Grèbe huppé

Niche sur des plans d’eau de superficie importante (le plus souvent, plus d’1 ha) et de faible profondeur, pouvant être de création
récente : ballastières, étangs de barrage avec une
végétation (phragmites, joncs…). S’adapte très bien aux eaux
eutrophisées. Le nid, épais radeau flottant composé de tiges de
roseaux entassées et de débris de végétaux plus ou moins
décomposés, est situé à proximité de l’eau libre, plus ou moins loin de la terre ferme dans les étendues de roseaux ou de joncs.

Dès fin février et mars, les couples se forment et se livrent en pleine eau à leur parade nuptiale spectaculaire.

Les seules parades nuptiales concernant des nicheurs locaux sont celles dites “ en pingouin ” au cours desquelles les 2 partenaires, après s’être rapprochés l’un de l’autre en plongée, émergent face à face et se dressent presque debout sur l’eau en se présentant des débris végétaux. Émission de cris rauques et sonores, surtout, les “ krorr kror ”r qui accompagnent les rencontres, et les caquètements excités.

Écoute des chants bruyants aux abords des plans d’eau à végétation palustre.

Peu farouche, s’adapte au voisinage de l’homme et niche parfois dans des sites très fréquentés.

Ponte unique entre mi-mars et début juillet selon les conditions
climatiques, incubation des 4/5 œufs de 22 à 23 jours.

Après l’éclosion échelonnée d’avril à fin août, les jeunes quittent le nid sur le dos des parents jusqu’à l’âge de 2 à 3 semaines, puis
chaque adulte prend en charge une partie de la nichée. Les jeunes restent dépendants des parents jusqu’à leur envol, soit à environ 75 jours.

Didier WOLF, Charente Nature

Grèbe castagneux

Espèce aquatique ; la nidification de ce grèbe est à rechercher à
partir du mois d’avril dans des milieux aquatiques de faible
profondeur à végétation abondante (rivières lentes, étangs, mares, marais non littoraux…).

Niche d’avril à août. Devient très territorial en période de
reproduction.

Chant composé de trilles aiguës et hennissantes “ hi hi hi… ”, émis de fin mars à fin juillet principalement. Nid flottant amarré à la
surface de l’eau à l’aide de la végétation présente, adultes
transportant de la végétation pour construire le nid. Observation des jeunes qui ont un plumage plus clair.

Transect puis affût.

Espèce assez sensible qui prend soin, si elle en a le temps, de
recouvrir sa ponte avant de plonger dans l’eau, la mettant ainsi à l’abri des regards et du froid.

20 à 21 jours. De 2 à 3 pontes par an ; effectue assez rapidement une ponte de remplacement si nécessaire, par exemple quand
l’augmentation rapide du niveau de l’eau noie le nid. Les 2 adultes se succèdent au nid.

Les jeunes sont nidifuges très peu de temps après leur éclosion. Ils restent environ 1 semaine sur le dos des parents. Par la suite, les parents se partagent le nourrissage des jeunes pendant environ 2 mois. Les jeunes s’envolent vers 44-48 jours, puis se dispersent.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Pic noir

Niche en forêt, mais aussi en milieu plus ouvert comportant des zones boisées. Très grande loge à ouverture ovale (12/15 cm de haut) dans un feuillu ou un conifère, souvent assez haut (5 à 15
mètres). Le hêtre, qui est l’essence la plus régulièrement occupée par le Pic noir, étant rare dans les forêts de Poitou-Charentes, l’espèce s’installe dans les pins ou les gros peupliers, plus rarement dans les chênes. Il y a souvent plusieurs loges dans le même arbre.

Dès janvier, ont lieu des parades, puis le forage de la loge, qui dure une quinzaine de jours en moyenne, intervient à partir de mars ; le Pic noir niche assez tôt.

Arbres de belle taille bien dégagés sans aucune branche sur les
premiers mètres Les loges ou les ébauches de loges sont
caractéristiques par leur taille et leur forme et la présence de très gros copeaux à leur pied. Ruches perforées, arbres au sol
déchiquetés.

Exploration des massifs forestiers mais aussi des petits bois de plaine en zones bocagères car dans la région, le Pic noir n’est pas strictement inféodé aux massifs forestiers. À partir de février, écoute des cris et chants caractéristiques.

Espèce nettement moins farouche que le Pic vert.

12 à 15 jours seulement. 3 à 5 œufs, 4 en général. Éclosion en avril généralement. Une seule couvée.

Au bout de 25 à 28 jours, les jeunes quittent le nid, mais on peut les observer à l’entrée de la loge dès le 20ème jour. Ils restent en
compagnie des parents sur le territoire de nidification pendant 1 mois et demi à 2 mois avant de se disperser. Leur erratisme très prononcé durant l’hiver peut expliquer la forte expansion actuelle de l’espèce.

Bruno DUBRAC, LPO Vienne

Alouette calandrelle

Espèce steppique, nid à terre. A rechercher fin mai dans les dunes, les bassins de décantation et les carrières, sur terrains secs,
ensoleillés et présentant des zones de sol nu. Dans la Vienne, la Calandrelle fréquente les terrains vallonnés, caillouteux exposés sud et sud-est (friches, vignes, cultures florales, pommes de terres et surtout semis de tournesol).

Notée dès le 20 avril ; les derniers migrateurs passent fin mai et les premiers post-nuptiaux mi-août. Ceux-ci peuvent chanter en
migration. Un chanteur régulièrement entendu en juin et jusqu’à
mi-juillet peut être considéré comme nicheur probable.

Espèce fidèle à son site de reproduction (si celui-ci reste bien
favorable). Chant en vol élevé, montant et descendant verticalement, de 7-8 notes hautes répétées à court intervalle, sèches et surtout
gazouillées.

Recherche du chant, par temps calme et bien ensoleillé, surtout à la mi-journée, moindre en fin de journée. En début de période, les
migrateurs peuvent chanter toute la journée. L’audition peut être facilement perturbée par le chant de plusieurs Alouettes des champs !

Essentiellement dérangée par les activités agricoles, ne pas en
rajouter !

12 à 14 jours ; 3 à 5 œufs. Éclosion à mi-juin (4 jeunes au nid notés un 22 juin dans une vigne). En principe une seule nichée. Nid
toujours situé dans la zone la plus chaude, caché dans une touffe d’herbe et protégé du soleil (tournesol par exemple).

Les jeunes quittent le nid à 12 jours. Aucune donnée sur la
dispersion des jeunes après l’envol.

Pierre GUIGNARD, LPO Vienne.

Cochevis huppé

Fréquente les milieux secs à végétation clairsemée : friches,
vignobles, cours de ferme et villages représentent les sites
traditionnels, mais aussi les terrains vagues urbains, ferroviaires et industriels, carrières sèches, bassins de décantation, parkings des zones commerciales et des coopératives agricoles. Evite le bocage et le relief accidenté. Le nid est situé à même le sol dans une
dépression, souvent à découvert ou abrité par une simple pierre, une touffe d’herbe ou un tas de cailloux.

Sédentaire. Cantonnement et maximum des chants en mars. Fin de la reproduction à la fin juillet.

Chant caractéristique. Ressemble à l’Alouette des champs,
reconnaissable par sa huppe ; trottine rapidement, la huppe relevée ; souvent par couple ou petits groupes familiaux.

Chanteurs cantonnés, aménagement du nid par la femelle sous la surveillance du mâle, nourrissage des groupes familiaux dans les zones présentant un couvert végétal plus fourni pour la recherche des graines et insectes.

Cheminement à pied avec des points d’écoute et d’observation dans les milieux favorables en mars et avril pour détecter les nicheurs probables. Affût pour repérer les jeunes non émancipés de fin avril à fin juillet.

Attention aux jeunes non-volants sortis du nid qui fuient à
l’approche d’intrus : les nichées sont très vulnérables face aux chiens, chats, rats et corvidés, prédateurs bien présents dans les
zones péri-urbaines.

12 à 13 jours ; 3 à 5 œufs (en moyenne 4) ; deux nichées entre avril et juillet.

Les jeunes sortent à 9 jours, s’envolent au bout de 16 à 18 jours,
et sont émancipés à 20-25 jours.

Freddy GRELLIER, LPO Vienne

Alouette des champs

Affectionne les couverts peu denses (h< 50 cm). Niche dans une grande diversité de milieux ouverts : plaines cultivées, dunes, marais littoraux, friches industrielles... Evite les maillages de haies denses et la proximité de massifs boisés. Le nid, petite dépression creusée au sol, garnie d’herbes sèches et de racines, peut être recouvert de végétation, mais comporte un petit tunnel d’accès.

Chants territoriaux dès février, mais surtout en mars, et jusqu’à
juillet inclus. La période de ponte s’étend de début avril à fin juillet, avec généralement un 1er pic la 2de quinzaine d’avril et un 2d la
première quinzaine de juin.

Surtout le long chant, émis en vol suspendu haut dans le ciel, plus rarement d’un piquet. Poursuites bruyantes lors de la formation des couples. Certains mâles chanteurs peuvent être non appariés ;
privilégier les indices tels que nids, transports de matériaux ou de nourriture, présence de juvéniles.

Transect ou plan quadrillé. Affût : lors du nourrissage, l’adulte
gagne le nid en marchant, mais le quitte généralement en décollant. Dérangé, le couveur part silencieusement du nid.

Sensible à la prédation ; ne pas revenir sur ses pas après la
découverte du nid, mais continuer son cheminement. La présence d’un prédateur ou d’un observateur à proximité du nid entraîne
l’arrêt des apports de nourriture.

11 jours, par la femelle seule. 3-5 œufs ; 1 à 3 nichées par saison.

Vers 10 jours, les jeunes se cachent à proximité ; mimétiques et très difficiles à voir ; indépendants vers 25 jours, ils restent sur le
territoire des parents jusqu’en automne.

Cyril ERAUD, CNERA Avifaune Migratrice, ONCFS Chizé
et Christophe VERHEYDEN, GODS

Alouette lulu

Milieux semi-ouverts comme les zones bocagères. Nid au sol,
quelquefois près d’un buisson, composé essentiellement d’herbes et de petites feuilles, dissimulé dans la végétation et difficile à trouver.

Mars à juin.

Confusions possibles avec l’Alouette des champs. En vol, la
trajectoire souvent onduleuse et la queue courte, les ailes assez
larges sont aisées à observer. Le critère le plus facile reste le chant :des “ lululu ” émis en cascades flûtées, soit lorsque l’oiseau est posé sur un piquet, un câble de téléphone, un buisson ou un arbre, soit lorsqu’il est en vol (l’oiseau décrit des cercles tout en chantant). Le cri de vol peut être assimilé à un “ buduli ”. Le chant peut être
entendu entre fin janvier et juin en début de matinée, fin de journée voire même de nuit. Reprise importante des chants en septembre.

Chant entre mars et juin. Transport de matériaux pour le nid et de nourriture.

Sous la forme de transects et/ou de points d’écoute, en début de matinée et fin de journée.

A priori peu sensible.

Il peut y avoir plusieurs pontes (au moins deux) ; 3 à 6 œufs couvés pendant 14 jours environ par la femelle seule. Les oisillons
abandonnent le nid au bout d’une douzaine de jours.

Les jeunes quittent le nid avant de pouvoir voler et se déplacent au sol. Lorsque la seconde nichée va débuter (une quinzaine de jours après), les jeunes de la première nichée se dispersent.

Pierre GRILLET, GODS

Hirondelle de rivage

Espèce cavernicole et coloniale. Terrier creusé dans les parois
verticales et meubles de berges érodées, de sablières, parfois assez loin de l’eau, à hauteur variable. Consiste en un boyau large de 4-6 cm, profond de 60 à 70 cm s’élargissant en une petite chambre où sont disposés brins de paille et plumes.

Les premiers arrivants sont notés fin mars mais la majorité arrive en avril. Les nicheurs sont tous installés début juin. Les départs
débutent dès la fin juillet, la plupart partent entre le 15 août et le 15 septembre, les plus tardifs début octobre.

Creusement du terrier par les deux adultes qui grattent et déblaient les matériaux à reculons. Relais du couveur. Galeries occupées.

Recherche des colonies en visitant les carrières en activité ou non, ou les berges sableuses des rivières, le matin ou le soir de
préférence, en mai et juin. Repérer les terriers actifs est plus aisé en juin et juillet au moment du nourrissage des jeunes. Le comptage nécessite une première visite pour prendre en photo la colonie, on cochera les nids occupés lors de la deuxième visite.

Espèce relativement peu sensible, un séjour prolongé près des
terriers peut néanmoins provoquer une panique amenant à une sortie prématurée des jeunes. Ne pas marcher en haut du front de taille (effondrement des galeries).

12 à 16 jours environ : 4 à 6 œufs. Deux couvées de mai à juillet.

Sortie des jeunes à 16 à 23 jours, mais ils rampent assez tôt vers l’entrée du terrier pour quémander de la nourriture. Dès le premier vol, les liens familiaux se rompent et les jeunes vont dormir dans n’importe quel trou de la colonie.

Claudie PICHON, LPO Vienne

Hirondelle rustique

Espèce anthropophile principalement rurale, qui préfère les zones d’élevage, mais fréquente aussi les lieux qui en sont dépourvus. On la rencontre principalement dans les fermes isolées, les bourgs de petite et moyenne taille mais il lui arrive parfois de s’installer dans les faubourgs des grandes villes. Elle construit son nid dans les
bâtiments agricoles, dans les garages, sous les porches…

Visiteuse d’été présente de mars à octobre, elle se cantonne dès son arrivée sur son site de nidification.

