Fauvette pitchou

Espèce qui adore la lande à bruyères, les ajoncs et genêts. Fréquente également les jeunes plantations de résineux et les coupes
forestières, voire les ronciers en Charente-Maritime. Les densités les plus importantes se rencontrent dans les grandes étendues de lande homogènes. A l’inverse, les lambeaux de landes ne sont pas
occupés. Le nid est construit dans les parties denses de la lande, à partir de 15 cm du sol jusqu’à 1 m de haut. C’est une coupe végétale avec herbe, mousse, voire duvet végétal et cocons d’araignées,
garnie de brins d’herbe, duvet et crin.

Espèce sédentaire dont la nidification débute à partir de la mi-avril.

Femelle identique au mâle mais de couleurs plus pâles. Transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour les jeunes. Le chant, petite phase sèche et grinçante rapide, mêle des gazouillis râpeux (sorte de grincement de moulin à café) à des sifflements doux. Il est émis à découvert sur un perchoir ou en vol. Ce chant, qui commence en mars et s’achève en juin, culmine en avril mai. Cri d’alarme
typique, un “ trruy tr’r’r’r ” traînant.

Transects de jour à l’écoute du chant ou des cris d’alarme dont les adultes ne sont pas avares quant ils sont dérangés.

Elle réagit vivement à la présence d’un intrus humain par ses vifs cris d’alarme.

12-13 jours. 3 à 4 œufs. Généralement 1 ponte mi-avril, début mai et souvent une seconde en juin ou juillet. Ponte de remplacement
possible.

Les jeunes sont nidicoles et quittent le nid au bout de 11 à 13 jours.

Eric JEAMET et Michel GRANGER, LPO Vienne

Fauvette orphée

Extrêmement rare et sporadique en Poitou-Charentes, elle recherche des milieux secs et bien ensoleillés : formations arbustives ou buissonnantes, composées de clairières. Le couple construit, dans un buisson, un nid entre 0.3 et 3.5 m de hauteur.

Les premiers migrateurs arrivent entre le 20 avril et le 20 mai. La ponte débute en général au milieu du mois de juin.

Confusion possible avec la Fauvette à tête noire, ainsi le meilleur indice reste le chant du mâle constitué de 2-4 syllabes, assez grossier “rétourétourétouré ” ou “ trr-tchut-piu-pui ” . Repérer les allées et venues du mâle ou de la femelle dans un gros buisson peut aider à repérer le nid.

Transects à réaliser dans les milieux potentiellement favorables à sa reproduction (landes, friches pelouses calcaires) et affût.

Peu d’indication en migration, de plus, les oiseaux restent la plupart du temps cachés. Espèce assez sensible en période de reproduction.

La ponte, en général une seule par an, comporte en moyenne 4 à 5 œufs. Ils seront couvés environ 2 semaines par la femelle, le mâle lui apportant la nourriture.

Les poussins sont nidicoles et ne quittent le nid qu’au bout de 15 jours. Le départ migratoire se fera entre la mi-août et la
mi-septembre.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Fauvette grisette

La nidification est à rechercher dans des lieux ouverts où croit une végétation herbacée ou ligneuse peu élevée mais bien fournie
jusqu’au sol : clairières, lisières de bois, jeunes plantations, haies herbacées avec ronciers , landes, broussailleuses, fossés, bords de route et de champs, friches et jachères broussailleuses, zones de culture : colza, pois et céréales à paille. La Fauvette grisette niche assez bas, à moins de 50 cm du sol, le nid en général bien caché dans l’épaisseur de la végétation.

Les données de fin avril à fin juin sont supposées concerner des nicheurs potentiels. Début juillet, les jeunes commencent à se
disperser, mais la migration réelle débute en août.

