Marouette ponctuée

Niche dans les marais, les prairies alluviales et les bordures vaseuses à végétation dense des étangs. Plus que les grandes phragmitaies, elle préfère les cariçaies faiblement inondées et les prairies humides.

Les premiers migrateurs arrivent entre mi-mars et début avril. La migration prénuptiale peut se prolonger jusqu’à mi-mai. Les mâles en halte migratoire sont susceptibles de chanter.

Espèce très discrète, particulièrement en période de reproduction. La découverte d’un nid ou l’observation d’une nichée est un événement rare (un cas dans le nord des Deux-Sèvres en 1986). On privilégiera plutôt la détection des chants (un “ ouit ” répété à intervalle régulier et rappelant le sifflement d’un coup de fouet).

Détection des chanteurs de mai à juillet, soit de façon passive au crépuscule ou au début de la nuit, soit par repasse de chants
préenregistrés (à utiliser avec circonspection et modération).

Inconnu, mais probablement important en cas d’intrusion dans son milieu de nidification.

18-19 jours. Ponte de 9 à 11 œufs (extrêmes : 6 à 14) déposée le plus souvent entre mai et juillet. Les secondes pontes ne seraient pas rares, tout comme les pontes de remplacement en cas d’échec.

Les éclosions des poussins étant échelonnées, la nichée ne quitte le nid sous la conduite des adultes que lorsque la totalité de la ponte est éclose. Les poussins acquièrent leur autonomie entre l’âge de 10 jours et 3 semaines et sont aptes au vol entre 5 et 6 semaines.

Michel FOUQUET, GODS-ONCFS

Râle des genêts

Prairies inondables, surtout de fauche avec couvert herbacé de plus de 40 cm de hauteur. A rechercher dans les grandes vallées
alluviales (Charente, Boutonne, Marais poitevin) mais aussi sur des rivières plus petites (Vonne par exemple). Densité beaucoup
moindre dans les prairies pâturées, et seulement lorsque la densité de bétail est faible. De même, les prairies abandonnées ne lui
conviennent que pendant quelques années, tant que la végétation n’y est pas trop envahie de roseaux, de baldingères et de buissons.

Les migrateurs printaniers peuvent être entendus d’avril à mi-juin. Les chants de mai à mi-juin ne signalent des nicheurs que si les
cantonnements sont durables ( plusieurs jours d’affilée).

Zones favorables. Chant crépusculaire, nocturne et continu,
caractéristique, “ crex crex… ” pouvant s’entendre jusqu’à 1 km. L’observation est presque impossible en temps normal. Seule la repasse permet d’approcher les mâles et les suivis de fauches
permettent d’observer les familles. A moins d’un hasard ou d’une recherche intensive, il est presque impossible de trouver le nid.

En dehors de son chant, l’oiseau est très discret. Écoute et repasse entre 21h00 et 1h00 sur les sites de reproduction potentiels,
uniquement par conditions climatiques favorables : absence de vent, to douce…

Attention à l’utilisation de la repasse, le Râle des genêts est sensible au dérangement.

16 à 19 jours, 4 à 14 œufs, ponte en mai, éclosion de mi-mai à
juillet, parfois une ponte de remplacement en cas de destruction de la 1ère.

Indépendance des jeunes dès 12 jours. Le jeune Râle des genêts est capable de voler à l’âge de 30-35 jours.

Pierre FANTIN et Laurent PRECIGOUT, Charente Nature
et Bernard DECEUNINCK, LPO Charente-Maritime

Faisan de Colchide

Fréquente des milieux variés, du fait de son adaptabilité et des
lâchers à des fins de chasse de loisirs. Nid sommaire, creusé au sol, caché dans la végétation d’une prairie ou de fourrés, en des
localisations variées : orties, bruyère, friche, clairière, haie….

Mars à juin.

Le chant du mâle (“ koor-kok ” rauque et sonore), suivi d’un
vigoureux battement d’ailes ne peut pas être manqué.

Transect, écoute du chant des mâles pendant la période de
reproduction.

Forte ; le mâle s’enfuit quelquefois bruyamment, la femelle se tapit et devient presque invisible.

Ponte unique de 9 à 12 œufs, couvés dès la fin de la ponte par la femelle pendant 23 à 25 jours.

Les jeunes, nidifuges, restent avec la poule faisane jusqu’à 3 mois, mais peuvent voleter à 10-12 jours.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Caille des blés

En plaine mais également dans les bocages ouverts. Evite les
terrains trop humides ou trop secs. Nid dissimulé dans l’herbe (prairies, jachères, légumineuses, pois notamment) et les bordures de champs de céréales, généralement dans les dix premiers mètres de la bordure.

Arrivée des migrateurs en plusieurs vagues d’ampleur très variable selon les années, à partir d’avril et jusqu’en juillet, la principale toutefois en mai. Le départ de la plupart des jeunes a lieu début
septembre.

Poussins avec deux raies sombres parallèles sur le crâne et le dos.

Le chant du mâle “ huitt-uirrouitt ” (ou “ paye tes dettes ”) s’entend de loin mais est difficile à localiser . Il est souvent précédé d’un “ ouan ouan ” sourd, audible seulement de près. Le chant ne
constitue cependant qu’un indice “ possible ”, car les mâles quittent systématiquement les femelles nicheuses. Le cris d’appel des
femelles, un doux “ brubrub ”, émis après le prélude ou entre les syllabes du chant du mâle, est plus probant.

Prospectez plutôt en fin de soirée et jusqu’à 22 heures. S’approcher silencieusement en direction du chanteur pour tenter de percevoir l’appel des femelles. Recherche en fin d’après-midi des femelles accompagnées de leurs poussins en mai, juin et juillet en bordure des chemins, jachères, luzernières…

Quitte rarement le couvert végétal et toujours prompte à se
dissimuler.

Une seule ponte de 10 à 14 œufs entre mai et août, incubation 17 jours. Ponte de remplacement possible.

Poussins nidifuges, vol (de fuite) possible à 11 jours, réellement à 20 jours, émancipation à 4 semaines.

Alain ARMOUET, GODS

Perdrix grise

Surtout en plaine mais également dans les bocages ouverts. Les secteurs les plus favorables sont ceux où les séparations entre les cultures (chemins, fossés, haies etc.) sont suffisamment nombreuses pour que les couples ne soient pas en permanence en contact visuel. Nid placé dans les premiers mètres des bordures des champs, le long des chemins et des haies avec une bande herbeuse assez large.

A partir de janvier, les couples commencent à s’isoler puis partent à la recherche d’un territoire.

A tous âges, confusion possible avec la Perdrix rouge lorsque
l’oiseau est vu brièvement. Chercher alors à voir les marques du dos et du dessus de la queue que seule la Perdrix grise possède. Les jeunes faisans, plus hauts sur pattes, ont le cou plus long et une queue nettement pointue.

Une perdrix sauvage est une perdrix que l’on a du mal à voir. A l’approche, l’oiseau se fige puis se couche ou s’éloigne plus ou moins. Mâles et femelles poussent des “ kirit ” puissants, surtout le matin.

Réalisez au moins une fois de fin juin à début juillet un passage sur deux ou trois kilomètres de chemins en scrutant devant vous tous les couverts bas (y compris les chaumes et les lisières d’adventices entre cultures).

Une seule ponte en principe (10-20 œufs), éclosion fin mai-début juin, 1 ou 2 pontes de remplacement possibles. Les poussins suivent leur mère de très près au cours des dix premiers jours, et leur
croissance est achevée à trois mois. Jusqu’à la fin de l’été, une
débandade d’oiseaux doit être prise a priori pour une nichée de
l’année.

Alain ARMOUET, GODS

Perdrix rouge

Le statut réel de l’espèce est difficile à appréhender du fait du
nombre élevé de lâchers opérés pour la chasse de loisirs. Cette
espèce plutôt bocagère est toutefois relativement ubiquiste, mais la part des oiseaux sauvages qui peuvent être observés dans les grandes cultures et même dans les zones périurbaines ou industrielles est sans doute faible, voire localement nulle. Nid au sol : dépression garnie de brindilles, située en des endroits variés. La Perdrix rouge apprécie les zones rocheuses (chirons, carrières, murets).

Avril à août.

Confusion, possible de dos, avec la Perdrix grise. Jeunes Perdrix rouges à dos brun-gris plus uniformes que les adultes.

Cri territorial (chant) : gloussement puis répétition de “ kok tchak tchak ”, émis surtout le matin et le soir. Parades : le mâle tourne autour de la femelle, avec diverses attitudes plus ou moins
chorégraphiques… Cri de ralliement : “ tchouk tchouk. tchoukar ”.

Transects et écoute du chant des mâles, au cours de toute la période de reproduction.

Les oiseaux sauvages sont assez farouches et craintifs. Alertés, ils se tapissent ou tendent le cou en avant, prêts à se sauver en courant.

1 ponte, en moyenne 12 œufs, incubation dès la ponte complète (soit 23 à 26 jours) par la femelle, éclosion entre mi-juin et mi-août, avec un pic début juillet. Les dernières peuvent correspondre à des pontes de remplacement.

Les jeunes volent à 24 jours ; les groupes familiaux ou
pluri-familiaux restent unis jusqu’en fin d’hiver.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Faucon hobereau

Nicheur commun mais peu abondant, le Faucon hobereau se
reproduit dans tous les milieux, même les parcs urbains, s’ils ne sont pas trop dérangés. Le couple ne construit pas de nid mais utilise en général un ancien nid de corvidé, de préférence celui de la Corneille noire.

Les premiers migrateurs arrivent seuls ou en couple dès la mi-avril. La nidification débute en général début juin.

Les vieux nids de corvidés sont à rechercher en priorité. Ils peuvent être situés sur un arbre ou sur un pylône haute tension. Le couple choisi souvent un site proche d’une colonie d’hirondelles (grosse consommation pendant le nourrissage). Le mâle peut se révéler
assez bruyant lors des parades nuptiales, les cris étant assez proches de ceux du Faucon crécerelle.

Suivre, autant que possible, les individus transportant des proies vers le nid. Rechercher et détailler les vieux nids de corvidés ou de
rapaces sur les pylônes HT et THT.

Espèce assez peu farouche en migration et qui peut être observé facilement, mais assez sensible en période de reproduction.

En juin, la ponte qui comprend en moyenne 2 à 3 œufs, est incubée par la femelle durant environ 30 jours. Le mâle quant à lui, assure le ravitaillement.

Les poussins sont nidicoles et ne quitteront le nid qu’au bout de 28 à 34 jours. Ils resteront avec les parents jusqu’au départ migratoire, courant septembre, pour l’Afrique tropicale et australe.

Pascal LAVOUE, Charente Nature

Salamandre tachetée

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce n’est pas considérée comme étant en danger sur la majeure partie de son aire de répartition.

Biologie et écologie

La Salamandre tachetée se rencontre principalement en forêt. En fait, cette salamandre est inféodée aux lieux dont le sous-sol est humide. Elle est surtout visible le soir et la nuit. Elle sort alors de sa cachette (souche, fente rocheuse ou autre cavité naturelle) pour rechercher sa nourriture composée de petits invertébrés (insectes, limaces, araignées, vers …). Se déplaçant avec lenteur, après un court trajet elle reste immobile un long moment avant de reprendre sa route.

C’est une espèce ovovivipare. A l’automne ou au printemps, la femelle dépose jusqu’à 70 larves dans un ruisseau à courant lent, dans une mare ou dans une ornière forestière.

A la naissance, ces dernières mesurent 25 à 35 mm de long et se nourrissent de petites proies vivantes. Elles se distinguent des larves d’autres urodèles par une tache jaune à la base de chacun des membres.

Au début de l’été suivant, elles se métamorphosent et quittent l’eau afin de mener dorénavant une vie terrestre.

Dans notre région, seule la sous-espèce Salamandra salamandra terrestris est présente. Elle a deux bandes dorsales jaunes discontinues et les glandes paratoïdes sont presque toujours marquées par une tache jaune.

Répartition

Dans la région, la Salamandre tachetée est présente dans les quatre départements mais il existe de nombreux secteurs où elle n’est pas signalée.

En Charente, les observations de cette espèce concernent la moitié est du département, les abords du fleuve Charente aux environs de Cognac mais aussi les forêts autour de Brossac.

En Charente-Maritime, elle semble absente des îles et d’une partie de l’Aunis comme du Marais Poitevin, exception faite des environs de La Rochelle. Par contre, elle est bien représentée en Haute-Saintonge et dans les forêts situées autour de Montlieu-la-Garde.

En Deux-Sèvres, elle est bien présente dans les zones de bocage de la Gâtine plus particulièrement. Elle fréquente de préférence les petits bois assez nombreux dans cette région.

En ce qui concerne la Vienne, peu d’observations proviennent de la partie située au nord-ouest d’une ligne Châtellerault-Poitiers. Il en est de même pour les secteurs de Civray et de l’Isle Jourdain. En fait, à elle seule la partie centrale fournit la quasi-totalité des données. Mais la Salamandre tachetée est tout de même bien représentée dans ce département puisqu’elle est signalée dans 35 mailles.

En conclusion, la Salamandre tachetée est assez bien représentée dans la région même si on remarque l’absence de données concernant cet urodèle dans de nombreux secteurs a priori favorables à l’espèce (forêts, cours d’eau …).

Un effort de prospection est donc à faire en particulier dans ces milieux afin de préciser sa répartition au niveau régional.

Olivier LALUQUE

Faucon pèlerin

Espèce rupestre qui recherche les parois pourvues de corniches
recouvertes de terre ou de végétation, situées dans la partie
supérieure, offrant ainsi un grand champ de vision. Niche également sur de grands édifices en milieu urbain ou dans un ancien nid de corvidés à la cime d’un arbre ou sur un pylône électrique.

Installation du couple dès la fin février. Dispersion des jeunes en juillet. Le couple peut rester cantonné quelques mois après la
nidification.

Outre la présence permanente des adultes, des comportements
typiques peuvent être observés : acrobaties aériennes du mâle
simulant des attaques de chasse, salutation envers la femelle ou échanges de proies. La défense du territoire est de plus en plus
marquée. Ces comportements sont en général accompagnés de cris brefs. Des estivants non-nicheurs sont quelquefois notés sur des milieux présumés favorables (plaines avec pylônes HT, falaises).

Une étude préalable de la carte IGN permet de localiser les zones favorables. Prospecter d’abord les secteurs rocheux, mais aussi les carrières désaffectées. L’observation des lieux à la lunette doit
toujours s’effectuer à une distance respectable, 200 mètres
minimum.

Espèce très sensible. Toute présence proche (rayon de 200
mètres autour du site) peut mettre en grand danger la nidification et même la présence du couple sur le site.

30 à 40 jours, 4 œufs en général, 1 seule ponte, pic des pontes à
mi-mars.

Les jeunes vont rester sur l’aire 20 jours, protégés des intempéries et nourris par les deux parents. Puis ils resteront 15 jours autour de l’aire jusqu’à leur envol. Volants, les jeunes sont encore nourris par les deux parents et apprennent en même temps les techniques de chasse.

Eric JEAMET, LPO Vienne

Faucon crécerelle

Présent en milieux très variés, même au cœur des villes. Anciens nids de corvidés, trous dans les vieux murs de pierre de granges et d’anciennes maisons, voire des bâtiments.

Entre avril et juillet.

Pas de confusions possibles avec d’autres espèces. La tête grise ainsi que la queue grise et non barrée et le dos peu tacheté permettent d’identifier le mâle. La femelle, plus tachetée sur le dos, ressemble au juvénile. Le juvénile possède, lui, plus de stries sur le dessous.

Présence régulière d’adultes sur un même secteur avec émissions fréquentes de cris ; le cri est bien caractéristique :  » kikikiki  » aigus et répétés. L’audition de tels cris en avril et mai peut être un indice pour la nidification. Le vol nuptial aux abords du nid, avec
battements d’ailes précipités, est très caractéristique des oiseaux nicheurs.

Recherche systématique de sites de nidification auprès des granges, ruines, vieux bâtiments et réalisation de transects et points
d’observation (recherche de contacts visuels et de contacts sonores).

Espèce a priori peu sensible.

Ponte de 2 à 6 œufs vers la fin avril. La durée de l’incubation est de 27 à 30 jours. Une seule couvée par an et 3 jeunes en moyenne à l’envol.

Les jeunes commencent à voler vers le 27 – 29 jours. Ils restent
encore dépendants de leurs parents pendant plusieurs semaines
encore. A cette période, on peut observer ces familles qui chassent ensemble et les émissions sonores peuvent être fréquentes.

Pierre GRILLET, GODS