Vols et chants fréquents autour des bâtiments ; se pose souvent au sol pour récupérer de la boue pour la confection du nid. La
construction ou la réparation d’un ancien nid dure de 3 à 10 j. C’est souvent début juin que se situent les envolées des premières nichées.

Si possible, prendre contact avec les propriétaires pour le
dénombrement des nids occupés.

Conseiller de toujours laisser un accès au nid pour la réussite de la nichée (ex : dans un garage prévoir une ouverture permanente pour les oiseaux).

17 à 18 j – 3 à 6 œufs ; éclosion : début mai jusqu’à août ; 2 ou 3 couvées.

Envol des jeunes après une vingtaine de jours ; ils restent près du nid et continuent d’être nourris par les parents.

Katia LIPOVOI et Bruno FLEURANT, LPO Vienne

Introduction

Le groupe d’étude des Amphibiens et Reptiles de Poitou-Charentes Nature a été constitué en 1997 après avoir réalisé que la connaissance inhérente à la répartition des Amphibiens et Reptiles en Poitou-Charentes demeurait partielle et localisée à certains secteurs privilégiés des naturalistes. Ainsi, le faible nombre d’Amphibiens et de Reptiles présents dans les fiches ZNIEFF de première génération est à l’image de la dynamique menée sur ce groupe avant 1997.

Ce groupe s’est alors fixé trois objectifs de travail :

• Connaître au mieux la répartition régionale des Amphibiens et des Reptiles

• Mettre en place une stratégie de conservation afin de maintenir une biodiversité herpétologique sur l’ensemble de la région

• Mieux faire connaître ce groupe faunistique à l’ensemble des acteurs de notre société

Connaître au mieux la répartition régionale des Amphibiens et des Reptiles

Ce n’est pas moins de 270 personnes qui ont participé plus ou moins régulièrement à ce groupe d’étude. Des structures se sont mobilisées en communiquant leurs informations sur la localisation de certaines espèces d’Amphibiens ou de Reptiles : Parc Interrégional du Marais Poitevin, Conseil Supérieur de la Pêche, CNRS de Chizé, Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes, Société Herpétologique de France, BTSA du Lycée agricole de Melle, Société des Sciences Naturelles de Charente-Maritime, Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
Ainsi, c’est tous ensemble que nous avons recueilli pour ce premier bilan, 8914 données, de 1990 à début 2001.

Mettre en place une stratégie de conservation afin de maintenir une biodiversité herpétologique sur l’ensemble de la région

Une des premières actions a été de mettre en place la liste rouge des Amphibiens et Reptiles du Poitou-Charentes. Suite à ce travail, une réflexion a été menée sur la constitution d’un réseau de veille portant sur les sites majeurs pour la conservation des peuplements et des populations d’Amphibiens et de Reptiles en Poitou-Charentes. Des fiches d’alerte ont alors vu le jour. Nous avons participé activement à intégrer les données importantes pour la conservation de ce groupe faunistique au sein du réseau ZNIEFF. Les associations ont également participé à la réalisation de uments d’objectifs sur certains sites du réseau Natura 2000 qui intégraient un enjeu Amphibiens ou Reptiles.

Mieux faire connaître ce groupe faunistique à l’ensemble des acteurs de notre société

Nous avons lancé la nuit régionale des Amphibiens qui a réuni en avril 1999 et en avril 2001, pas moins de 250 personnes. En 2002 nous nous sommes intégrés à l’opération nationale « Fréquence Grenouille ».
Une revue régionale a vu le jour pour mieux connaître et partager les observations effectuées par chacun sur les Amphibiens et les Reptiles du Poitou-Charentes.
Trois formations régionales ont été réalisées en 1998, 1999 et 2000 afin de d’échanger des compétences sur ce groupe.
Maintenant, nous publions un état des lieux sous la forme d’un atlas préliminaire des Amphibiens et des Reptiles du Poitou-Charentes.

Cet atlas préliminaire n’est pas une fin en soi mais une simple étape. C’est pour cette raison que nous comptons encore et toujours sur vous pour repousser les limites de la connaissance inhérente à la répartition des Amphibiens et Reptiles du Poitou-Charentes en continuant à nous transmettre vos observations pour un jour pouvoir éditer un atlas plus complet. Et ce n’est que tous ensemble que nous y arriverons !