Roitelet huppé

Espèce arboricole, inféodée aux peuplements de résineux, et de ce fait très localisée en Poitou-Charentes où elle peut se contenter
d’arbres isolés ou bosquets, à condition que les arbres soient grands ; ne semble pas nicher dans les pinèdes à pin maritime ; nid de mousse suspendu en hauteur loin du tronc (2-10 m).

Mars à juillet ; derniers hivernants (beaucoup plus nombreux)
jusqu’en mars.

Le plus petit passereau de notre avifaune nicheuse, se tient souvent haut dans les arbres, où il peut alors être confondu avec son cousin à la voix très semblable ; s’en distingue par son absence de sourcil blanc et de tâche jaune aux épaules. Calotte orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

L’espèce se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ srisrisrisrisri ” avec motif final plus énergique), qui accompagne les mouvements incessants de l’oiseau dans les hautes branches où on le voit souvent voler sur place ; le chant peu audible peut
indiquer une reproduction dans les parages ; le nid est en général invisible et très difficile à trouver.

Population nicheuse probablement très réduite et dispersée : écoute et recherche visuelle dans les conifères en période de reproduction.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 8-10 œufs en avril ou mai, puis seconde en mai ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 12 à 13 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Roitelet triple-bandeau

Espèce arboricole, moins strictement inféodée aux peuplements de résineux que son cousin huppé ; se rencontre en plaine dans des peuplements mixtes voire de feuillus, en particulier chênaies et
hêtraies ; semble apprécier une certaine fraîcheur et la présence de lierre ; nid de mousse généralement suspendu en hauteur loin du tronc mais parfois beaucoup plus bas notamment sur genévriers ou cyprès ; En forêt de Chizé (79), une fidélité au site d’hivernage a été mise en évidence.

De mars à juillet ; les hivernants, beaucoup plus nombreux, sont présents jusqu’en mars.

Voir Roitelet huppé pour allure ; s’en distingue par son sourcil blanc et sa tâche jaune aux épaules. Mâles et femelles de distinguent de près par la couleur de leur calotte, orange vif et jaune chez le mâle, toute jaune chez la femelle.

Se signale surtout par sa voix fine et aiguë (“ sisisisisisisisisiss ” avec accélération finale, plus fort que celui du huppé) accompagnant ses mouvements incessants dans les hautes branches ; un chant
faible au printemps peut indiquer une reproduction dans les parages.

Population nicheuse assez réduite : écoute et recherche visuelle dans les massifs de conifères ou les forêts âgées mixtes en période de reproduction, transport de proies.

Peu sensible au dérangement du fait de la hauteur du nid ; peut être affecté surtout par les travaux sylvicoles.

Première ponte de 7-11 œufs en avril ou mai, puis seconde en main ou juin ; incubation par la femelle seule pendant 13 à 15 jours.

Sortie des jeunes vers l’âge de 15-20 jours. Les jeunes se dispersent en automne.

Christophe VERHEYDEN, GODS

Gobemouche noir

Prioritairement les parcs et les vieilles forêts clairsemées. Nid fait de brins, radicelles, feuilles et poils dans les trous d’arbres.

Début des parades à la mi-mai, couvaison début juin et envol des jeunes début juillet.

Chants des mâles. Transports de matériaux pour le nid et transport de nourriture. L’oiseau aime se percher au sommet des branches d’où il chasse les insectes.

Transect puis affût à la saison des nids dans les parcs et vieilles
forêts clairsemées.

5 à 8 œufs couvés par la femelle seule pendant 14 à 16 jours. Les parents nourrissent les jeunes pendant 14 à 17 jours.

Bernard LAPRELLE, Charente Nature

Gobemouche gris

Fréquente les parcs, les jardins, les lisières boisées et les clairières forestières. Les bords de rivières lui sont également favorables.
Niche dans les cavités naturelles ou provenant de l’activité humaine, sous les rebords de toit…

Passage fin avril début mai, pour un séjour assez bref sur les lieux de reproduction. Dès mi-août, il regagne ses sites d’hivernage africains.

Se tient souvent perché en évidence, sur une branche sèche
dépassant d’une haie par exemple, assez fidèle à son poste, y
retourne après avoir glané quelque insecte en vol. Visites au nid.

Transect puis affût à saison des nids, entre mai et juillet.

1 à 2 couvées par an de 4 à 5 œufs blancs à taches grises et rousses. Les deux parents couvent durant 12 à 13 jours et nourriront ensuite les petits pendant 13 à 14 jours.

Bernard LAPRELLE, Charente Nature

Panure à moustaches

Espèce paludicole. Nids d’aspect globulaire, groupés en petites
colonies lâches, formés de feuilles de roseaux, tapissés de plumes à l’intérieur, construits à faible hauteur (15-25 cm du sol), souvent à la lisière d’un peuplement de phragmites ou de laîches.

Le mâle chante et parade de mars à août.

Cris de groupes en vol : “ psching ” enjoués, répétés en chœur dans les roselières lorsque les groupes s’envolent. Egalement “ tchirrr ” roulé, et “ pettt ” plus doux. Chant : 3 ou 4 sons grinçants et indécis “ pchin-dchik-tchréék ”, acrobaties dans les roseaux : escaladent les hampes de roseaux, parfois suspendues entre deux tiges. Vol
nuptial : le couple s’élève lentement puis se laisse tomber
brusquement dans la phragmitaie.

Prospection en lisière de roselière ; pas évidents à voir, les oiseaux se tiennent dans les secteurs les plus touffus où s’enchevêtrent les chaumes. Les Panures se montrent rarement hors des grandes
phragmitaies. Repérage plutôt à l’oreille, le matin.

Espèce peu farouche, mais qui peut rester discrète un certain temps avant de se faire entendre.

11 à 13 jours. 5 à 7 œufs (parfois jusqu’à 12) couvés alternativement par le mâle et la femelle. Eclosion en mai. Existence d’une 2ème
couvée en juin ou juillet ; 3ème et même 4ème couvée possibles (signalée en août). 

Du nid à 12 jours, avant de pouvoir voler. Peu après leur sortie, la famille s’éloigne de la phragmitaie et se disloque au bout d’une semaine. Devenus autonomes, les jeunes peuvent contribuer à
l’élevage de la nichée suivante. Les jeunes nés assez tôt peuvent nicher la même année.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Mésange à longue queue

Espèce au comportement très arboricole, et qui affectionne tous les types de boisements ou de broussailles. Les allées et venues du
couple permettent de repérer facilement l’emplacement du nid entre 2 et 6m, à l’enfourchure d’un tronc ou dans des buissons épineux tels que les ajoncs.

Espèce sédentaire très loquace. Fin février, les grands groupes
hivernaux se séparent en couples, qui commencent à construire leur nid dès mars. La réalisation de cet ouvrage peut durer 18 jours et peut être observée jusqu’à début juin.

Minuscule boule de plumes prolongée d’une longue queue étroite, les femelles qui couvent se repèrent à leurs rectrices tordues par les séjours au nid. Confusion difficile avec une autre espèce.

Les cris de contact du couple « tsirrrr » et leurs trajets réguliers qui permettent rapidement de repérer leur nid : un drôle « d’œuf »
vertical de 10 à 18 cm, très soigné et habillé de lichen, voire même de toiles d’araignées, avec une entrée latérale. Cris composé d’une trille aigu et nerveux « tssrrrrip », un « pit » métallique et un « tsi-tsi-tsi… » fin. Le chant que l’on entend rarement est une
combinaison de cris avec des variantes.

Transect à la recherche des nids et des cris de contact.

12 à 15 jours pour les 6 à 15 œufs qui écloront de fin mars à mi juin en raison des pontes de remplacement rendues fréquentes par la prédation facile des nids.

Volant dès 14 jours dès juin, les jeunes resteront en groupes
familiaux en contact permanent par leurs cris, et se grouperont avec d’autres en hiver.

Alexandre DUTREY, Charente Nature

Mésange nonnette

Assez commune et sédentaire, cette mésange est à rechercher à
partir de fin mars dans les forêts fraîches de feuillus âgés, les parcs ou encore les jardins. Elle recherche dès la fin de l’hiver des cavités arboricoles étroites, relativement près du sol. Elle forme dans la cavité choisie, un nid de mousse, d’herbes sèches garni de crin, de laine…

La ponte débute dès le mois d’avril et peut se poursuivre jusqu’à juin.

Cavités arboricoles, chants s’entendant seulement de février à mai, il est composé d’une série rapide et monotone d’un même motif “ tsiu tsiu tsiu ” ou “ tiep tiep tiep ” ; transport de matériaux pour le nid, transport de nourriture.

Transect puis affût, l’oiseau se montre relativement facilement.

Espèce pouvant tolérer un dérangement épisodique de faible durée pour localiser le nid.

Ponte de 6 à 8 œufs en général, couvés de 12 à 13 jours par la
femelle seule. Il y a rarement une deuxième ponte.

Les jeunes quittent le nid vers l’âge de 17 à 20 jours. Ils se
dispersent peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Mésange huppée

Espèce cavernicole, qui niche dans une cavité d’arbre (ancienne loge de Pic épeiche principalement) ou dans une cavité que la femelle creuse ou agrandit elle-même. A rechercher à partir du mois d’avril dans les forêts de conifères principalement, mais aussi les bouquets de résineux présents dans les bois de feuillus.

Elle est sédentaire en Poitou-Charentes. Les premières parades ont lieu fin février, et l’envol des derniers jeunes vers la fin juillet.

Cavités arboricoles, transport de matériaux pour le nid et de
nourriture pour la nichée. Le chant est caractéristique (roulade
vigoureuse de “trrr trrr ” et séries de petits cris aigus “ si si ” ou “ tsi tsi ” ainsi qu’un léger gazouillement) que l’on peut entendre dès la fin janvier.

Transect puis affût (peu farouche, elle reste cependant à couvert), observable toute la journée.

Espèce assez sensible au dérangement en période de nidification.

De 1 à 2 pontes d’avril à juin, contenant régulièrement 5 à 7 œufs, et couvées pendant 13 à 18 jours par la femelle.

Le séjour au nid des oisillons est de 17 à 22 jours. Après avoir
quitté le nid, les jeunes se rassemblent et sont encore nourris par les parents durant 2 semaines, puis ils se disperseront.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Mésange noire

Recherche les boisements âgés (forêts, parcs), avec généralement au moins quelques résineux mais pas obligatoirement.

Hivernants réguliers, nicheurs rares ; de mars à août.

On la repère généralement à ses cris de contact qui sont proches de ceux émis par les roitelets. Identifiée ensuite par sa petite taille et ses barres alaires, et de manière certaine par la tache blanche sur la
nuque, quoique les jeunes Mésanges charbonnières aient également une zone pâle sur la nuque.

Chants entendus en mars et avril, qui rappellent un peu celui de la Mésange charbonnière mais plus faible et plus musical “ psithiû- psithiû- psithiû ” (mais peut chanter toute l’année), transport de mousse (avril), transport de nourriture (mai), groupes familiaux (début juin et fin juillet). Ce dernier indice est à la fois le plus
probant et celui que l’on a le plus de chances de détecter.

Déplacez-vous lentement en suivant les chemins et layons forestiers. N’écarquillez pas les yeux, un regard “ flou ” permet de détecter plus sûrement les mouvements, en particulier dans les frondaisons sombres des conifères.

Inconnue.

L’espèce se caractérise par une période de nidification courte (12-13 semaines) et synchrone chez les couples d’une même région. La construction du nid a lieu à partir d’avril dans une cavité (pas
forcément dans un arbre). 2 pontes (8-10 œufs), la 1ère à partir de la fin avril, la seconde mi-juin. Après 15 jours d’incubation.

Les jeunes restent au nid entre 16 et 23 jours et sont émancipés 8-10 jours plus tard.

Alain ARMOUET, GODS

Mésange bleue

A rechercher dans les zones dégagées parsemées d’arbres, grandes haies bordant les prés, vergers, forêts riveraines des cours d’eau. Espèce cavernicole, elle installe son nid à hauteur variable. Toutes sortes de sites sont utilisées : trous d’arbres, bâtiments et murets à pierres disjointes, mais aussi nichoirs artificiels.

Dès le début du mois de mars, les couples partent à la recherche d’une cavité pour nicher. La reproduction s’échelonne jusqu’à la fin du mois de juillet.

Les mâles chanteurs en mars et avril peuvent être considérés comme cantonnés. Chants très variables comprenant en général deux sons aigus et étirés (ressemblent plus à une série de cris qu’un chant
proprement dit). Affrontements territoriaux, transport de matériaux, nourrissage des jeunes au nid ou à peine volants.

Points d’écoute et d’observation pour repérer les couples cantonnés. A partir d’avril, on recherchera les allées et venues des parents en période de nourrissage pour repérer les nids.

Espèce peu sensible en période de reproduction.

12 à 14 jours. 8 à 10 œufs plus ou moins tachetés et pointillés de brun rougeâtre ; généralement deux pontes par an.

Les jeunes séjournent au nid pendant 17 à 20 jours puis, encore
incapables de voler parfaitement, ils restent à proximité du nid. Les parents alimentent les jeunes quelques jours encore après leur envol.

Raphaël BUSSIERE, LPO Vienne