Panure à moustaches

Espèce paludicole. Nids d’aspect globulaire, groupés en petites
colonies lâches, formés de feuilles de roseaux, tapissés de plumes à l’intérieur, construits à faible hauteur (15-25 cm du sol), souvent à la lisière d’un peuplement de phragmites ou de laîches.

Le mâle chante et parade de mars à août.

Cris de groupes en vol : “ psching ” enjoués, répétés en chœur dans les roselières lorsque les groupes s’envolent. Egalement “ tchirrr ” roulé, et “ pettt ” plus doux. Chant : 3 ou 4 sons grinçants et indécis “ pchin-dchik-tchréék ”, acrobaties dans les roseaux : escaladent les hampes de roseaux, parfois suspendues entre deux tiges. Vol
nuptial : le couple s’élève lentement puis se laisse tomber
brusquement dans la phragmitaie.

Prospection en lisière de roselière ; pas évidents à voir, les oiseaux se tiennent dans les secteurs les plus touffus où s’enchevêtrent les chaumes. Les Panures se montrent rarement hors des grandes
phragmitaies. Repérage plutôt à l’oreille, le matin.

Espèce peu farouche, mais qui peut rester discrète un certain temps avant de se faire entendre.

11 à 13 jours. 5 à 7 œufs (parfois jusqu’à 12) couvés alternativement par le mâle et la femelle. Eclosion en mai. Existence d’une 2ème
couvée en juin ou juillet ; 3ème et même 4ème couvée possibles (signalée en août). 

Du nid à 12 jours, avant de pouvoir voler. Peu après leur sortie, la famille s’éloigne de la phragmitaie et se disloque au bout d’une semaine. Devenus autonomes, les jeunes peuvent contribuer à
l’élevage de la nichée suivante. Les jeunes nés assez tôt peuvent nicher la même année.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Mésange à longue queue

Espèce au comportement très arboricole, et qui affectionne tous les types de boisements ou de broussailles. Les allées et venues du
couple permettent de repérer facilement l’emplacement du nid entre 2 et 6m, à l’enfourchure d’un tronc ou dans des buissons épineux tels que les ajoncs.

Espèce sédentaire très loquace. Fin février, les grands groupes
hivernaux se séparent en couples, qui commencent à construire leur nid dès mars. La réalisation de cet ouvrage peut durer 18 jours et peut être observée jusqu’à début juin.

Minuscule boule de plumes prolongée d’une longue queue étroite, les femelles qui couvent se repèrent à leurs rectrices tordues par les séjours au nid. Confusion difficile avec une autre espèce.

Les cris de contact du couple « tsirrrr » et leurs trajets réguliers qui permettent rapidement de repérer leur nid : un drôle « d’œuf »
vertical de 10 à 18 cm, très soigné et habillé de lichen, voire même de toiles d’araignées, avec une entrée latérale. Cris composé d’une trille aigu et nerveux « tssrrrrip », un « pit » métallique et un « tsi-tsi-tsi… » fin. Le chant que l’on entend rarement est une
combinaison de cris avec des variantes.

Transect à la recherche des nids et des cris de contact.

12 à 15 jours pour les 6 à 15 œufs qui écloront de fin mars à mi juin en raison des pontes de remplacement rendues fréquentes par la prédation facile des nids.

Volant dès 14 jours dès juin, les jeunes resteront en groupes
familiaux en contact permanent par leurs cris, et se grouperont avec d’autres en hiver.

Alexandre DUTREY, Charente Nature

Mésange nonnette

Assez commune et sédentaire, cette mésange est à rechercher à
partir de fin mars dans les forêts fraîches de feuillus âgés, les parcs ou encore les jardins. Elle recherche dès la fin de l’hiver des cavités arboricoles étroites, relativement près du sol. Elle forme dans la cavité choisie, un nid de mousse, d’herbes sèches garni de crin, de laine…

La ponte débute dès le mois d’avril et peut se poursuivre jusqu’à juin.

Cavités arboricoles, chants s’entendant seulement de février à mai, il est composé d’une série rapide et monotone d’un même motif “ tsiu tsiu tsiu ” ou “ tiep tiep tiep ” ; transport de matériaux pour le nid, transport de nourriture.

Transect puis affût, l’oiseau se montre relativement facilement.

Espèce pouvant tolérer un dérangement épisodique de faible durée pour localiser le nid.

Ponte de 6 à 8 œufs en général, couvés de 12 à 13 jours par la
femelle seule. Il y a rarement une deuxième ponte.

Les jeunes quittent le nid vers l’âge de 17 à 20 jours. Ils se
dispersent peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Mésange huppée

Espèce cavernicole, qui niche dans une cavité d’arbre (ancienne loge de Pic épeiche principalement) ou dans une cavité que la femelle creuse ou agrandit elle-même. A rechercher à partir du mois d’avril dans les forêts de conifères principalement, mais aussi les bouquets de résineux présents dans les bois de feuillus.

Elle est sédentaire en Poitou-Charentes. Les premières parades ont lieu fin février, et l’envol des derniers jeunes vers la fin juillet.

