Grive musicienne

Milieux boisés, parcs et jardins avec fraîcheur et humus.

Les premiers chants peuvent commencer dès janvier, mais c’est en mars qu’ils atteignent leur paroxysme. La construction du nid débute dès mi-mars, suivi d’une première ponte fin mars début avril.
D’autres couvées peuvent être réalisées jusqu’en juillet et août.

Localisation du chant (varié avec des notes douces flûtées et des imitations, phrase répétée 3-4 fois puis après une courte pause,
suivie d’une nouvelle), transport de matériaux pour les nids dans les taillis de feuillus, les haies, les fourrés et le lierre. Transport de
nourriture.

Points d’écoute en mars, réalisés de préférence dans les 2 heures après le lever du soleil, afin de localiser les cantonnements, bien que le mâle chante toute la journée. Affûts à partir de mi-avril pour confirmer la reproduction.

Espèce craintive, discrète, qui reste à couvert et s’envole à la
moindre inquiétude.

12 à 14 jours (4 ou 5 œufs), ponte en avril. 2ème couvée de mi-mai à début juin. 3ème couvée possible.

Sortie des jeunes à 13 jours, autonomes 2 semaines plus tard.

Jacques DELAGE, Charente Nature

Grive draine

Prairies et pâturages en lisière de forêts, entrecoupés de grandes haies ou parsemés de bosquets. Elle ne s’installe pas au cœur des massifs forestiers denses. Nid de tiges, d’herbes sèches, de mousse et de terre, garni d’herbes fines, placé sur des branches, contre le tronc d’un arbre entre 4 et 10 m au-dessus du sol ; à rechercher en mars et avril dans les terrains dégagés à végétation herbacée basse à proximité d’arbres.

Sédentaire. Les premiers chants commencent dès janvier. Les pontes s’étalent d’avril (parfois mars) à fin juin.

C’est la plus corpulente de nos grives. Même motif fondamental que la Grive musicienne mais elle s’en distingue par la voix et la taille supérieure.

On peut l’entendre toute l’année mais c’est de janvier à mars qu’elle est vocalement la plus active et en juillet et août qu’elle est la plus discrète. Son chant rappelle celui du Merle noir : brèves strophes variables flûtées et sonores, mais en diffère par le ton plus triste, le rythme plus rapide, des pauses plus brèves, plus monotones et pas de sons grimpants à la fin des strophes. Contact : “dr’r’r’” roulé et
sec caractéristique. Alarme : cri dur faisant penser à la Grive litorne, mais un peu plus sec.

Localisation des chants, transect puis affût.

Par la femelle pendant 12 – 15 jours ; 3 à 5 œufs. Deux pontes par an (parfois 3), de début avril à fin juin, jeune nidicole couvert de duvet blanc jaunâtre uniquement dessus.

Les jeunes quittent le nid après 12 à 15 jours et deviennent
indépendants 2 semaines plus tard.

Jean-Pierre VERQUIN, Charente Nature

Bouscarle de Cetti

Actuellement assez commune dans la région, mais sa population, pouvant souffrir des hivers longs et rudes, reste fluctuante. La
Bouscarle est surtout inféodée aux zones humides, et niche assez près du sol dans des bosquets denses (ronciers) à proximité des cours d’eau, marécages, là où les plantes palustres abondent.

Espèce sédentaire dans notre région. La nidification peut débuter dès la mi avril. La parade est discrète et la vie nuptiale se déroule en cachette. En avril, la femelle construit seule le nid, l’ouvrage
extérieur est fait d’herbes sèches, de feuilles mortes, mais ses
attaches sont fragiles et tiennent sur quelques tiges végétales.
L’intérieur est garni de duvets de saules, radicelles, plumes et crins.

Très discrète et furtive, l’espèce n’est quasiment jamais visible. Elle dénonce cependant sa présence par un chant très sonore et
caractéristique composé de notes explosives et perçantes. Les 2 sexes chantent, les migrateurs chantent aussi en halte migratoire. C’est donc en principe à partir de mi-avril que les chants entendus signalent des nicheurs.

