Fuligule milouin

Étangs d’eau douce peu profonds en milieu ouvert, parfois sur
ballastières ou lagunages de station d’épuration. Nids dans la
végétation rivulaire.

A partir de fin mars et jusqu’à fin mai, les Milouins se rassemblent sur certains plans d’eau pour des parades nuptiales de type
communautaire. La notion de couple étant assez floue et lâche chez cette espèce, mieux vaut dénombrer les mâles présents pour évaluer la population nicheuse (un nombre non négligeable de femelles ne se reproduisent pas dans leur 1ère année).

Les femelles installent leur nid avec une extrême discrétion, parfois sur des étangs où aucune parade ni aucun mâle n’a été observé
auparavant. L’entrée furtive d’une femelle seule dans la végétation rivulaire est un bon indice de nidification. Hors découverte fortuite d’un nid ou de coquille d’œuf, la seule preuve formelle de
reproduction reste l’observation directe des nichées, assez
facilement observables car évoluant souvent en pleine eau.

Poste fixe d’observation en bordure d’étang.

Assez peu farouche en période de reproduction.

Environ 25 jours. Une seule ponte normale de 8 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 14). Éclosions de début mai à mi-juillet (date moyenne en Deux-Sèvres : 12 juin) et souvent synchrones sur un même plan d’eau. Ponte de remplacement possible.

Peu après l’éclosion, femelle et poussins quittent le nid pour les sites d’alimentation. Sauf exception, les canetons restent avec la femelle jusqu’à l’âge d’envol à 50-55 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS-GODS

Nette rousse

Étangs ouverts, peu profonds et abrités, bien pourvus en végétation aquatique immergée nécessaire à l’alimentation. Nid au sol à
proximité de l’eau et à l’ombre.

Les couples se forment dès l’hiver ; la migration prénuptiale culmine en mars-avril. Ponte d’avril à juin. Les mâles peuvent quitter le site à partir de juin.

Confusion impossible ; jeunes comme la femelle mais sans tache rose au bec.

Parades nuptiales : le mâle se dresse sur l’eau, avec un sifflement dur désagréable, et cri “ keuvik ” nasal, ressemblant à un
éternuement. Le mâle nage autour de la femelle. Offrande de
nourriture du mâle à la femelle. Mâle qui veille à proximité du nid pendant la couvaison. Présence de jeunes non volants.

Inconnue.

1 seule ponte, 6 à 10 œufs couvés 26 à 28 jours par la femelle.
Éclosions principalement entre le début mai et la mi-juillet.

La mère élève seule la nichée. Envol à partir de 45-50 jours, mais les jeunes peuvent être laissés à eux-mêmes dès l’âge de 3 semaines.

Jean-Marc VILLALARD GODS et Michel FOUQUET ONCFS/GODS

Canard souchet

Diverses zones humides ponctuées de plans d’eau de faible
profondeur (fossés, canaux, mares, lagunes) et bordées d’une
végétation dense où il installe son nid.

Début des parades au tout début mars, parfois mi-février,
reproduction jusqu’à fin juillet.

Confusion impossible ; cou court mais bec long et massif.
Dimorphisme sexuel.

Le mâle très territorial passe une partie de son temps à exclure d’éventuels concurrents tandis qu’avec la femelle, il cherche le lieu le plus approprié à la construction du nid. Présence de jeunes
non-volants.

Transect avec affût à réaliser de préférence après la couvaison
(mi-avril à mi-mai)

Espèce privilégiant les zones en retrait des activités humaines.

Assurée par la femelle durant 22 à 23 jours, 8 à 12 œufs en général, l’incubation débute à la fin mars mais se déroule principalement d’avril à mai.

Envol et indépendance des jeunes à 8 semaines. Premiers envols de la mi-juin à la fin juillet (parfois jusqu’à la mi-août).

Equipe station de lagunage, LPO.

Sarcelle d’été

Nicheur rare et localisé dans la région. Espèce nichant au sol, le nid est une petite dépression tapissée d’herbes, de duvet et quelques plumes. Sa nidification est à rechercher après la fin mars dans les zones humides riches en végétation aquatique : queues d’étangs, rives de certains cours d’eau, lagunes ou mares bocagères.

Les premiers migrateurs arrivent dès la fin février. Ils ne seront
vraiment actifs qu’entre la mi-mars et la mi-mai. Aussitôt arrivés sur les sites de nidification, les couples se forment et le mâle devient très territorial. Il défendra la femelle et les jeunes avec énergie.

Le mâle est vite trahi par son chant très caractéristique (comme le frottement des doigts sur un peigne). La femelle est quant à elle très discrète et arbore un plumage marron très mimétique. Lorsque le couple sent un danger proche, il peut feindre une blessure et orienter le prédateur ou l’observateur trop curieux dans une direction
opposée à celle du nid.

