Petit Gravelot

Fréquente les lieux dénudés ou à végétation très clairsemée dont le substrat présente en général une granulométrie grossière. (bancs de galets des cours d’eau, plages, bordures d’étang et champs de maïs voisins, carrières, bassins de décantation, friches industrielles et même toits en terrasse gravillonnés). La présence d’eau à proximité est recherchée mais n’est pas obligatoire.

Migrateur, il arrive de fin mars à début avril. Le mâle parade et se cantonne dès son arrivée. Attention, les nicheurs locaux peuvent être confondus avec des oiseaux de passage jusqu’à la mi-mai. Dès la mi-juin, des regroupements composés d’adultes et de jeunes peuvent être observés. A la fin août, les sites de reproduction sont désertés.

Le mâle émet des cris abondants lors des parades aériennes ou des alarmes : vol saccadé au dessus de son territoire. Les actions de défense du territoire ou des petits sont très révélatrices : adultes feignant une blessure pour écarter l’intrus loin du site du nid.
Changement de couveur, jeunes en nourrissage.

Visite lors des parades en avril et en juin (2ème couvée) pour repérer les couples cantonnés. Affût pour confirmer la reproduction.

Espèce peu sensible. L’oiseau cantonné alarme et cherche à
détourner les intrus. En cas de comportement de diversion, quitter le
secteur ou continuer son chemin et revenir observer à distance.

24-25 jours. Deux pontes de fin-avril à mi-juillet : généralement
4 œufs pour la première, et moins pour la seconde (2 ou 3).

Les jeunes sortent du nid quelques heures après l’éclosion.
Émancipation et envol à 26 jours environ.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne

Avocette élégante

Marais côtiers salants ou lagunes avec une faible profondeur d’eau, rarement bosses d’herbes. Niche principalement en colonie sur des îlots ou des diguettes basses en pente douce. Parfois accompagnée par d’autres espèces. Nid au sol (souvent nu) garni plus ou moins de débris coquillés et de végétaux.

Présente toute l’année, elle se cantonne principalement à partir
d’avril et on peut observer des jeunes non volants jusqu’au début du mois d’août.

Les juvéniles ont un motif brun foncé mat et les pattes grisâtres.

Parade du mâle, la femelle tend le cou puis le baisse au niveau du sol avant accouplement, cris “ plut plut ” sonores qui deviennent plus intenses au moment de la couvaison et surtout en présence de jeunes. Feint la blessure ou défend son territoire contre des
prédateurs (rapaces, goélands, corvidés).

Recherche en mai et juin pour repérer les couples cantonnés. Affût un mois plus tard pour confirmer la reproduction.

Plus ou moins important ; le dérangement provoque l’envol et des cris d’alarme de la colonie, mais elle semble s’habituer à l’homme sur certains sites (sauniers, cyclistes).

Étalement important des pontes de mi-avril à mi-juin, léger pic de ponte mi-mai. Une ponte par an mais ponte de remplacement
fréquente. 4 œufs en moyenne, incubation par les deux adultes
pendant 24 à 27 jours.

|8]Les jeunes, nidifuges, quittent le nid après 2-3 jours, et se réfugient souvent sous les ailes des parents, surtout les deux premières
semaines. Ils volent à 35-42 jours.

Rémi PERRIN, LPO Charente-Maritime

Echasse blanche

Marais côtiers salants à doux avec un faible niveau d’eau, lagunes, mares temporaires, rarement sur bosse d’herbes. Nicheuse
opportuniste, elle s’installe principalement en colonie sur des îlots ou au bord de marais en pente douce, parfois en compagnie de Mouettes rieuses, d’Avocettes ou bien de Sternes pierregarin. Nid au sol (souvent nu) garni plus ou moins de débris coquillés et de
végétaux. Le succès de reproduction dépend fortement des
conditions climatiques printanières qui peuvent noyer les nids ou assécher le milieu.

De retour fin mars, elle se cantonne rapidement et la reproduction s’étend d’avril à juillet.

Les juvéniles ont le dessus des ailes brun terne écaillé et les pattes gris brun à nuance chair.

Parade du mâle à gauche et à droite de la femelle avant
l’accouplement, accompagnée de “ kyuk kyuk ” sonores, plus
intenses au moment de la couvaison et surtout lors de la présence des jeunes. Comportements d’alarme, feinte d’une blessure et
défense contre des prédateurs.

Recherche à pied à partir de mi-avril dans les secteurs favorables pour repérer les couples cantonnés. Affût en mai et juin pour
confirmer la reproduction.

Plus ou moins forte, se traduit par un envol et des cris d’alarme de la colonie, mais semble s’habituer à l’homme sur certains sites (sauniers, cyclistes).

Ponte de fin avril à mi-juin, pic de ponte mi-mai. Une ponte par an mais ponte de remplacement fréquente. 4 œufs en moyenne,
incubation 22-24 jours.

Les jeunes, nidifuges, quittent le nid après 2-3 jours, se réfugient souvent sous les ailes des parents, volent à 32-35 jours.

Rémi PERRIN, LPO Charente-Maritime

Oedicnème criard

Cultures à larges sillons (maïs, tournesol, vignoble), bocage sec et ouvert, friches rases, pâtures à moutons, camps militaires,
aérodromes, carrières, dunes. Aime les zones caillouteuses et les lieux isolés. Nid rudimentaire, à terre, sur sols secs et bien drainés, à végétation rase clairsemée.

Fin mars à début octobre. Pic des premières pontes fin avril/mai.

Le jeune de l’année est beige roussâtre avec une bande alaire peu nette.

Chants nocturnes d’avril à juin. Couples (un couveur et un guetteur distants de quelques dizaines de m maxi), nourrissage de poussins et familles. Chant flûté “ kuv-liié ” comparable à celui du Courlis
cendré, ascendant puis strident et traînant, rauque souvent, avec de nombreuses variations. Chante à terre et en vol, au moment des
parades et des rassemblements postnuptiaux.

Recherche auditive nocturne de mi-avril à mi-juin, par nuit claire (noter duos et individus isolés), 1h après le coucher du soleil jusqu’à minuit ou juste avant l’aube. Points d’écoute tous les km. Recherche diurne (9h-17h) des couples nicheurs, fin avril à mi-mai. Balayage aux jumelles des labours et jeunes semis. Les adultes avec jeunes sont plus visibles en fin de soirée.

Faible, sauf juste avant la ponte (risque d’abandon du site) ; quitte et regagne facilement son nid, ce qui le rend très vulnérable aux
prédateurs (corneille). Grande distance et discrétion sont par
conséquent recommandées.

24-25 jours. 1-2 œufs. Nid abandonné 24 h après l’éclosion.
Probablement deux pontes et ponte de remplacement fréquente.

Envol des jeunes à 5-6 semaines.

Michelle MATARD, LPO Charente-Maritime

Outarde canepetière

En plaine cultivée : cultures de printemps (mâles) et prairies,
jachères, luzernes (femelles). La ponte est déposée dans une
végétation de 30 à 50 cm de hauteur. Le couvert doit leur permettre de se dissimuler et de s’y déplacer facilement, ce qui exclut maïs, tournesol, pois, la majorité des céréales à paille (blé, orge,…).

Prospection de fin avril à fin août, les mâles cessent de chanter fin juillet. Les femelles pondent de mai à août et accompagnent leurs poussins pendant 4 semaines.

Chant du mâle audible toute la journée et la nuit à 500 m et plus. La présence de plusieurs mâles ensemble, un mâle qui court, cou rentré et collerette gonflée indiquent presque à coup sûr la présence de
femelles. (mais attention à la confusion avec une posture d’alerte).

Circuler sur les chemins en vous arrêtant régulièrement. Une fois un mâle repéré, respecter une distance d’au moins 300 m et rechercher la présence de femelles. En mai et juin, rechercher attentivement les cantonnements de femelles (prairie, luzerne, jachère), également à distance des sites de parade. Une femelle qui reste visible dans une parcelle lors d’une fauche y a son nid.

Restez dans votre voiture (utilisez un support de vitre). Repliez-vous si le mâle s’éloigne (même s’il continue à chanter). En aucun cas, vous ne devez pénétrer dans la parcelle.

20 à 22 jours, par la femelle seule. 1 ponte de 2 à 4 œufs, ponte de remplacement possible.

Envol possible des jeunes (petit vol) à 3 semaines.

Alain ARMOUET, GODS

Foulque macroule

Nicheur potentiel sur tous plans d’eau pourvus de végétation
rivulaire ou immergée (étangs, gravières, lagunes sub-littorales, lagunages de station d’épuration, exceptionnellement cours d’eau lents).

Dès février ou mars, les Foulques perdent le comportement grégaire qui prévalait au cours de l’hiver pour se cantonner par couples.

Parades et conflits territoriaux (qui perdurent jusqu’à la fin de la période de reproduction), transports de matériaux (souvent roseaux séchés) pour la confection du nid, adultes en position de couveur, le plus souvent visibles en bordure de la ceinture végétale, adultes alarmant et/ou accompagnés de poussins revêtus de duvet noir sur le corps et rouge orangé sur la tête.

A partir d’un poste fixe, observation de la ceinture végétale des plans d’eau entre mars et août.

Espèce assez peu craintive.

En moyenne 24 jours. Ponte de 6 à 10 œufs (extrêmes : 2 à 12)
déposés entre mars et juillet (la plupart entre avril et juin). Éclosions entre avril et juillet, jusqu’en août pour les plus tardives. Il y a 1 à 2 nichées annuelles, plus rarement 3 (pontes de remplacement
fréquentes).

Les poussins quittent le nid quelques heures après l’éclosion mais la famille reste généralement à proximité, les parents continuant à
défendre leur territoire pendant l’élevage des jeunes qui sont
indépendants à l’âge d’envol, soit entre 55 et 60 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS

Poule d’eau

Toutes pièces d’eau ou rivières lentes, même les plus petites, et leurs abords, pourvu qu’ils soient végétalisés. Le nid est plus ou moins bien caché sur une touffe de végétation.

Fin février jusqu’à août.

Seule espèce similaire, la Foulque macroule. Les adultes et juvéniles des 2 espèces peuvent toutefois être facilement différenciés. Pour les poussins, voir Foulque macroule page suivante.

Cris vigoureux “ kiourrrrrlll ! ”, disputes territoriales de février à avril, parades : nage côte à côte, poursuites, becquetages.

Transect sur les rives, repérage des jeunes ou de leurs cris.

Pétocharde, elle sonne souvent l’alarme, se cache promptement ou fuit, mais reparaît souvent bien vite.

2 (rarement 3) pontes, 8 œufs en moyenne, couvés par la femelle, relayée par le mâle, pendant 3 semaines (une poule, on vous dit !).

Les poussins, petites boules de duvet noir, sont capables, sitôt
séchés, de se déplacer et de grimper, mais restent au nid jusqu’à la fin des éclosions. Peu discrets, ils émettent des cris plaintifs “ fiou fie ” pendant leur période de dépendance et d’alimentation par les parents, soit 3 à 4 semaines, mais ceux-ci les nourrissent encore pendant la même durée. Ils volent à 2 mois environ.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Râle d’eau

Zones marécageuses avec phragmites, massettes, laîches, ou joncs, en bordure d’étangs, de cours d’eau lents. Régulièrement aussi au sein d’aulnaies et de saulaies inondées, pourvues de quelques touffes de végétation haute. Ses secteurs de prédilection sont en fait les zones de transition en voie d’atterrissement.

Les cris et le « chant », en mars, jouent un rôle capital dans la
formation des couples. L’installation sur les sites de reproduction s’étend toutefois jusqu’en juin, avec les arrivées successives de
migrateurs.

Les cris, très typiques, évoquent celui du cochon qu’on égorge ; ils vont crescendo et se terminent par des grognements. La détection par les « cris » reste la plus sûre. Leur intensité culmine au printemps, surtout si le voisinage de plusieurs territoires suscite des
stimulations vocales et des querelles.

La repasse est utilisable, surtout en cas de faible densité des couples et donc avec peu d’activité vocale. Plutôt en fin de soirée.