Transect le long des cours d’eau et dans les marais.

Paraît assez peu farouche.

De mi-avril à mi-mai, ponte de 4 à 5 œufs de couleur rouge brique, la couvaison assurée par la femelle dure 15 jours environ.

A 2 semaines, les jeunes quittent le nid et, se dispersent 15 jours plus tard, . Un deuxième nid peut alors être construit par la femelle courant juin.

Chantal FRAINNET, Charente Nature

Cisticole des joncs

Friches, bords de marais ou de cultures, même intensives (nicheur dans le colza en Vienne), talus, humides ou même secs, où
prospèrent graminées hautes ou scirpes. Petit nid de 13 cm de long, ovoïde et très élaboré, placé à 30/40 cm du sol, et camouflé très discrètement dans la plante-support, avec des tiges entrelacées et cousues ensemble, notamment avec des fils d’araignées.

Le mâle chante de fin février à fin septembre, c’est à dire durant toute la période potentielle de reproduction.

Femelle à bec clair et tête plus sombre durant la nidification (pas évident !).

Hors vols nuptiaux du mâle, dont il n’est pas avare, cette espèce très discrète se tient près du sol dans la végétation. Le chant “ tzip… tzip… tzip ” avec intervalles d’une seconde, en vol onduleux et
circulaire ou posé, déborde du territoire du couple. Repérer les
transports de nourriture ou de matériaux (la construction peut se poursuivre pendant l’incubation).

Auditive et visuelle, le chant du mâle indique un canton, même si la zone de chant ne correspond pas forcément au territoire (polygamie : plusieurs femelles peuvent se reproduire sur le même territoire).

3 pontes de 4 à 6 œufs couvés par la femelle en avril, juin et août ; couvés pendant 12/13 jours.

Sortie des jeunes à 13 jours, nourris par la femelle. Sont émancipés 8 à 10 jours plus tard.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Locustelle tachetée

Biotopes divers (brandes, friches, jachères, jeunes plantations,
repousses après incendie) plus ou moins humides. Exige une
physionomie de végétation constituée d’une strate basse (moins de 60 cm de haut) et dense de plantes herbacées de type graminées, surmontée d’une strate plus haute d’arbrisseaux ou de buissons très clairsemés. La présence simultanée de ces deux strates basses
constitue le facteur décisif de son implantation. Cette espèce niche au sol ou à faible hauteur.

Les derniers migrateurs passent jusqu’à fin mai et les passages
post-nuptiaux débutent en août. Les données de présence de mai à mi-juillet sont supposées se rapporter à des nicheurs potentiels.

A ne pas confondre avec les stridulations de la Sauterelle verte et de la courtilière en début de soirée.

En priorité le chant, qu’elle fait entendre dès la mi-avril toute la journée (en dehors du chant, elle est pratiquement indétectable) et les indices de cantonnement : chant interminable à partir d’un poste régulier dominant la strate herbacée de son territoire (trille
extrêmement aiguë et soutenue pendant de longs moments). Après l’édification du nid, l’oiseau est très discret et ne manifeste sa
présence auditive que tôt le matin, le soir tard et une partie de la nuit.

La nidification est à rechercher du 15 avril à début juillet par points d’écoute et affûts sur les cantonnements observés.

Éviter l’approche, dérangeante.

13 à 15 jours. Ponte moyenne de 6 œufs.

Les oisillons quittent le nid entre 10 à 12 jours. 2 couvées sont de rigueur chez cette fauvette.

Jean LANGOUMOIS, LPO Vienne

Locustelle luscinioïde

Nid à la lisière d’une phragmitaie, à proximité d’une surface d’eau libre. Nid en forme de corbeille tressé avec des feuilles de roseaux et parfois de laîches, caché dans les herbes drues et sèches, assez bas (15 à 30 cm au dessus de l’eau), à rechercher à partir de début mai.

