Classe des Amphibiens

Classe des Amphibiens :

Le Poitou-Charentes compte 22 taxons d’Amphibiens dont 2 introduits (le Xénope du Cap et la Grenouille rieuse) sur les 31 espèces présentes ou les 34 taxons présents en France.
Parmi ces espèces, le Crapaud commun est l’espèce qui a été la plus contactée, suivi du Triton palmé, de la Grenouille agile et de la Rainette méridionale.

Ordre des Urodèles : 6 espèces

Famille des Salamandridés : nombre de données

Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) : 393

Triton alpestre (Triturus alpestris) : 2

Triton palmé (Triturus helveticus) : 693

Triton crêté (Triturus cristatus) : 74

Triton marbré (Triturus marmoratus) : 339

Triton de Blasius (Triturus marmoratus x T.cristatus) : 11

Ordre des Anoures : 16 espèces

Famille des Discoglossidés : nombre de données

Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) :

Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)

Famille des Pélobatidés

Pélobate cultripède (Pelobates cultripes) : 63

Famille des Pélodytidés

Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) : 260

Famille des Bufonidés

Crapaud commun (Bufo bufo) : 822

Crapaud calamite (Bufo calamita) : 162

Famille des Hylidés

Rainette arboricole (Hyla arborea) : 277

Rainette méridionale (Hyla meridionalis) : 406

Famille des Ranidés

Grenouille rousse (Rana temporaria) : 55

Grenouille agile (Rana dalmatina) : 629

Petite grenouille verte (Rana lessonae) : 20

Grenouille de Perez (Rana perezi) : 96

Grenouille rieuse (Rana ridibunda) : 115

Grenouille verte (Rana Kl. Esculenta) : 39

Grenouilles vertes à sacs vocaux clairs (Rana esculenta, Rana lessonae) : 130

Grenouilles vertes à sacs vocaux noirâtres (Rana ridibunda, Rana perezi, Rana grafi) : 21

Famille des Pipidés

Xénope du cap (Xenopus laevis) : 0

Animaux morts ou blessés

De précieuses informations ont pu être recueillies par l’observation et l’identification de chauves-souris trouvées mortes ou blessées sur l’ensemble de la région. La majeure partie de ces données proviennent d’individus accueillis au Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Torsac en Charente. Ce centre a pour objectif de sauvegarder les oiseaux et les mammifères sauvages de la faune européenne, qu’ils soient blessés ou en difficulté.

Deux nouvelles espèces pour le Poitou-Charentes ont ainsi pu être trouvées, il s’agit de la Pipistrelle de Nathusius (en Deux-Sèvres) et de la Grande Noctule (en Charente).

L’ensemble des informations ainsi collectées n’est pas négligeable, puisqu’elles concernent 15 espèces sur les 20 connues dans notre région.

Liste des espèces trouvées mortes ou blessées en Poitou-Charentes et orgine des observations
nombre total choc véhicule prédation juvéniles tombés affaibli cause indéterminée mort naturelle animaux morts
Petit Rhinolophe 1 0 0 0 0 1 0 1
Grand Rhinolophe 4 0 1 0 0 2 1 4
Rhinolophe euryale 1 0 0 0 0 0 1 1
Oreillard roux 1 0 1 0 0 0 0 0
Oreillard gris 3 0 0 0 2 1 0 2
Pipistrelle commune 8 1 1 0 0 6 0 8
Pipistrelle de Kuhl 1 0 0 0 0 1 0 1
Pipistrelle de Nathusius 1 0 1 0 0 0 0 1
Grande Noctule 1 0 1 0 0 0 0 0
Noctule commune 13 0 0 12 0 1 0 1 ?
Sérotine commune 5 1 2 0 0 2 0 4
Murin à moustaches 1 0 1 0 0 0 0 01
Murin de Natterer 2 0 1 0 0 1 0 1
Grand Murin 2 0 0 0 0 0 2 2
Barbastelle 2 1 0 0 0 1 0 2
Minioptère de Schreibers 1 0 1 0 0 0 0 0
Total 53 5 9 13 2 18 6 35

Les causes de mortalité ou de blessures chez les chauves-souris ne sont pas toujours faciles à identifier. Les 53 données du tableau ci-dessus le démontrent, pour 34 % des individus la cause d’accueil est indéterminée. Ce nombre de données trop fragmentaire pour pouvoir faire une analyse précise, permet néanmoins les constats suivants :

  • près de 25 % des individus recueillis correspondent à de jeunes individus tombés de leur gîte,
  • la prédation, essentiellement due à des chats, représente 17% des observations ;
  • les chocs avec des véhicules ne sont pas toujours mortels (2 chauves-souris heurtées ont été relâchées).

