Méthodologie

LE CHOIX DES GROUPES FAUNISTIQUES TRAITÉS

Le choix des groupes faunistiques étudiés s’appuie :

  • sur la présence de spécialistes ayant travaillé dans la région ;
  • sur l’existence de données fiables à l’échelle régionale pour les groupes concernés : inventaire de portée régionale, connaissance sur la répartition, l’abondance et/ou l’évolution des espèces ;
  • sur les groupes faunistiques effectivement inventoriés dans le cadre des ZNIEFF.

Ne sont concernées que les espèces « régulières » en Poitou-Charentes. Les espèces migratrices et/ou erratiques occasionnelles (notamment chez les oiseaux) ne seront pas prises en compte.

GROUPES FAUNISTIQUES ÉTUDIÉS

Les groupes faunistiques suivants sont traités de façon exhaustive et la liste des espèces déterminantes s’appuie sur le catalogue actualisé des espèces présentes en Poitou-Charentes.

VERTÉBRÉS :

  • Mammifères
  • Oiseaux
  • Reptiles
  • Amphibiens
  • Poissons et cyclostomes continentaux

INVERTÉBRÉS

  • Odonates
  • Orthoptères
  • Mantoptères
  • Phasmoptères
  • Dermaptères
  • Neuroptères ascalaphidés
  • Lepidoptères rhopalocères
  • Mollusques continentaux
  • Crustacés décapodes continentaux

D’autres espèces ont été ajoutées à cette liste. Il s’agit d’animaux appartenant à d’autres groupes faunistiques dont le statut de conservation mérite une attention particulière. Ce sont pour partie des espèces inscrites dans des textes de protection de niveau national ou européen et/ou dont le statut de conservation est défavorable en Poitou-Charentes. Ainsi, les lépidoptères hétérocères inscrits dans la liste rouge régionale proposée par Robert LEVESQUE ont été intégrés.

FICHES DE SYNTHÈSE

Pour faciliter le travail de tous, des fiches à cocher ont été établies pour tous les groupes faunistiques faisant l’objet de mentions régulières dans les ZNIEFF (vertébrés, odonates, orthoptères, lépidoptères, etc.). Ces fiches énumèrent les espèces présentes ou potentiellement
présentes dans la région, indiquent leur statut de protection, leur inscription à d’éventuelles listes rouges, etc. Des cases à cocher permettent d’indiquer dans quels départements une espèce est
connue et de lui attribuer un statut de déterminance départemental ou régional. Des commentaires peuvent être ajoutés pour motiver les choix effectués. Le tableau 1 présente un extrait d’une fiche de collecte d’information.

Dans cet exemple fictif, les Agrions délicat et mignon ne bénéficient d’aucun statut de protection.
Le premier est indiqué présent dans trois départements sur quatre et l’auteur de la fiche ne juge pas l’espèce comme étant déterminante. Pour l’Agrion mignon, le rédacteur indique une présence
régionale et attribue à l’espèce une déterminance régionale. Pour l’Agrion de Mercure enfin, qui fait l’objet de mesures de protection nationales, communautaires et européennes, le rédacteur mentionne sa présence en Charente et en Deux-Sèvres et considère cette espèce comme déterminante dans les deux départements. Dans bien des cas, les naturalistes ayant rempli les fiches de synthèse n’ont coché que les cases correspondant à leur propre département.

Les fiches remplies ont été collectées et comparées. Des réunions de calage ont permis d’accorder les avis en cas de divergences d’opinion sur le statut des espèces.

Suite à ce travail, une liste préliminaire a été transmise pour relecture à tous les participants et leurs amendements pris en compte, permettant la rédaction de la liste finale. Celle-ci a été présentée au CSRPN qui a statué sur un certain nombre de points non résolus au cours des
réunions de calage.

La liste des Poissons et Cyclostomes déterminants en Poitou-Charentes a été établie par le Conseil Supérieur de la Pêche et a fait l’objet d’un rapport publié par ailleurs. L’analyse proposée offre deux entrées, une par département (reprise dans le présent document), l’autre par bassins
alluviaux. Pour plus de détails sur cette dernière liste, nous renvoyons au travail du CSP (2001).

SYSTÉMATIQUE EMPLOYÉE


Les dénominations françaises et scientifiques s’appuient sur des travaux faunistiques les plus récents à notre disposition. Les références utilisées sont listées par groupe faunistique :

Mammifères
AULAGNIER S., 1997 – Atlas européen – noms français des mammifères. Bull. S.F.E.P.M., 34 : 32-34.

Oiseaux
LE MARECHAL P., DUBOIS P.J., 1996 – Liste des oiseaux du Paléarctique occidental. LPO, Rochefort.

Reptiles et amphibiens
THIRION J.-M., GRILLET P., GENIEZ P., sous presse – Amphibiens et reptiles du Poitou- Charentes et du Centre-Ouest de la France. Collection Parthénope, édition Biotope, Mèze (France).

Poissons et cyclostomes
BILLARD R., 1997 – Les poissons d’eau douce des rivières de France. Identification, inventaire et répartition des 83 espèces. Delachaux et Niestlé, Lauzanne, Paris. 192 p.

Odonates
D’AGUILAR J., DOMMAGET J.-L., 1998 – Guide des Libellules d’Europe et d’Afrique du Nord. L’identification et la biologie de toutes les espèces. Seconde édition. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris.
DOMMANGET J.-L., 1999 – Liste de référence des espèces de France métropolitaine. Observatoire permanent du patrimoine odonatologique national. Site internet de la Société
Française d’Odonatologie : http://perso.wanadoo.fr/sfo.jean louis.dommanget/page15.html

Orthoptères
DEFAUT B., 1999 – Synopsis des Orthoptères de France. Deuxième édition, révisée et augmentée. Matériaux entomocénotiques, Hors-série.
DEFAUT B., 2001 – Actualisation taxonomique et nomenclaturale du « Synopsis des Orthoptères de France ». Matériaux entomocénotiques, 6 : 107-112.

Cigales
BOULARD M., MONDON B., 1995 – Vies et mémoires de Cigales, Provence, Languedoc, Méditerranée. Editions Equinoxe, Barbentane.

Lépidoptères rhopalocères
LAFRANCHIS T., 2000 – Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze (France).

Coléoptères
BENSE U., 1995 – Longhorn Beetles. Illustrated Key to the Cerambycidae and Vesperidae of Europe. Margraf Verlag, Weikersheim, Allemagne.
PAULIAN R., BARAUD J., 1982 – Faune des coléoptères de France II. Lucanoidea et Scarabaeoidea. Editions Lechevalier, Paris.
TRAUTER J., GEIGENMÜLLER K., 1987 – Tiger Beetles. Ground Beetles. Illustrated Key to the Cicindelidae and Carabidae of Europe. Margraf Verlag, Aichtal, Allemagne.

Mollusques continentaux
FALKNER G., RIPKEN T.E.J., FALKNER M., in prep. – Mollusques terrestres et d’eau douce de France : liste de référence et bibliographie. Collection Patrimoines Naturels. MNHN/IEGB/SPN.

Crustacés décapodes
VIGNEUX E., KEITH P., NOËL P., 1993 – Atlas préliminaire des crustacés décapodes d’eau douce de France. MNHM/SFF/CSP. Paris

Bilan synthétique

Quarante-cinq contributeurs ont participé activement à la rédaction de la liste des espèces
animales déterminantes du Poitou-Charentes (cf. remerciements).

Le tableau 2 présente de façon synthétique le nombre d’espèces étudiées et le nombre d’espèces
déterminantes par groupe faunistique et par département.

Ainsi, plus de 780 espèces animales appartenant à 14 groupes faunistiques ont été considérées
dans ce travail. A cela, s’ajoutent les oiseaux migrateurs et/ou hivernants, qui bénéficient d’un
statut de déterminance particulier, lié à l’abondance des espèces. Un oiseau présentant des
effectifs hivernaux remarquables devient à ce titre déterminant. Des seuils numériques ont donc
été proposés pour chaque espèce grégaire.
En ne prenant pas en compte les oiseaux migrateurs et/ou hivernants, 358 espèces sont
considérées comme déterminantes à un niveau départemental ou régional, 244 le sont à un
niveau régional.

En matière de déterminance, 6 chiffres sont fournis (Tableau 2). La colonne « PC » donne le
nombre d’espèces dont le statut de déterminance est régional. Viennent ensuite les colonnes
relatives aux quatre départements de la région, puis la colonne « Total PC ». Cette dernière
somme le nombre total d’espèces déterminantes, de niveau régional ou départemental.

Mise en forme des listes

La liste des espèces animales déterminantes en Poitou-Charentes se présente sous quatre
formes :

  • une liste brute des espèces déterminantes au plan régional : elle énumère par grands
    groupes faunistiques toutes les espèces bénéficiant d’une déterminance départementale et/ou
    régionale. Les espèces déterminantes au plan régional sont notées en gras. Le choix du nom
    scientifique tient au fait que les fiches ZNIEFF doivent être remplies avec cette dénomination ;
  • une liste brute des espèces déterminantes par département : elle énumère le nom
    scientifique des espèces déterminantes par grands groupes faunistiques ;
  • une liste faunistique exhaustive par groupe faunistique, où figurent toutes les espèces
    étudiées – déterminantes ou pas – avec indication de leur présence départementale et apport
    d’un commentaire sur leur statut régional quand nécessaire. Ces listes constituent de
    véritables catalogues faunistiques ;
  • une liste des espèces déterminantes par groupe faunistique incluant la dénomination
    scientifique, française (quand elle existe et qu’elle est stabilisée), la présence départementale
    des espèces et un commentaire éventuel sur le statut régional.

Remarque importante

De part leur degré de rareté, leur vulnérabilité ou leur statut de protection, certaines espèces ont été considérées comme déterminantes au plan régional. Ces espèces figurent donc dans les déclinaisons départementales de la liste régionale, même si elles sont absentes ou non encore inventoriées dans les départements concernés.

Compléments à apporter à la liste

Si les groupes faunistiques régulièrement mentionnés dans les ZNIEFF ont été traités dans cette
liste, il n’en demeure pas moins que des groupes faunistiques entiers n’ont pas été abordés.
Il conviendrait d’accroître leur prise en compte dans les politiques d’inventaire. Parmi les groupes
les plus importants mentionnons :

  • les éphéméroptères (éphémères), espèces bioindicatrices remarquables, dont l’atlas national
    est en cours de réalisation et pour lesquels des clés de déterminations abordables voient le
    jour ;
  • les hétéroptères (punaises) ;
  • les lépidoptères hétérocères, dont la liste devra être complétée ;
  • les hyménoptères (ichneumons, fourmis, guêpes, bourdons…) ;
  • les diptères ;
  • les coléoptères (carabidés, scarabéidés, cétonidés et cérambycidés notamment) ;
  • les crustacés branchiopodes, isopodes, etc ;
  • toute la faune littorale et côtière, actuellement totalement délaissée en l’absence de ZNIEFF
    marine.

Bibliographie

CONSEIL SUPERIEUR DE LA PECHE, 2001 – Liste régionale des espèces piscicoles
déterminantes. Région Poitou-Charentes
. CSP – Délégation Régionale Centre, Pays-de-la-
Loire, Poitou-Charentes.
FALKNER G., RIPKEN T.E.J., FALKNER M., in prep. – Mollusques terrestres et d’eau douce de
France : liste de référence et bibliographie.
Collection Patrimoines Naturels. MNHN/IEGB/SPN.
LAHONDERE C., 1998 – Liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes. Bull. Soc. Bot.
Centre-Ouest
, N.S., 29 : 669-686.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE (MNHN), 1995 – Note méthodologique sur la
modernisation de l’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

MNHM/IEGB/SFF, Paris.
TERRISSE J., 1999 – Espèces déterminantes en Poitou-Charentes. Tome 1 : les plantes
vasculaires.
LPO/DIREN Poitou-Charentes.
TERRISSE J., 2000 – Habitats déterminants en Poitou-Charentes. LPO/DIREN Poitou-Charentes.

Classe des Reptiles

Le Poitou-Charentes compte 15 espèces de Reptiles (les Tortues marines ne sont pas prises en compte dans l’atlas préliminaire) sur les 38 recensées en France. Parmi ces espèces, le Lézard des murailles est l’espèce qui a été la plus contactée, suivi de la Couleuvre verte et jaune, du Lézard vert et de la Couleuvre à collier.

Classe des Reptiles

Ordre des Chéloniens (tortues) : 2 espèces

Famille des Emydidés : nombre de données

Cistude d’Europe (Emys orbicularis) : 167

Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) : 47

Ordre des Sauriens (lézards) : 6 espèces

Famille des Anguidés : nombre de données

Orvet (Anguis fragilis) : 73

Famille des Lacertidés

Lézard vert occidental (Lacerta bilineata) : 592

Lézard des souches (Lacerta agilis) : 2

Lézard ocellé (Lacerta lepida) : 43

Lézard des murailles (Podarcis muralis) : 951

Famille des Scincidés

Seps strié (Chalcides striatus) : 2

Ordre des Ophidiens (serpents) : 7 espèces

Famille des Colubridés : nombre de données

Couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus) : 748

Coronelle lisse (Coronella austriaca) : 13

Coronelle girondine (Coronella girondica) : 59

Couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) : 233

Couleuvre vipérine (Natrix maura) : 248

Couleuvre à collier (Natrix natrix) : 412

Vipère aspic (Vipera aspis) : 203

Bruant des roseaux

Espèce à rechercher dans les roselières, les jonchaies, les cariçaies pourvues de saules et en général les broussailles des zones humides. Le nid, en coupe, est parfaitement caché, construit à terre ou très près du sol dans les herbes sèches, dans un amas de branchages ou entre des racines. Semble peu à peu coloniser les milieux cultivés.

Les premiers chants sont émis dès la mi-mars. Le nid est construit par la femelle, en général début avril. La ponte commence ensuite. Les oiseaux quittent de façon assez précoce (dès fin juillet) les sites de nidification.

Le chant émis d’un poste élevé, de la mi-mars à la mi-juillet, est une répétition hachée de notes brèves et simples : “ tsia-tsi-tsi-tsia-tsitsi ”. Moins terrestre que les autres bruants, cette espèce s’observe souvent dans les branches basses des saules ou dans les buissons dans lesquels elle cherche sa nourriture. Une femelle s’envolant de tout près, d’un vol hésitant et traînant, a de grandes chances d’être une couveuse.

Dans les milieux favorables, l’oiseau, ni discret, ni farouche, est observable toute la journée.

La ponte comporte généralement 4 ou 5 œufs qui sont couvés
pendant 12 à 14 jours. Une seconde ponte est rare (début juillet).

Après avoir été nourris par les deux adultes pendant un peu moins d’une quinzaine de jours, les jeunes sortent du nid et continuent de recevoir la becquée pendant environ trois semaines. A partir de la mi-juillet, ils deviennent erratiques.

Eric PRUD’HOMME, Charente Nature

Triton marbré

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

C’est une espèce considérée en danger dans le sud et le centre de la France. Cette espèce est victime du commerce illégal pratiqué en Hollande et en Allemagne.

Biologie et écologie

Le Triton marbré est l’un des tritons les plus aquatiques de la région.

Il fréquente de manière générale les eaux stagnantes pourvues de végétation aquatique, de la petite mare de plein champ à l’étang forestier. On le trouve aussi dans les grandes zones de marais en Charente-Maritime.

En Poitou-Charentes, on rencontre, certaines années, des mâles en phase aquatique et arborant des crêtes bien développées dès le mois de décembre, les femelles étant un peu plus tardives.

C’est la nuit qu’ils se montrent les plus actifs. Les pontes sont facilement repérables par la présence d’une feuille (Potamot, Menthe… ) immergée, repliée en deux et abritant un petit œuf blanc (à l’instar du Triton crêté).

En fin d’été, les tritons en phase terrestre occupent des habitats relativement frais comme des sous-bois ou des haies où ils passent l’essentiel de la journée à l’abri ; il n’est pas rare, à cette époque, de trouver plusieurs dizaines de jeunes tritons arborant une magnifique ligne orangée sur le milieu du dos, lovés en groupe, à l’intérieur d’une vieille souche ou sous de la mousse en pleine forêt. On peut également en rencontrer dans des caves.

Répartition

La répartition mondiale du Triton marbré se limite au sud ouest de l’Europe : Péninsule ibérique, excepté le sud est de l’Espagne et une grande partie ouest de la France (NÖLLERT, 1992) où l’espèce est menacée.

Au niveau régional, GÉLIN (1911) signale l’espèce comme étant assez commune.

Actuellement il semble assez bien réparti sur les quatre départements. On le retrouve en grande partie dans les régions bocagères où un nombre encore important de mares sillonne les prairies naturelles, ainsi que dans les milieux plus forestiers. Il semble délaisser les zones de plaine où règne une agriculture trop intensive.

Le manque de points d’eau et la présence d’un environnement défavorable (grandes parcelles labourées) peut expliquer cette absence (plaine de Niort, plaine de Thouars, plaine du nord de la Vienne…).En Gâtine, les populations peuvent être relativement importantes (jusqu’à 150 individus adultes dans une petite mare isolée).

Cependant, même si le Triton marbré semble encore bien représenté en Poitou-Charentes, le caractère restreint de sa répartition au niveau mondial doit nous inciter à suivre attentivement l’évolution des populations au niveau local.

Il faut veiller au maintien de mares environnées de milieux favorables aux déplacements (prairies naturelles, boisements), conditions nécessaires pour la survie des populations à long terme..

Samuel COUTURIER

*A & C NÖLLERT (1995) Los amphibios de Europa : p 237-240
*H GELIN (1911) Triton marbré. Reptiles & Batraciens des Deux-Sèvres et région voisine p 85

Triton crêté

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition européenne voit ses habitats menacés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition, tout particulièrement pour les populations du sud de l’Europe.

Biologie et écologie

Le Triton crêté fait partie des grands Salamandridae que l’on peut observer en Poitou-Charentes. Résolument inféodé aux milieux aquatiques de petites dimensions, cette espèce fréquente de préférence les mares de paysage ouvert, au détriment de celles situées en milieu boisé.

Les réseaux de mares apparaissent comme les habitats les plus propices au développement de populations importantes.

Compte tenu de sa période aquatique relativement courte, le Triton crêté peut s’accommoder de milieux temporaires à assèchement estival. L’existence d’une végétation aquatique peu ou moyennement développée semble faire partie des exigences de l’espèce.

Sur la réserve naturelle du Pinail la typologie des mares occupées par le Triton crêté confirme ces préférences, faisant apparaître une plasticité écologique réduite par rapport au Triton marbré, avec lequel il cohabite et s’hybride dans notre région.

La période aquatique des adultes est concentrée de mars à la mi-mai. Selon les conditions climatiques, des individus peuvent cependant être observés dès février, et jusqu’en juillet.

Répartition

Le Triton crêté atteint en Poitou-Charentes sa limite sud-ouest de répartition. Les observations récentes montrent que les plus importantes populations sont localisées dans les zones à forte densité de mares de la Vienne (terres de brandes).

Dans les Deux-Sèvres, bien que présent sur toute la façade Est, le Triton crêté reste malgré tout peu commun. La situation dans les deux autres départements est en revanche très différente.

BELTRÉMIEUX (1884) le notait « assez rare » en Charente-Maritime et TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE (1843) « peu commun » en Charente. Les observations réalisées entre 1990 et 2000 n’ont pas permis de retrouver T. cristatus en Charente-Maritime.

Seules quelques observations ponctuelles attestent de la présence de l’espèce en Charente.

La fragilité de ces populations en limite d’aire est d’ailleurs confirmée dans la Vienne où les stations connues par ZUIDERWIJK (com.pers.) durant les années 80 dans le montmorillonais semblent avoir disparu.La modification du paysage agricole avec notamment l’abandon des mares et, au pire, leur comblement, constitue le facteur de régression principal.

La prédation des œufs et des larves par des poissons introduits tels que la Perche-soleil ou le Poisson-chat peut avoir un impact notable sur les populations comme cela a pu être constaté sur la réserve du Pinail (86) (DUBECH, 1999).

Olivier PRÉVOST

DUBECH P., 1999 – Les tritons de la réserve du Pinail. Zamenis 3 : 8-9.