Grenouille rieuse

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 5

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Il semblerait que sur le plan régional cette espèce soit introduite. Elle représente une menace certaine dans le devenir des populations locales. Un suivi méthodique de sa biologie et de l’évolution de sa chorologie est indispensable dans l’optique d’une conservation à long terme des populations autochtones.

Biologie et écologie

Cette Grenouille verte est distinguée comme sous-espèce en 1891 par BOULENGER et est reconnue comme espèce en 1912 par SCHREIBER. Son génome est présent dans les trois kleptons actuellement connus : Rana kl. esculenta, Rana kl. grafi, et Rana kl. hispanica. L’hybridation avec Rana lessonae remonterait au début du retrait des glaciers post-würmienn, dans une zone de contact correspondant au nord des Alpes (Hotz 1974). Par la suite, son demi-génome aurait « voyagé » vers l’ouest grâce au klepton esculenta.

Autrement dit, les Grenouilles vertes hybrides de l’ouest de la France se transmettent un demi-génome de Grenouille rieuse vieux d’environ 10 000 ans.

La Grenouille rieuse préfère des pièces d’eau de grande dimension : le bord des fleuves et des rivières, les étangs et les lacs. Toutefois, elle est également présente sur des mares bocagères où l’espèce fait une apparition fortement remarquée ces dernières années (chant tonitruant).

Elle tend par endroits à coloniser des tourbières et pénétrer des zones marécageuses. Ainsi son habitat est assez varié et cette espèce semble faiblement exigeante. Elle s’accommode de milieux pollués, comme les déversoirs d’orages recevant par exemple les hydrocarbures des parkings de grandes surfaces !.

Echappée des Universités (Poitiers, Nantes, Rennes … ) et des « élevages » pour la consommation, cette espèce se déplace plus rapidement que les autres Grenouilles vertes.

Sa colonisation actuelle dans l’ouest de la France s’accompagne d’une véritable pollution biologique, certes discrète et pourtant catastrophique pour les taxons autochtones.

En effet, elle s’accouple tant avec la Grenouille de Lessona qu’avec la Grenouille verte hybride. Par conséquent elle insuffle dans les populations un nouveau génome « ridibunda » qui d’une part réanime l’ancien stock contenu dans les hybrides et d’autre part déstabilise l’équilibre lessonae-esculenta en sa faveur.

Dès lors, les formes esculenta peuvent se reproduire entre elles, pour former des Grenouilles… rieuses, de sorte que le pool génétique lessonae s’amenuise et disparaît.

Ce constat devrait faire l’objet d’une véritable recherche en biologie de la conservation pour tenter d’apporter des solutions avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’est pas déjà le cas.

Répartition

La carte de la Grenouille rieuse montre que c’est une espèce assez répandue en Poitou-Charentes. Elle est présente en fréquence variable mais avec des points et stations plus fréquentes autour des villes régionales : Poitiers, Angoulême, Niort ; et dans certains secteurs comme les marais de Saintonge (Brouage). Elle paraît présente aussi sur les îles de Ré et d’Oléron où un individu énorme a été vu dévorant un poussin de Gallinula chloropus (Nicolas VRIGNAULT, comm. pers.).

François DUSOULIER et Olivier GROSSELET

Grenouille de Graf

Statut de protection

Protection nationale

Directive habitats : Annexe 5

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale

Son apparition est tant liée à une meilleure connaissance de notre batrachofaune qu’à un probable changement dans la composition des populations de Grenouilles vertes. Un travail spécifique nous permettrait de mieux circonscrire son statut actuel.

Biologie et écologie

Cette grenouille est la dernière décrite dans l’imbroglio des Pelophylax du Paléarctique occidental. TUNNER et UZZELL en 1974 puis GRAF, KARCH et MOREILLON en 1977, signalent l’existence d’individus hybridogénétiques de forme ridibunda x perezi. En 1995, CROCHET, DUBOIS, OHLER et TUNNER décrivent et nomment ce nouveau klepton : Rana kl. grafi.

Toutefois, si la distinction électrophorétique est claire et nette, il n’en reste pas moins vrai que sur le terrain, cette Grenouille verte demeure difficile à caractériser.

