Plages et dunes

Rédacteur : Guy Chezeau

Physionomie – structure

Les conditions stationnelles de cet ensemble d’habitats sont liées à l’existence d’un substrat minéral meuble. Si la nature pétrographique des éléments n’est pas déterminante, leur granulométrie a en revanche un impact sur leur mobilité. Ce dernier facteur est essentiel dans la disposition ou l’évolution des habitats.
L’influence du sel se fait sentir selon un gradient décroissant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Dans le même temps, la perméabilité du substrat allant en diminuant, son hydromorphie tend à augmenter, lorsqu’on se déplace vers l’intérieur des terres.
La corrélation de ces facteurs multiples détermine l’existence d’habitats successifs disposés plus ou moins parallèlement au rivage. Classiquement, de manière simplifiée, on distingue la succession suivante : la plage de sable, la dune embryonnaire, la dune mobile ou dune blanche, la dune fixée ou dune grise et la dune boisée ou encore la plage de galets, la levée de galets et la lagune (ou la zone humide).
L’ensemble est soumis aux effets mécaniques de la mer et du vent, il en résulte localement des phénomènes d’érosion avec recul du trait de côte et une agression des milieux dunaires. Ailleurs, comme à Bonne Anse, la sédimentation très active entraîne une accrétion rapide qui se traduit par une dynamique extrêmement active du milieu.

Caractéristiques biologiques

Au sein de ces habitats, tous les types biologiques sont représentés, depuis les annuelles ou thérophytes jusqu’aux arbres ou phanérophytes. Les adaptations sont également variées. On retiendra notamment l’adaptation à la sécheresse, le substrat meuble favorise en effet une circulation très rapide des eaux météoritiques asséchant le milieu. La combinaison de ce facteur avec un ensoleillement marqué au niveau de la dune blanche et de la dune grise est source d’une aridité prononcée. On note ainsi un développement extrême des systèmes racinaires horizontal et vertical en même temps que la réduction foliaire ou la protection des organes aériens propre à limiter les pertes d’eau. L’action du sel et des embruns est également source d’une adaptation des plantes de la plage et de la dune embryonnaire, plusieurs espèces montrent une crassulescence prononcée.

Espèces caractéristiques

Ammophila arenaria, Artemisia campestris ssp.maritima var.lloydii, Calystegia soldanella, Carex arenaria, Elymus farctus, Ephedra distachya, Euphorbia paralias, Helichrysum stoechas, *Salix arenaria

Classification

Le Chiendent à feuilles de jonc est l’espèce édificatrice par excellence du (...)

Le Chiendent à feuilles de jonc est l’espèce édificatrice par excellence du cordon embryonnaire situé au pied ou en avant de la dune vive
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Sur le versant continental de la dune blanche où les sables sont encore mobiles, seuls quelques végétaux très spécialisés peuvent survivre : ici l’Oyat et l’Euphorbe des sables
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En région centre-atlantique, les sables fixés de la dune grise sont occupés par des peuplements étendus d’Immortelle jaune ; remarquer ici le tapis bryo-lichénique dense qui couvre presque entièrement le substrat entre les touffes d’immortelles

Végétation annuelle des laisses de mer
CH « Laisses de mer sur substrat sableux à vaseux des côtes Manche-Atlantique et mer du Nord » CAKILETEA MARITIMAE
Dunes [1] …
CH « Dunes mobiles embryonnaires » : AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes mobiles du cordon littoral à Ammophila arenaria  »
(dunes blanches) AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes côtières fixées à végétation herbacée » (dunes grises) EUPHORBIO-HELICHRYSION STOECHADIS

Dépressions humides arrière-dunaires
CH « Dépressions humides intra-dunales » MOLINIO-HOLOSCHOENION
CH « Dunes à Salix repens ssp.argentea » SALICION ARENARIAE

 

[1] Les habitats « Dunes boisées littorales thermo-atlantiques à Chêne vert », « Arrière-dunes boisées à Chêne pédonculé » et « Aulnaies, saulaies… arrière-dunaires » seront traités dans des fiches spécifiques concernant les forêts.

Prés salés

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Les prés salés constituent un groupe d’habitats côtiers dont l’occupation est centrée sur l’étage médio-littoral (ou estran = zone de balancement des marées)) mais qui déborde en partie sur l’étage supra-littoral et peut même pénétrer sous certaines circonstances à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres loin de l’influence marine directe (marais endigués, prairies saumâtres, partie aval des estuaires). Classiquement, l’estran est divisé en 2 compartiments écologiques majeurs en fonction de la fréquence et de la durée des submersions par la mer :

  • la slikke est la partie inférieure de l’estran ; constituée de vases molles, non ou peu consolidées, elle est recouverte à chaque marée haute et seule sa partie supérieure est colonisée par des îlots pionniers de salicornes annuelles (15.1) ou de spartines (15.2) ; sa partie inférieure est le domaine exclusif – dans les zones d’estuaires à sédimentation vaseuse – des herbiers de Zostère naine Zostera noltii ;
  • le schorre correspond à la zone de l’estran atteinte seulement par les hautes mers de vives eaux ; sur des vases stabilisées, la végétation de pré salé est en général très recouvrante (15.3, 15.6) et se différencie finement selon les accidents topographiques et le gradient de pente qui règle la durée annuelle de submersion par les eaux marines

Les marées, dont dépendent entièrement sur la côte atlantique les prés salés, correspondent à un phénomène périodique d’oscillation du niveau marin : au rythme biquotidien (2 marées par cycle de 24 heures) se superpose un rythme bimensuel, le marnage étant le plus important (les vives eaux) à la fois au moment de la pleine lune et lors de la nouvelle lune (syzygies). Le marnage, qui s’exprime par un coefficient s’étendant de 20 (mortes eaux) à 120 (vives eaux exceptionnelles) connaît par ailleurs son amplitude maximale au moment des équinoxes (mars et septembre) et son oscillation minimale lors des solstices. Toutes ces variations au cours d’un cycle annuel sont évidemment fondamentales pour comprendre la zonation et l’agencement des communautés de prés salés, la nature et la granulométrie des sédiments – vases, sables, graviers, amas coquilliers – ne jouant finalement qu’un rôle secondaire.
En ce qui concerne l’étage supra-littoral, les apports de sel sont effectués à la fois par les vagues (côtes rocheuses basses) et par les embruns, les vents d’ouest fréquents projetant des aérosols à plusieurs centaines de mètres de la frange littorale (beaucoup plus lors des tempêtes « sèches », sans pluie, où le sel peut griller les bourgeons des arbres exposés au vent à plusieurs kilomètres du littoral).

Caractéristiques biologiques

Les types biologiques des végétaux structurants et, donc, la physionomie, sont très variables selon l’habitat élémentaire concerné – vivaces ou annuels, herbacés ou ligneux – et pas moins de 6 classes différentes de végétation (sur les 76 décrites en France) sont présentes :

  • THERO-SUAEDETEA SPLENDENTIS : végétation pionnière annuelle des vases salées littorales ;
  • SPARTINETEA GLABRAE : végétation pionnière vivace sur vases molles salées ou saumâtres, longuement inondables ;
  • ASTERETEA TRIPOLII : végétation des prés salés atlantiques à dominance d’hémicryptophytes (également pelouses aérohalines sur falaises) ;
  • SALICORNIETEA FRUTICOSAE : végétation crassulescente à dominance de chaméphytes ou de nanophanérophytes des sols salés en zone méditerranéenne-atlantique ;
  • SAGINETEA MARITIMAE : végétation de petites annuelles halophiles (ou subhalophiles) des sols devenant secs en été, à texture sablo-limoneuse ou graveleuse ;
  • AGROSTIETEA STOLONIFERAE : végétation prairiale des sols minéraux engorgés ou inondables, mésotrophes à eutrophes.