Analyse de pelotes de régurgitation de rapaces nocturnes

Les chiroptères entrent occasionnellement dans l’alimentation de l’Effraie des clochers Tyto alba. Ces données sont, bien sûr, prises en compte dans la répartition des différentes espèces. Elles sont figurées sur la carte « période d’activité », partant du principe que le printemps et l’été sont plus propices aux rencontres entre chauves-souris et Effraie. Dans la région Poitou-Charentes, l’essentiel des données provient des analyses réalisées dans la Vienne, où 357 lots de pelotes ont été examinés. En Charente, quelques crânes de chiroptères ont été déterminés dans deux lots de pelotes (Sardin et coll., 1985), ainsi que dans les Deux-Sèvres.

Dans la Vienne, 113 crânes appartenant à 14 espèces ont été découverts parmi les 131 721 proies déterminées, ce qui équivaut à un chiroptère pour 1165 proies. Cette très faible proportion (0,08%) est voisine de celle observée dans d’autres régions françaises. En revanche la diversité des espèces est plus élevée. Le tableau suivant récapitule les résultats de la Vienne comparés à trois autres régions françaises.

Résultats de la Vienne comparés à trois autres régions de France
Alasace. Bersuder & kaiser (1988) Maine et Loire. Pailey (1996) Bourgogne. Baudvin (1983) Vienne. Boilevin (n.p.)
Proportion chiroptères 0,10% 0,15% 0,04% 0,08%
Grand Rhinolophe 0 5 0 2
Rhinolophe euryale 3 0 0 0
Grand Murin 69 6 1 4
Murin à moustaches 0 2 1 0
Murin de Natterer 2 3 0 5
Murin à oreilles échancrées 0 1 1 2
Murin de Daubenton 0 0 0 3
Murin de Bechstein 1 0 0 2
Sérotine commune 6 12 2 7
Noctule commune 1 0 0 3
Noctule de Leisler 0 0 1 0
Pipistrelle commune 3 8 1 24
Pipistrelle de Kuhl 0 36 0 13
Pipistrelle de Nathusius 0 0 0 1
Oreillard gris 5 4 0 7
Oreillard roux 0 0 1 5
Oreillard sp. 0 0 0 3
Barbastelle 0 0 0 6
Minioptère 1 0 0 0
Chiroptère sp. 19 3 8 26
Total individus 111 80 15 113
Nombre d’espèces 9 9 7 14

Par ailleurs on notera en Charente : Myotis emarginatus, Eptesicus serotinus, Pipistrellus pipistrellus, Pipistrellus kuhli et Miniopterus schreibersi.

Dans les Deux-Sèvres : Pipistrellus pipistrellus.

Introduction

Le groupe d’étude des Amphibiens et Reptiles de Poitou-Charentes Nature a été constitué en 1997 après avoir réalisé que la connaissance inhérente à la répartition des Amphibiens et Reptiles en Poitou-Charentes demeurait partielle et localisée à certains secteurs privilégiés des naturalistes. Ainsi, le faible nombre d’Amphibiens et de Reptiles présents dans les fiches ZNIEFF de première génération est à l’image de la dynamique menée sur ce groupe avant 1997.

Ce groupe s’est alors fixé trois objectifs de travail :

• Connaître au mieux la répartition régionale des Amphibiens et des Reptiles

• Mettre en place une stratégie de conservation afin de maintenir une biodiversité herpétologique sur l’ensemble de la région

• Mieux faire connaître ce groupe faunistique à l’ensemble des acteurs de notre société

Connaître au mieux la répartition régionale des Amphibiens et des Reptiles

Ce n’est pas moins de 270 personnes qui ont participé plus ou moins régulièrement à ce groupe d’étude. Des structures se sont mobilisées en communiquant leurs informations sur la localisation de certaines espèces d’Amphibiens ou de Reptiles : Parc Interrégional du Marais Poitevin, Conseil Supérieur de la Pêche, CNRS de Chizé, Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes, Société Herpétologique de France, BTSA du Lycée agricole de Melle, Société des Sciences Naturelles de Charente-Maritime, Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
Ainsi, c’est tous ensemble que nous avons recueilli pour ce premier bilan, 8914 données, de 1990 à début 2001.

Mettre en place une stratégie de conservation afin de maintenir une biodiversité herpétologique sur l’ensemble de la région

Une des premières actions a été de mettre en place la liste rouge des Amphibiens et Reptiles du Poitou-Charentes. Suite à ce travail, une réflexion a été menée sur la constitution d’un réseau de veille portant sur les sites majeurs pour la conservation des peuplements et des populations d’Amphibiens et de Reptiles en Poitou-Charentes. Des fiches d’alerte ont alors vu le jour. Nous avons participé activement à intégrer les données importantes pour la conservation de ce groupe faunistique au sein du réseau ZNIEFF. Les associations ont également participé à la réalisation de uments d’objectifs sur certains sites du réseau Natura 2000 qui intégraient un enjeu Amphibiens ou Reptiles.

Mieux faire connaître ce groupe faunistique à l’ensemble des acteurs de notre société

Nous avons lancé la nuit régionale des Amphibiens qui a réuni en avril 1999 et en avril 2001, pas moins de 250 personnes. En 2002 nous nous sommes intégrés à l’opération nationale « Fréquence Grenouille ».
Une revue régionale a vu le jour pour mieux connaître et partager les observations effectuées par chacun sur les Amphibiens et les Reptiles du Poitou-Charentes.
Trois formations régionales ont été réalisées en 1998, 1999 et 2000 afin de d’échanger des compétences sur ce groupe.
Maintenant, nous publions un état des lieux sous la forme d’un atlas préliminaire des Amphibiens et des Reptiles du Poitou-Charentes.

Cet atlas préliminaire n’est pas une fin en soi mais une simple étape. C’est pour cette raison que nous comptons encore et toujours sur vous pour repousser les limites de la connaissance inhérente à la répartition des Amphibiens et Reptiles du Poitou-Charentes en continuant à nous transmettre vos observations pour un jour pouvoir éditer un atlas plus complet. Et ce n’est que tous ensemble que nous y arriverons !

Introduction

Comme dans la plupart des régions françaises, les connaissances sur les chiroptères de Poitou-Charentes étaient extrêmement fragmentaires lors de la parution de l’Atlas des Mammifères de France en 1984. Ce constat était d’autant plus inquiétant que les données disponibles à l’époque indiquaient un déclin important des populations françaises de chiroptères. Il était donc urgent de développer nos compétences afin d’asseoir une politique cohérente et efficace de protection des chauves-souris de nos régions.

En Poitou-Charentes, les inventaires furent entrepris :
– à partir de 1984 en Charente ;
– de 1985 à 1989 puis à partir de 1996 en Charente-Maritime ;
– à partir de 1986 dans les Deux-Sèvres ;
– à partir de 1987 dans la Vienne ;

Les prospections furent menées avec plus ou moins de régularité selon les départements mais ont permis une avancée notable de notre savoir en matière de chauves-souris. En 1995 un programme régional Chiroptères voyait le jour sous l’égide de Poitou-Charentes Nature. Ce programme prévu pour trois années a bénéficié du soutien financier du Conseil Régional Poitou-Charentes, de la Fondation Nature et Découverte et de l’Union Européenne. La dynamique créée par ce projet a permis le développement d’un groupe chiroptères fort d’une trentaine de personnes au sein de Poitou-Charentes Nature. De nombreuses données nouvelles furent collectées dans le cadre de ce programme, de sorte que la nécessité d’en publier une synthèse s’imposa bientôt.

Cet Atlas préliminaire fait donc le point de nos connaissances sur le statut et la répartition des chiroptères dans la région Poitou-Charentes. Il reprend toutes les données des différents inventaires départementaux réalisés depuis la parution de l’Atlas national et celles, plus récentes, collectées durant les trois années du Programme régional Chiroptères.

Il s’agit avant tout d’un ument de travail, qui, s’il permet de mesurer les progrès réalisés depuis quinze ans, indique surtout les pistes à suivre pour combler les nombreuses lacunes qui subsistent tant dans la couverture géographique des prospections, que dans notre connaissance de l’écologie des différentes espèces. Il ne faut donc pas considérer cet atlas comme un point d’arrêt aux études sur les chiroptères du Poitou-Charentes mais bien comme un départ vers de nouvelles campagnes de prospections et des recherches plus ciblées.

Olivier PREVOST

Couverture de l’atlas et pression d’observation

Au mois de janvier 1999, près de 54 % des mailles au dixième de grade (environ 10 x 7 km) de l’atlas régional ont fait l’objet d’observations chiroptérologiques. La couverture entre les quatre départements, considérée comme étant le rapport des mailles prospectées avec succès au nombre total de mailles, est homogène et partout supérieure à 50 %. Elle s’échelonne entre 51 % en Charente-Maritime et 56 % pour les Deux-Sèvres.

Rapport entre le nombre de mailles prospectées avec succès
et le nombre total de mailles

Cela dit, plusieurs secteurs géographiques n’ont fait l’objet que de peu d’observations. C’est notamment le cas de la région de Barbezieux, d’Aigre et de Mansle en Charente ; de l’Aunis, du val de Gironde et de l’arrondissement de Saint-Jean-d’Angély en Charente-Maritime ; du secteur de Bressuire et de l’Argentonnais en Deux-Sèvres ; de l’arrondissement de Civray et de la région de Moncontour dans la Vienne.

La pression d’observation reste faible à l’échelle régionale. En effet, dans plus de la moitié des mailles prospectées avec succès, moins de 4 espèces ont été observées. Seules 12 % de ces mailles correspondent à des observations de 10 espèces et plus.

Pression d’observation au niveau régional
exprimée en nombre d’espèces par maille prospectée avec succès

Le nombre maximal d’espèces observées dans une maille est de 17, chiffre tout à fait remarquable quand on sait que le Poitou-Charentes héberge 20 espèces de chauves-souris. Généralement, le nombre maximal d’espèces par maille est atteint dans les secteurs de cavités souterraines où les suivis chiroptérologiques réguliers, notamment en hiver, engendrent de nombreuses observations.

PJ.

Observation directe

Bien que l’identification de la plupart des espèces soit délicate dans les conditions habituelles d’observation directe, cette méthode reste précieuse de par sa facilité de mise en œuvre, qui ne nécessite ni équipement technologique sophistiqué ou coûteux (cas des détecteurs d’ultrasons), ni autorisation particulière (cas des captures) et donne des informations « sur le vif » (contrairement à l’analyse des pelotes). On entend par « observation directe » toute observation visuelle, réalisée à plus ou moins grande distance, à l’aide ou non d’un dispositif d’éclairage ou d’optique, d’un chiroptère généralement vivant. Cette approche reste une méthode de base, prenant souvent toute sa valeur lorsqu’elle est complétée par les autres approches. Dans quelques cas cependant, elle est la seule méthode utilisable, apportant notamment la totalité des informations en période d’hibernation et une grande partie de celles concernant les colonies de reproduction.

La carte régionale de l’effort de prospection indique que le recours à cette méthode d’observation directe a été général en Poitou-Charentes, près de la moitié des mailles ayant été échantillonnées de la sorte. Cependant, cet effort est inégal entre départements, avec plus de 60% des mailles couvertes en Deux-Sèvres et Vienne, et des taux nettement plus faibles en Charente (44%) et surtout Charente-Maritime (31%).

Cette carte d’ »observations directes » regroupe des informations de nature et de qualité souvent très différentes : on y retrouve ainsi la prospection du milieu souterrain, bien représenté et prospecté en Vienne et plus localement ailleurs, la prospection des ponts, surtout avancée en Deux-Sèvres et Vienne, et la recherche des colonies dans les bâtiments, beaucoup plus aléatoire. Se rajoutent à cela des observations visuelles d’animaux en chasse identifiés à vue dans quelques cas (Noctules, Sérotines) et par utilisation complémentaire d’un détecteur dans d’autres. Comme on le voit, cette catégorie est très hétérogène, toutes les espèces étant concernées et les observations d’individus isolés côtoyant celles des gros rassemblements hivernaux. Il est donc difficile d’en tirer des enseignements d’une grande finesse, contrairement à ce qui peut être entrepris avec d’autres méthodes.

CV.

Capture temporaire

Dans le cadre de l’inventaire des chiroptères du Poitou-Charentes lancé en 1995, l’ensemble des captures a été réalisé par les personnes munies d’une autorisation ministérielle de capture temporaire, soit 13 personnes différentes au total.

Les séances de captures au filet japonais, avec relâcher immédiat après identification, ont eu lieu de manière indépendante entre les personnes en fonction des disponibilités de chacune. Ceci explique l’irrégularité interdépartementale de la pression de capture. La plupart des captures ont été effectuées en soirée à partir de la tombée de la nuit.

Lors des années 1997 et 1998, 27 chauves-souris ont été capturées en Charente, 237 en Deux-Sèvres, 265 en Vienne et 301 en Charente-Maritime.

Une analyse des captures par types de milieu montre une pression de capture plus forte au niveau des entrées de cavités (513 captures) et des milieux bâtis et parcs (157 captures). Les milieux les plus difficiles (milieux ouverts ou boisés) demeurent sous-prospectés. Les espèces le plus couramment capturées, tous types de milieux confondus, sont : le Murin de Daubenton (127 captures), le Grand Rhinolophe (88 captures) et la Pipistrelle commune (88 captures).

Charente

Nombre d’espèces (1997) : 6

Nombre d’espèces (1998) : 3

Nombre de séances de capture (1997) : >2

Nombre de séances de capture (1998) : 5

Nombre de séances totales (1997) : >2

Nombre de séances totales (1998) : 7

Charente-Maritime

Nombre d’espèces (1997) : 3

Nombre d’espèces (1998) : 14

Nombre de séances de capture (1997) : 3

Nombre de séances de capture (1998) : 24

Nombre de séances totales (1997) : 3

Nombre de séances totales (1998) : 30

Deux-Sèvres

Nombre d’espèces (1997) : 13

Nombre d’espèces (1998) : 16

Nombre de séances de capture (1997) : 13

Nombre de séances de capture (1998) : 24

Nombre de séances totales (1997) : >21

Nombre de séances totales (1998) : >39

Vienne

Nombre d’espèces (1997) : 15

Nombre d’espèces (1998) : 13

Nombre de séances de capture (1997) : 17

Nombre de séances de capture (1998) : 16

Nombre de séances totales (1997) : >21

Nombre de séances totales (1998) : 19

Région

Nombre d’espèces (1997) : 17

Nombre d’espèces (1998) : 17

Nombre de séances de capture (1997) : 36

Nombre de séances de capture (1998) : 69

Nombre de séances totales (1997) : >47

Nombre de séances totales (1998) : >95

Durant deux années (1997-1998), en région Poitou-Charentes, 830 chauves-souris appartenant à 18 espèces ont ainsi été capturées à l’aide de filets japonais. Une nouvelle espèce pour la région, la Noctule de Leisler, a été découverte par capture au filet dans le département des Deux-Sèvres. Toujours dans ce département, cette méthode a également permis de recenser une nouvelle espèce pour les Deux-Sèvres, le Minioptère de Schreibers.
Une seule espèce parmi toutes celles connues dans la région n’a jamais été capturée : la Pipistrelle de Nathusius.

Bien qu’assez lourde à mettre en œuvre, la technique de capture des chiroptères au filet japonais s’est avérée fort efficace et bien complémentaire des autres méthodes d’investigation, comme la prospection diurne des gîtes ou le détecteur ultrasons. C’est surtout le moyen d’identification le plus fiable (cas des Pipistrelles par exemple) et qui permet d’étudier les chauves-souris directement sur leurs zones de chasse. Les opérations menées en milieu souterrain ont apporté des informations intéressantes sur la présence nocturne d’espèces qui sont rarement observées de jour dans les mêmes cavités. C’est le cas des Murins de Natterer et de Bechstein, de la Sérotine commune, de la Pipistrelle commune et de la Barbastelle.

LP.

Prospection en milieu souterrain

Les chauves-souris sont traditionnellement associées au monde souterrain. Il est vrai que nombreuses sont celles qui fréquentent ce type de milieu à un moment de leur cycle annuel, même si les espèces purement troglophiles sont rares. La prospection des sites hypogés procure une masse de données importante sur les chiroptères d’une région, notamment en ce qui concerne la période d’hibernation. Il s’agit donc d’une priorité dans le cadre d’un inventaire.

La région Poitou-Charentes est une zone de contact entre quatre grandes entités géologiques. On trouve au sud-est les flancs cristallins du massif central et au nord-ouest ceux du massif armoricain. Entre les deux s’étendent les vastes plaines jurassiques du Seuil du Poitou qui relient le Bassin aquitain au Bassin parisien. Ces terrains s’enfoncent au nord et au sud sous les calcaires du crétacé. Ces derniers ont été fortement exploités en carrières souterraines dont la plupart sont maintenant abandonnées après avoir été parfois réutilisées comme champignonnières.

Un récent inventaire (BRGM, 1996) fait état de 380 carrières ou groupes de carrières pour la région. Plus des deux tiers sont situées au nord de la Vienne, dans le Chatelleraudais, le Mirebalais et le Loudunais. En Charente, elles sont localisées le long de la vallée de la Charente et autour d’Angoulême, en Charente-Maritime essentiellement dans le centre et le sud de la Saintonge, alors que dans les Deux-Sèvres, les carrières n’existent que sur un seul secteur (Tourtenay), dans le nord-est.

Le deuxième grand type de cavités est d’origine karstique. Il s’agit des grottes et des gouffres, qui se développent dans les coteaux calcaires, le long des vallées. Les spéléologues en ont recensé environ 380 dans la Vienne dont la moitié avec un développement supérieur à 20 m, et 66 dont le développement est supérieur à 50 m en Charente. En revanche, les grottes sont peu fréquentes en Charente-Maritime où 80 sont connues avec des développements variables mais généralement faibles (< 30 m) et rares dans les Deux-Sèvres.

A ces deux composantes essentielles du milieu souterrain régional il faut ajouter d’innombrables caves, quelques habitats troglodytes et de nombreux souterrains.

La région Poitou-Charentes est donc particulièrement riche en sites hypogés, malgré une certaine hétérogénéité dans leur répartition, les Deux-Sèvres faisant figure de parent pauvre alors que l’on observe une forte densité de cavités dans la Vienne.

La prospection du milieu souterrain est bien avancée dans l’ensemble de la région même si l’on est encore loin de l’exhaustivité. Beaucoup d’entre elles ont été localisées grâce aux cartes IGN 1/25 000 et à des cartes géologiques. Des éléments supplémentaires ont été puisés dans divers inventaires réalisés par le BRGM pour les carrières, par les clubs de spéléologie pour les cavités naturelles. Actuellement, 403 cavités ont été visitées au moins une fois et des prospections ont été effectuées dans tous les secteurs à forte densité de cavités.

Plus de 95 % des cavités visitées accueillent des chauves-souris. Il s’agit pour l’essentiel de gîtes d’hibernation qui abritent pour une majorité d’entre eux un faible nombre d’animaux
(< 10). Les gîtes où l’effectif hivernal dépasse la centaine d’individus sont au nombre de 16. Parmi ceux-ci, deux abritent plus de 1000 individus et enfin un seul, la grotte de Rancogne en Charente, totalise selon les années de 13 000 à 25 000 chauves-souris, en majorité des Minioptères. Les populations les plus importantes en hiver sont localisées dans les zones à fortes densités de cavités, mais cette répartition ne concerne bien entendu que les espèces cavernicoles et tout particulièrement : les trois espèces de Rhinolophes, le Grand Murin, le Murin à moustaches, le Murin à oreilles échancrées et le Minioptère.

Les gîtes souterrains qui accueillent des colonies de parturition sont rares. On connaît pour l’instant un site dans les Deux-Sèvres ainsi qu’en Charente, deux dans la Vienne et trois en Charente-Maritime. Les effectifs y sont généralement importants, et un site de Charente-Maritime est même occupé par plusieurs milliers de chiroptères appartenant à dix espèces. Ces colonies de reproduction sont localisées dans des grottes, sauf en Charente-Maritime où ce sont des carrières abandonnées qui sont utilisées par les chiroptères.

Enfin, les captures au filet devant des entrées de cavités ont montré l’intérêt de ce type d’habitat durant la période de transit automnal. Cela concerne non seulement les espèces traditionnellement cavernicoles, mais aussi quelques chauves-souris liées à d’autres milieux comme le Murin de Bechstein, l’Oreillard roux ou la Sérotine commune.

OP.