Coronelle girondine

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale : Mentionné

Ce serpent est généralement considéré comme peu abondant en Europe du fait de son aire restreinte. Les populations de l’ouest de la France peuvent être considérées comme étant en danger.

Biologie et écologie


La couleuvre Coronelle girondine a la réputation d’être principalement active au crépuscule et de nuit. Ainsi, pendant la journée, on la trouvera essentiellement sous des pierres, des tas de branchages ou tout autre objet procurant des abris, bien qu’il nous soit arrivé à plusieurs reprises d’observer des individus sortis en pleine journée, comme cette couleuvre surprise alors qu’elle tentait de manger un Lézard vert adulte.

Ce serpent qualifié de petite taille (entre 45 et 70 cm, rarement 80 cm dans la littérature) peut atteindre sur l’île d’Oléron des dimensions plus importantes comme en témoigne cette femelle capturée à la Perrotine par Marc Cheylan et qui atteignait 95 cm de longueur totale (THIRION 1998).

Dans notre région, on rencontre principalement la Coronelle girondine en milieux dunaires (dune semi-mobile et dune grise), arrière-dunaires plus broussailleuses, dans des secteurs de landes et de pelouses sèches silicicoles et dans des clairières forestières.

La femelle pond de 8 à 16 œufs, qui éclosent fin août, début septembre.

Répartition

La Coronelle girondine est un Ophidien propre au sud-ouest de l’Europe et au nord-ouest de l’Afrique (Dusej, 1997). En France, sa limite septentrionale de répartition se situe sur l’île d’Oléron.

Dans la région Poitou-Charentes, sa présence n’est connue actuellement que de la Charente-Maritime où l’espèce reste localisée à trois secteurs de ce département : l’île d’Oléron où elle est présente sur l’ensemble de l’île, la forêt de la Coubre avec quelques observations ponctuelles et dans le sud de la Saintonge, en particulier au niveau de Bussac-Forêt.

Dans l’état actuel de nos connaissances, on peut probablement affirmer que l’île d’Oléron abrite les plus fortes populations pour ce département.

La présence de la Coronelle girondine n’est pas connue pour le moment dans le département de la Charente alors qu’elle a été trouvée en 1999, sur un coteau calcaire, à la Rochebeaucourt en Dordogne à 1 km du département de la Charente (30 km au sud d’Angoulême) et à une latitude plus élevée que l’ensemble des points connus dans le sud de la Saintonge.

Il convient donc de rechercher sa présence dans le sud-Charente qui possède de nombreux milieux favorables.
Sa présence n’est pas signalée dans la Vienne et dans les Deux-Sèvres.

Serge SEGUIN

Couleuvre d’Esculape

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce à tendance méridionale est considérée comme vulnérable sur l’ensemble de son aire de répartition.

Biologie et écologie

Ce serpent qui peut mesurer exceptionnellement deux mètres est d’une coloration brun-luisant sur le dos, la partie ventrale étant généralement de couleur uniforme jaunâtre ou verdâtre. Dans la région, un individu de 1 m 40 a été capturé à Marçay dans la Vienne (com. pers.).

La Couleuvre d’Esculape fréquente les bois, les prairies, les murailles et on la trouve souvent près des habitations.

Elle se nourrit surtout de micro mammifères, d’oiseaux et de leurs œufs ainsi que de lézards qu’elle tue par constriction.

Cette couleuvre est d’une grande discrétion et n’est que rarement visible au début du printemps lorsqu’elle prend les premiers rayons du soleil. Cette espèce à forte tendance arboricole a été observée à la cime des arbres (NAULLEAU,1987).

Dans la région la ponte a lieu fin juillet, début août, et les jeunes couleuvres naissent en septembre. Elle hiverne d’octobre à mars dans un vieux mur ou un tronc d’arbre creux.

Répartition

En Poitou-Charentes, la Couleuvre d’Esculape est présente dans les quatre départements par taches irrégulières. Elle est absente au nord de la Vienne et des Deux-Sèvres ainsi qu’au nord de la Charente-Maritime.

Seule la Charente possède ce serpent sur tout le département avec cependant de grands vides. Les alentours de Niort, le Marais Poitevin et la Forêt de Chizé lui paraissent très favorables.

On constate au vue des résultats de l’enquête que l’espèce a surtout été notée dans les endroits les plus peuplés de la région, là où la pression d’observation est la plus importante. L’expérience nous montre qu’il est très difficile de rechercher cette couleuvre et sa grande discrétion nous amène à penser qu’elle est beaucoup plus présente qu’il n’y paraît sur la carte actuelle.