Cavités arboricoles, transport de matériaux pour le nid et de
nourriture pour la nichée. Le chant est caractéristique (roulade
vigoureuse de “trrr trrr ” et séries de petits cris aigus “ si si ” ou “ tsi tsi ” ainsi qu’un léger gazouillement) que l’on peut entendre dès la fin janvier.

Transect puis affût (peu farouche, elle reste cependant à couvert), observable toute la journée.

Espèce assez sensible au dérangement en période de nidification.

De 1 à 2 pontes d’avril à juin, contenant régulièrement 5 à 7 œufs, et couvées pendant 13 à 18 jours par la femelle.

Le séjour au nid des oisillons est de 17 à 22 jours. Après avoir
quitté le nid, les jeunes se rassemblent et sont encore nourris par les parents durant 2 semaines, puis ils se disperseront.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Mésange noire

Recherche les boisements âgés (forêts, parcs), avec généralement au moins quelques résineux mais pas obligatoirement.

Hivernants réguliers, nicheurs rares ; de mars à août.

On la repère généralement à ses cris de contact qui sont proches de ceux émis par les roitelets. Identifiée ensuite par sa petite taille et ses barres alaires, et de manière certaine par la tache blanche sur la
nuque, quoique les jeunes Mésanges charbonnières aient également une zone pâle sur la nuque.

Chants entendus en mars et avril, qui rappellent un peu celui de la Mésange charbonnière mais plus faible et plus musical “ psithiû- psithiû- psithiû ” (mais peut chanter toute l’année), transport de mousse (avril), transport de nourriture (mai), groupes familiaux (début juin et fin juillet). Ce dernier indice est à la fois le plus
probant et celui que l’on a le plus de chances de détecter.

Déplacez-vous lentement en suivant les chemins et layons forestiers. N’écarquillez pas les yeux, un regard “ flou ” permet de détecter plus sûrement les mouvements, en particulier dans les frondaisons sombres des conifères.

Inconnue.

L’espèce se caractérise par une période de nidification courte (12-13 semaines) et synchrone chez les couples d’une même région. La construction du nid a lieu à partir d’avril dans une cavité (pas
forcément dans un arbre). 2 pontes (8-10 œufs), la 1ère à partir de la fin avril, la seconde mi-juin. Après 15 jours d’incubation.

Les jeunes restent au nid entre 16 et 23 jours et sont émancipés 8-10 jours plus tard.

Alain ARMOUET, GODS

Mésange bleue

A rechercher dans les zones dégagées parsemées d’arbres, grandes haies bordant les prés, vergers, forêts riveraines des cours d’eau. Espèce cavernicole, elle installe son nid à hauteur variable. Toutes sortes de sites sont utilisées : trous d’arbres, bâtiments et murets à pierres disjointes, mais aussi nichoirs artificiels.

Dès le début du mois de mars, les couples partent à la recherche d’une cavité pour nicher. La reproduction s’échelonne jusqu’à la fin du mois de juillet.

Les mâles chanteurs en mars et avril peuvent être considérés comme cantonnés. Chants très variables comprenant en général deux sons aigus et étirés (ressemblent plus à une série de cris qu’un chant
proprement dit). Affrontements territoriaux, transport de matériaux, nourrissage des jeunes au nid ou à peine volants.

Points d’écoute et d’observation pour repérer les couples cantonnés. A partir d’avril, on recherchera les allées et venues des parents en période de nourrissage pour repérer les nids.

Espèce peu sensible en période de reproduction.

12 à 14 jours. 8 à 10 œufs plus ou moins tachetés et pointillés de brun rougeâtre ; généralement deux pontes par an.

Les jeunes séjournent au nid pendant 17 à 20 jours puis, encore
incapables de voler parfaitement, ils restent à proximité du nid. Les parents alimentent les jeunes quelques jours encore après leur envol.

Raphaël BUSSIERE, LPO Vienne

Mésange charbonnière

A rechercher dans de nombreux milieux : bocage, vergers, jardins, parcs à l’intérieur des villes. Espèce très commune, cavernicole dont le nid est situé à faible hauteur (moins de 6 mètres), dans une cavité quelconque comme un trou d’arbre ou de mur, un nichoir artificiel…

La recherche de cavité par le couple commence dès le mois de mars. L’élaboration du nid se fait par le couple. La première ponte
s’effectue en avril ou mai et la seconde en juin.

Chant très caractéristique entendu dès la fin de l’hiver “ ti-ta ti-ta ti-ta… ” ou “ tit-ti-ta tit-ti-ta tit-ti-ta… ”. Transports de matériaux, de nourriture pour les jeunes ou de sacs fécaux ; affrontements
territoriaux.

Points d’écoute pour repérer les couples cantonnés et les mâles chanteurs ; affûts pour observer les indices de reproduction.

Espèce peu sensible en période de reproduction.

13 à 15 jours. 7/14 œufs, mais le plus souvent 9 ou 10, de forme ovale et pointue, et plus ou moins tachetés et pointillés de brun
rougeâtre ; habituellement deux pontes par an.

Les jeunes quittent le nid au bout de 17 jours. Après leur envol, ils restent à proximité les uns des autres dans les fourrés à proximité du nid ; les jeunes vagabondent en groupe pendant quelque temps dans les environs avant de se disperser.

Raphaël BUSSIERE, LPO Vienne

Sittelle torchepot

Espèce cavernicole, qui maçonne l’entrée du trou avec du mortier, à hauteur variable ; à rechercher dans les bois, parcs, vergers, jardins pourvus de vieux arbres ; rare ou absente dans les plantations de conifères.

Espèce sédentaire facile à localiser de janvier à fin mars par ses acrobaties et ses cris sonores ; détection aléatoire en mai où elle se manifeste moins.

Sexes semblables, se déplace contre les arbres en montant ou en descendant, descend tête en bas. Confusion impossible.

Entrées dans des trous maçonnés d’arbres, de murs ou de rochers, nichoirs, loge de pic ; chant (répétition d’un “ tuituitui….tsit ”, trille vibrant “ briririri….vih-vih ” en série) ; transport de matériaux par la femelle pour le nid (mois de mars) ; transport de nourriture jusqu’à 200 m du nid.

Affût de février à mai (l’oiseau se montre facilement), toute la
journée ; on verra le chanteur figé au départ d’une branche dans la
position verticale, bec pointant vers le ciel.

Pendant que la femelle fait le nid, le mâle chante et veille à sa “ sécurité ” ; période de discrétion extrême pendant la couvaison.

Ponte d’avril à mai, 15 jours en moyenne, 6-8 œufs ; une seule
couvée.

Sortie des jeunes au bout de 23-24 jours. La famille se promène dans les environs pendant 2 semaines puis se dissocie.

Jacqueline GAUTHIER, Charente Nature

Grimpereau des jardins

Exclusivement arboricole, présence d’arbres, même sous forme de bosquets isolés, ripisylves, parcs en milieu urbain, les vergers. les sous bois touffus le rebutent. Préférence pour les vieux arbres aux écorces très crevassées ou rugueuses. L’emplacement du nid est l’espace laissé par le décollement d’une écorce de feuillu, derrière un volet ou une pancarte. Situé ente 2 et 5 m en général.

Les couples se forment dans la seconde moitié de l’hiver, chant plus intense de janvier à juin. Dès fin mars, le site de nidification est choisi, la femelle commence à bâtir, sur une période pouvant aller jusqu’à trois semaines, de fin février à fin mars.

Pas de parades à proprement parler, mais des poursuites sans fin entre partenaires ou comportements territoriaux. Ils tournent en
spirale le long des arbres. Chant du mâle dès la mi-janvier, lançant à tue-tête son “ tituti-roïti” derrière la femelle. Semblable à un
morceau d’écorce, presque invisible, partant de la base de l’arbre, il progresse en spirale autour du fût. Il lui arrive parfois de descendre obliquement, la tête en bas. Vol rappelant celui de la Mésange noire.

Observation des vieux arbres et détection du chant.

Assez susceptible, peut abandonner son nid ou ses jeunes s’il est dérangé.

Ponte de mi-avril à début mai, 4/5 œufs, incubation de 14 à 15 jours,. Possibilité d’une 2ème ponte, réalisée dans un autre nid en juin ou début juillet.

Nourrissage des jeunes de 17 à 18 jours, de début mai à mi-juin, à l’âge de 15 ou 16 jours, les jeunes sortent du nid en grimpant pour la 1ère fois de leur vie.

Didier WOLF, Charente Nature

Pie-grièche écorcheur

Milieux ouverts et ensoleillés à végétation rase avec buissons épars : prairies de fauche ou pâturées. Également landes, friches et parfois talus ou champs cultivés avec buissons à proximité. Niche en
général dans un arbuste le plus souvent épineux.

Premiers migrateurs dès fin avril et installation début mai. La
présence d’un mâle fin mai est un bon indice d’un probable couple nicheur, à confirmer ultérieurement par la présence de jeunes. Les départs vers les lieux d’hivernage débutent dès juillet et battent leur plein jusqu’à la mi août.

Individu à l’affût en évidence sur un perchoir dominant (piquet de clôture, ligne téléphonique, sommet de buisson ou d’arbre). Individu alarmant avec un cri dur et nasillard “ tche tche ”. Juvéniles
facilement repérables dès leur sortie du nid.

Repérage préalable des zones favorables à l’espèce et prospection plus exhaustive que pour la Pie-grièche à tête rousse. On peut
trouver l’Ecorcheur dans des zones atypiques dès lors qu’elles sont pourvues de buissons ou de perchoirs permettant la chasse à l’affût.

Les réactions envers l’observateur humain sont plus ou moins vives en période de reproduction.

14 à 16 jours. 4/6 œufs. Éclosion : fin mai à fin juin. Une seule
couvée, ponte de remplacement régulière.

Sortie des jeunes à l’âge de 13 à 14 jours. Les jeunes quittent le nid sans savoir encore voler et suivent les parents de branches en
branches. Ils dépendent d’eux pendant 2 semaines et se repèrent alors très facilement à leurs cris incessants pour quémander de la nourriture.

Nicolas MORON, LPO Vienne