Assez méfiante en migration. Espèce sensible en période de
nidification, la recherche de nid est à proscrire car elle entraîne un risque de piétinement des œufs.

Les œufs, de 8 à 11, seront couvés par la femelle pendant 21 à 23 jours. Une seule couvée.

Les canetons sont nidifuges et suivent leur mère dès la naissance. Ils seront aptes au vol au bout de 5 à 6 semaines et partiront en
migration dès la fin juillet.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Canard colvert

Très éclectique dans le choix du lieu de reproduction : tous plans d’eau : étangs, lacs, marais boisés ou non, côtes, pièces d’eau
urbaines, mares, canaux…. Nid au sol, souvent bien caché, dans les hautes herbes ou les roseaux, mais aussi dans des trous d’arbres et même des nichoirs à canards, fait de brindilles, de feuilles et garni de plumes et de duvet.

Reproduction surtout de mi-mars à mai, mais observée de février à novembre.

Parades nuptiales (plusieurs mâles pourchassant une femelle en vol ou nageant, en décrivant des cercles autour d’elle, la tête rentrée dans les “ épaules ”, le bec fréquemment plongé dans l’eau et
brusquement relevé se cabrant sur l’eau), chants (cancanements de la femelle : souvent un ou deux “ couac ” initiaux suivis de plus faibles “ coin-coin ” ; mâle : “ vêp ” étouffés, nasillards et très bas, souvent répétés quand il est en alerte sur l’eau.

Tôt le matin ou tard dans la soirée, repérage à l’oreille des “ cancanements ”.

Devient très confiant dans les parcs, urbains ou non, mais est
normalement discret et farouche. Dérangée quand elle couve, la cane ne s’envole qu’au dernier moment, alors que le mâle s’envole plus facilement.

28 jours. 7 à 14 œufs ; éclosion en mai juin. Ponte de remplacement possible.

Quelques heures après l’éclosion et séchage par leur mère. Les
jeunes commencent alors à nager en gardant le contact avec leur mère par un pépiement ténu. A deux mois, ils commencent à voler et sont donc autonomes ; ils forment alors des troupes de jeunes
canards qui explorent les environs.

Sandrine BRACCO, LPO Charente-Maritime

Sarcelle d’hiver

Présent dans les milieux humides pauvres et acides, souvent boisés (saulaies), sur des eaux douces ou saumâtres. Niche au sol dans la végétation et recherche des caches herbeuses assez denses (roselières, cariçaies)

Se cantonne sur les sites de reproduction dès le mois de mars et peut être présent jusqu’en septembre. Ponte de mars à juillet.

Le plus petit canard, miroir vert brillant sur les ailes en vol.
Dimorphisme sexuel. Confusion avec la Sarcelle d’été possible pour les femelles.

Parade discrète, mouvements du mâle autour de la femelle,
accompagné d’un bruit de crécelle et de “krluc…kruuc…kric” brefs et clairs.

Visuelle et auditive. Recherche d’avril à mai d’individus cantonnés et des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones favorables.

Espèce sensible.

Une seule ponte par an de 8 à 12 œufs, incubation de 21 à 28 jours.

Les jeunes, nidifuges, volent entre 25 et 30 jours. Envol étalé dans le temps, entre juin et la fin de septembre avec une moyenne fin juin début juillet.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Canard chipeau

Affectionne les eaux peu profondes (douces ou peu saumâtres) avec riche végétation submergée ; nid (creux au sol garni de duvet) en milieu sec (roseaux, phragmites, touffes de joncs, buissons
prairies..), toujours à proximité de l’eau.

Migrateur (hivernant localisé) ; les couples se cantonnent et paradent dès fin mars, et la reproduction s’étale jusqu’à fin juin.

Confusion possible avec la cane du Colvert (miroir bleu bordé de blanc, ventre brun) ou du Siffleur (petit bec, pas de miroir blanc).

Présence de couples ou de groupes sur une zone de nourrissage au printemps. Parades : le mâle lève et abaisse la tête en émettant un sifflement. La poursuite d’une femelle par un ou plusieurs mâles est un bon indicateur du site de cantonnement ; observation de cane avec juvéniles non volants.

Recherche dès fin mars des indices de présence (parades, poursuites, alarme) sur les zones potentielles de nourrissage (lagunes, étangs, marais).

Assez craintif, peu sociable, sensible au dérangement (activités
humaines, prédateurs) ; durant la fin de l’incubation la femelle reste au nid malgré le dérangement.