Un effort de prospection sur les lieux propices nous permettrait sûrement d’établir de nouveaux contacts. La pose d’abris artificiels sur le sol favorise l’observation de cette couleuvre.

L’arrachage des haies, l’agriculture moderne, la mortalité sur les routes et la destruction par peur ou ignorance sont autant de facteurs qui fragilisent les faibles populations de ce magnifique serpent totalement inoffensif.

Thierry CHÉRIOT

Couleuvre vipérine

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Espèce du sud-ouest de l’Europe, semble menacée dans le nord et l’est de son aire de répartition.

Biologie et écologie


La Couleuvre vipérine est le plus aquatique des serpents français. En effet, cette espèce, excellente nageuse, ne s’éloigne jamais des rivières, torrents, mares et étangs qui constituent ses habitats les plus courants. Par sa forme, sa coloration et l’attitude qu’elle adopte en cas de danger, la tête s’aplatissant et devenant triangulaire, cette petite couleuvre ressemble beaucoup à une vipère, ce qui lui a valu son nom, mais aussi l’hostilité de ceux qui la prennent pour un « aspic d’eau ». Pourtant ce reptile est totalement inoffensif.

En activité de fin mars à fin octobre, elle recherche pour se nourrir amphibiens et poissons qu’elle poursuit ou surprend la plupart du temps sous l’eau.

Les accouplements ont lieu au printemps, principalement en avril, et les pontes faites dans des trous des berges commencent dès la mi-juin.

Répartition

La région Poitou-Charentes se situe au nord de l’aire de répartition de cette espèce propre à l’ouest de la Méditerranée. En effet, elle est présente en Afrique du Nord, dans la péninsule ibérique, dans une grande moitié sud de la France où elle dépasse de peu la Loire, en Suisse et dans le nord-ouest de l’Italie.

Dans la région, cette couleuvre peut être rencontrée dans les quatre départements où elle ne semble privilégier aucun milieu aquatique en particulier. Présente sur les fleuves et les grandes rivières, Charente, Vienne et Sèvres, on la trouve aussi sur beaucoup de leurs affluents. Les milieux stagnants, d’eau douce mais aussi d’eau saumâtre, quelle que soit leur taille, l’hébergent également.

On peut noter qu’observée sur l’île d’Oléron et sur l’île Madame, elle n’a pas encore été trouvée sur l’île d’Aix ni sur l’île de Ré.

Sur le continent, la carte de répartition laisse apparaître quelques vides : bassin amont de la Charente, Cognaçais, nord de la Vienne, nord-est de la Charente-Maritime notamment, qu’un effort de prospection devrait logiquement combler.

Éric PRUD’HOMME

Couleuvre à collier

Statut et protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitat

Convention Berne : Annexe 3

Liste rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Espèce considérée en danger dans de nombreux pays du nord et de l’est de son aire de répartition.

Biologie et écologie

La Couleuvre à collier se rencontre aussi bien sur le bord des mares, étangs, rivières que dans les landes humides, marais, ainsi que dans les talus des haies, les lisières forestières et le milieu dunaire sur le littoral.

Ses populations semblent relativement importantes dans les zones où l’espèce a pu profiter du maillage bocager et des nombreuses mares creusées par l’homme pour abreuver le bétail. Bien qu’étant très éclectique dans le choix de son habitat, l’eau reste un élément indispensable à l’état juvénile, ne serait-ce que par la présence des Amphibiens qui constituent l’essentiel de son alimentation.
Très craintive, elle fuit ou simule la mort tout en sécrétant une substance cloanale nauséabonde.

L’hibernation, entre novembre et mars s’effectue dans un tas de compost, un amas de bois ou un terrier. En juin-juillet, les femelles peuvent se regrouper pour pondre leurs œufs ; c’est ainsi que 83 œufs et 3 femelles adultes ont été trouvés dans un tas de fumier à proximité de Ménigoute en 1990.

Répartition

C’est le Serpent qui, avec la Couleuvre verte et jaune, bénéficie du plus grand nombre de points d’observations dans la région Poitou-Charentes. En Charente-Maritime, l’espèce est présente sur les îles d’Oléron, d’Aix et Madame, mais absente de l’île de Ré.

Cette large répartition et la présence, a priori, de bonnes populations nous permettrent de considérer cette espèce comme commune en Poitou-Charentes ; néanmoins, certains constats locaux, comme une raréfaction du nombre d’observations dans le bocage Gâtinais ces douze dernières années, sans doute en raison de la diminution du maillage bocager et du nombre de mares permanentes, doivent nous inciter à vérifier, ces prochaines années, l’évolution réelle des populations de Couleuvre à collier dans l’ensemble de la région.

Vincent FOUCHEREAU

Mouette tridactyle

Habituée des falaises escarpées, donc peu de sites favorables dans la région ! A rechercher éventuellement sur les phares en mer (disparue récemment de l’île de Ré, après des cas de nidification sur le phare des Baleineaux), à la longue-vue depuis la côte ou mieux, lors d’un tour en bateau. Nid garni d’algues sèches.

Ponte de mi-mai à juin.

A peine plus grande que la Mouette rieuse, queue peu échancrée, bec jaune (en période de reproduction) et courtes pattes sombres.

Observation visuelle des oiseaux volant autour de l’édifice ou de la falaise ou qui y sont posés. Fientes sur les corniches de phares (attention aux confusions avec fientes de Grands Cormorans).

Voir ci-dessus.

Inconnue.

Une ponte par an. Généralement 2 œufs (1-3). Incubation 25-32 jours.

Les jeunes quittent le nid entre 35 et 50 jours.

Nicolas GENDRE, LPO Charente-Maritime

Sterne pierregarin

Îlots et diguettes d’anciens marais salants, îles sableuses, même sur des plans d’eau intérieurs. Niche en colonies souvent associées à d’autres espèces (Mouettes rieuses, Avocettes). Le nid, au sol, est une petite dépression souvent garnie de végétaux ou petits
coquillages.

Ponte de mai à juillet. Pic de ponte en mai. Les nidifications tardives peuvent être dues à la submersion d’une colonie, en particulier sur la Loire.

Confusion possible avec la Guifette moustac (qui a la queue plus courte et le croupion plus gris et qui chasse à la surface de l’eau) ou la Sterne naine qui est plus petite, environ la moitié de la pierregarin.

Parades nuptiales (poursuites dans les airs avec poissons) dès le retour d’Afrique en avril. Couple posé sur un îlot favorable, avec offrande de poissons, capturés en plongeant dans l’eau, et parades. Envol groupé de la colonie avec cris d’alarme “ kriii-arrrt ” en cas d’intrusion humaine (ou d’un prédateur) aux abords du site.

Observation directe, visuelle ou sonore.

Très sensible aux dérangements. Abandons fréquents du site et
report des colonies souvent à plusieurs kilomètres.

Une ponte par an (mais fréquentes pontes de remplacement). 2-3 œufs. Incubation 21-22 jours.

Les jeunes, semi-nidifuges, quittent le nid 3 ou 4 jours après
l’éclosion. Volent à 25-30 jours, mais sont encore nourris par les adultes (durant cette phase, il ne s’agit plus d’indices fiables de
nidification, car la dispersion migratoire est entamée). Les jeunes sont indépendants à 2-3 mois.

Hervé ROQUES, LPO Charente-Maritime

Sterne naine

Niche près de l’eau sur les substrats sablo-graveleux du littoral ou des cours d’eau, les marais arrière-littoraux, les salines et plus
rarement à l’intérieur des terres dans les sablières et sur les îlots peu végétalisés des plans d’eau (comme en Deux-Sèvres en 1992).

Cette sterne revient de son aire d’hivernage des côtes d’Afrique de l’Ouest à partir de la mi-avril et peut s’installer pour nicher jusqu’en juin, voire juillet notamment après l’échec d’une première
nidification.

Parades nuptiales et offrande de poisson du mâle à la femelle,
défense (aérienne) du site de nidification à l’arrivée d’un prédateur, adulte en position de couveur, nourrissages de partenaire au nid ou de poussins au sol.

Observation à distance sur les sites de reproduction d’autres espèces de laridés (et particulièrement d’autres sternes) et de limicoles.
Niche plus rarement isolément.

Très forte ! toute intrusion sur un site de nidification ou une
approche trop marquée est susceptible de faire échouer une
reproduction ou de faire avorter une velléité de reproduction.

Environ 21 jours. Ponte de 2 à 3 œufs (plus rarement 4) qui éclosent surtout en juin et juillet. Il n’y a normalement qu’une ponte
annuelle, mais les pontes de remplacement sont fréquentes chez cette espèce très vulnérable à la montée des eaux.

Dans les jours qui suivent l’envol à l’âge de 3 semaines, les jeunes abandonnent le site qui les a vus naître et entament leur migration vers le sud.

