Cigogne noire

Espèce très discrète fréquentant les milieux forestiers entrecoupés de mares, de vallons humides, en têtes de bassin avec bocage serré, d’accès souvent difficile.

Les derniers migrateurs printaniers peuvent être encore observés en mai et des adultes peuvent commencer leur migration dès fin juillet, y compris des oiseaux ayant réussi leur reproduction. Les obs. de juvéniles à cette date ne sont pas exceptionnelles ; aussi, seules les observations de juin et juillet doivent être considérées comme
susceptibles de concerner des oiseaux nicheurs.

L’extrême discrétion de l’espèce (déplacements sous les
frondaisons, peu d’émissions vocales) la rendent difficile à trouver. Par contre, un nid d’un diamètre de 1,5 m posé sur une grosse
branche latérale de chêne ou au sommet d’un pin est un critère
infaillible (bonne chance). Une recherche méthodique en hiver peut permettre de le localiser.

Rechercher les Cigognes noires planant au-dessus des arbres en juin et juillet ou prospecter les vieilles forêts sombres et humides (brrr !!).

Espèce extrêmement sensible aux dérangements, mais capable de fuir de tout près de vous, sans que vous ne vous en rendiez compte.

3 à 5 œufs en avril ou mai, couvés 5 semaines surtout par la femelle. Élevage des jeunes en juin et juillet ; à cette période, ils peuvent être entendus.

A partir de juillet, à 63-71 jours. En Deux-Sèvres, le seul “ envol ” observé a été tardif (fin août) et assez bruyant (émissions vocales et heurts avec les branches), mais le jeune est capable de parcourir des centaines de km deux jours après !

Jean-Marie CLAVERY,GODS

Héron pourpré

Nids en colonies ou isolés dans les roselières et, surtout dans notre région, dans les bois inondés et denses situés en périphérie des étangs ou des marais (saulaies). Ne pas négliger les petits étangs périphériques pouvant accueillir un couple isolé.

De retour de leur zone d’hivernage de fin mars à avril. La présence d’individus sur les zones favorables de mi-avril à fin juillet est un signe de nidification possible. De juin à juillet, rechercher les
couples nicheurs avec des jeunes. (6 juin 2004 : jeunes âgés de + 15 jours sur les nids en Vienne).

En avril : transport de matériaux (branches pour les nids sur les
buissons) pour la construction du nid, cette période est très courte. Très discret pendant la couvaison. L’arrivée des adultes au nid pour nourrir les jeunes en juin-juillet est le meilleur indice pour effectuer un dénombrement.

Affût.

Espèce sensible au dérangement : comptage à distance pour les
petites colonies.

4/5 œufs couvés 26 jours : éclosion de mi-mai à juin.

Dès l’âge de 15 jours les jeunes sortent du nid et se disputent lorsque les adultes apportent la nourriture. Ce sont des moments favorables pour effectuer le dénombrement. Prennent leur envol à 40/45 jours.

François LECOMTE et Pierre GUIGNARD, LPO Vienne

Héron cendré

Niche en colonies en haut des arbres, résineux ou feuillus, souvent à proximité d’un point d’eau. Attention de bien vérifier la présence ou l’absence d’autres espèces d’ardéidés (aigrettes, Héron gardebœufs). Les colonies ont tendance à se diviser ces dernières années. La
présence de petites colonies à proximité des plus grosses n’est pas à exclure.

Présent toute l’année en Poitou-Charentes ; après un hiver seul dans les prairies, il commence à rejoindre sa colonie de reproduction dès le mois de janvier.

Parades en février et mars : claquements du bec et cris, aigrettes
dressées sur le nid. Accouplement en mars. Bruyant sur les nids au moment de l’élevage des jeunes. Noter les axes des directions de vol prises par les individus en avril et mai pour trouver la colonie.

Il est préférable de compter les nids d’assez loin. En cas
d’impossibilité d’observation à distance, il faut alors attendre que les jeunes soient bien emplumés ou envolés, pour éviter la casse des œufs et l’abandon des nids, afin de passer sous les nids et repérer ceux ayant servi grâce aux fientes jonchant le sol (en juillet-août par exemple).

Une seule ponte de 4 œufs, couvés environ 4 semaines par les deux adultes.