Chant (brève phase volubile) et indices de cantonnement : postes de chants et vols nuptiaux : le mâle s’élève de quelques mètres au
dessus des broussailles, jette quelques strophes précipitées en
décrivant quelques festons balancés et rapides, tête hérissée, queue déployée, et plonge dans la végétation ou se précipite sur sa
compagne, l’évite et recommence à l’envi. Transport de matériaux ou de nourriture. Appels chuchotés dans l’épaisseur du fourré.

Point d’écoute et affûts à proximité des cantonnements observés.

Éviter l’approche qui ne peut-être que dérangeante et qui laisse des traces favorables à la prédation.

Ponte de 4 à 5 œufs couvés 11 à 13 jours.

Les oisillons quittent le nid entre 9 à 13 jours. La plupart des couples effectuent une deuxième ponte dès la première quinzaine de juin.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Fauvette des jardins

Les milieux fréquentés présentent une strate buissonnante feuillue assez haute et dense, dominée ou non par des arbres,
préférentiellement dans une ambiance fraîche : fourrés et grosses haies, hautes et épaisses, composés de feuillus, taillis, bosquets, bois de feuillus, lisières, bords des ruisseaux denses (aulnaies, saulaies). Contrairement à son nom, cette fauvette est loin d’être un oiseau des jardins, et édifie son nid dans la strate buissonnante, généralement à moins de 1 m du sol.

Les données de mi-mai à début juillet sont supposées par principe se rapporter à des nicheurs potentiels. La migration post-nuptiale
s’effectue dans les premiers jours d’août jusqu’à mi-septembre.

Le chant est l’élément essentiel pour détecter l’espèce et les
cantonnements, car les mâles sont assidus à leurs postes de chant. Les autres indices (transport de nourriture et de matériaux) sont très aléatoires car les oiseaux restent à l’abri du regard quand ils se
déplacent à couvert dans les buissons et les arbres feuillus.
Éventuellement, alarme, surtout près du nid, en lançant des cris en séries très caractéristiques « tchek tchek tchek ».

Cheminement dans les milieux favorables avec points d’écoute et d’observation dans les biotope favorables.

Pas de remarques particulières.

12 à 14 jours, ponte de 4 à 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid à l’âge de 10 à 12 jours. Seconde ponte rare, les couvées tardives sont généralement des pontes de
remplacement.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Fauvette à tête noire

Cette fauvette est moins spécialisée que sa cousine des jardins : l’association des buissons et des arbres, de la fraîcheur et de l’ombre caractérisent ses milieux préférés, où l’arbre joue un rôle assez
constant : parcs, jardins en villes, près des habitations, bosquets, grosses haies arborées, futaies de feuillus avec une strate arbustive sous-jacente, lisières et clairières. Elle niche à plus d’un mètre du sol. Le nid est une coupe grossière d’herbes et de brindilles avec un revêtement intérieur de mousses, de duvet, de crins…

Les données de mi-avril à fin juin sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels. Les oiseaux quittent leurs séjours d’été courant septembre à octobre.

Attention à la confusion possible avec le chant de la Fauvette des jardins. Chez la Fauvette à tête noire, le chant commence par un gazouillis riche et indéterminé et se termine par des notes flûtées, claires et fortes. Cris de contact consistant en des “ tèk ” claquants, répétés en cas d’alarme (un peu comme deux galets qui
s’entrechoquent).

Le cantonnement (postes de chant), les parades nuptiales : le mâle hérissent les plumes de la tête, gonfle les plumes du corps, en agitant ses ailes pendantes et en étalant sa queue relevée ou abaissée,
transports de matériaux et de nourriture, cris d’alarme secs et sonores dans la partie basse de la strate).

Points d’écoute et affût sur les cantonnements repérés.

Pas de sensibilité particulière.

13 à 14 jours, ponte moyenne de 5 œufs.

Les oisillons quittent le nid à l’âge de 10-11 jours. Deuxième ponte assez irrégulière, plutôt rare.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Fauvette babillarde

Ce passereau migrateur et insectivore est présent en plaine, en lisière des bois, dans de grandes haies, mais aussi dans des parcs et jardins voire autour des maisons. Il construit souvent son nid très près du sol, dans un gros buisson épineux ou un arbuste (conifère).

D’avril à juillet. La migration post-nuptiale s’effectue à partir de fin août jusqu’en septembre.

Mœurs discrètes sur les lieux de nidification. Dimorphisme sexuel. Confusion possible avec la Fauvette grisette (pattes pâles et ailes rousses) et la Fauvette à tête noire (calotte noire ou brune).

Chant jaillissant et assez bref commençant par un gazouillis et
s’achevant par une note caractéristique vivement répétée : “ rutututututu ”, pouvant être confondu avec le chant du Bruant zizi qui fréquente des milieux proches, et éventuellement avec celui du Pouillot. de Bonelli. Jeux nuptiaux (poursuite, affrontement,
gonflement du plumage).

Parcours en matinée dans les milieux favorables, avec point d’écoute puis affût (cri de contacts : “ tett ” calme et sec).

Pas de remarques particulières.

11 à 13 jours. Une seule ponte (4-6 œufs) de début mai à mi juin. Seconde ponte, exceptionnelle, en juillet.

Les jeunes sont nidicoles et l’envol survient entre le 11ème et le 13ème jour.

Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime

Pouillot véloce

Le Pouillot véloce habite les bois, haies, parcs et jardins. Il
affectionne les clairières ou lisières, où il cachera son nid dans le lierre, le fragon ou la ronce, parfois au niveau du sol, le plus souvent un peu au-dessus, entre 20 cm et 1 m. Début avril, la femelle
construit un nid globuleux, à ouverture latérale.

Dans l’ouest, deux arrivées se succèdent. Début mars, arrivent les mâles, marquant leur territoire par le chant ; les femelles les
rejoignent à la fin du mois. Dès la fin août, les migrations
post-nuptiales débutent, mais quelques cas de nidification peuvent être encore notés.

Début avril, le mâle égrène, à tout moment, 2-3 notes bien détachées “ tsip-tsap, tsip-tsap… ” pendant que la femelle transporte brindilles, bouts de feuilles, plumes, crins pour construire le nid. Parades du mâle : ailes vibrantes, poursuites. Les oiseaux sont discrets pendant la couvaison, moins ensuite lors des navettes des parents assurant le nourrissage. A la sortie du nid, les oisillons émettent des « psie »
rauques et répétés pour recevoir la becquée. Il est à noter que les chants hivernaux (d’octobre à début février) ne sont pas des indices de nidification.

Repérage au chant ; observation d’un petit oiseau au plumage
discret, d’une extrême mobilité.

Oiseau peu farouche. Le nid, construit bas, est souvent détruit par les prédateurs.

2 pontes de 4 à 6 œufs, entre avril et début juin, incubés de 13 à 14 jours.

Nid quitté à 7-10 jours, puis dépendance des parents pendant 3
semaines. Pontes de remplacement fréquentes.

Françoise PEYRE, GODS

Pouillot de Bonelli

Le Pouillot de Bonelli se satisfait de toutes sortes de boisements de feuillus ou mixtes en formation pas trop serrée et ménageant entre les arbres des espaces de végétation herbacée basse et/ou de sol nu. On le trouve donc surtout dans les bois clairs, aux abords des
clairières et des lisières. Il aime les terrains secs et les versants
exposés à la chaleur. Nid placé au sol.

Au printemps, la migration se déroule essentiellement de la mi-avril à la mi-mai. Dès la mi-juillet, des oiseaux peuvent apparaître sur des sites où l’espèce ne niche pas.

Pouillot plutôt gris pâle avec le ventre blanc pur, sans sourcil net. Par contraste, le jaune-vert des ailes et des rectrices du croupion se remarquent. Confusion possible avec le chant du Pouillot siffleur.

Cris d’inquiétude fréquents “ pu-îe ” nettement bi-syllabiques, chant du mâle “ huihuihuihuihuihui ” bref, sur un seul ton, émis toutes les dix secondes au paroxysme de l’orgasme. Nid construit par la
femelle seule. Cris des jeunes sortis du nid réclamant la becquée : “ tiétiétié ” insistants.

Par beau temps en mai et juin ; la présence de l’espèce peut être détectée par points d’écoutes espacés de 200 mètres.

Se montre facilement inquiet et ne quitte que rarement le couvert du feuillage.

La période de ponte débute en mai et se prolonge jusqu’à fin juin (début juillet plus rarement). La femelle couve seule, pendant 13 jours, 3 à 7 œufs. Probablement une seule ponte.

Les poussins quittent le nid à l’âge de 10-13 jours et sont encore nourris pendant 10-15 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot siffleur

Recherche les hautes futaies formant une voûte continue qui limite la formation végétale du sous- bois. Il a donc une préférence pour les chênaies et les hêtraies âgées. Le nid est placé au sol dans l’herbe ou dans la litière de feuilles mortes.

Le passage des migrateurs s’étale jusqu’à fin mai. Les nicheurs s’installent en majorité autour du 15 avril et la saison des chants se termine début juillet.

Le plus grand des 4 pouillots nicheurs en Poitou-Charentes. Parfois, et surtout à la fin de la saison, les “ psit-psit ” espacés qui servent d’introduction au chant se sont pas émis, ce dernier peut alors être confondu avec celui du Pouillot de Bonelli.

Le rechercher parmi les premières branches sous la “ canopée ”. Un “ thyu ” plaintif répété une dizaine de fois sur un rythme
decrescendo par un oiseau posé indique à coup sûr un territoire de nidification. Le chant est un “ psit-psit-psit psitpsitpsitpsitsirrrrrr… ”, les premières notes espacées, s’accélérant pour se terminer par une roulade-trille bruissante caractéristique. Cependant il peut être produit par des migrateurs, ou loin du site de nidification car les mâles sont fréquemment bigames ou trigames et quittent leur
territoire pendant la période de ponte et d’incubation. Près du nid, la femelle émet souvent des “ ti-iv ”. Surprise au nid, elle tente des manœuvres de diversion en se traînant au sol, ailes tremblantes, avant de s’envoler.

Inconnue.

Le nid est construit en trois ou quatre jours. Généralement une seule ponte de 6-7 œufs, déposée entre la fin avril et la mi-juin, couvée 13 jours.

Envol à 13 jours.

Alain ARMOUET, GODS

Pouillot fitis

Migratrice, cette espèce affectionne particulièrement les bois, taillis, bosquets et haies relativement humides, les tourbières boisées, les saules, aulnes, bouleaux en bordure de rivière.

La migration s’étale de mars à mi-mai. C’est un nicheur rare en Poitou-Charentes. Attention : le chant des oiseaux de passage peut se mêler au chant des nicheurs. Confirmer la nidification de cette espèce nécessite donc la plus grande prudence.

C’est son chant caractéristique (chant adouci et lointain du Pinson des arbres) qui permettra sa détermination en le différenciant des autres Pouillots et particulièrement du Pouillot véloce qui peut
fréquenter les mêmes milieux. Les pontes ont lieu le plus souvent à la mi-mai, les éclosions interviennent en mai et juin et l’envol se produit entre le 10 et 20 juin. Le transport de matériaux pour le nid, construit au sol dans la végétation basse ou rarement à plus de 1 m du sol, et les allées et venues du couple pour le nourrissage des
jeunes seront bien sûr des indices à rechercher.

Écoute du chant à plusieurs reprises au même endroit et affût.

Espèce assez sensible au dérangement.

13 jours en moyenne, 6/7 œufs, une couvée en général. Éclosion fin mai.

Les jeunes sortent à l’âge de 13 à 16 j et restent une dizaine de jours en compagnie des adultes.

Bruno FLEURANT et Katia LIPOVOI, LPO Vienne