Les femelles, fidèles au site, pondent jusqu’à 10 œufs de mi-avril à fin juin. Les éclosions s’étalent de début mai à mi-juillet. La cane élève seule les jeunes, qui s’émancipent à l’âge de 45 à 50 jours. Les premiers jeunes volent à partir du 20 juin, mais certains non volants sont parfois observés jusqu’à fin août.

Victor TUZAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Tadorne de Belon

Marais côtier, lagunes saumâtres, dépressions humides en arrière dune et exceptionnellement sur des milieux d’eau douce. Niche seul ou en petit groupe, principalement dans les trous du sol ou des
digues, des terriers (lapin, ragondin) et des cavités (ruine, arbre). Le nid est aménagé d’herbes et de débris puis abondamment garni de duvet par la femelle.

Premiers cantonnements dès le mois de mars et nidification jusqu’en août.

Confusion impossible. Le mâle arbore un tubercule rouge au bec absent chez la femelle. Juvéniles sans bandes pectorales ni motifs au ventre, gorge et devant du cou blanc.

Parades des mâles, mouvement de la tête d’avant en arrière par le mâle. Sifflement des mâles « sliss, sliss », présence de traces de pattes au niveau des terriers. Comportement territorial inexistant autour du nid. Stationnements quotidiens d’oiseaux sur des milieux favorables (attention, de nombreux couples paradent sans nicher).

Prospection à proximité du littoral le plus souvent jusqu’à 10 km.

Peu farouche.

Ponte début avril à fin juin, pic d’éclosion fin mai début juin. Une ponte par an, 8 à 15 œufs, mais 2 femelles peuvent pondre dans le même nid. L’incubation qui dure 1 mois est assurée uniquement par la cane.

Les jeunes nidifuges, peuvent s’éloigner de plus de 5 km du lieu de ponte et sont menés à la mer. Les deux parents s’occupent de la nichée, ce qui est rare chez les canards mais la règle chez les oies et les cygnes. Souvent en nurseries réunissant en général une vingtaine de canetons. Ils sont indépendants à 45-50 jours.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Cygne tuberculé

Marais, étangs, rivières calmes, bordés de rives à couverture
végétale riche en grandes herbes, en roseaux. Gros nid bâti au sol à proximité de l’eau, constitué de branchages et de débris divers.

Présent toute l’année, ponte de fin mars à avril-mai, puis juvéniles gris puis bruns longtemps repérables (livrée “apaisante” pour les mâles adultes, agressifs).

Mâle à tubercule plus gros, très territorial, posture de menace, ailes dressées comme des voiles et tête abaissée sur le dos ; cri “ gaoh ” assez sonore chez les individus cherchant à s’accoupler. Nid,
femelle avec jeunes non volants.

Transect le long des berges riches en grandes herbes (phragmites, joncs, …).

Peu sensible, mais attention au comportement menaçant du mâle.

34 à 36 jours par la femelle seule, 3-4 à 9-10 œufs, éclosion d’avril à juin, une seule couvée par an.

Dès l’éclosion (nidifuges) ; les jeunes sont élevés et protégés par les deux parents, et ne s’envolent que 4 mois et demi plus tard. La
cohésion familiale reste forte pendant plusieurs mois encore, jusqu’à la saison de reproduction suivante.

Danièle PARVERY, Charente Nature

Cigogne blanche

Arbres, bâtiments, pylônes électriques, plate formes artificielles sur les zones humides ou à proximité. Le nid composé de branchages est imposant et visible de très loin. Il est utilisé année après année.

Peut être observée toute l’année. La reproduction s’étend de février à août.

Vole le cou tendu contrairement aux hérons qui volent le cou replié. Chez les juvéniles, la pointe du bec est gris foncé.

Présence régulière d’oiseaux dans les zones humides ou le long des vallées fluviales. Claquements de bec bruyants lors des parades et au nid. Cantonnement des couples quand ils s’activent à recharger ou à construire les nids dès début mars. Les dernières installations (d’avril à mi-mai) concernent de nouveaux couples qui construisent souvent des nids dans des arbres.

Prospecter en priorité les lisières des boisements clairs, les haies et les structures artificielles (plates-formes, vieilles granges, pylônes EDF) aux alentours des zones humides dès la mi-mars à juillet.

Comme pour toute espèce, il est exclu de déranger les oiseaux pour vérifier la nidification.

Une seule ponte de 2 à 4 œufs, couvés alternativement de début mars à début mai, mais une ponte de remplacement est possible. L’incubation dure entre 32 et 34 jours,

L’envol des jeunes a lieu à l’âge de deux mois, de la mi-juin à début août. Les poussins sont encore nourris au nid quelque temps après l’envol. Succès de reproduction très variable pour la Charente-Maritime : 3,54 jeunes à l’envol en 1999 et 1,61 en 2002.

Alain DOUMERET et Fabien MERCIER, LPO Charente-Maritime