Les premiers migrateurs (qui peuvent chanter au passage) arrivent fin mars, mais les arrivées sont surtout notées en avril et début mai ; les premiers post nuptiaux partent, entre fin août et mi-septembre, avec des oiseaux attardés jusqu’à mi-octobre.

Confusion visuelle possible avec la Rousserolle effarvatte.
Confusion auditive possible avec la Locustelle tachetée, mais
fréquence plus élevée, ton plus grave.

Chant dès la première quinzaine d’avril, surtout de nuit :
bourdonnement sec et atone, les strophes commençant par une série de cliquètements accélérés aboutissant à une stridulation prolongée : « pt pt ptptptptsurrr… ») ; postes de chant en hauteur pour les mâles (pointe des roseaux ou cime d’un arbuste) donc plus faciles à
observer. Près du nid, la femelle pousse des « tsinn » d’alarme mais reste peu visible.

Prospection plutôt le matin dans les zones de phragmitaies d’avril à juin pour repérer les mâles chanteurs qui se mettent en évidence. Fin juin, ils sont silencieux et l’observation de l’espèce devient difficile.

Se déplace discrètement mais n’est pas farouche.

12 à 14 jours. 4 à 6 œufs ; éclosion : mi-mai mi-juin. 1/3 des oiseaux fait une deuxième couvée.

Sortie des jeunes à 15 jours. Ils restent aux alentours pour réclamer la becquée par des « srrri… » plaintifs durant quelques jours.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Phragmite des joncs

Petite fauvette des milieux humides ; sa nidification est à rechercher dans la végétation dense : dans l’enchevêtrement des plantes, sur une touffe de carex ou au cœur d’un faisceau de joncs entre 10 et 15 cm au dessus de l’eau. Le nid peut être éloigné de l’eau pourvu qu’elle y trouve une végétation basse avec quelques buissons.

Les derniers migrateurs printaniers passent jusqu’à la mi-avril et les premiers postnuptiaux dès fin juillet. La période de reproduction s’étend donc de mai à juillet.

Le chant, proche de celui de la Rousserolle effarvatte, est composé d’une alternance de sons variés : cascades flûtées, sifflements,
roulades. Les longues strophes commencent par une série de cris répétitifs “ kerr kerr kerr ”. Le transport de matériaux pour le nid ou de nourriture pour la nichée, est un bon indicateur. Lors de la
période nuptiale, on peut observer le mâle s’élancer du haut d’une tige en chantant pour retomber à la verticale dans le couvert, ailes et queue déployées. L’oiseau se plait volontiers à se poster au sommet d’un jonc, d’un roseau ou encore d’un buisson pour chanter.

Transect puis affût. L’oiseau est discret, mais le mâle se montre facilement au moment de la parade nuptiale, en matinée
principalement.

Espèce peu craintive et souvent à découvert, elle est cependant assez sensible au dérangement en période de couvaison.

4 à 6 œufs sont pondus et couvés par la femelle. L’incubation est de 12 à 15 jours.

Le nourrissage est l’activité des deux parents de 10 à 16 jours,
moment où les jeunes quittent le nid avant de se disperser, peu de temps après.

Emilie MOULINIER, Charente Nature

Rousserolle effarvatte

Espèce paludicole, qui fréquente les roselières, inondées ou non par des eaux douces ou saumâtres, et situées sur les rives des étangs, des lagunes ou le long de fossés et canaux. Peut aussi s’installer dans des lambeaux de phragmitaies. Nid en corbeille suspendu entre
quelques tiges.

Retour migratoire à partir de la 2ème décade d’avril, les derniers
arrivant durant la 1ère quinzaine de mai. Départ à partir de la dernière décade de juillet, mais la plupart partent au mois d’août.

Confusion sonore possible avec le chant de la Phragmite des joncs.

Avant l’accouplement, chanteur actif durant la journée et au cours de la nuit. Chant répétitif de portée médiocre, de tonalité souvent basse et aux sonorités aigres. Phrase typique : « trett trett trett tchrri tchrri truy truy tié tré tré vi-vuy-vi tré tré… » Alerte : « tchrèèh » rauque, traînant « tchrrré » roulé et « trrr-rr ». Agressivité (attaques,
poursuites), vis à vis de ses congénères et d’autres espèces
nicheuses.

