Crabier chevelu

Espèce arboricole, qui niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides.

Présence en France de mars à septembre et reproduction d’avril à juillet.

Transports de matériaux pour le nid, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation. L’oiseau chasse aussi à découvert tôt le matin dans des prairies ou des champs humides.

Repérer les allers et retours entre le nid et les zones d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies, après l’envol des jeunes, début juillet, pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

22 à 24 jours, 4 à 6 œufs bleu verdâtre pâle ; éclosion : entre le 10/06 et fin juin.

Les poussins, nidicoles, restent au nid 45 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Héron gardeboeufs

Espèce arboricole, qui niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides. Moins lié aux zones humides que les autres hérons.

Mars jusqu’à début juillet.

En plumage nuptial, il arbore des plumes orangées sur la tête, le dos et la poitrine. Son bec est jaune et ses pattes rougeâtres. Transports de matériaux pour le nid en avril, mai, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation en juin. Fientes sous les nids. Divers croassements pendant la nidification.

Repérer les allers et retours entre le nid et les zones d’alimentation. Passer dans les colonies début juillet pour compter les nids, formés de branchages, après le départ des jeunes.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

22 à 26 jours, mâle et femelle couvent 4 à 5 œufs bleu verdâtre ; éclosion : du 20/05 au 10/06. Une seule ponte.

Les jeunes sont nidicoles et s’envolent au bout de 30 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Aigrette garzette

Espèce arboricole. Niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides.

Avril à début juillet.

En période nuptiale, soit à partir de mars, l’oiseau arbore deux
longues plumes sur la nuque. Ce sont les “ aigrettes ”. Transports de matériaux pour le nid en avril et mai, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation en juin. Fientes sous les nids.

Repérer les allers-retours entre le nid et les zones d’alimentation. Passer dans les colonies début juillet pour compter les nids formés de brindilles après le départ des jeunes.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

21/25 jours, mâle et femelle. Une ponte de 3/5 œufs bleu verdâtre pâle ; éclosion : du 15 mai au 10 juin.

Les jeunes, nidicoles, s’envolent vers 40 à 45 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Héron bihoreau

Espèce arboricole, niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable en bordure de zones humides ou dans des bois
humides.

Les premiers migrateurs sont observés dès fin mars et début avril.

Croassement rauque émis de mai à juillet plutôt le soir « kouac kouac » qui lui a valu son nom latin. L’oiseau est surtout actif à l’aube et au crépuscule.

Pendant la période d’émancipation des jeunes, les adultes pour
subvenir à leurs besoins croissants, peuvent aisément être observés en plein jour. Repérer alors les allers-retours entre le nid et les zones
d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies début
juillet pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des
coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

20 à 23 jours. 2 à 6 œufs ; éclosion entre la mi-mai et la mi-juin.

Les jeunes volent à 1 mois. Toutefois, ils mettront un autre mois à s’émanciper, pendant lequel ils apprendront à pêcher aux abords de la colonie, tout en continuant à se faire nourrir par leurs parents.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Blongios nain

Petit héron migrateur, nicheur rare et localisé en Poitou-Charentes. Sa nidification est à rechercher aux alentours du mois de juin dans les roselières des zones humides : queues d’étangs, mares,
déversoirs d’orage autoroutiers, pourvus de massifs de phragmites.

Les premiers migrateurs arrivent entre mai et juin, ils sont assez fidèles à leur site de reproduction. Aussitôt arrivés sur ces zones de reproduction, les couples se forment.

Malgré sa discrétion, le mâle est vite trahi par son chant bizarre (vague ressemblance avec un amphibien). La femelle est quant à elle très discrète et son plumage jaune marron la rend quasiment
invisible. Le couple ne se montre pour ainsi dire jamais et même pour chanter, le mâle reste caché. Deux contacts auditifs ou visuels d’un mâle à plus de 15 jours d’intervalle entre mi-juin et mi-juillet est un sérieux indice de reproduction.

Écoute et repasse du chant aux abords des roselières au crépuscule.

Peu d’information en migration, mais ne semble pas très farouche lorsqu’il peut être observé. Espèce assez sensible en période de
nidification, surtout si les zones sont pêchées.

La ponte, comprise entre 2 et 7 œufs, est couvée par les 2 parents entre 16 et 20 jours. En France, 1 seule couvée sera entreprise.

Les poussins sont d’abord nidicoles, puis à l’âge de 15 jours, ils quittent le nid pour ne voler que 2 semaines plus tard. La migration vers l’Afrique se déroule entre août et septembre.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Butor étoilé

Très peu de données par an et par département, hivernage en 17. Pas d’indice de reproduction, à rechercher. Pour info, enquête nationale prévue en 2006.

Nid plat (diamètre 40 cm), au ras de l’eau, surtout dans les
phragmites denses, mais aussi massettes, scirpes, marisques, prairies
humides, voire au pied d’arbustes. S’adapte à des secteurs fauchés l’hiver précédent, et à des niveaux d’eau très variables (0 à 80 cm, moyenne 20 cm).

Pontes surtout d’avril à mi-mai. Chant de (février) mars à fin mai. Derniers migrateurs début avril.

Chant du mâle, audible de 400 m à plusieurs km (série de
beuglements rappelant un taureau). Oiseau très difficile à voir. La femelle s’occupe seule du nid et nourrit par régurgitation (pas de transport de proies visibles) : certaines font des va-et-vient en vol entre le nid et les zones d’alimentation durant l’élevage des jeunes.

Au moins 30 mn d’écoute (optimum de 30 mn avant le coucher du soleil à 1h30 après, et de 1h30 avant le lever à 30 min après), 2 jours de suite, et au moins 2 fois de mi-avril à mi-mai. En cas de contact, suivre le site régulièrement (2 fois par semaine). Un chanteur
occasionnel est probablement non nicheur. Recherche des femelles en vol à partir de mi-mai.

Trouver le nid nécessite des recherches intensives et est fortement déconseillé.

25 jours, 3 à 6 œufs. Éclosion : fin avril à fin juin, moyenne 15 mai. Une seule couvée, ponte de remplacement possible. Mâle polygame, mais tous les mâles n’ont pas de femelle.

Envol des jeunes à 55 jours, mais s’éloignent du nid à 15 jours. Chances de les voir quasi nulles.

Christophe DEMONGIN, CEBC-CNRS Chizé

Grèbe à cou noir

Étangs, lacs bien dégagés, avec eau libre et rives comportant des massifs de végétation variés mais suffisamment espacés, avec une abondance de plantes immergées. Nid flottant bas, très semblable à celui du Grèbe huppé mais plus petit, constitué de plantes fraîches et vertes et de renoncules d’eau fleuries. Il est généralement positionné parmi les joncs et des lacis de plantes aquatiques.

La présence, même durable, d’oiseaux sur les étangs au printemps (en avril et mai notamment) ne signifie pas que l’espèce est nicheuse. En règle générale, les nicheurs se cantonnent en avril et surtout en mai. Dispersion postnuptiale à partir de juillet.

Plutôt des couples isolés, car la nidification en colonie ne concerne que les régions “ traditionnelles ” de reproduction ; souvent associé aux colonies de Mouettes rieuses ou guifettes. Transport de
matériaux pour le nid, de nourriture, parades.

Observation des massifs de végétation sur les rives (joncaies,
cariçaies…) et des formations de plantes immergées ou affleurantes (Nénuphars, Renouées aquatiques…).

Espèce sensible en période reproduction. Rester à bonne distance.

19 à 23 jours. Une ponte de 3/4 œufs ; éclosion fin mai, ainsi qu’en juin et juillet.

Dès qu’ils sont nés, les jeunes grimpent sur le dos d’un des adultes et se cachent dans les plumes. Comme chez tous les grèbes, les deux partenaires participent équitablement à l’incubation et à l’élevage des jeunes, parfois en se partageant la nichée. A l’âge de 17 jours, les jeunes commencent à plonger, mais restent encore à la charge de leurs parents. Volent à 8 semaines environ.

Jean-Yves AIRAUD, GODS

Grèbe huppé

Niche sur des plans d’eau de superficie importante (le plus souvent, plus d’1 ha) et de faible profondeur, pouvant être de création
récente : ballastières, étangs de barrage avec une
végétation (phragmites, joncs…). S’adapte très bien aux eaux
eutrophisées. Le nid, épais radeau flottant composé de tiges de
roseaux entassées et de débris de végétaux plus ou moins
décomposés, est situé à proximité de l’eau libre, plus ou moins loin de la terre ferme dans les étendues de roseaux ou de joncs.

Dès fin février et mars, les couples se forment et se livrent en pleine eau à leur parade nuptiale spectaculaire.

Les seules parades nuptiales concernant des nicheurs locaux sont celles dites “ en pingouin ” au cours desquelles les 2 partenaires, après s’être rapprochés l’un de l’autre en plongée, émergent face à face et se dressent presque debout sur l’eau en se présentant des débris végétaux. Émission de cris rauques et sonores, surtout, les “ krorr kror ”r qui accompagnent les rencontres, et les caquètements excités.

Écoute des chants bruyants aux abords des plans d’eau à végétation palustre.

Peu farouche, s’adapte au voisinage de l’homme et niche parfois dans des sites très fréquentés.

Ponte unique entre mi-mars et début juillet selon les conditions
climatiques, incubation des 4/5 œufs de 22 à 23 jours.

Après l’éclosion échelonnée d’avril à fin août, les jeunes quittent le nid sur le dos des parents jusqu’à l’âge de 2 à 3 semaines, puis
chaque adulte prend en charge une partie de la nichée. Les jeunes restent dépendants des parents jusqu’à leur envol, soit à environ 75 jours.

Didier WOLF, Charente Nature

Grèbe castagneux

Espèce aquatique ; la nidification de ce grèbe est à rechercher à
partir du mois d’avril dans des milieux aquatiques de faible
profondeur à végétation abondante (rivières lentes, étangs, mares, marais non littoraux…).

Niche d’avril à août. Devient très territorial en période de
reproduction.

Chant composé de trilles aiguës et hennissantes “ hi hi hi… ”, émis de fin mars à fin juillet principalement. Nid flottant amarré à la
surface de l’eau à l’aide de la végétation présente, adultes
transportant de la végétation pour construire le nid. Observation des jeunes qui ont un plumage plus clair.

Transect puis affût.

Espèce assez sensible qui prend soin, si elle en a le temps, de
recouvrir sa ponte avant de plonger dans l’eau, la mettant ainsi à l’abri des regards et du froid.

20 à 21 jours. De 2 à 3 pontes par an ; effectue assez rapidement une ponte de remplacement si nécessaire, par exemple quand
l’augmentation rapide du niveau de l’eau noie le nid. Les 2 adultes se succèdent au nid.

Les jeunes sont nidifuges très peu de temps après leur éclosion. Ils restent environ 1 semaine sur le dos des parents. Par la suite, les parents se partagent le nourrissage des jeunes pendant environ 2 mois. Les jeunes s’envolent vers 44-48 jours, puis se dispersent.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Pic noir

Niche en forêt, mais aussi en milieu plus ouvert comportant des zones boisées. Très grande loge à ouverture ovale (12/15 cm de haut) dans un feuillu ou un conifère, souvent assez haut (5 à 15
mètres). Le hêtre, qui est l’essence la plus régulièrement occupée par le Pic noir, étant rare dans les forêts de Poitou-Charentes, l’espèce s’installe dans les pins ou les gros peupliers, plus rarement dans les chênes. Il y a souvent plusieurs loges dans le même arbre.

Dès janvier, ont lieu des parades, puis le forage de la loge, qui dure une quinzaine de jours en moyenne, intervient à partir de mars ; le Pic noir niche assez tôt.

Arbres de belle taille bien dégagés sans aucune branche sur les
premiers mètres Les loges ou les ébauches de loges sont
caractéristiques par leur taille et leur forme et la présence de très gros copeaux à leur pied. Ruches perforées, arbres au sol
déchiquetés.

Exploration des massifs forestiers mais aussi des petits bois de plaine en zones bocagères car dans la région, le Pic noir n’est pas strictement inféodé aux massifs forestiers. À partir de février, écoute des cris et chants caractéristiques.

Espèce nettement moins farouche que le Pic vert.

12 à 15 jours seulement. 3 à 5 œufs, 4 en général. Éclosion en avril généralement. Une seule couvée.

Au bout de 25 à 28 jours, les jeunes quittent le nid, mais on peut les observer à l’entrée de la loge dès le 20ème jour. Ils restent en
compagnie des parents sur le territoire de nidification pendant 1 mois et demi à 2 mois avant de se disperser. Leur erratisme très prononcé durant l’hiver peut expliquer la forte expansion actuelle de l’espèce.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne