Locustelle tachetée

Biotopes divers (brandes, friches, jachères, jeunes plantations,
repousses après incendie) plus ou moins humides. Exige une
physionomie de végétation constituée d’une strate basse (moins de 60 cm de haut) et dense de plantes herbacées de type graminées, surmontée d’une strate plus haute d’arbrisseaux ou de buissons très clairsemés. La présence simultanée de ces deux strates basses
constitue le facteur décisif de son implantation. Cette espèce niche au sol ou à faible hauteur.

Les derniers migrateurs passent jusqu’à fin mai et les passages
post-nuptiaux débutent en août. Les données de présence de mai à mi-juillet sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels.

A ne pas confondre avec les stridulations de la Sauterelle verte et de la courtilière en début de soirée.

En priorité le chant, qu’elle fait entendre dès la mi-avril toute la journée (en dehors du chant, elle est pratiquement indétectable) et les indices de cantonnement : chant interminable à partir d’un poste régulier dominant la strate herbacée de son territoire (trille
extrêmement aiguë et soutenue pendant de longs moments). Après l’édification du nid, l’oiseau est très discret et ne manifeste sa
présence auditive que tôt le matin, le soir tard et une partie de la nuit.

La nidification est à rechercher du 15 avril à début juillet par points d’écoute et affûts sur les cantonnements observés.

Éviter l’approche, dérangeante.

13 à 15 jours. Ponte moyenne de 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid entre 10 à 12 jours. 2 couvées sont de rigueur chez cette fauvette.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Locustelle luscinioïde

Nid à la lisière d’une phragmitaie, à proximité d’une surface d’eau libre. Nid en forme de corbeille tressé avec des feuilles de roseaux et parfois de laîches, caché dans les herbes drues et sèches, assez bas (15 à 30 cm au dessus de l’eau), à rechercher à partir de début mai.

Les premiers migrateurs (qui peuvent chanter au passage) arrivent fin mars, mais les arrivées sont surtout notées en avril et début mai ; les premiers post nuptiaux partent, entre fin août et mi-septembre, avec des oiseaux attardés jusqu’à mi-octobre.

Confusion visuelle possible avec la Rousserolle effarvatte.
Confusion auditive possible avec la Locustelle tachetée, mais
fréquence plus élevée, ton plus grave.

Chant dès la première quinzaine d’avril, surtout de nuit :
bourdonnement sec et atone, les strophes commençant par une série de cliquètements accélérés aboutissant à une stridulation prolongée : « pt pt ptptptptsurrr… ») ; postes de chant en hauteur pour les mâles (pointe des roseaux ou cime d’un arbuste) donc plus faciles à
observer. Près du nid, la femelle pousse des « tsinn » d’alarme mais reste peu visible.

Prospection plutôt le matin dans les zones de phragmitaies d’avril à juin pour repérer les mâles chanteurs qui se mettent en évidence. Fin juin, ils sont silencieux et l’observation de l’espèce devient difficile.

Se déplace discrètement mais n’est pas farouche.

12 à 14 jours. 4 à 6 œufs ; éclosion : mi-mai mi-juin. 1/3 des oiseaux fait une deuxième couvée.

Sortie des jeunes à 15 jours. Ils restent aux alentours pour réclamer la becquée par des « srrri… » plaintifs durant quelques jours.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Phragmite des joncs

Petite fauvette des milieux humides ; sa nidification est à rechercher dans la végétation dense : dans l’enchevêtrement des plantes, sur une touffe de carex ou au cœur d’un faisceau de joncs entre 10 et 15 cm au dessus de l’eau. Le nid peut être éloigné de l’eau pourvu qu’elle y trouve une végétation basse avec quelques buissons.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-avril et les premiers postnuptiaux dès fin juillet. La période de reproduction s’étend donc de mai à juillet.

Le chant, proche de celui de la Rousserolle effarvatte, est composé d’une alternance de sons variés : cascades flûtées, sifflements,
roulades. Les longues strophes commencent par une série de cris répétitifs “ kerr kerr kerr ”. Le transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour la nichée, est un bon indicateur. Lors de la
période nuptiale, on peut observer le mâle s’élancer du haut d’une tige en chantant pour retomber à la verticale dans le couvert, ailes et queue déployées. L’oiseau se plait volontiers à se poster au sommet d’un jonc, d’un roseau ou encore d’un buisson pour chanter.

Transect puis affût. L’oiseau est discret, mais le mâle se montre facilement au moment de la parade nuptiale, en matinée
principalement.

Espèce peu craintive et souvent à découvert, elle est cependant assez sensible au dérangement en période de couvaison.

4 à 6 œufs sont pondus et couvés par la femelle. L’incubation est de 12 à 15 jours.

Le nourrissage est l’activité des deux parents de 10 à 16 jours,
moment où les jeunes quittent le nid avant de se disperser, peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Rousserolle effarvatte

Espèce paludicole, qui fréquente les roselières, inondées ou non par des eaux douces ou saumâtres, et situées sur les rives des étangs, des lagunes ou le long de fossés et canaux. Peut aussi s’installer dans des lambeaux de phragmitaies. Nid en corbeille suspendu entre
quelques tiges.

Retour migratoire à partir de la 2ème décade d’avril, les derniers
arrivant durant la 1ère quinzaine de mai. Départ à partir de la dernière décade de juillet, mais la plupart partent au mois d’août.

Confusion sonore possible avec le chant de la Phragmite des joncs.

Avant l’accouplement, chanteur actif durant la journée et au cours de la nuit. Chant répétitif de portée médiocre, de tonalité souvent basse et aux sonorités aigres. Phrase typique : « trett trett trett tchrri tchrri truy truy tié tré tré vi-vuy-vi tré tré… » Alerte : « tchrèèh » rauque, traînant « tchrrré » roulé et « trrr-rr ». Agressivité (attaques,
poursuites), vis à vis de ses congénères et d’autres espèces
nicheuses.

Point d’écoute et transect.

Réduite.

11 ou 12 jours. Ponte vers la 2ème quinzaine de mai. Si la première est réussie, une 2ème ponte est possible (2ème quinzaine de juillet).

Sortie des jeunes du 9ème au 11ème jour, sans qu’ils sachent voler ; envol à partir du 23ème jusqu’au 26ème jour.

Christophe BOUCHER & Fabien SARDAIN,
LPO Charente-Maritime

Rousserolle turdoïde

Espèce paludicole et migratrice, surtout présente dans les
phragmitaies inondées, denses, avec cannes fortes d’un diamètre supérieur à 6,5 mm) et élevées et donc âgées, présentant des
bordures d’eau libre (canaux, fossés ou rivière) et ponctuées de
quelques buissons et arbustes, rarement dans d’autres types de milieu (saulaie inondée…) ; nid suspendu entre 3 à 5 tiges entre 50 cm et 1,5 m au dessus de la zone inondée.

Mâles chanteurs dès la mi-avril jusqu’à la mi-juillet, puis silencieux et presque invisibles. Départ de début août à la fin septembre/début octobre.

L’oiseau vole peu, ou sur de courtes distances ; battements d’ailes par saccades, queue étalée. Souvent perché au quasi-sommet pour émettre un type de chant similaire, mais plus puissant et avec une intensité maximale le matin, à celui de la Rousserolle effarvatte, à la sonorité râpeuse, comportant une phrase typique « trr trr karra-karra-karra krié-krié-krié trr-trr-krié-krié » entrecoupée de pauses de quelques secondes. Inquiétude : « krrrr » roulé et dur. Contact peu fréquent : « kchak » rêche ou « krakk » plus roulé.

Points d’écoute et transects. L’oiseau se montre aisément.

Peu sensible.

13 à 15 jours. 4/5 œufs (extrême de 3 à 6), éclosion à la mi-mai/ début juin, seconde nichée rare.

Sortie des jeunes à l’âge de 12 jours. Ils s’envolent à 16 à 18 jours, et sont indépendants entre 23 et 30 jours.

Equipe station de lagunage, LPO Charente-Maritime

Hypolaïs polyglotte

Passereau typique des milieux ouverts à végétation buissonnante (friches, ronciers, zones de buissons bas et épineux, coupes forestières et parcelles en régénération). Le nid est une très
fine coupe d’environ 8 cm de diamètre pour autant de haut, composée de brins d’herbe entrelacés, de crins naturels ou synthétiques (ficelles de lieuse, raphia). Il est en général accroché entre des tiges de grandes herbes, de ronces, ou entre les branchettes d’un buisson, le plus souvent à une hauteur moyenne d’environ 1 m (0,50 à 3 m).

Fin mai, début juin, peu de temps après l’arrivée de migration.

Pas d’indices particuliers sinon la recherche des zones favorables. L’Hypolaïs polyglotte est une voisine courante de la Fauvette grisette dont elle partage souvent les milieux.

Dès la deuxième quinzaine de mai, chercher les mâles chanteurs souvent difficiles à repérer dans la végétation mais qui, contrairement aux rousserolles et autres fauvettes, ont tendance à se percher au sommet d’un arbuste pour lancer leurs trilles (ceux-ci ne sont pas sans similitude avec ceux des rousserolles et de la Fauvette grisette). Nid très bien caché et souvent difficilement accessible sans risque de dégradation du milieu environnant.

Espèce assez farouche. Les nichées sont menacées par les débroussaillages de printemps et autres coupes et “nettoyages” de ronciers et de friches buissonnantes.

12 à 13 jours. 4 ou 5 œufs couvés par la femelle seule. Éclosion en juin, puis élevage par les deux parents.

Envol des jeunes après séjour au nid de 12 à 13 jours. A priori une seule couvée, mais ponte de remplacement possible.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Fauvette pitchou

Espèce qui adore la lande à bruyères, les ajoncs et genêts. Fréquente également les jeunes plantations de résineux et les coupes
forestières, voire les ronciers en Charente-Maritime. Les densités les plus importantes se rencontrent dans les grandes étendues de lande homogènes. A l’inverse, les lambeaux de landes ne sont pas
occupés. Le nid est construit dans les parties denses de la lande, à partir de 15 cm du sol jusqu’à 1 m de haut. C’est une coupe végétale avec herbe, mousse, voire duvet végétal et cocons d’araignées,
garnie de brins d’herbe, duvet et crin.

Espèce sédentaire dont la nidification débute à partir de la mi-avril.

Femelle identique au mâle mais de couleurs plus pâles. Transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Le chant, petite phase sèche et grinçante rapide, mêle des gazouillis râpeux (sorte de grincement de moulin à café) à des sifflements doux. Il est émis à découvert sur un perchoir ou en vol. Ce chant, qui commence en mars et s’achève en juin, culmine en avril mai. Cri d’alarme
typique, un “ trruy tr’r’r’r ” traînant.

Transects de jour à l’écoute du chant ou des cris d’alarme dont les adultes ne sont pas avares quant ils sont dérangés.

Elle réagit vivement à la présence d’un intrus humain par ses vifs cris d’alarme.

12-13 jours. 3 à 4 œufs. Généralement 1 ponte mi-avril, début mai et souvent une seconde en juin ou juillet. Ponte de remplacement
possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 11 à 13 jours.

Eric JEAMET et Michel GRANGER, LPO Vienne

Fauvette orphée

Extrêmement rare et sporadique en Poitou-Charentes, elle recherche des milieux secs et bien ensoleillés : formations arbustives ou buissonnantes, composées de clairières. Le couple construit, dans un buisson, un nid entre 0.3 et 3.5 m de hauteur.

Les premiers migrateurs arrivent entre le 20 avril et le 20 mai. La ponte débute en général au milieu du mois de juin.

Confusion possible avec la Fauvette à tête noire, ainsi le meilleur indice reste le chant du mâle constitué de 2-4 syllabes, assez grossier “rétourétourétouré ” ou “ trr-tchut-piu-pui ” . Repérer les allées et venues du mâle ou de la femelle dans un gros buisson peut aider à repérer le nid.

Transects à réaliser dans les milieux potentiellement favorables à sa reproduction (landes, friches pelouses calcaires) et affût.

Peu d’indication en migration, de plus, les oiseaux restent la plupart du temps cachés. Espèce assez sensible en période de reproduction.

La ponte, en général une seule par an, comporte en moyenne 4 à 5 œufs. Ils seront couvés environ 2 semaines par la femelle, le mâle lui apportant la nourriture.

Les poussins sont nidicoles et ne quittent le nid qu’au bout de 15 jours. Le départ migratoire se fera entre la mi-août et la
mi-septembre.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Fauvette grisette

La nidification est à rechercher dans des lieux ouverts où croit une végétation herbacée ou ligneuse peu élevée mais bien fournie
jusqu’au sol : clairières, lisières de bois, jeunes plantations, haies herbacées avec ronciers , landes, broussailleuses, fossés, bords de route et de champs, friches et jachères broussailleuses, zones de culture : colza, pois et céréales à paille. La Fauvette grisette niche assez bas, à moins de 50 cm du sol, le nid en général bien caché dans l’épaisseur de la végétation.

Les données de fin avril à fin juin sont supposées concerner des nicheurs potentiels. Début juillet, les jeunes commencent à se
disperser, mais la migration réelle débute en août.

Chant (brève phase volubile) et indices de cantonnement : postes de chants et vols nuptiaux : le mâle s’élève de quelques mètres au
dessus des broussailles, jette quelques strophes précipitées en
décrivant quelques festons balancés et rapides, tête hérissée, queue déployée, et plonge dans la végétation ou se précipite sur sa
compagne, l’évite et recommence à l’envi. Transport de matériaux ou de nourriture. Appels chuchotés dans l’épaisseur du fourré.

Point d’écoute et affûts à proximité des cantonnements observés.

Éviter l’approche qui ne peut-être que dérangeante et qui laisse des traces favorables à la prédation.

Ponte de 4 à 5 œufs couvés 11 à 13 jours.

Les oisillons quittent le nid entre 9 à 13 jours. La plupart des couples effectuent une deuxième ponte dès la première quinzaine de juin.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Fauvette des jardins

Les milieux fréquentés présentent une strate buissonnante feuillue assez haute et dense, dominée ou non par des arbres,
préférentiellement dans une ambiance fraîche : fourrés et grosses haies, hautes et épaisses, composés de feuillus, taillis, bosquets, bois de feuillus, lisières, bords des ruisseaux denses (aulnaies, saulaies). Contrairement à son nom, cette fauvette est loin d’être un oiseau des jardins, et édifie son nid dans la strate buissonnante, généralement à moins de 1 m du sol.

Les données de mi-mai à début juillet sont supposées par principe se rapporter à des nicheurs potentiels. La migration post-nuptiale
s’effectue dans les premiers jours d’août jusqu’à mi-septembre.

Le chant est l’élément essentiel pour détecter l’espèce et les
cantonnements, car les mâles sont assidus à leurs postes de chant. Les autres indices (transport de nourriture et de matériaux) sont très aléatoires car les oiseaux restent à l’abri du regard quand ils se
déplacent à couvert dans les buissons et les arbres feuillus.
Éventuellement, alarme, surtout près du nid, en lançant des cris en séries très caractéristiques « tchek tchek tchek ».

Cheminement dans les milieux favorables avec points d’écoute et d’observation dans les biotope favorables.

Pas de remarques particulières.

12 à 14 jours, ponte de 4 à 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid à l’âge de 10 à 12 jours. Seconde ponte rare, les couvées tardives sont généralement des pontes de
remplacement.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne