètes comme les Coronelles, le Lézard ocellé ou la Cistude d’Europe.

• les cadavres identifiés sur les routes
Entre le printemps et l’automne, les routes sont régulièrement traversées par les Reptiles, et les cadavres trouvés constituent une part non négligeable (460 données sur 3842 collectées à ce jour) des observations.

• les observations inopinées
Une partie des observations de serpents recueillies au cours de cet inventaire ont été réalisées de façon inopinée : une couleuvre qui traverse une route, un jardin ou une prairie par exemple.