Fauvette à tête noire

Cette fauvette est moins spécialisée que sa cousine des jardins : l’association des buissons et des arbres, de la fraîcheur et de l’ombre caractérisent ses milieux préférés, où l’arbre joue un rôle assez
constant : parcs, jardins en villes, près des habitations, bosquets, grosses haies arborées, futaies de feuillus avec une strate arbustive sous-jacente, lisières et clairières. Elle niche à plus d’un mètre du sol. Le nid est une coupe grossière d’herbes et de brindilles avec un revêtement intérieur de mousses, de duvet, de crins…

Les données de mi-avril à fin juin sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels. Les oiseaux quittent leurs séjours d’été courant septembre à octobre.

Attention à la confusion possible avec le chant de la Fauvette des jardins. Chez la Fauvette à tête noire, le chant commence par un gazouillis riche et indéterminé et se termine par des notes flûtées, claires et fortes. Cris de contact consistant en des “ tèk ” claquants, répétés en cas d’alarme (un peu comme deux galets qui
s’entrechoquent).

Le cantonnement (postes de chant), les parades nuptiales : le mâle hérissent les plumes de la tête, gonfle les plumes du corps, en agitant ses ailes pendantes et en étalant sa queue relevée ou abaissée,
transports de matériaux et de nourriture, cris d’alarme secs et sonores dans la partie basse de la strate).

Points d’écoute et affût sur les cantonnements repérés.

Pas de sensibilité particulière.

13 à 14 jours, ponte moyenne de 5 œufs.

Les oisillons quittent le nid à l’âge de 10-11 jours. Deuxième ponte assez irrégulière, plutôt rare.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Fauvette babillarde

Ce passereau migrateur et insectivore est présent en plaine, en lisière des bois, dans de grandes haies, mais aussi dans des parcs et jardins voire autour des maisons. Il construit souvent son nid très près du sol, dans un gros buisson épineux ou un arbuste (conifère).

D’avril à juillet. La migration post-nuptiale s’effectue à partir de fin août jusqu’en septembre.

Mœurs discrètes sur les lieux de nidification. Dimorphisme sexuel. Confusion possible avec la Fauvette grisette (pattes pâles et ailes rousses) et la Fauvette à tête noire (calotte noire ou brune).

Chant jaillissant et assez bref commençant par un gazouillis et
s’achevant par une note caractéristique vivement répétée : “ rutututututu ”, pouvant être confondu avec le chant du Bruant zizi qui fréquente des milieux proches, et éventuellement avec celui du Pouillot. de Bonelli. Jeux nuptiaux (poursuite, affrontement,
gonflement du plumage).

Parcours en matinée dans les milieux favorables, avec point d’écoute puis affût (cri de contacts : “ tett ” calme et sec).

Pas de remarques particulières.

11 à 13 jours. Une seule ponte (4-6 œufs) de début mai à mi juin. Seconde ponte, exceptionnelle, en juillet.

Les jeunes sont nidicoles et l’envol survient entre le 11ème et le 13ème jour.

Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime

Pouillot véloce

Le Pouillot véloce habite les bois, haies, parcs et jardins. Il
affectionne les clairières ou lisières, où il cachera son nid dans le lierre, le fragon ou la ronce, parfois au niveau du sol, le plus souvent un peu au-dessus, entre 20 cm et 1 m. Début avril, la femelle
construit un nid globuleux, à ouverture latérale.

Dans l’ouest, deux arrivées se succèdent. Début mars, arrivent les mâles, marquant leur territoire par le chant ; les femelles les
rejoignent à la fin du mois. Dès la fin août, les migrations
post-nuptiales débutent, mais quelques cas de nidification peuvent être encore notés.

Début avril, le mâle égrène, à tout moment, 2-3 notes bien détachées “ tsip-tsap, tsip-tsap… ” pendant que la femelle transporte brindilles, bouts de feuilles, plumes, crins pour construire le nid. Parades du mâle : ailes vibrantes, poursuites. Les oiseaux sont discrets pendant la couvaison, moins ensuite lors des navettes des parents assurant le nourrissage. A la sortie du nid, les oisillons émettent des « psie »
rauques et répétés pour recevoir la becquée. Il est à noter que les chants hivernaux (d’octobre à début février) ne sont pas des indices de nidification.

Repérage au chant ; observation d’un petit oiseau au plumage
discret, d’une extrême mobilité.

Oiseau peu farouche. Le nid, construit bas, est souvent détruit par les prédateurs.

2 pontes de 4 à 6 œufs, entre avril et début juin, incubés de 13 à 14 jours.