Michel FOUQUET, GODS/ONCFS

Guifette noire

Marais ouverts avec prairies inondées pâturées, où la nappe d’eau est comprise entre 20 et 40 cm lors de l’installation et se maintient jusqu’en juillet. La végétation basse ou flottante est indispensable pour supporter les nids. Les réseaux de fossés ou de mares sont
primordiaux pour l’alimentation des oiseaux car ils y capturent des petits poissons et insectes. Les prairies plus ou moins inondées
peuvent être également favorables à l’alimentation.

Les premiers oiseaux arrivent à partir de mi -avril et s’installent en mai. Les nicheurs sont visibles jusqu’en juillet, au-delà, ce sont
plutôt des migrateurs.

A partir de mai, tout comportement agressif d’une guifette envers un rapace, un corvidé ou un bovin mais aussi toute allée et venue régulière sont des signes de la présence d’une éventuelle colonie à proximité. Autour de la colonie les adultes sont bavards et envoient des « ki riek » réguliers et grinçants.

La prospection réalisée à partir de début mai, de préférence le matin, consiste en des parcours dans les secteurs favorables.

Espèce très sensible au dérangement animal ou humain. Le pâturage permet de maintenir un milieu accueillant mais il peut aussi
occasionner un dérangement important.

Les 2 à 3 œufs sont couvés durant 20-22 jours par la femelle
principalement. L’éclosion a lieu de fin mai à fin juin selon la date d’installation de la colonie.

Agés de 2-3 jours, les jeunes quittent le nid et fréquentent les
alentours de la colonie 20 jours durant environ. Passé leurs 30 jours, la colonie est désertée.

Vincent DELECOUR, LPO Charente-Maritime

Pigeon colombin

Espèce cavernicole choisissant les vieux trous d’arbres des
boisements clairs, des haies et même des parcs (trous de murs,
carrières et nichoirs à l’occasion), mais qui recherche pour se nourrir des espaces dégagés.

Les chants débutent dès février-mars jusqu’à août ou septembre, près de la cavité.

Le “ P’tit bleu ” porte bien son nom ; il est plus petit et plus svelte que le Pigeon ramier, il ne possède pas de marque blanche en vol (soutenu et rapide) mais une large barre sombre, bien visible, au bout de la queue. Il pourrait être confondu avec un pigeon
domestique qui aurait perdu son croupion blanc.

Ce pigeon chante souvent près de son nid en poussant des “ rhoû(o) ” vigoureux, ou des “ Hoû-rou ” enchaînés par séries de 7 à 10, mais ce n’est pas un chant qui s’impose pour qui ne le recherche pas. On peut repérer le Colombin par son vol nuptial, planant, avec les ailes relevées en V.

Transect avec les oreilles à l’affût.

Inconnue.

3 pontes successives de mars à fin août, le plus souvent de 2 œufs, couvés 18 jours, surtout par la femelle.

Envol des jeunes à 30 jours environ ; après l’envol, les jeunes
peuvent rester quelques jours avec les adultes, puis des
regroupements locaux se produisent à partir d’août.

Jean-Marie CLAVERY, GODS

Pigeon ramier

Bocage, bois clairs, lisières de forêt mixtes, parcs et jardins boisés. Nid sommaire de brindilles et de feuilles sèches sur un arbre (ou un support artificiel, en ville), de 4 à 16 m au dessus du sol. Densités urbaines pouvant être très fortes.

La plupart des oiseaux de l’ouest de la France sont sédentaires. La nidification commence dès la mi-mars et les derniers jeunes
s’envolent souvent en septembre.

Oiseaux territoriaux, les Ramiers manifestent leur présence sur les sites de reproduction par des roucoulements et des parades aériennes effectuées à proximité du nid. Le vol nuptial est une ascension
rapide accompagnée de claquements d’ailes, suivie d’une lente
descente les ailes déployées. Durant la nidification, souvent un doux, rude et étouffé roucoulement “ houh-krou… ”. Chante toute l’année “ rouh-rou, ro-ro…rou ” doux avec un rythme caractéristique,
strophe répétée 3 à 5 fois. Claquement d’ailes typique à l’envol en guise d’alarme.

Réalisation de points d’écoute en utilisant la méthode des quadrats.

Les couples sont unis durant une saison de reproduction et peuvent rester unis plusieurs années consécutives. 2 ou 3 pontes par an de fin mars à septembre, comportant chacune 1 ou 2 œufs blancs. La
femelle couve pendant 17 jours.

Les jeunes s’envolent à 25-30 jours et deviennent indépendants une semaine plus tard.

Matthieu DORFIAC, Charente Nature