Envol après huit semaines, soit fin-mai début-juin.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne

Crabier chevelu

Espèce arboricole, qui niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides.

Présence en France de mars à septembre et reproduction d’avril à juillet.

Transports de matériaux pour le nid, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation. L’oiseau chasse aussi à découvert tôt le matin dans des prairies ou des champs humides.

Repérer les allers et retours entre le nid et les zones d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies, après l’envol des jeunes, début juillet, pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

22 à 24 jours, 4 à 6 œufs bleu verdâtre pâle ; éclosion : entre le 10/06 et fin juin.

Les poussins, nidicoles, restent au nid 45 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Héron gardeboeufs

Espèce arboricole, qui niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides. Moins lié aux zones humides que les autres hérons.

Mars jusqu’à début juillet.

En plumage nuptial, il arbore des plumes orangées sur la tête, le dos et la poitrine. Son bec est jaune et ses pattes rougeâtres. Transports de matériaux pour le nid en avril, mai, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation en juin. Fientes sous les nids. Divers croassements pendant la nidification.

Repérer les allers et retours entre le nid et les zones d’alimentation. Passer dans les colonies début juillet pour compter les nids, formés de branchages, après le départ des jeunes.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

22 à 26 jours, mâle et femelle couvent 4 à 5 œufs bleu verdâtre ; éclosion : du 20/05 au 10/06. Une seule ponte.

Les jeunes sont nidicoles et s’envolent au bout de 30 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Aigrette garzette

Espèce arboricole. Niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable, en bordure de zones humides ou dans des bois humides.

Avril à début juillet.

En période nuptiale, soit à partir de mars, l’oiseau arbore deux
longues plumes sur la nuque. Ce sont les “ aigrettes ”. Transports de matériaux pour le nid en avril et mai, et trajet entre le nid et la zone d’alimentation en juin. Fientes sous les nids.

Repérer les allers-retours entre le nid et les zones d’alimentation. Passer dans les colonies début juillet pour compter les nids formés de brindilles après le départ des jeunes.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

21/25 jours, mâle et femelle. Une ponte de 3/5 œufs bleu verdâtre pâle ; éclosion : du 15 mai au 10 juin.

Les jeunes, nidicoles, s’envolent vers 40 à 45 jours.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Héron bihoreau

Espèce arboricole, niche en colonie mixte avec d’autres ardéidés, à hauteur variable en bordure de zones humides ou dans des bois
humides.

Les premiers migrateurs sont observés dès fin mars et début avril.

Croassement rauque émis de mai à juillet plutôt le soir « kouac kouac » qui lui a valu son nom latin. L’oiseau est surtout actif à l’aube et au crépuscule.

Pendant la période d’émancipation des jeunes, les adultes pour
subvenir à leurs besoins croissants, peuvent aisément être observés en plein jour. Repérer alors les allers-retours entre le nid et les zones
d’alimentation. Dénombrement : passer dans les colonies début
juillet pour compter les nids faits de branchages, sous lesquels des
coquilles d’œufs ou des fientes sont visibles.

Espèce sensible en période d’élevage des jeunes.

20 à 23 jours. 2 à 6 œufs ; éclosion entre la mi-mai et la mi-juin.

Les jeunes volent à 1 mois. Toutefois, ils mettront un autre mois à s’émanciper, pendant lequel ils apprendront à pêcher aux abords de la colonie, tout en continuant à se faire nourrir par leurs parents.

Loïc PETIT, LPO Charente-Maritime

Blongios nain

Petit héron migrateur, nicheur rare et localisé en Poitou-Charentes. Sa nidification est à rechercher aux alentours du mois de juin dans les roselières des zones humides : queues d’étangs, mares,
déversoirs d’orage autoroutiers, pourvus de massifs de phragmites.

Les premiers migrateurs arrivent entre mai et juin, ils sont assez fidèles à leur site de reproduction. Aussitôt arrivés sur ces zones de reproduction, les couples se forment.

Malgré sa discrétion, le mâle est vite trahi par son chant bizarre (vague ressemblance avec un amphibien). La femelle est quant à elle très discrète et son plumage jaune marron la rend quasiment
invisible. Le couple ne se montre pour ainsi dire jamais et même pour chanter, le mâle reste caché. Deux contacts auditifs ou visuels d’un mâle à plus de 15 jours d’intervalle entre mi-juin et mi-juillet est un sérieux indice de reproduction.

Écoute et repasse du chant aux abords des roselières au crépuscule.

Peu d’information en migration, mais ne semble pas très farouche lorsqu’il peut être observé. Espèce assez sensible en période de
nidification, surtout si les zones sont pêchées.

La ponte, comprise entre 2 et 7 œufs, est couvée par les 2 parents entre 16 et 20 jours. En France, 1 seule couvée sera entreprise.

Les poussins sont d’abord nidicoles, puis à l’âge de 15 jours, ils quittent le nid pour ne voler que 2 semaines plus tard. La migration vers l’Afrique se déroule entre août et septembre.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Butor étoilé

Très peu de données par an et par département, hivernage en 17. Pas d’indice de reproduction, à rechercher. Pour info, enquête nationale prévue en 2006.

Nid plat (diamètre 40 cm), au ras de l’eau, surtout dans les
phragmites denses, mais aussi massettes, scirpes, marisques, prairies
humides, voire au pied d’arbustes. S’adapte à des secteurs fauchés l’hiver précédent, et à des niveaux d’eau très variables (0 à 80 cm, moyenne 20 cm).

Pontes surtout d’avril à mi-mai. Chant de (février) mars à fin mai. Derniers migrateurs début avril.

Chant du mâle, audible de 400 m à plusieurs km (série de
beuglements rappelant un taureau). Oiseau très difficile à voir. La femelle s’occupe seule du nid et nourrit par régurgitation (pas de transport de proies visibles) : certaines font des va-et-vient en vol entre le nid et les zones d’alimentation durant l’élevage des jeunes.

Au moins 30 mn d’écoute (optimum de 30 mn avant le coucher du soleil à 1h30 après, et de 1h30 avant le lever à 30 min après), 2 jours de suite, et au moins 2 fois de mi-avril à mi-mai. En cas de contact, suivre le site régulièrement (2 fois par semaine). Un chanteur
occasionnel est probablement non nicheur. Recherche des femelles en vol à partir de mi-mai.

Trouver le nid nécessite des recherches intensives et est fortement déconseillé.

25 jours, 3 à 6 œufs. Éclosion : fin avril à fin juin, moyenne 15 mai. Une seule couvée, ponte de remplacement possible. Mâle polygame, mais tous les mâles n’ont pas de femelle.

Envol des jeunes à 55 jours, mais s’éloignent du nid à 15 jours. Chances de les voir quasi nulles.

Christophe DEMONGIN, CEBC-CNRS Chizé

Grèbe à cou noir

Étangs, lacs bien dégagés, avec eau libre et rives comportant des massifs de végétation variés mais suffisamment espacés, avec une abondance de plantes immergées. Nid flottant bas, très semblable à celui du Grèbe huppé mais plus petit, constitué de plantes fraîches et vertes et de renoncules d’eau fleuries. Il est généralement positionné parmi les joncs et des lacis de plantes aquatiques.

La présence, même durable, d’oiseaux sur les étangs au printemps (en avril et mai notamment) ne signifie pas que l’espèce est nicheuse. En règle générale, les nicheurs se cantonnent en avril et surtout en mai. Dispersion postnuptiale à partir de juillet.

Plutôt des couples isolés, car la nidification en colonie ne concerne que les régions “ traditionnelles ” de reproduction ; souvent associé aux colonies de Mouettes rieuses ou guifettes. Transport de
matériaux pour le nid, de nourriture, parades.

Observation des massifs de végétation sur les rives (joncaies,
cariçaies…) et des formations de plantes immergées ou affleurantes (Nénuphars, Renouées aquatiques…).

Espèce sensible en période reproduction. Rester à bonne distance.

19 à 23 jours. Une ponte de 3/4 œufs ; éclosion fin mai, ainsi qu’en juin et juillet.

Dès qu’ils sont nés, les jeunes grimpent sur le dos d’un des adultes et se cachent dans les plumes. Comme chez tous les grèbes, les deux partenaires participent équitablement à l’incubation et à l’élevage des jeunes, parfois en se partageant la nichée. A l’âge de 17 jours, les jeunes commencent à plonger, mais restent encore à la charge de leurs parents. Volent à 8 semaines environ.

Jean-Yves AIRAUD, GODS