Nid quitté à 7-10 jours, puis dépendance des parents pendant 3
semaines. Pontes de remplacement fréquentes.

Françoise PEYRE, GODS

Pouillot de Bonelli

Le Pouillot de Bonelli se satisfait de toutes sortes de boisements de feuillus ou mixtes en formation pas trop serrée et ménageant entre les arbres des espaces de végétation herbacée basse et/ou de sol nu. On le trouve donc surtout dans les bois clairs, aux abords des
clairières et des lisières. Il aime les terrains secs et les versants
exposés à la chaleur. Nid placé au sol.

Au printemps, la migration se déroule essentiellement de la mi-avril à la mi-mai. Dès la mi-juillet, des oiseaux peuvent apparaître sur des sites où l’espèce ne niche pas.

Pouillot plutôt gris pâle avec le ventre blanc pur, sans sourcil net. Par contraste, le jaune-vert des ailes et des rectrices du croupion se remarquent. Confusion possible avec le chant du Pouillot siffleur.

Cris d’inquiétude fréquents “ pu-îe ” nettement bi-syllabiques, chant du mâle “ huihuihuihuihuihui ” bref, sur un seul ton, émis toutes les dix secondes au paroxysme de l’orgasme. Nid construit par la
femelle seule. Cris des jeunes sortis du nid réclamant la becquée : “ tiétiétié ” insistants.

Par beau temps en mai et juin ; la présence de l’espèce peut être détectée par points d’écoutes espacés de 200 mètres.

Se montre facilement inquiet et ne quitte que rarement le couvert du feuillage.

La période de ponte débute en mai et se prolonge jusqu’à fin juin (début juillet plus rarement). La femelle couve seule, pendant 13 jours, 3 à 7 œufs. Probablement une seule ponte.

Les poussins quittent le nid à l’âge de 10-13 jours et sont encore nourris pendant 10-15 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot siffleur

Recherche les hautes futaies formant une voûte continue qui limite la formation végétale du sous- bois. Il a donc une préférence pour les chênaies et les hêtraies âgées. Le nid est placé au sol dans l’herbe ou dans la litière de feuilles mortes.

Le passage des migrateurs s’étale jusqu’à fin mai. Les nicheurs s’installent en majorité autour du 15 avril et la saison des chants se termine début juillet.

Le plus grand des 4 pouillots nicheurs en Poitou-Charentes. Parfois, et surtout à la fin de la saison, les “ psit-psit ” espacés qui servent d’introduction au chant se sont pas émis, ce dernier peut alors être confondu avec celui du Pouillot de Bonelli.

Le rechercher parmi les premières branches sous la “ canopée ”. Un “ thyu ” plaintif répété une dizaine de fois sur un rythme
decrescendo par un oiseau posé indique à coup sûr un territoire de nidification. Le chant est un “ psit-psit-psit psitpsitpsitpsitsirrrrrr… ”, les premières notes espacées, s’accélérant pour se terminer par une roulade-trille bruissante caractéristique. Cependant il peut être produit par des migrateurs, ou loin du site de nidification car les mâles sont fréquemment bigames ou trigames et quittent leur
territoire pendant la période de ponte et d’incubation. Près du nid, la femelle émet souvent des “ ti-iv ”. Surprise au nid, elle tente des manœuvres de diversion en se traînant au sol, ailes tremblantes, avant de s’envoler.

Inconnue.

Le nid est construit en trois ou quatre jours. Généralement une seule ponte de 6-7 œufs, déposée entre la fin avril et la mi-juin, couvée 13 jours.

Envol à 13 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot fitis

Migratrice, cette espèce affectionne particulièrement les bois, taillis, bosquets et haies relativement humides, les tourbières boisées, les saules, aulnes, bouleaux en bordure de rivière.

La migration s’étale de mars à mi-mai. C’est un nicheur rare en Poitou-Charentes. Attention : le chant des oiseaux de passage peut se mêler au chant des nicheurs. Confirmer la nidification de cette espèce nécessite donc la plus grande prudence.

C’est son chant caractéristique (chant adouci et lointain du Pinson des arbres) qui permettra sa détermination en le différenciant des autres Pouillots et particulièrement du Pouillot véloce qui peut
fréquenter les mêmes milieux. Les pontes ont lieu le plus souvent à la mi-mai, les éclosions interviennent en mai et juin et l’envol se produit entre le 10 et 20 juin. Le transport de matériaux pour le nid, construit au sol dans la végétation basse ou rarement à plus de 1 m du sol, et les allées et venues du couple pour le nourrissage des
jeunes seront bien sûr des indices à rechercher.

Écoute du chant à plusieurs reprises au même endroit et affût.

Espèce assez sensible au dérangement.

13 jours en moyenne, 6/7 œufs, une couvée en général. Éclosion fin mai.

Les jeunes sortent à l’âge de 13 à 16 j et restent une dizaine de jours en compagnie des adultes.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne

Roitelet huppé

Espèce arboricole, inféodée aux peuplements de résineux, et de ce fait très localisée en Poitou-Charentes où elle peut se contenter
d’arbres isolés ou bosquets, à condition que les arbres soient grands ; ne semble pas nicher dans les pinèdes à pin maritime ; nid de mousse suspendu en hauteur loin du tronc (2-10 m).

Mars à juillet ; derniers hivernants (beaucoup plus nombreux)
jusqu’en mars.

Le plus petit passereau de notre avifaune nicheuse, se tient souvent haut dans les arbres, où il peut alors être confondu avec son cousin à la voix très semblable ; s’en distingue par son absence de sourcil blanc et de tâche jaune aux épaules. Calotte orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

L’espèce se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ srisrisrisrisri ” avec motif final plus énergique), qui accompagne les mouvements incessants de l’oiseau dans les hautes branches où on le voit souvent voler sur place ; le chant peu audible peut
indiquer une reproduction dans les parages ; le nid est en général invisible et très difficile à trouver.

Population nicheuse probablement très réduite et dispersée : écoute et recherche visuelle dans les conifères en période de reproduction.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 8-10 œufs en avril ou mai, puis seconde en mai ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 12 à 13 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Roitelet triple-bandeau

Espèce arboricole, moins strictement inféodée aux peuplements de résineux que son cousin huppé ; se rencontre en plaine dans des peuplements mixtes voire de feuillus, en particulier chênaies et
hêtraies ; semble apprécier une certaine fraîcheur et la présence de lierre ; nid de mousse généralement suspendu en hauteur loin du tronc mais parfois beaucoup plus bas notamment sur genévriers ou cyprès ; En forêt de Chizé (79), une fidélité au site d’hivernage a été mise en évidence.

De mars à juillet ; les hivernants, beaucoup plus nombreux, sont présents jusqu’en mars.

Voir Roitelet huppé pour allure ; s’en distingue par son sourcil blanc et sa tâche jaune aux épaules. Mâles et femelles de distinguent de près par la couleur de leur calotte, orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

Se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ sisisisisisisisisiss ” avec accélération finale, plus fort que celui du huppé) accompagnant ses mouvements incessants dans les hautes branches ; un chant
faible au printemps peut indiquer une reproduction dans les parages.

Population nicheuse assez réduite : écoute et recherche visuelle dans les massifs de conifères ou les forêts âgées mixtes en période de reproduction, transport de proies.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 7-11 œufs en avril ou mai, puis seconde en main ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 13 à 15 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15-20 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Gobemouche noir

Prioritairement les parcs et les vieilles forêts clairsemées. Nid fait de brins, radicelles, feuilles et poils dans les trous d’arbres.

Début des parades à la mi-mai, couvaison début juin et envol des jeunes début juillet.

Chants des mâles. Transports de matériaux pour le nid et transport de nourriture. L’oiseau aime se percher au sommet des branches d’où il chasse les insectes.

Transect puis affût à la saison des nids dans les parcs et vieilles
forêts clairsemées.

5 à 8 œufs couvés par la femelle seule pendant 14 à 16 jours. Les parents nourrissent les jeunes pendant 14 à 17 jours.

Bernard LAPRELLE, Charente Nature

Gobemouche gris

Fréquente les parcs, les jardins, les lisières boisées et les clairières forestières. Les bords de rivières lui sont également favorables.
Niche dans les cavités naturelles ou provenant de l’activité humaine, sous les rebords de toit…

Passage fin avril début mai, pour un séjour assez bref sur les lieux de reproduction. Dès mi-août, il regagne ses sites d’hivernage africains.

Se tient souvent perché en évidence, sur une branche sèche
dépassant d’une haie par exemple, assez fidèle à son poste, y
retourne après avoir glané quelque insecte en vol. Visites au nid.

Transect puis affût à saison des nids, entre mai et juillet.

1 à 2 couvées par an de 4 à 5 œufs blancs à taches grises et rousses. Les deux parents couvent durant 12 à 13 jours et nourriront ensuite les petits pendant 13 à 14 jours.

Bernard LAPRELLE, Charente Nature