Sa détermination est très controversée tant au niveau morphologique que bioacoustique, de sorte que nous disposons de peu d’informations sur ses exigences écologiques.

Sa biologie est-elle intermédiaire entre celles de Rana perezi et de Rana ridibunda ou bien bénéficie-t-elle d’une vigueur hybride à l’instar de Rana kl. esculenta ?

Une autre interrogation est celle de l’origine de cet hybride. Si dans le Gard, l’hypothèse d’un contact ridibunda – perezi semble la plus solide, en Poitou-Charentes, une double origine est envisageable : perezi – ridibunda et perezi – esculenta.

Répartition

Ces hypothèses de formation induisent que sa présence est probable dans la zone de contact entre le synklepton esculenta-lessonae et Rana perezi, c’est-à-dire dans l’aire s’étendant de la Rochefoucault à Niort, mais aussi partout où la sympatrie Rana ridibunda – Rana perezi est mentionnée, à savoir la vallée de la Clouère en Vienne, la vallée de la Tardoire et du Bandiat en Charente et enfin en Charente-Maritime, au sud du marais poitevin et dans les marais de Brouage au sud de Rochefort.

François DUSOULIER et Olivier GROSSELET

Xénope du Cap

Statut de protection

Espèce introduite

Biologie et écologie

Le xénope affectionne les milieux aquatiques stagnants dans lesquels il reste la quasi-totalité de l’année pour se nourrir et s’y reproduire. II semble aussi pouvoir se nourrir à terre et sans doute se déplacer d’un point d’eau à un autre.

Cet anoure primitif possède, à l’état adulte, des lignes latérales, comme tous les têtards d’amphibien ainsi que les poissons, qui lui permettent de détecter la moindre vibration de l’eau. Ils possèdent un sens olfactif assez développé qui leur permet de se nourrir de matière morte.

L’amplexus est lombaire et le mâle attire sa partenaire en émettant une trille peu audible à deux notes qu’il produit sous l’eau.

Les têtards sont des filtreurs benthiques sans dents possédant deux barbillons et remuent latéralement le bout de leur queue en permanence.

Les premières observations semblent montrer que les xénopes préfèrent les milieux vaseux sans trop de végétation en surface (lentilles) ni courant. Il peut fréquenter des mares contenant des poissons.

Répartition

Le Xénope commun est originaire d’Afrique sub saharienne où il occupe de nombreux milieux aquatiques.

En Deux-Sèvres, où l’espèce fut introduite accidentellement il y a sans doute une dizaine d’années par l’intermédiaire d’un élevage à but scientifique localisé au lieu-dit Fronteau (Bouillé-St-Paul), le xénope est soumis à des pressions du milieu bien différentes dont il semble très bien s’accommoder.

En effet, depuis son introduction l’espèce n’a dû cesser de progresser géographiquement puisqu’on la retrouve au sud de son origine supposée dans la commune de Mauzé-Thouarsais, à l’ouest dans la commune de Massais et au Nord dans celle d’Argenton-l’Église. Par ailleurs, il est fortement possible qu’elle soit arrivée en Maine et Loire (49) puisque la rivière Argenton coule au milieu de son aire de répartition vers le Nord.

Antoine FOUQUET

Tortue de Floride

Statut de protection

Espèce introduite.

Biologie et écologie

La Tortue de Floride, essentiellement aquatique, affectionne les étangs et les rivières à courant lent, plutôt riche en végétation, où elle se thermorégule au soleil, dès le printemps sur un support émergé. Carnivore dans les premières années de sa vie, elle passe progressivement à un régime plus herbivore.

Dans des conditions optimales, les jeunes animaux présentent une croissance très rapide leur permettant d’acquérir une maturité sexuelle précoce (4 à 5 ans) par rapport à la cistude (12 à 15 ans), lui permettant ainsi de se reproduire plus rapidement, sachant qu’elle peut pondre un maximum de 20 œufs par ponte (16 chez la cistude). De par sa biologie et son comportement, on pensait que cet animal, sous nos latitudes, serait un fort compétiteur pour la cistude, ce qui n’a pas encore été prouvé scientifiquement.