Point d’écoute et transect.

Réduite.

11 ou 12 jours. Ponte vers la 2ème quinzaine de mai. Si la première est réussie, une 2ème ponte est possible (2ème quinzaine de juillet).

Sortie des jeunes du 9ème au 11ème jour, sans qu’ils sachent voler ; envol à partir du 23ème jusqu’au 26ème jour.

Christophe BOUCHER & Fabien SARDAIN,
LPO Charente-Maritime

Rousserolle turdoïde

Espèce paludicole et migratrice, surtout présente dans les
phragmitaies inondées, denses, avec cannes fortes d’un diamètre supérieur à 6,5 mm) et élevées et donc âgées, présentant des
bordures d’eau libre (canaux, fossés ou rivière) et ponctuées de
quelques buissons et arbustes, rarement dans d’autres types de milieu (saulaie inondée…) ; nid suspendu entre 3 à 5 tiges entre 50 cm et 1,5 m au dessus de la zone inondée.

Mâles chanteurs dès la mi-avril jusqu’à la mi-juillet, puis silencieux et presque invisibles. Départ de début août à la fin septembre/début octobre.

L’oiseau vole peu, ou sur de courtes distances ; battements d’ailes par saccades, queue étalée. Souvent perché au quasi-sommet pour émettre un type de chant similaire, mais plus puissant et avec une intensité maximale le matin, à celui de la Rousserolle effarvatte, à la sonorité râpeuse, comportant une phrase typique « trr trr karra-karra-karra krié-krié-krié trr-trr-krié-krié » entrecoupée de pauses de quelques secondes. Inquiétude : « krrrr » roulé et dur. Contact peu fréquent : « kchak » rêche ou « krakk » plus roulé.

Points d’écoute et transects. L’oiseau se montre aisément.

Peu sensible.

13 à 15 jours. 4/5 œufs (extrême de 3 à 6), éclosion à la mi-mai/ début juin, seconde nichée rare.

Sortie des jeunes à l’âge de 12 jours. Ils s’envolent à 16 à 18 jours, et sont indépendants entre 23 et 30 jours.

Equipe station de lagunage, LPO Charente-Maritime

Hypolaïs polyglotte

Passereau typique des milieux ouverts à végétation buissonnante (friches, ronciers, zones de buissons bas et épineux, coupes forestières et parcelles en régénération). Le nid est une très
fine coupe d’environ 8 cm de diamètre pour autant de haut, composée de brins d’herbe entrelacés, de crins naturels ou synthétiques (ficelles de lieuse, raphia). Il est en général accroché entre des tiges de grandes herbes, de ronces, ou entre les branchettes d’un buisson, le plus souvent à une hauteur moyenne d’environ 1 m (0,50 à 3 m).

Fin mai, début juin, peu de temps après l’arrivée de migration.

Pas d’indices particuliers sinon la recherche des zones favorables. L’Hypolaïs polyglotte est une voisine courante de la Fauvette grisette dont elle partage souvent les milieux.

Dès la deuxième quinzaine de mai, chercher les mâles chanteurs souvent difficiles à repérer dans la végétation mais qui, contrairement aux rousserolles et autres fauvettes, ont tendance à se percher au sommet d’un arbuste pour lancer leurs trilles (ceux-ci ne sont pas sans similitude avec ceux des rousserolles et de la Fauvette grisette). Nid très bien caché et souvent difficilement accessible sans risque de dégradation du milieu environnant.

Espèce assez farouche. Les nichées sont menacées par les débroussaillages de printemps et autres coupes et “nettoyages” de ronciers et de friches buissonnantes.

12 à 13 jours. 4 ou 5 œufs couvés par la femelle seule. Éclosion en juin, puis élevage par les deux parents.

Envol des jeunes après séjour au nid de 12 à 13 jours. A priori une seule couvée, mais ponte de remplacement possible.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne