Adonis couleur de feu

ADONIS FLAMMEA JACQ.

ADONIS COULEUR DE FEU


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 0 0
17 0 0
79 1 1 1
86 1 1 0
Poitou-Charentes 1 1 2 1

Informations complémentaires

Souché, 1901 : 29 loc. : Thouarsais (79), Parthenay (79), Mellois (79), Loudunais (86), Poitiers (86), Montmorillonais (86)

L’Adonis flamme est une espèce très proche de la précédente et fréquente les mêmes milieux. Elle en diffère cependant par des pétales étroits séparés entre eux par un espace, par la présence d’une pilosité sur la tige, une couleur plus vive du rouge de ses fleurs (parfois jaunâtre) et par des sépales non pendants mais plaqués contre les pétales. Seule l’observation des fruits permettra de confirmer l’identification. Toutes les espèces d’Adonis sont vénéneuses car elles contiennent des hétérosides à tropisme cardiaque.
Il y a un siècle, il semble qu’il était déjà exceptionnel de la rencontrer. Aujourd’hui, l’observer tient plutôt du miracle. Au cours du programme régional sur les plantes messicoles du Poitou-Charentes, l’espèce n’a été observée qu’une seule fois, au sein de la commune de Marnes (plaines de Thénezay-Oiron), à la limite départementale entre les Deux-Sèvres et la Vienne. L’espèce a été mentionnée en 2000, au sein de la commune voisine de Moncontour (86) (Saint-Chartres, 79). La station semble donc s’y maintenir tant bien que mal, mais l’espèce peut toutefois être considérée au bord de l’extinction dans notre région.

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Adonis d’automne

ADONIS ANNUA L. SUBSP. ANNUA

ADONIS D’AUTOMNE


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 1 10 9 9
17 1 4 10 13 8
79 7 8 109 26 21
86 16 8 139 23 14
Poitou-Charentes 24 21 268 71 52

Informations complémentaires

Baron Y, 1993 : Encore assez commun localement : Migné-Auxances (86), Frontenay-sur-Dives (86), Marnes (79), Assais-les-Jumeaux (79)

L’Adonis Goutte-de-sang est une espèce annuelle commensale des cultures d’hiver sur sols calcaires et à faibles réserves en eau. Elle appartient à la famille des Renonculacées. Les graines sont dispersées par les animaux et les activités agricoles. Cette plante de 20 à 50 cm de hauteur est reconnaissable à ses feuilles plusieurs fois divisées en longues lanières étroites et à ses fleurs de 2 à 3 cm de diamètre d’un rouge sang. Elle peut facilement être confondue avec l’Adonis flamme dont les pétales sont plus étroits et ne se chevauchent pas. L’Adonis Goutte-de-sang présente généralement des fleurs d’un rouge plus vif et écarlate et des sépales plaqués contre les pétales. Seule l’observation des fruits permettra de confirmer l’identification. Il existe aussi des risques de confusion avec des variétés cultivées que l’on rencontre de plus en plus souvent hors des massifs ornementaux. Cette espèce est en régression et menacée de disparition en France. Elle est alors justement inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France. Toutefois, de nombreuses stations persistent en Poitou-Charentes, particulièrement dans la plaine niortaise et la plaine allant de Thouars à Poitiers. Ainsi, l’enjeu de conservation de l’espèce dans notre région prend une envergure nationale.

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Cladiaie (formations à Marisque)

Rédacteur : David Ollivier

Physionomie-écologie

La physionomie de cet habitat est très marquée par la présence abondante du Marisque, parfois monospécifique. Il s’agit d’une grande Cypéracée colonisatrice d’environ 2 à 3 mètres de haut, aux feuilles extrêmement coupantes, connue localement sous le nom de « rouchis ». Elle peut former un peuplement dense, pauvre en espèces végétales, la cladiaie (ou le « rouchis »). Il s’agit d’une espèce hygrophile, qui supporte mal les périodes d’exondation prolongées. Les cladiaies occupent les dépressions humides, les fonds de vallées, les bords de cours d’eau et les milieux alluviaux gorgés d’eau. Elles peuvent se développer à la surface des eaux lorsqu’elles sont peu profondes (moins de 1 mètre car les marisques doivent tout de même ancrer leurs racines dans le substrat) et forment alors un habitat flottant nommé aussi radeau ou tremblant. Sous leurs formes terrestres, les cladiaies peuvent coloniser d’autres habitats naturels tourbeux ou minéraux associés, plutôt alcalins, voire légèrement acides, notamment des bas-marais alcalins, des phragmitaies, certaines magnocariçaies ou encore des prairies humides tourbeuses ou paratourbeuses à Molinie.

Les peuplements denses de Marisque, de composition floristique relativement peu diversifiée, semblent en revanche être favorables à une forte diversité des espèces animales et notamment de l’entomofaune. Cette entomofaune est liée au tapis de litière épaisse qui se développe au pied des marisques.
Inversement, lorsque les cladiaies sont plus aérées, la diversité et l’originalité floristique sont généralement plus élevées au détriment de la diversité faunistique.

Cet habitat se caractérise par une certaine persistance hivernale des tiges aériennes sèches et donc par le maintien de sa structuration verticale.
Les cladiaies peuvent se développer en mélange avec d’autres espèces d’hélophytes et, notamment, avec des espèces du cortège des roselières telles que le Roseau Phragmites australis, le Scirpe des marais Schoenoplectus lacustris ou les Massettes (Typha sp.).

Phytosociologie et correspondances typologiques

PVF2004

  • PHRAGMITO AUSTRALIS – MAGNOCARICETEA ELATAE in Klika et Novak 1941
    • MAGNOCARICETALIA ELATAE Pignatti 1954 : communautés des sols riches en matière organique, à éléments fins, mésotrophes à eutrophes
      • Magnocaricion elatae Koch 1926

CORINE 1991

  • 53.31 Cladiaies des bas-marais alcalins, riches en espèces (cortège du CARICION DAVALLIANAE, ou du CARICION LASIOCARPAE)
  • 53.33 Cladiaies acidophiles riveraines, paucispécifiques (bords de rivières et d’étangs, cortège du PHRAGMITION)

Directive Habitats 1992

7210* – Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae (habitat prioritaire)

Confusions possibles

Il n’existe pas ou peu de confusion possible pour cet habitat. Il faut cependant faire attention à décrire les cladiaies sans oublier de caractériser le biotope associé ou colonisé par le Marisque. Ce dernier peut avoir en effet autant de valeur patrimoniale régionale, si ce n’est plus, que la cladiaie elle-même. Par exemple le Marisque peut coloniser les bas-marais alcalins, habitat à forte valeur patrimoniale. Le gestionnaire fera ensuite le choix de l’habitat à privilégier par la mise en œuvre d’une gestion adaptée. Les cladiaies que l’on observe dans les dépressions humides arrière-dunaires sont traitées dans le cadre des roselières et des cariçaies des lèdes (Fiche : Dépression humides arrière-dunaires).

Dynamique

Les cladiaies représentent un stade dynamique des bas-marais sur tourbe, principalement alcaline. Elles se développent sur sols basiques à neutres, éventuellement légèrement acides. L’importance des inondations (fréquence et durée) va conditionner l’évolution de cet habitat. Ainsi, au sein des stations les moins inondées, les cladiaies sont généralement moins denses et donc plus diversifiées. Lorsque les inondations sont plus répétées et prolongées, ce sont les espèces des roselières sur tourbe (PHRAGMITION COMMUNIS) qui persistent. Les cladiaies présentent alors une diversité floristique plus faible.

Lors du développement à la surface d’une eau peu profonde, les cladiaies conduisent à l’atterrissement de la mare ou de l’étang, par progression vers le centre, mais aussi vers le fond par épaississement du radeau formé par les racines. Une partie du radeau se trouve alors au dessus de la surface de l’eau. L’alimentation en eau de pluie du réseau flottant de racines conduit à une certaine acidification du milieu. La cladiaie évolue alors progressivement vers un groupement plus acidophile – la cariçaie de transition – dans laquelle les espèces acidophiles, ainsi que les buttes de sphaignes, peuvent se développer.

Comme pour les « cladiaies-radeaux », si l’alimentation en eau de pluie est importante, les cladiaies « terrestres » peuvent connaître une acidification du milieu qui permettra l’installation des sphaignes et des espèces des bas-marais et hauts-marais acides.
En revanche, si l’alimentation par les eaux de pluie est faible, les sphaignes ne pourront s’installer et la dynamique naturelle conduira au stade ultime d’une cladiaie dense. Celles-ci ont la particularité d’accumuler un important tapis de litière empêchant assez efficacement la germination. Dans ces conditions, les cladiaies sont relativement pauvres en espèces végétales, stables et leur boisement reste difficile.

La fauche peut faire réapparaître temporairement des espèces des bas-marais alcalins (CARICION DAVALLIANAE), avant la repousse assez rapide de la cladiaie (lorsque les fauches ne sont pas trop répétées).

Le boisement, lorsqu’il est possible, comme c’est le cas quand l’épaisse litière est dégradée par des passages répétés de grands mammifères, conduit aux fourrés ou bois tourbeux (saulaie à bourdaine, aulnaie marécageuse) ; dans ces conditions, le Marisque, espèce héliophile, régresse et peut finir par disparaître.
L’assèchement du milieu va remettre en cause la préservation de la cladiaie au profit d’espèces plus adaptées, alors que l’eutrophisation de l’eau va être favorable au Roseau commun au détriment du Marisque.

Espèces indicatrices

[plante2] *Anacamptis palustris, *Carex lasiocarpa, Carex lepidocarpa, Cladium mariscus, *Euphorbia palustris, Hydrocotyle vulgaris, *Lathyrus palustris, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, *Menyanthes trifoliata, Sanguisorba officinalis, Serratula tinctoria, Schoenoplectus tabernaemontani, Samolus valerandi, Schoenus nigricans, *Spiranthes aestivalis, *Thelypteris palustris
[plante1] Carex elata, Cirsium tuberosum, Frangula alnus, Juncus subnodulosus, Oenanthe lachenali, *Ranunculus lingua, Salix atrocinerea
[briophytes] Calliergonella cuspidata, Campylium stellatum, Drepanocladus lycopodioides
[oiseaux] Acrocephalus schoenobaenus, Circus aeruginosus
[mollusques] Carychium minimum, Deroceras laeve, Euconulus spp, Oxyloma elegans, Succinea putris, Vertigo antivertigo, Vertigo moulinsiana, Zonitoides nitidus
[orthopteres] Conocephalus discolor, Conocephalus dorsalis

Valeur biologique

Les cladiaies denses présentent un fort intérêt lié à la présence de certains insectes, araignées et mollusques (Vertigo sp.) originaux fréquentant le tapis de litière accumulée. Ce dernier engendre l’existence de conditions de vie très particulières qui permettent à des insectes méditerranéens et xéro-thermophiles de fréquenter des zones parfois éloignées de leur aire de répartition d’origine.

Les cladiaies ouvertes et aérées présentent un intérêt floristique plus marqué, mais entomologiquement plus faible. L’originalité floristique est liée bien souvent à l’habitat d’origine qui a été colonisé par le Marisque et qui présente une forte valeur patrimoniale régionale (bas-marais alcalin, par ex.).

Menaces

Cet habitat naturel a connu une forte régression au cours du XXème siècle sur le territoire national et au niveau européen. La cladiaie figure ainsi parmi les habitats menacés prioritaires sur la Directive Européenne pour la conservation des Habitats et de leurs espèces.

Tout ce qui porte atteinte à la qualité, la quantité d’eau et son écoulement naturel est néfaste à la conservation de cet habitat. C’est ainsi que les modifications des pratiques agricoles liées à leur intensification, les opérations de drainage (assèchement, altération de la qualité de l’eau), l’épandage d’engrais et de produits phytosanitaires (eutrophisation), le comblement par des remblais, les modifications du fonctionnement hydrologique des cours d’eau (canalisation, barrage…) ont conduit à la destruction et la raréfaction des cladiaies (formations à Marisque).

Dans les situations où le boisement est possible l’abandon d’entretien régulier par fauche peut être une cause de disparition de l’habitat par dynamique naturelle.


Statut régional

Dans la région Poitou-Charentes, ce type de milieu est rare et très disséminé, mais il peut localement couvrir des surfaces étendues (plusieurs dizaines d’hectares dans certains sites favorables).

Sites remarquables :

16 : Marais de Gensac

17 : Marais de l’Anglade

79 : Tourbière de Prin-Deyrançon

86 : Basse vallée de la Gartempe (St-Pierre-de-Maillé) ; tourbière des Régeasses, à Montmorillon

 

Bibliographie générale

BARDAT J. et al., 2004Prodrome des végétations de France. Publications scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle. 171 pages.

CAHIERS D’HABITATS NATURA 2000 – 2002Habitats humides. La umentation française. 457 pages.

CAHIERS D’HABITATS NATURA 2000 – 2004Habitats côtiers. La umentation française. 399 pages.

CAHIERS D’HABITATS NATURA 2000 – 2005Habitats agro-pastoraux. Vol. 1 et 2. La umentation française.445 p. + 487 pages.

CORINE biotopes manual, 1991Habitats of the european community. Data specifications part 2. Luxembourg. 300 pages.

CORINE biotopes, 1997 – Version originale – Types d’habitats français. ENGREF Nancy. 217 pages.

DELARZE R., GONSETH Y., GALLAND P., 1998Guide des milieux naturels de Suisse. Delachaux et Nietslé. 415 pages.

FOUCAULT B. de, 1984 – Systémique, structuralisme et synsystématique des prairies hygrophiles des plaines atlantiques françaises. Thèse université de Rouen. 672 pages.

JOURDE P., TERRISSE J. (coord.), 2001Espèces animales et végétales déterminantes en Poitou-Charentes. Coll. Cahiers techniques du Poitou-Charentes, PCN Poitiers, 154p.

Ouvrage collectif, 2004Guide des milieux forestiers en Aquitaine. CRPF Bordeaux. 108 pages.

POITOU-CHARENTES NATURE, TERRISSE, J. (coord. éd), 2006Catalogue des habitats naturels du Poitou-Charentes. Cahiers techniques du Poitou-Charentes, PCN, Poitiers. 68p.

RAMEAU J-C., GAUBERVILLE C., DRAPIER N., 2000Gestion forestière et diversité biologique : identification et gestion intégrée des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. ENGREF, ONF, IDF.

ROMAO Carlos (compil.), 1997Manuel d’interprétation des habitats de l’Union Européenne. Version EUR 15. Commission européenne DG XI. 109 pages.

SOCIETE BOTANIQUE DU CENTRE-OUEST, 1998Liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes. Bulletin SBCO Tome 29, pp.669-686.

TERRISSE J., 2000Habitats déterminants en Poitou-Charentes. LPO. 25 pages.

 

Enquête « Devine qui vient à la mangeoire ? »

Devine qui vient à la mangeoire ?

Dans le cadre du projet régional d’Atlas des oiseaux en hiver, les associations ornithologiques de Poitou-Charentes se lancent dans un important travail de terrain afin de mieux connaître l’ensemble des oiseaux présents en hiver sur notre territoire.

Une enquête « Devine qui vient à la mangeoire ? » invite les amoureux des oiseaux à contribuer à cet inventaire durant les mois de décembre et janvier de chaque hiver de 2010 à 2013.

Si vous nourrissez les oiseaux en hiver dans votre jardin ou même sur votre balcon, vous pouvez transmettre vos observations en contactant les associations ornithologiques de votre département (voir en bas de page).

Documents utiles

Pour vous aider, retrouvez en photo toutes les espèces communes (38 espèces) dans le document suivant de 5 pages : Guide d’identification des espèces les plus communes à la mangeoire

Une fiche d’enquête Word ou PDF est à compléter et à transmettre à votre association départementale ci-dessous à la fin de l’enquête, début février.
Bonnes observations à tous, et merci pour votre contribution.

Qui contacter ?

En Charente

Matthieu DORFIAC et Laurent PRECIGOUT

Charente Nature

05 45 91 89 70

http://www.charente-nature.org/

En Charente-Maritime

Fabien MERCIER ou Julien GONNIN

LPO Charente-Maritime

05 46 50 92 21

Si possible saisissez vos observations sur http://www.faune-charente-maritime.org/ en notant « EMG » dans le champ commentaire (pour Enquête Mangeoire)

En Deux-Sèvres

Clément BRAUD
et Yann NADAL

Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres

05 49 09 24 49

Si possible saisissez vos observations sur http://nature79.org/ en notant « EMG » dans le champ commentaire (pour Enquête Mangeoire)

En Vienne

Thomas WILLIAMSON
et François LECOMTE

Ligue pour la Protection des Oiseaux délégation Vienne

05 49 88 55 22

http://vienne.lpo.fr

Petit Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En l’état actuel de nos connaissances, la répartition du Petit Rhinolophe se calque largement sur celle des cavités souterraines prospectées.

Il s’agit manifestement d’un biais dû à l’importance des prospections hypogées par rapport à celles effectuées en milieux bâtis. En effet, des populations de Petits Rhinolophes se maintiennent dans des secteurs dépourvus de cavités souterraines importantes, comme sur l’île d’Oléron.

En outre, la faible détectabilité de l’espèce au sonomètre, son habileté à éviter les filets, sa prédilection pour les gîtes relativement confinés et son faible grégarisme nous font sans nul doute sous-estimer sa présence.

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Petit Rhinolophe fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants au plan chiroptérologique était d’environ 600 individus en janvier 1999.

