Données productions et cartographie

Le Pavot hybride ou encore Pavot hispide, est une annuelle de 15 à 60 cm, de la famille des Papavéracées. Les feuilles inférieures disposées en rosette, entourent une tige rameuse et dressée, à poils raides, à latex blanchâtre, garnie de feuilles bi-tripennatipartites, à lobes lancéolés-linéaires. Les fleurs, montées sur de longs pédoncules velus, sont assez petites, solitaires, avec des pétales rose « bonbon », maculés de taches noires à la base, et des sépales très velus et hérissés. Le fruit, une capsule ovoïde, est couvert de soies raides arquées. Il porte un disque sommital de 5 à 8 rayons, qui permet de différencier cette espèce de Papaver rhoeas (8 à 12 rayons). Ce dernier, comme Papaver dubium, a une capsule entièrement lisse.

Ce pavot peu commun pour notre région, qui semble avoir disparu de Charente, a surtout été observé de mai à juillet dans des champs de céréales des plaines agricoles de la Vienne et de la Charente-Maritime où il y est finalement assez commun.

Le Coquelicot argemone est une espèce annuelle de la famille des Papavéracées. Cette espèce affectionne les zones pierreuses et sablonneuses. Elle se distingue des autres coquelicots par des pétales d’un rouge pâle (parfois orangé) avec une tache noire à la base et ne se chevauchant pas. La capsule est très allongée avec des poils raides dans sa partie supérieure. Ce coquelicot perd facilement ses quatre pétales délicats au moindre coup de vent, ce qui le rend rapidement moins détectable pour les prospecteurs qui doivent repérer alors sa capsule si caractéristique.

Le Coquelicot argemone a été observé lors de l’inventaire réalisé de 2005 à 2009 dans les quatre départements de la région. Mais cette espèce est tout de même peu commune compte-tenu du faible nombre de données par département hormis la Vienne, département dans lequel elle semble encore bien représentée.

La Camomille mixte ou Anthémis panachée, de la famille des Astéracées, est une plante odorante, annuelle, de 10 à 40 cm de hauteur. Les feuilles pennatipartites, à segments entiers ou incisés sont portés par une tige rameuse, dressée ou ascendante. Le réceptacle conique est formé d’écailles cartilagineuses, poilues au sommet, lancéolées, aiguës et pliées longitudinalement. Les fleurs tubuleuses sont jaunes et les fleurs radiées blanches avec une tache jaune vif à la base. Les akènes, de petites tailles (1 mm), sont finement striés.

Cette camomille, peu commune dans le département de la Charente-Maritime mais rare pour les autres départements du Poitou-Charentes, affectionne les champs céréaliers sur des terrains siliceux.

L’Odontite de Jaubert est une plante annuelle de la famille des Scrophulariacées. Xérophile, elle affectionne les sols calcaires secs et forme localement des populations abondantes. Non strictement messicole, cette espèce se développe aussi bien dans les cultures, où elle est finalement assez rare, que sur les pelouses calcicoles, les talus routiers, les bords de chemins et les jachères. Les espèces du genre Odontites sont des plantes hémiparasites sur les racines de diverses poacées, ce qui signifie qu’elles puisent une partie de leur matière carbonée chez leur plante hôte.

Cette endémique française bénéficie d’un statut de protection nationale.
En Poitou-Charentes, l’Odontite de Jaubert est présente dans les 4 départements, mais elle reste assez rare en situation messicole.

La Nigelle de France est une plante annuelle de la famille des Renonculacées. Elle se différencie des autres nigelles par ses grandes fleurs bleu pâle sans involucre, sa tige robuste cannelée et ses fruits pourvus de 3 nervures dorsales. Strictement messicole, elle affectionne les cultures sur sols calcaires ou marneux pauvres, souvent caillouteux et secs.

Cette espèce très rare en France bénéficie d’un statut de protection national. En Poitou-Charentes, elle n’avait pas été observée depuis 1969 (Contré E.). Elle a été redécouverte au cours de l’inventaire au nord-ouest du département de la Charente où une station importante a été observée en bordure d’un champ de céréales en juin 2008. Malheureusement, et malgré une surveillance chaque année sur le site, elle n’est pas reparue depuis.

La Nigelle des champs est une Renonculacée annuelle, xérophile qui pousse sur des sols calcaires filtrants. Ses feuilles sont finement divisées. Ses fleurs bleu pâle n’ont pas d’involucre contrairement à la Nigelle de Damas Nigella damascena, espèce ornementale des jardins parfois naturalisée dans les champs. Les follicules, formant la capsule, à 3 nervures dorsales, sont soudés sur plus de la moitié et contiennent des graines noires.

Anciennement disséminée dans tous les départements de la région (fin XIXe-début XXe), la Nigelle des champs a été observée en une unique localisation au nord ouest de Poitiers au sein d’une jachère vieille de plusieurs années. Cette espèce a été observée au même endroit chaque année de l’inventaire (2005-2009), ce qui démontre une certaine facilité à se ressemer d’année en année. En 2010, la mise en culture de cette jachère rend la présence de l’espèce plus fugace, car soumise à l’assolement des cultures.

La Queue-de-souris est une Renonculacée, annuelle, hygrophile, calcifuge qui pousse sur des sols sableux battants ou des sols argileux. C’est une plante glabre dont les feuilles sont toutes radicales, entières et linéaires. Ses fleurs sont petites, solitaires, jaune verdâtre sur de longs pédoncules. Les sépales sont pétaloïdes. Les akènes sont nombreux et insérés sur un réceptacle long et mince qui peut atteindre 7 cm, d’où son nom. Cette espèce supporte mal la compétition et l’intensification (JAUZEIN, 1995).

Cette espèce cosmopolite n’a été observée qu’une seule fois pendant la période de l’inventaire en deux localités sur la commune de Bournand dans le nord de la Vienne (CHASTENET, 2008). Cette espèce assez commune au début du XXe siècle, signalée comme rare dans les années 90 (BARON, 1989) semble donc aujourd’hui très rare dans notre région.

Le Myagre perfolié est une Brassicacée (Crucifères) annuelle fréquentant les cultures sur sol calcaire. Sa tige est glabre, haute de 30 à 80 cm, dressée et à rameaux étalés. Les feuilles de la base sont sinuées-dentées et disposées en rosette. Les supérieures sont denticulées, lancéolées et embrassent la tige par 2 grands lobes allongés. Les fleurs sont petites, jaunes, aux sépales dressés. Les fruits, disposés le long d’une grappe étroite et au bout d’un pédicelle court, épais et dressé, ont une forme très caractéristique en cœur comprimé.

Cette espèce de l’Europe méridionale, centrale et d’Asie occidentale est dans un état critique d’extinction en Poitou-Charentes. Cette espèce d’une grande rareté n’était connue que d’une seule station dans la région, en Deux-Sèvres et n’avait pas été revue depuis plus de 20 ans. Elle fut retrouvée récemment dans ce même département, dans une commune proche de la donnée historique et découverte pour la première fois en Charente.

L’Ivraie enivrante est une Poacée (graminée) annuelle cespiteuse assez haute, qui affectionne les cultures céréalières sur sols calcaires ou argileux. Du même genre que les Raygrass anglais et d’Italie couramment semés dans les gazons et les prairies de fourrage, elle présente la particularité d’avoir des fleurs et une tige robuste et coriace. Il s’agit d’une plante toxique qui provoque des troubles nerveux lorsque ses grains sont mélangés en grande quantité à ceux du blé, d’où son qualificatif d’ « enivrante ». Cette espèce autrefois très commune dans les champs de céréales de France est aujourd’hui devenue très rare.

En Poitou-Charentes, l’Ivraie enivrante a quasiment disparu, puisqu’elle n’a été observée qu’à 2 reprises en Charente, en nombre d’individus extrêmement réduits (quelques pieds). Elle n’a pas été revue dans les autres départements où il n’existe pas de mention récente pour cette espèce.

La Cotonnière de France est une plante annuelle de la famille des Astéracées (Composées). Basse et grêle, à feuilles linéaires très pointues, cette petite espèce soyeuse affectionne les zones sablonneuses acides dénudées. Elle n’est pas strictement messicole, puisqu’on la rencontre aussi bien dans les cultures et les jachères que dans les chemins ou les zones dénudées des landes.

La Cotonnière de France est rare en Poitou-Charentes en situation de messicole, puisqu’elle n’a été observée qu’en Charente et en Deux-Sèvres. Elle semble en revanche plus commune dans les milieux sableux pionniers acides.