La plupart des espèces végétales constituantes des prés salés sont des halophytes : cette appellation commode cache en fait une adaptation au sel des phanérogames très variable selon les espèces et les stades phénologiques : la germination des graines d’Aster tripolium est ainsi optimale en milieu salé mais certaines salicornes germent très bien en l’absence de sel ; durant la croissance, les taux de sels exigés/tolérés sont également très variables et ont amené à distinguer des halophytes strictes d’halophytes dites seulement préférantes.
Un trait morphologique commun à de nombreuses plantes de prés salés est par ailleurs la succulence de leurs organes végétatifs : rameaux charnus des salicornes, feuilles cylindriques des Suaeda. Cette adaptation qui génère un potentiel osmotique élevé permet à la plante de conserver un potentiel hydrique inférieur à la solution du sol et facilite son alimentation en eau.

Espèces caractéristiques

Aster tripolium, Halimione portulacoides, Limonium vulgare, Salicornia ramosissima
Anser anser, Anthus pratensis, Carduelis cannabina, Emberiza schoeniclus, Motacilla flava
Hydrobia ventrosa, Leucophysia (Auriculinella) bidentata, Myosotella myosotis, Peringia ulvae
Epacromius tergestinus

Classification

Végétations pionnières annuelles des sols salés

  • Communautés de salicornes annuelles THERO-SALICORNIETALIA DOLICHOSTACHYAE
  • Communautés de petites annuelles halophiles SAGINETALIA MARITIMAE

Prés à spartines

  • SPARTINION ANGLICAE

Prés salés atlantiques

  • Schorres inférieurs à moyens PUCCINELLION MARITIMAE
  • Niveaux hauts des schorres ARMERION MARITIMAE
  • Milieux saumâtres GLAUCO MARITIMAE-JUNCION MARITIMI

Prés salés méditerranéens et thermo-atlantiques

  • Prairies méso-hygrophiles thermo-atlantiques ALOPECURION UTRICULATI
  • Prairies méso-hygrophiles piétinées, eutrophes POTENTILLION ANSERINAE
  • Prairies atlantiques longuement inondables OENANTHION FISTULOSAE

Fourrés des prés salés

  • Communautés des schorres eu-halins cantabro-atlantiques à atlantiques HALIMIONION PORTULACOIDIS

Coefficient 115 le long du Havre de Brouage : les prés salés sont entièrement (...)

Coefficient 115 le long du Havre de Brouage : les prés salés sont entièrement submergés jusqu’à la frange de fourré à Soude arbrisseau à droite qui souligne la digue de protection

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En Baie de l’Aiguillon, l’importance prise par l’Aster tripolium sur le schorre témoigne probablement d’une eutrophisation du bassin versant

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Les marais endigués sont souvent favorables à l’expression des communautés du haut schorre, ici le fourré à Salicorne ligneuse (île d’Oléron)

La plus grande zone de prés salés du Fier d’Ars (île de Ré) résulte en fait de (...)

La plus grande zone de prés salés du Fier d’Ars (île de Ré) résulte en fait de la colonisation par les halophytes – ici de l’Obione – d’anciennes prises destinées à l’aquaculture mais aujourd’hui reprises par la mer

Sonneur à ventre jaune

Bombina variegata *(Linnaeus, 1758)
Sonneur à ventre jaune
Atlas préliminaire des Amphibiens et Reptiles du Poitou-Charentes, juillet 2002. Le Sonneur à ventre jaune est parfaitement adapté aux milieux temporaires.

Poitou-Charentes Nature

Laurent PRECIGOUT

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Vulnérable

Sonneur à ventre jaune, Bombina variegata (Linnaeus, 1758)
Petit crapaud les pattes dans l’eau
Crédit photo : © Daniel Heuclin

Cette espèce occupant une bonne partie de l’Europe centrale et méridionale est actuellement en déclin en maints endroits sur l’ensemble de son aire de répartition.

Biologie et écologie

Espèce pionnière parfaitement adaptée aux milieux temporaires, ce petit Discoglossidé reconnaissable à sa coloration ventrale noire marbrée de jaune, se laisse surprendre en Poitou-Charentes dans des milieux très variés (ornières, fossés, mares forestières, anciennes carrières, abreuvoirs).

La majeure partie des observations sont réalisées d’avril à juillet lors de la saison de reproduction. Les mâles, actifs de jour comme de nuit, émettent un chant (poup, poup) audible à quelques dizaines de mètres seulement.

Les œufs sont déposés au contact des végétaux aquatiques. Dans ces milieux temporaires, les têtards ont un développement extrêmement rapide.

Répartition

Cette espèce se trouve en Poitou-Charentes à la limite Ouest de son aire de répartition européenne. La connaissance du sonneur dans notre région remonte au XIXème siècle, où il était signalé comme très commun aux environs d’Angoulême (TREMEAU DE ROCHEBRUNE,1843).

Actuellement, même si l’espèce est connue dans tous les départements de la région, seule la Charente héberge une bonne vingtaine de stations, à l’Est d’une ligne Confolens-Barbezieux. La majorité d’entre elles sont constituées d’une dizaine d’individus, néanmoins certaines peuvent atteindre plus de quarante individus (PRECIGOUT, inédit.). Les habitats utilisés sont très variés mais souvent en relation avec le milieu boisé.

En Vienne, une petite population de sonneur se maintient depuis une dizaine d’années dans des ornières de la forêt de Moulière. Plus récemment, une station a été trouvée dans des mares bocagères du sud du département. Pour les Deux-Sèvres, deux stations d’une dizaine d’individus sont actuellement connues dans des mares bocagères du sud du département, aux environs de Bougon.

La situation est similaire en Charente-Maritime, où un massif boisé du sud du département constitue l’unique site d’accueil de l’espèce pour ce département (FOUQUET com. pers.).

Rare en Poitou-Charentes, le Sonneur à ventre jaune est menacé par les comblements de mares, les curages intempestifs des fossés et le débardage en période de reproduction.

Laurent PRECIGOUT

Consultez la carte de répartition des amphibiens et des reptiles

Contribution à un observatoire de la biodiversité en Poitou-Charentes

Dans le cadre de la présente étude, Poitou-Charentes Nature propose la mise à disposition de six indicateurs biologiques visant des groupes faunistiques et floristiques variés : oiseaux, mammifères, amphibiens, orchidées. Il s’agit d’exemples qui pourraient constituer la trame initiale d’un observatoire plus étoffé, intégrant un plus grand nombre d’indicateurs pour mieux cerner la complexité de notre patrimoine naturel et son évolution face aux bouleversements que connaissent les écosystèmes régionaux.

Les indicateurs retenus illustrent la grande diversité des problématiques environnementales. Chacun de ces indicateurs fait l’objet d’une fiche descriptive :

Lézard ocellé

LEZARD OCELLE

Lacerta lepida Daudin, 1802

 

 

Statut de protection

Protection nationale Directive habitats Convention Berne Liste Rouge nationale Liste rouge régionale
Article 1 Annexe 2 Vulnérable Mentionné

 

Les populations du littoral atlantique ainsi que celles situées à l’ouest du Massif central sont considérées comme des populations dont le statut est particulièrement précaire.

 

Biologie et écologie

Le Lézard ocellé est l’un des plus grands Lacertidés et le plus grand lézard français (taille moyenne entre 40 et 60 cm) ; cette espèce méditerranéenne fréquente, en limite nord de sa répartition, des milieux de pelouses assez rases que l’on retrouve sur des coteaux et plateaux calcaires, sur les dunes littorales ou encore dans des milieux de pelouses sèches silicicoles. Dans tous les cas, la présence de gîtes est déterminante ; ceux-ci peuvent être des terriers de micromammifères, amas de pierres, vieux troncs d’arbres creux ou encore des terriers de lapins qui sont particulièrement appréciés sur les sites de la région. Sa période d’activité commence début mars pour s’interrompre au mois de novembre. Les accouplements ont lieu au printemps (entre avril et juin) et les pontes probablement en jui- juillet. Dans la région, on commence à trouver des juvéniles de l’année à partir de début septembre. Principalement insectivore, le Lézard ocellé peut également capturer des mollusques et consommer des fruits.

 

Répartition

Cette espèce propre au sud‑ouest de l’Europe : Portugal, Espagne, sud de la France et extrême ouest de l’Italie (MATEO & CHEYLAN, 1997) se trouve en Poitou‑Charentes en limite nord de sa répartition mondiale. La connaissance du Lézard ocellé en Poitou‑Charentes remonte au XIX siècle pour la Charente (TREMEAU DE ROCHEBRUNE, 1843) et pour la Charente-Maritime (LESSON, 1841). Actuellement, seulement trois sites hébergent cette espèce dans deux départements dans la région : un en Charente, à 10 km au nord d’Angoulême, les deux autres en Charente-Maritime, dans l’extrême sud de ce département à Bussac et à l’ouest sur l’île d’Oléron. D’autre part, le Lézard ocellé est présent en Dordogne au niveau de la limite avec le département de la Charente. A l’exception de l’île d’Oléron, tous ces sites ont été découverts ces dernières années. Il reste donc à faire un effort important de prospection, dans les milieux favorables, pour trouver d’autres noyaux de population au moins entre Angoulême et Oléron.

La tendance au boisement constatée sur la plupart des coteaux et plateaux calcaires, ces 50 dernières années, peut être considérée comme un facteur particulièrement négatif pour l’avenir de cette espèce, dont les populations sont déjà fragilisées car en limite de répartition et isolées. Sur le littoral, ce sont principalement les aménagements et la pression touristique qui perturbent les populations. Le maintien du Lézard ocellé dans le patrimoine régional implique la mise en place rapide de mesures de conservation et de gestion dans les sites occupés.

 

Pierre GRILLET

Détection ultrasonore

Méthodes de prospection : détection ultrasonore

Méthodologie d’observation pour l’atlas régional des chauves-souris du Poitou-Charentes.

Les chauves-souris s’orientent dans l’espace et détectent leurs proies par écholocation. Il s’agit d’un système de localisation basé sur l’émission de signaux ultrasonores dont l’écho permet à l’animal de se forger une image de son environnement.

Ces émissions ultrasonores s’étagent sur une large gamme de fréquences allant de 18 à 120 kHz et les signaux varient dans leur structure comme dans leur durée. Grâce à divers appareils, qualifiés de sonomètres ou détecteurs d’ultrasons, il est possible d’écouter les signaux des chauves-souris. De nombreuses espèces émettent des sons dont la fréquence, la structure, l’intensité et/ou la durée sont caractéristiques. Ces espèces peuvent alors être identifiées à distance, en vol, sur leurs terrains de chasse ou leurs corridors de déplacement (Barataud, 1992a, 1992b et 1996).

La prospection par détection ultrasonore n’engendre aucun traumatisme chez l’animal qui, la plupart du temps, ignore même la présence de l’opérateur. Néanmoins, la fiabilité des données collectées dépend très largement du type de matériel utilisé et de l’expérience de l’opérateur.

Dans le cadre de l’atlas régional, deux types de sonomètres ont été utilisés : des détecteurs qualifiés d’hétérodynes (Bat Box III de Stags Electroniks et D200 de Petterson) et un sonomètre permettant de travailler en expansion de temps (D980 de Petterson).

La détection hétérodyne se base sur la comparaison du son initial émis par la chauve-souris avec le son interne et modulable de l’appareil. Le signal restitué par le détecteur résulte de la différence de ces deux sons et est donc totalement artificiel. En ce sens, il ne permet aucune analyse fine. Les détecteurs hétérodynes permettent localement l’identification de 7 espèces (Grand Rhinolophe et Petit Rhinolophe, Noctule de Leisler, Sérotine, Pipistrelle commune et Pipistrelle de Kuhl, Minioptère de Schreibers). Les autres chauves-souris doivent être intégrées dans des groupes d’espèces.

La détection par expansion de temps consiste à enregistrer une émission de chauve-souris dans une mémoire digitale et à restituer la séquence au ralenti, ce qui la rend audible aux oreilles humaines. Le son restitué peut être analysé de façon fine car la structure, le rythme et l’intensité du signal sont conservés.

L’utilisation d’un détecteur à expansion de temps permet l’identification dans de bonnes conditions de 5 espèces supplémentaires (Murin à oreilles échancrées, Murin à moustaches, Murin de Natterer, Murin de Daubenton, Barbastelle) et de 5 groupes d’espèces.

Environ 1/3 des mailles de la région Poitou-Charentes ont fait l’objet de séances de détection mais la répartition est très inégale entre les différents départements (7 % des mailles couvertes en Deux-Sèvres contre 40 % en Charente-Maritime).

PJ.

Rapport entre le nombre de mailles prospectées par détection ultrasonore et le nombre total de mailles :

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles
Landes du Poitou-Charentes : dernière phase

Landes du Poitou-Charentes : dernière phase

Les landes du Poitou font partie intégrante de l’histoire paysagère et culturelle de la région. Or cet habitat est depuis de nombreuses décennies en perpétuel déclin. Il s’agit pourtant de milieux particulièrement riches d’un point de vue biologique, qui peuvent abriter des espèces faune et flore protégées et d’intérêt communautaire.

Ainsi, les grandes zones de landes ont rapidement intéressé les naturalistes et les associations de protection de la nature et sont aujourd’hui bien connues. Il n’en va pas de même pour le reste du territoire susceptible cependant d’abriter encore de petits sites pour l’instant inconnus mais susceptibles de présenter un fort intérêt en terme de conservation.

C’est donc ce constat qui a motivé la mise en place du programme « Pour une sauvegarde des landes du Poitou » par les associations de protection de l’environnement de la région, réalisé sous l’égide de Poitou-Charentes Nature – coordonné par la LPO Vienne – avec le soutien de la Région Poitou-Charentes, de l’État (DREAL) et de l’Europe (FEADER).

En savoir plus…

Dernière ligne droite

Après la phase d’inventaire des sites de landes, la tenue d’un colloque de restitution (résumé des interventions disponible) et l’édition d’une plaquette d’information (voir communication sur le programme), vient le temps de la mise en œuvre des actions de conservation.

Aujourd’hui, les landes sont principalement menacées par l’embroussaillement et le boisement des parcelles et leur préservation dépendra de leur entretien régulier.

La dernière phase du programme, initiée en janvier 2010, permettra d’établir avec les propriétaires volontaires des conventions de gestion ou des acquisitions foncières. À cette occasion, le Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes sera un partenaire privilégié dans ces démarches ainsi que les Conseils Généraux concernés dans le cadre de leur schéma Espaces Naturels Sensibles. Une première sélection de sites issus du Catalogue des landes a fait l’objet d’inventaires biologiques au printemps 2010. En effet, une meilleure connaissance de ces sites est indispensable pour la planification des futures actions de gestion.

Discussion des résultats de l’inventaire landes du Poitou-Charentes

Une cohérence régionale avec une base de données régionale et une couverture départementale ont permis de tirer un bilan de la distribution et de l’état de conservation général des landes de la région dans l’objectif d’améliorer la connaissance de ce milieu pour mieux le préserver.
Un ou plusieurs sites remarquables à l’échelle de chaque département ont été mis en évidence dans chaque département afin d’en déterminer à court terme les grands axes de gestion conservatoire, qui font l’objet d’un nouveau programme depuis 2009.

Protocole inventaire des landes

L’objectif de préservation des milieux et des paysages de landes et des espèces de faune et de flore qui y sont associées nécessite une bonne connaissance des milieux en question. Or, les informations dont nous disposions sur ces milieux étant hétérogènes et fragmentaires, il convenait de réaliser un inventaire descriptif et une cartographie des landes de la région (localisation et délimitation des sites, état de conservation, degré de menace, usages…).
La méthodologie de l’inventaire retenue vise à être reproductible dans l’espace (au sein des différents départements), dans le temps (pour une mise à jour de l’inventaire selon un pas de temps à définir) et entre les opérateurs (en tentant de minimiser le biais dû aux observateurs).

Conclusion

Texte de Pierre GUY en conclusion du séminaire d’échanges et de réflexion sur les inventaires du patrimoine naturel du Poitou-Charentes du 27 novembre 1999.

Je pourrais dire en commençant que je suis un homme heureux.

Un homme heureux en tant qu’écologiste parce que je pense à tous ceux qui ont travaillé, qui ont apporté quelque chose aujourd’hui, lancé des pistes de travail, elles étaient déjà amorcées et demain il va se passer quelque chose.

En terme, par exemple, d’un atlas du Patrimoine Naturel de Poitou-Charentes ; en terme du prochain colloque international, je retiens déjà la candidature de Patrick [Duncan] et de Jean [Burger] pour organiser le prochain colloque international, qui se sont spontanément proposés pour l’organiser.

Je suis donc heureux, malgré tout il y encore un certain nombre de questions qui se posent ou de choses que nous pouvons dire.

D’abord je crois qu’il faut affirmer très clairement que toutes les approches sont légitimes.

Qu’Hamonet [Conseil Supérieur de la Pêche] s’occupe des écrevisses à pattes blanches ça me paraît légitime, que l’ONC s’occupe du cerf ça me paraît légitime, que les ornithologues s’occupent des oiseaux tout ça paraît légitime.

D’un autre côté on a dit tout à l’heure, il faut articuler, il faut contractualiser.

Je crois que tout ça c’est vrai, il faut y penser ; on a parlé de piraterie, elle existe, mais encore faudrait-il regarder.

Je pense que le document du Ministère de l’Environnement que personne ne lit, qui doit dater de 1998, apporte un certain nombre d’éléments, c’est-à-dire que la propriété n’est pas forcément diffusion, elle peut être obligatoire mais elle peut être aussi interdite. La diffusion n’est pas non plus droit d’utilisation sans citer ses sources.

Christophe Colomb a découvert l’Amérique ; il n’a pas inventé l’Amérique, il l’a découverte ; souvent on parle d’inventeur de Patrimoine Naturel, à mon avis c’est une faute de français, on le découvre et on n’invente pas. On a retenu le nom de Christophe Colomb -ça vous fait sourire- je ne savais plus si c’était pour le roi d’Espagne ou le roi du Portugal, j’ai interrogé 3 personnes notables, compétentes, sérieuses ; il y avait moitié-moitié Espagne-Portugal, personne ne se souvenait du nom du roi [réponses dans la salle : Ferdinand II et Isabelle 1ère la Catholique]. Bien, j’ai la réponse.

Cela veut dire qu’il faut distinguer la notion de propriété intellectuelle de la découverte, de l’usage.

Ce mètre carré où je suis appartient à l’Etat : est-ce que les usagers ont le droit d’en faire n’importe quoi ? Pas forcément.

Ça veut dire que nous sommes dans un système un peu de copropriété à partir du moment où on travaille en partenariat, donc il faut trouver les règles du jeu dans lesquelles ce soit gagnant-gagnant, que tout le monde gagne quelque chose.

Je pense que c’est un dossier qu’il faut ouvrir (ici je parle à mon titre personnel), beaucoup parlent du code de déontologie (il date je crois de 1982), dans lequel on ne cite pas les associations c’est-à-dire que les associations n’ont pas le droit de cité et que le payeur n’a pas le droit de cité. Un code de déontologie dans lequel on ne connaît pas le payeur et on ne connaît pas le monde associatif, il faut en retenir ce qu’il y a à retenir et pas le reste ; donc cela veut dire qu’il faut réfléchir, qu’il faut causer.

Et que dire d’autre ? Simplement que je vous remercie tous d’avoir répondu à notre appel, à l’Ifrée et à Poitou-Charentes Nature, de nous avoir fait confiance pour l’organisation de ce colloque pour lequel il faut le dire, vous êtes en droit d’applaudir, Bruno, Dominique et quelques autres qui ont fait beaucoup de choses et ne pas oublier aussi le cas échéant d’applaudir le cuisinier, c’était pas si mauvais que ça [rires] et si nous sommes ici c’est quand même ne l’oublions pas aussi grâce au CNRS.

Mais enfin, juste une dernière chose, je suis intimement persuadé que ce que nous avons fait en terme de démocratie aujourd’hui, on n’était pas capable de le réaliser simplement il y a 1 ou 2 ans et qu’après tout dans le courant du plan on doit être capable de travailler ensemble pour donner au Poitou-Charentes une véritable politique.

Je vous remercie.

Pierre GUY

« Les Oiseaux du Poitou-Charentes » – Summary

Unique and innovative, this work is the result of numerous surveys and studies including thousands of observations collected by members the regional ornithological associations. It provides a comprehensive overview of the birds of the Poitou-Chararentes.

With 432 pages of a format of 24 x 32cm, this book has been designed for all bird-enthusiasts, be they experienced naturalists or simply nature-lovers. It includes more than 500 colour photogaphs and figures, plus distribution maps of the 180 nesting birds of the region.

It comes complete with a CD rom providing these distribution maps in a digital format.

All the birds of the Poitou-Charentes are covered – residents, migrants, winter visitors and accidentals.

The reader will also learn about the habitats of each species , the history of ornithology in the region, the broad landscapes of the region and the importance of these landscapes for

Alyte

Alyte


Écoute en ligne du chant de l’Alyte.
Merci à Bufo Alsace pour la mise à disposition de cet enregistrement.

L’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) est un petit amphibien dont la longueur du corps ne dépasse pas 5 centimètres. Bien que présent notamment dans des habitats anthropiques, l’Alyte accoucheur passe souvent inaperçu et les contacts que l’on peut avoir avec l’espèce sont essentiellement sonores. L’Alyte chante de février à l’automne avec des émissions caractéristiques, réalisées par les mâles, s’apparentant à une note brève et flûtée. Emis essentiellement de nuit, le chant peut évoquer celui du Hibou petit duc, un petit rapace nocturne présent dans les zones les plus méridionales du Poitou-Charentes avec lequel il peut être confondu.

Mâle adulte d’Alyte accoucheur

L’Alyte vit près des points d’eau (mares, fontaines, lavoirs, sources, petits ruisseaux) et affectionne des habitats variés et ensoleillés dans lesquels il peut trouver refuge : talus, murets, jardins, tas de bois et/ou de pierre, prairies… L’essentiel des populations connues en Poitou-Charentes se situe aujourd’hui en ville et/ou à proximité des villages.

Têtard d’Alyte accoucheur

Le comblement de gravières, l’utilisation de produits chimiques en milieu urbain, la raréfaction des refuges et des sites de pontes, l’enfrichement de coteaux présentant des populations sont autant de menaces qui pèsent sur l’Alyte accoucheur.

Site favorable à l’Alyte accoucheur

De par ses mœurs, sa proximité à l’homme, son statut de conservation, sa discrétion, il parait important de mener un programme sur l’Alyte accoucheur, espèce déjà entendue de tous mais ignorée et méconnue. La diffusion des connaissances et la sensibilisation doivent permettre à cette espèce de conserver des milieux de vie, notamment chez les particuliers.

Ce programme bénéficie du soutien financier de :