La répartition entre les divers départements est très inégale et la Charente-Maritime apparaît comme étant particulièrement importante pour l’espèce (plus de 85 % de l’effectif régional).

Le plus grand gîte d’hibernation connu, situé près de Jonzac, héberge plus de 100 individus. En période d’hibernation, la commune de Saint-Savinien abrite à elle seule plus de 300 animaux répartis dans plusieurs carrières souterraines.

Etant donné l’extrême rareté des informations quantitatives en période d’activité, il est impossible d’estimer la population. La plus grosse colonie de parturition concerne 35 individus et se situe dans un moulin du centre de la Charente-Maritime.

Fréquence

Le Petit Rhinolophe a été observé dans 46 % des mailles prospectées au niveau régional, ce qui traduit la forte détectabilité de cette espèce dans le cadre de prospections souterraines et dans les visites de milieux bâtis notamment.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce fréquente de nombreux types de gîtes allant des bâtiments frais (caves, chais, blockhaus) aux cavités souterraines, parfois de très petite taille (abri sous roche, terriers de blaireau). Contrairement aux Grands Rhinolophes, les Petits Rhinolophes ne forment pas d’essaims. Dans les cavités souterraines, les individus sont dispersés de façon apparemment aléatoire.

Généralement isolés, ils se suspendent aux plafonds, aux parois latérales, aux colonnes, voire à des racines d’arbres ou, dans les champignonnières désaffectées, aux câbles électriques, parfois très près du sol.

En période d’activité, les animaux fréquentent essentiellement des bâtiments (granges, garages, moulins), parfois des cavités souterraines chaudes où ils forment de petites colonies lâches. Il semble qu’au moins pour certaines colonies, les femelles utilisent plusieurs gîtes proches durant la période d’élevage des jeunes, fréquentant plusieurs sites à tour de rôle.

Habitats et terrains de chasse

En phase d’activité, le Petit Rhinolophe semble fréquenter préférentiellement les secteurs boisés ou bocagers. On peut observer l’espèce en déplacement le long des haies et des lisières ou chasser en cercle près du feuillage. Plusieurs observations se réfèrent à des animaux en chasse au-dessus de mares ou dans des jardins et vergers.

Statut patrimonial et évolution des populations

La population hivernante picto-charentaise de Petit Rhinolophe est importante puisque représentant environ 10 % de l’effectif national connu.
Les données quantitatives historiques sont rares.

Empiriquement, aucune tendance d’évolution claire n’apparaît au cours des vingt dernières années en Poitou-Charentes alors qu’en de très nombreuses régions de France et d’Europe l’espèce est en forte régression, voire en voie de disparition.

PJ.


Pour télécharger la fiche pratique 2010 sur le Petit Rhinolophe cliquez ici.

Landes – Les inventaires

Les inventaires biologiques

Des inventaires biologiques complémentaires ont été réalisés au printemps 2010 en amont de la mise en œuvre d’actions de gestion des landes et ils constituent ainsi un état référentiel pour le suivi des sites.
L’avifaune, la flore et l’entomofaune ont été inventoriées sur un échantillon de sites de landes correspondant à environ 10% des surfaces totales recensées en Poitou-Charentes.

Les sites sélectionnés

Les sites ont été choisis à partir du travail de hiérarchisation réalisé en 2009 en le croisant avec la cartographie du schéma des Espaces Naturels Sensibles, lorsque celui-ci existe et selon les opportunités de gestion connues.
Parmi les sites choisis pour les inventaires biologiques réalisés au printemps 2010, trois n’ont finalement pas été prospectés : deux sites en Charente-Maritime (la lande avait été retournée pendant l’hiver ou plantée de pins maritimes) et un site en Deux-Sèvres où le propriétaire n’a pas donné son accord. Au final, 29 sites de landes ont fait l’objet d’inventaires soit une surface prospectée de 639 hectares.

Département 16 17 79 86
Nombre de sites 5 11 5 8
Surface (en ha) 47 131 36 425

Les sites ont été choisis à partir du travail de hiérarchisation réalisé en 2009 en le croisant avec la cartographie du schéma des Espaces Naturels Sensibles, lorsque celui-ci existe et selon les opportunités de gestion connues.

Les protocoles

  • Inventaires floristiques exhaustifs à l’occasion d’un passage par site réalisé en juin/juillet avec recherche ciblée d’espèces patrimoniales.
  • Points d’écoute pour l’avifaune : méthode d’Indice Ponctuel d’Abondance qui consiste à noter tout oiseau vu en entendu au cours de deux sessions de 20 minutes réalisées en début et fin de période de nidification.
  • Pour les insectes, les prospections ont portées prioritairement sur les papillons et les libellules avec 5 passages mensuels sur chaque site entre avril et août. Les orthoptères ont également été recherchés en fin de saison.

Quelques résultats

Concernant la flore, le Fluteau nageant (Luronium natans) espèce aquatique d’intérêt communautaire au titre de la Directive Habitats Faune Flore ou la Pilulaire (Pilularia globulifera) protégée en France ont été recensées sur un site en Vienne. Quatre espèces faisant l’objet d’une protection régionale ont également été observées : le Gaillet boréal (Galium boreale) en Charente-Maritime, le Piment Royal (Myrica gale) en Charente et Charente-Maritime, le Glaïeul d’Illyrie (Gladiolus illyricus) et le Serapias en cœur (Serapias cordigera) en Deux-Sèvres.

Côté papillons, on note 75 espèces dont deux espèces d’intérêt communautaire, le Fadet des laîches (Coenonympha oedippus) et le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) observées en Charente et Charente maritime.

La recherche des libellules, notamment sur les sites de landes à mares, a permis des recenser 46 espèces dont le Gomphe de Graslin (Gomphus graslini), espèce d’intérêt communautaire observé en Vienne et 6 autres espèces inscrites sur la Liste Rouge Régionale.

À l’occasion des points d’écoute, 81 espèces d’oiseaux ont pu être entendues ou vues. Notons la présence, sur une majorité des sites, du Bruant jaune (Emberiza citrinella) de la Fauvette grisette (Sylvia communis) et de la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina) qui sont des espèces caractéristiques des landes et qui présentent aujourd’hui des statuts de conservation inquiétants sur la Liste Rouge Nationale.

Landes – Définition

Définition

Le terme « lande » viendrait du celte landa qui signifie terre inculte, découverte et libre. Dans les pays romans, la lande porte le nom général de « bruyères » avec de nombreuses variantes dialectales. En Poitou-Charentes, c’est le mot « brande » qui désigne à la fois le nom commun de la Bruyère à balai et le milieu dans lequel cette bruyère domine les autres espèces.

Il existe plusieurs définitions de la lande selon le point de vue à partir duquel on observe ce milieu (paysager, agricole, écologique, botanique, phytosociologique…).

On peut retenir par souci de cohérence la définition de TOUFFET (1982) : « la lande est une formation végétale généralement fermée, caractérisée par la dominance physionomique et dynamique d’arbrisseaux et sous-arbrisseaux à feuilles persistantes comme les ajoncs, les genêts ou les bruyères. Elle s’établit généralement sur des sols pauvres et acides. »

Un travail d’inventaire exhaustif a été réalisé et s’est concrétisé par la publication du catalogue des landes du Poitou-Charentes en 2006. Faune et flore de ces milieux y sont notamment présentés.

Types de landes

Selon leur origine

On peut distinguer les landes primaires climaciques des landes secondaires non climaciques ou landes de substitution.

  • les landes climaciques :
    Ce sont des landes correspondant à un stade climacique c’est-à-dire à un stade d’équilibre avec les conditions naturelles du milieu, indépendamment de toute action humaine.
  • les landes secondaires ou landes de substitution :
    Ce type de landes n’a pas une origine entièrement naturelle et correspond à des formations végétales dites anthropiques ou semi-naturelles. Elles se sont installées suite à des dégradations de la forêt par l’homme. Il s’agit de la plupart des landes de la région.

Selon les milieux

Les landes atlantiques sont caractéristiques du domaine atlantique. Celui-ci s’étend globalement à l’ouest d’une ligne s’étirant du sud-ouest de la Scandinavie jusqu’à la bordure côtière de la péninsule ibérique.
En France, Noirfalisse et Vanesse (1976) ont proposé une subdivision régionale du domaine atlantique, et distinguent notamment les landes aquitano-ligériennes couvrant un grand territoire depuis le sud de la Touraine jusqu’à la Gascogne incluant le Poitou, le Berry, la Saintonge et l’Angoumois.
Les landes présentes en Poitou-Charentes font donc partie des landes aquitano- ligériennes du domaine atlantique.

On peut distinguer plusieurs types de landes à bruyères :

  • Les landes sèches (xérophiles à mésoxérophiles) se développent sur des sols jeunes, caillouteux et peu profonds de type ranker. Elles se tiennent autour d’affleurements rocheux et dans les hauts versant, sur des replats ou des fortes pentes et sur les falaises littorales. La végétation peut être dense mais elle reste basse surtout dans les secteurs exposés subissant brises et embruns. Les ajoncs (Ulex sp.), le Genêt à balai (Cystisus scoparius), la Bruyère cendrée (Erica cinerea) et la Callune (Calluna vulgaris) constituent l’essentiel de la végétation. Les landes plus abritées, à l’intérieur des terres, favorisent l’Ajonc d’Europe (Ulex europeus), l’ajonc nain (Ulex minor) et la Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Elles sont moins stables et conduisent au fourré à prunellier.
  • Les landes mésophiles se développent sur les secteurs à contrainte moins importante, notamment pour la ressource en eau. Le sol est de type podzolique ou brun dégradé. La Brande ou Bruyère à balai (Erica scoparia), la Bruyère ciliée (Erica ciliaris), la Bruyère cendrée (Erica cinerea), associées à la Molinie (Molinia caerulea) et aux ajoncs, caractérisent de type de lande. Elles sont pour la plupart le résultat de déboisements anthropiques et évoluent rapidement en fourré à saule (Salix sp.) et à Bourdaine (Frangula alnus) puis évoluent vers la chênaie-hêtraie.
  • Les landes humides (hygrophiles) se tiennent à l’intérieur des terres dans les fonds de vallées, les dépressions et les bas de versant. Elles se développent sur des sols hygromorphes et présentent un profil bas et parfois herbeux. Elles sont caractérisées par la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), la Molinie (Molinia caerulea), l’Ajonc nain (Ulex minor) et la Bruyère ciliée (Erica ciliaris). Ces landes peuvent accueillir une flore tourbeuse rare et spécialisée comme les rossolis. Les landes humides ont une évolution plus lente mais aboutissent elles aussi au boisement.
  • Les landes tourbeuses se rencontrent dans les zones très humides voire inondées. La couche supérieure du sol est de la tourbe. Il s’agit de formations anciennes où la Callune (Calluna vulgaris) et la Molinie (Molinia caerulea) peuvent dominer, entraînant la régression progressive des autres espèces. La Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) reste commune. Des plantes caractéristiques des tourbières augmentent la diversité floristique.

En Poitou-charentes, divers types de landes atlantiques à bruyères coexistent. On peut de façon générale retenir deux grands groupes de landes : les landes humides et les landes sèches. Cependant, chacun des groupes présente des sous-types diversifiés notamment pour les landes sèches. En effet, la classification phytosociologique regroupe sous le vocable « landes sèches » plusieurs habitats de lande différenciés en fonction de leur hygromorphie, de leurs espèces dominantes et de leur biogéographie. Néanmoins, on peut dire qu’en Poitou-Charentes, les landes sèches se répartissent en deux sous-types principaux : les landes xérophiles (ou sèches) et les landes mésophiles (variante plus humide que les landes sèches).

Dans un souci de lisibilité et de simplification, nous avons retenu pour la région deux types de landes présentant chacune des sous-types :

  • Les landes sèches comprenant :
    • la lande sèche à Bruyère cendrée Erica cinerea
    • la lande mésophile à Bruyère à balai Erica scoparia
  • Les landes humides comprenant :
    • la lande humide atlantique méridionale à Bruyère cendrée Erica ciliaris et Bruyère à quatre angles Erica tetralix
    • la lande humide atlantique septentrionale à bruyère à quatre angles Erica tetralix.

Landes – Historique et enjeux

Historique : pourquoi la lande ?

C’est au Moyen-Âge que l’influence de l’homme sur le couvert forestier est la plus marquante. La mise en valeur d’immenses territoires agricoles par des paysans défricheurs, puis l’exploitation intensive de la forêt pour les activités minières, métallurgiques et navales accentuent la régression de la forêt au profit de la lande.
Ces paysages de lande se sont, par la suite, maintenus au cours des siècles grâce à diverses activités humaines traditionnelles qui avaient pour effet de maintenir un niveau faible de nutriments dans le sol telles que le pâturage extensif (chevaux, vaches et moutons), la fauche pour la récolte de matériaux servant essentiellement pour la fourniture de fourrage pour le bétail, de litière, de compost mais aussi pour le paillage des légumes et la construction de palissades.

Une régression anthropique phénoménale

L’économie agro-sylvo pastorale a connu son apogée dans la première moitié du 19ème siècle qui fut aussi l’époque d’extension maximale des landes dans l’ouest européen. Le mouvement allait bientôt s’inverser…

Considérées comme des « terres incultes » par les uns, des « surfaces inutiles » par les autres, les landes ont subi les effets de l’abandon ou de la reconversion.

Les hommes qui, par leurs pratiques culturales, ont longtemps permis le maintien de la lande. Cependant, au 18ème siècle, les vastes étendues de landes (tout comme les friches et les marécages considérés comme « l’expression de la stérilité et de la pauvreté ») déclenchèrent chez les agronomes et dans les milieux progressistes un actif besoin de réforme du système de production agricole. Il fallait « défricher, assainir et cultiver » (Granger, 2003). C’est à partir du 19ème siècle que le défrichement devient très actif. Ainsi en Haut-Poitou, 30 000 ha de landes disparaissent entre 1860 et 1885.

Intensification agricole

Pour remplacer les zones de landes, l’Homme a tout d’abord cherché à rendre ces terres fertiles. Puis, de nouvelles pratiques agricoles intensives ont fait leur apparition et ont participé à l’accélération du processus. La politique productiviste a imposé aux agriculteurs une mise en valeur systématique des « incultes » en privilégiant les productions céréalières. Les landes ont été labourées, drainées, fertilisées pour pouvoir être cultivées ou transformées en prairies productives. Mais malgré les progrès de l’agriculture et l’usage croissant des engrais, la lande est toujours restée le support de médiocres cultures.
Ces pratiques existent toujours aujourd’hui mais ne constituent plus la principale menace car le besoin toujours plus grand d’engrais pour valoriser les landes décourage certains agriculteurs.

Utilisation à des fins sylvicoles

Cependant, c’est le boisement qui a été le plus employé pour la restauration économique des incultes. Des essais entrepris dès la fin du 18ème siècle notamment dans le département des landes, avaient montré que l’opération était possible. Ainsi se sont constituées de nouvelles régions forestières là où il n’y avait jadis que des landes.
La valorisation sylvicole des landes a au fil du temps pris le relais de la valorisation agricole des landes.
Cette pression sylvicole a en effet été encouragée par les politiques forestières ; l’état s’est ainsi positionné en faveur du boisement, renforçant encore le phénomène : il a créé des primes d’encouragement à l’enrésinement et a permis aux propriétaires reboisant leurs parcelles d’être exonérés d’impôts fonciers pendant trente ans.

Abandon des landes et évolution naturelle vers le boisement
La cause principale de régression des landes est le reboisement naturel que subissent les landes intervenant après l’abandon de leur exploitation agropastorale extensive.
La litière s’accumule au fur et à mesure que la lande vieillit, le sol s’enrichit : ajoncs, genêts à balais se multiplient et les premiers arbres, résineux et feuillus, apparaissent jusqu’à dominer l’ensemble.

Autres

Ces terres ont également servi, avec l’arrivée de l’ère industrielle, de zones privilégiées pour l’implantation d’activités polluantes ou dévoreuses d’espaces (construction de lotissements, routes, carrières, dépôts d’ordures…).

Un patrimoine culturel et naturel essentiel qui se perd…

La lande était autrefois un paysage commun qui s’étalait sur de vastes surfaces. Ainsi les brandes du Poitou occupaient un territoire de 80 000 ha en 1962 alors que leur superficie s’est réduite à moins de 5000 ha morcelés. Ce paysage est donc devenu complètement marginal de nos jours ; cette formation singulière ne ressemble à aucun autre type de paysage contemporain et mérite donc une attention particulière. D’un point de vue esthétique, la lande est à la fois étrange et attractive, à l’allure sauvage sous un ciel brumeux hivernal, ou colorée, sous un soleil estival ou automnal, d’une mosaïque de teintes attrayantes donnée par la floraison des bruyères et des ajoncs …

De plus, la lande a contribué à donner une identité historique et culturelle à la région. Les dizaines de noms reliés aux landes issus de la toponymie illustrent bien le lien étroit entre les zones de landes et leurs habitants. Les grandes brandes, les ajoncs, les bruyères, la lande…sont autant de noms qui ont franchi les ans pour persister aujourd’hui. En outre, à la lande étaient associées des pratiques agriculturales traditionnelles, témoins d’un certain mode de vie de l’époque et qui tendent à se perdre définitivement aujourd’hui.

Enfin, comme nous l’avons vu précédemment, la lande est un milieu à la biodiversité riche et unique, accueillant nombres d’espèces protégées à l’échelle régionale ou nationale et d’intérêt communautaire (Directives CE Habitats et Oiseaux) qu’il est absolument essentiel de préserver pour les générations à venir.