Assez sensible ; recherches à bonne distance et ne pas chercher les nids. Dérangés, les adultes peuvent transporter ailleurs les œufs ou les poussins. Éviter impérativement les intrusions sur les sites de reproduction.

Environ pendant 20 jours dès le dernier œuf. 9 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 12), déposés entre avril et mi-mai ; une seconde ponte semble habituelle entre mi-juillet et septembre.

Les jeunes quittent le nid quelques heures ou quelques jours après leur naissance et suivent leurs parents qui assurent leur alimentation pendant au moins 5 jours. Ils sont capables de voler au bout de 7 à 8 semaines.

Jean-Yves AIRAUD, GODS

Marouette ponctuée

Niche dans les marais, les prairies alluviales et les bordures vaseuses à végétation dense des étangs. Plus que les grandes phragmitaies, elle préfère les cariçaies faiblement inondées et les prairies humides.

Les premiers migrateurs arrivent entre mi-mars et début avril. La migration prénuptiale peut se prolonger jusqu’à mi-mai. Les mâles en halte migratoire sont susceptibles de chanter.

Espèce très discrète, particulièrement en période de reproduction. La découverte d’un nid ou l’observation d’une nichée est un événement rare (un cas dans le nord des Deux-Sèvres en 1986). On privilégiera plutôt la détection des chants (un “ ouit ” répété à intervalle régulier et rappelant le sifflement d’un coup de fouet).

Détection des chanteurs de mai à juillet, soit de façon passive au crépuscule ou au début de la nuit, soit par repasse de chants
préenregistrés (à utiliser avec circonspection et modération).

Inconnu, mais probablement important en cas d’intrusion dans son milieu de nidification.

18-19 jours. Ponte de 9 à 11 œufs (extrêmes : 6 à 14) déposée le plus souvent entre mai et juillet. Les secondes pontes ne seraient pas rares, tout comme les pontes de remplacement en cas d’échec.

Les éclosions des poussins étant échelonnées, la nichée ne quitte le nid sous la conduite des adultes que lorsque la totalité de la ponte est éclose. Les poussins acquièrent leur autonomie entre l’âge de 10 jours et 3 semaines et sont aptes au vol entre 5 et 6 semaines.

Michel FOUQUET, GODS-ONCFS

Râle des genêts

Prairies inondables, surtout de fauche avec couvert herbacé de plus de 40 cm de hauteur. A rechercher dans les grandes vallées
alluviales (Charente, Boutonne, Marais poitevin) mais aussi sur des rivières plus petites (Vonne par exemple). Densité beaucoup
moindre dans les prairies pâturées, et seulement lorsque la densité de bétail est faible. De même, les prairies abandonnées ne lui
conviennent que pendant quelques années, tant que la végétation n’y est pas trop envahie de roseaux, de baldingères et de buissons.

Les migrateurs printaniers peuvent être entendus d’avril à mi-juin. Les chants de mai à mi-juin ne signalent des nicheurs que si les
cantonnements sont durables ( plusieurs jours d’affilée).

Zones favorables. Chant crépusculaire, nocturne et continu,
caractéristique, “ crex crex… ” pouvant s’entendre jusqu’à 1 km. L’observation est presque impossible en temps normal. Seule la repasse permet d’approcher les mâles et les suivis de fauches
permettent d’observer les familles. A moins d’un hasard ou d’une recherche intensive, il est presque impossible de trouver le nid.

En dehors de son chant, l’oiseau est très discret. Écoute et repasse entre 21h00 et 1h00 sur les sites de reproduction potentiels,
uniquement par conditions climatiques favorables : absence de vent, to douce…

Attention à l’utilisation de la repasse, le Râle des genêts est sensible au dérangement.

16 à 19 jours, 4 à 14 œufs, ponte en mai, éclosion de mi-mai à
juillet, parfois une ponte de remplacement en cas de destruction de la 1ère.

Indépendance des jeunes dès 12 jours. Le jeune Râle des genêts est capable de voler à l’âge de 30-35 jours.

Pierre FANTIN et Laurent PRECIGOUT, Charente Nature
et Bernard DECEUNINCK, LPO Charente-Maritime