Répartition

Originaire des Etats-Unis (tout le long de la vallée du Mississippi), la Tortue de Floride fut introduite sur le territoire français dès 1981, vendue dans les animaleries puis relâchée par les propriétaires lassés de l’animal. La distribution éparse de l’espèce dans la région montre bien que ces individus ont été lâchés par les aquariophiles, et surtout, que le phénomène touche l’ensemble de la région.

On peut s’inquiéter de la progression dans le temps du nombre de sites où l’espèce est présente (dû aux lâchers) et de la progression future de l’animal dans la région (par la reproduction et la migration des adultes). En effet, on ignore encore l’impact exact que peut avoir cette tortue sur les peuplements d’Amphibiens, surtout dans des endroits déjà très sensibles.

Depuis 1998, la Tortue de Floride est interdite d’importation et de vente dans les animaleries, mais a été trop facilement remplacée par des cousines proches (comme Pseudemys floridana LE CONTE, 1830) qui ont la même biologie que la Floride.

D’autres espèces aquatiques qui n’ont jamais cessé d’être importées et relâchées comme les tortues happeuses (Chelydra serpentina (LINNÉ, 1758)) et alligators (Macroclemys temminckii (HARLAN, 1835)), ont déjà fait l’objet d’observations, mais restent difficilement observables car plus discrètes et beaucoup plus rares.

Mickaël GUILLON

Orvet fragile

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce est généralement considérée comme commune avec de petites populations localisées.

Biologie et écologie

L’Orvet fréquente aussi bien les milieux ensoleillés que les milieux plus ombragés ; ainsi, dans la région, il apprécie tout particulièrement les clairières, les bords de haies, les talus, les landes et certains bois ; la présence de broussailles peut être un atout supplémentaire. On peut également le rencontrer sur les dunes du littoral ainsi que dans des milieux plus humides.

C’est un animal discret que l’on rencontre le plus souvent à l’abri sous une pierre, une tôle ou des souches. Il n’est pas fréquent de l’observer s’exposant directement au soleil et il est particulièrement actif le soir et après une pluie.

Sa période d’activité débute vers le mois de mars pour s’interrompre vers la fin octobre selon les conditions climatiques.

Les accouplements ont lieu d’avril à juin. La femelle est ovovivipare et pond ses œufs en août-septembre.

L’orvet se nourrit essentiellement de lombrics, de petites limaces, de chenilles, d’araignées, de divers insectes et de leurs larves.

Répartition

L’Orvet fragile se rencontre sur une grande partie du territoire européen. Il est mentionné en Poitou-Charentes par Mauduyt (1844) qui le cite pour le département de la Vienne, puis par Gelin (1911) pour le département des Deux-Sèvres.

Actuellement, cette espèce est présente sur les quatre départements de la région, mais la lecture de la carte fait apparaître un certain morcellement qui se traduit pour les Deux-Sèvres par la présence d’un « noyau fort » dans l’est de la Gâtine.

Pour la Charente-Maritime, l’essentiel des données se localise au niveau d’Oléron et la Presqu’île d’Arvert (forêt de la Coubre), avec des stations, a priori, isolées vers La Rochelle et dans le sud de ce département.

En Charente, l’essentiel des observations se situe au niveau de la latitude d’Angoulême avec une station isolée dans le sud et dans la Vienne, le maximum de points est concentré dans le centre de ce département et dans le Montmorillonnais.

Cette répartition très irrégulière pour cette espèce où l’on note de grandes zones, a priori inoccupées, peut en partie s’expliquer par sa relative discrétion mais aussi un manque évident de prospections. Ce constat est certain en Deux-Sèvres où les points mentionnés en Gâtine correspondent aux secteurs les mieux couverts par les herpétologues.

De futures recherches devraient combler ces lacunes. Néanmoins, la plupart des herpétologues régionaux s’accordent pour dresser le constat d’une régression du nombre d’observations ces dernières années.

Si l’Orvet fragile ne semble pas directement menacé dans notre région, la destruction de ses biotopes et le développement d’une agriculture de plus en plus intensive doivent nous inciter à rester vigilants.

Thibaud COUTURIER

Lézard vert occidental

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Espèce considérée vulnérable sur l’ensemble de son aire de répartition.

Biologie et écologie

Lézard de grande taille, le Lézard vert peut atteindre environ 40 cm (dont les 2/3 pour la queue). Sa coloration est variable selon le sexe et l’age.

Il affectionne particulièrement les lieux broussailleux ensoleillés telles les lisières de bois, les haies, les landes où il s’expose régulièrement durant la journée.

Lors des fortes chaleurs et en fin de journée, il se réfugie généralement dans un terrier. Robuste et agile, il se déplace très rapidement et peut même grimper dans la végétation.

Son hivernage débute en novembre et s’achève à la fin de l’hiver. Dans la région, il est possible de l’observer dès le mois de février.

A l’issue de la période de reproduction, les œufs pondus vers le mois de mai éclosent en septembre.

Principalement insectivore, il se nourrit également de fruits et occasionnellement de jeunes micro-mammifères.

Répartition

Le Lézard vert est très répandu en Europe. On a distingué récemment 2 semi-espèces : Lacerta viridis et Lacerta bilineata.

Ainsi, le Lézard vert occidental (Lacerta bilineata) est plutôt limité à l’Espagne et à la France jusqu’à la vallée du Rhin. En France, il est présent sur l’ensemble du territoire à l’exception du Nord du Pays et de la Corse.

Signalé comme abondant en Deux-Sèvres et dans la région voisine depuis près d’un siècle, les observations récentes confirment une large répartition du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest de la région y compris sur les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix.

Certaines zones vides sur la carte de répartition peuvent correspondre à des habitats défavorables mais elles expriment surtout des manques d’informations. Un effort de prospection sur ces secteurs devrait permettre de confirmer une répartition relativement uniforme de l’espèce sur l’ensemble de la région.

Stéphane LAUNAY

Lézard des murailles

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce est considérée menacée au nord de son aire de répartition et sur quelques îles italiennes.

Biologie et écologie


Le Lézard des murailles habite les vieux murs, les tas de pierres, les rochers, les carrières, les éboulis, les talus des chemins et voix ferrées, les vignobles,… Diurne, agile et habile grimpeur Podarcis muralis s’abrite dans une anfractuosité du sol, une faille murale, une galerie de rongeurs…

On ne peut réellement parler d’hibernation mais plutôt d’un ralentissement d’activité pendant la mauvaise saison. Généralement, ce « repos hivernal » débute en novembre et s’achève début mars. Toutefois, il n’est pas rare d’observer l’espèce en plein hiver lors des belles journées ensoleillées.

Il se nourrit d’insectes (diptères, orthoptères, lépidoptères) et d’araignées. Les Lézards des murailles sont des proies de choix pour de nombreux reptiles et notamment pour les Couleuvres coronelles.

L’accouplement a lieu au printemps. La ponte intervient entre avril et juin. La femelle creuse un trou dans un talus pour déposer de deux à neuf œufs en une ou plusieurs fois. La durée de l’incubation est de quatre à onze semaines.

Répartition

Le Lézard des murailles est le lézard le plus abondant au niveau du territoire français. Son aire de répartition est très vaste et, des milieux sableux bordant le littoral aux éboulis rocheux de montagne, il occupe tous les milieux.

En Poitou-Charentes, Podarcis muralis est présent sur les quatre départements. Les vides au niveau de la carte de répartition ne correspondent certainement pas à une absence réelle de l’espèce mais sans doute illustrent-ils la non-exhaustivité des inventaires.

Les densités sont toutefois moins importantes sur les marais de Brouage et le marais Poitevin où la submersion régulière des terrains limite les populations. Dans ces zones inondables, il semble que les haies procurent des refuges non négligeables. Les densités de populations sont également moindres au niveau des vallées alluviales de la Charente, mais également de la Seugne en certains endroits.

Sur le littoral, l’espèce est bien représentée. Il est noté au niveau des falaises, dans les fourrés sur les dunes, le long des digues, etc. Sur les îles (Ré, Oléron, Aix), Podarcis muralis est présent partout et dans tous les milieux, y compris les marais salants (digues, petits bâtiments d’exploitation) et bien sûr dans les villages.

Nadia RIBOULET

Seps strié

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 3

Convention Berne

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Régionale : Mentionné

Cette espèce typique du climat méditerranéen n’est pas menacée à grande échelle bien que les populations du sud-ouest de la France doivent faire l’objet d’attention particulière.

Biologie et écologie

Le Seps strié est un étrange lézard aux pattes réduites et caractéristiques des Scinques. Cette espèce ovovivipare met ses petits au monde au cours du mois d’août.

Le seps affectionne les milieux herbacés assez denses et ne dépassant pas 30 à 40 cm de hauteur (Cheylan et Mateo, 1997) ; on le rencontre ainsi dans des prairies, des friches, des talus herbeux et en lisière de boisements de Pins ou de Chênes (ce dernier point correspond à l’observation faite en forêt de la Coubre).

A moins de le trouver sous une souche ou une pierre, l’observation dans l’herbe de ce reptile, particulièrement rapide, n’est pas facile. Geniez et Cheylan (1987) parlent de sa façon très particulière de fuir en « nageant » dans les herbes et de l’éclat luisant de son écaillure qui permettent aux naturalistes d’identifier ce lézard.

Répartition

LESSON (1841) indique que le Seps strié « n’est pas rare : dans les prairies et les herbages du littoral ; trouvé plusieurs fois proche de Rochefort « .

En 1869, DALLEAU trouve un spécimen à Bussac-la-Forêt qui sera transmis au muséum de Bordeaux pour les collections régionales. Sa présence sera de nouveau attestée en Charente-Maritime par Albert GRANGER (1894) qui site la présence de l’espèce dans la Charente Inférieure et dans la Gironde.

En 1993, Alain KIM, a réalisé une observation d’un seps vers Clérac (à proximité de Bussac). Enfin, un individu a été observé suite à un incendie en 1996 à proximité du marais de Bréjat, au sein du massif forestier de la Coubre, par un garde de l’Office National des Forêts.

II serait donc très intéressant de rechercher la présence de cette espèce entre Oléron et Clérac et de connaître précisément son statut.

Pierre GRILLET et Jean-Marc THIRION

Geniez, P. et Cheylan, M. (1987) – Atlas de distribution des Reptiles et Amphibiens du Languedoc-Roussillon. Première édition. Laboratoire de Biographie et Ecologie des Vertébrés. Groupe de Recherche et d’Information sur les Vertébrés. Montpellier.

L’autre référence Cheylan et Mateo (1997) est tirée de l’atlas européen.

Couleuvre verte et jaune

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Biologie et écologie


La Couleuvre verte et jaune est un serpent de grande taille pouvant atteindre et même dépasser 1,5 m de longueur.

Elle fréquente généralement des habitats secs et broussailleux offrant de nombreuses possibilités de cachettes. Toutefois elle est aussi présente dans des zones humides telles que le marais de Brouage où elle y est assez fréquente.

On la trouve principalement au sol mais c’est une bonne grimpeuse qui, à l’occasion, peut chasser dans des buissons ou arbustes.

Les œufs et oisillons font donc partie de son régime alimentaire et parfois les amphibiens bien que les lézards, serpents et petits mammifères constituent ses proies favorites.

La période d’activité se situe généralement de mars à octobre. Les pontes sont déposées au mois de juillet, dans des trous parmi des pierres et les couleuvreaux éclosent aux mois de septembre-octobre, peu avant l’hibernation.

Répartition

La Couleuvre verte et jaune est une espèce dont la répartition mondiale, à tendance méridionale, est relativement réduite et limitée à la France, la Suisse, l’Italie ainsi que quelques îles méditerranéennes.

Elle est présente globalement sur l’ensemble de la région, bien qu’il n’y ait pas de contact dans la partie nord-ouest des Deux-Sèvres, lacune probablement due à un défaut de prospection puisqu’elle y est mentionnée dans l’atlas des amphibiens et reptiles de France de 1989. Mais sa rareté dans cette région s’expliquerait facilement par la situation en limite nord-ouest de répartition de l’espèce, si ce n’est quelques îlots de populations en Bretagne.

Naulleau in CASTANET et GUYETANT 1989 signale que l’espèce est en expansion vers le nord, au moins dans la partie ouest de son aire, mais au début du siècle, elle était déjà très commune en Deux-Sèvres et Vienne (ROLLINAT, 1934).

Il s’agit généralement du serpent le plus fréquemment rencontré dans les biotopes secs des quatre départements. Elle est présente sur l’île d’Aix et l’île Madame (GRILLET & THIRION,1997), ainsi que sur Ré et Oléron. Toutefois sur ces deux dernières, une introduction est certainement à l’origine des rares observations effectuées (elle n’a été observée qu’une fois en vingt ans sur Oléron).

Thibault DIEULEVEULT

Bibliographie citée dans le texte :

Castanet j. et Guyetant R. Sociéte Herpetologique de France, Paris – 1989 – Atlas de répartition des Amphibiens et des Reptiles de France.

GRILLET P. & THIRION J-M. – 1997 – Répartition des amphibiens et des reptiles en Poitou-Charentes.

ROLLINAT R. – 1934 – La vie des reptiles de la France centrale.

Coronelle lisse

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale : mentionné

Espèce à vaste répartition européenne dont les populations sont considérées en danger dans le nord-est de sa distribution.

Biologie et écologie


La Coronelle lisse fréquente des milieux secs et chauds comme des landes, des pelouses, des broussailles, des haies et des milieux rocheux (carrières). On peut la retrouver à plus de 2000 mètres d’altitude dans certaines régions.

De mœurs diurnes, la Coronelle lisse se nourrit quasi essentiellement de lézards (quelquefois seulement la queue) (DUGUY, 1961) mais aussi de serpents ou de micromammifères qu’elle tue par constriction.

L’hivernage débute en octobre et se prolonge jusqu’au mois d’avril.

L’accouplement peut se faire à deux périodes différentes, une au printemps (mi-mars mi-avril), l’autre en automne (de fin août à début octobre) (loc. cit.). En période d’accouplement, il existe de véritables combats entre les mâles, pouvant entraîner des blessures chez certains individus. Cette « brutalité » se retrouve aussi lors de l’accouplement où le mâle maintient la femelle à l’aide de sa gueule (loc. cit.).

La Coronelle lisse est ovovivipare et donne naissance de 2 à 16 jeunes. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 3 ans chez les mâles et au bout de 4 à 5 ans chez les femelles.

Répartition

La Coronelle lisse est présente du sud de la Scandinavie au sud de l’Angleterre, dans toute l’Europe centrale jusqu’en Italie et en Espagne. En France, elle est largement répandue avec cependant des manques dans le Sud-ouest et la région méditerranéenne.

Sur le plan régional, l’espèce est décrite comme présente en Charente-Maritime (BELTRÉMIEUX, 1884) et en Vienne (MAUDUYT, 1844) depuis le XIXe siècle. Déjà à cette époque, MAUDUYT la décrivait comme un serpent peu répandu.

En fait, même si ce serpent est présent dans les 4 départements, son statut est encore très mal connu en Poitou-Charentes. Depuis 1968, ce sont moins de 20 observations qui nous sont parvenues.

Le département des Deux-Sèvres est celui qui présente aujourd’hui le plus de stations. En Charente-Maritime, l’espèce était observée à la Rochelle et au nord de Saintes (DUGUY, 1995).

Aujourd’hui, les stations recensées se situent dans le sud du département, notamment vers Bussac-Forêt où elle semble vivre en sympatrie avec la Coronelle girondine. En Charente, une seule observation est décelée près de Manot et, dans la Vienne, les deux stations connues sont situées dans le Montmorillonnais.

En fait les observations de Coronelle lisse en Poitou-Charentes sont souvent isolées, si bien qu’il est difficile de se faire une idée de la répartition de ce serpent, d’autant que sa discrétion ne facilite pas la tâche. De nombreuses lacunes sont donc à combler pour mieux connaître le statut régional de cette espèce inscrite.

Miguel GAILLEDRAT