Comment lire les fiches espèces ?

1. Nom scientifique valide (Bock et. al, 2005 ; INPN)

Nom francais le plus couramment utilisé

2. Carte de répartition nationale (BDNFF, Bock et al, 2005 ; source www.telabotanica.org

3. Statut de rareté estimé à partir du jeu de données collecté dans le cadre de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005-2009).

Une plante peut être estimée rare en position messicole, même si elle est commune pour la région au sein d’autres milieux naturels.

Ce statut de rareté comprend 8 classes dont seulement 6 ont suffi pour qualifier la rareté (« Très commune » et « Exceptionnelle » sont des classes non représentées) des différentes espèces messicoles concernées par ce travail : Commune, Assez commune, Peu commune, Assez rare, Rare et Très rare.

A chacune de ces classes est associée une couleur allant du vert pour « Commune » au rouge pour « Très rare »

4. Rappel des différents statuts de rareté (liste rouge nationale, liste rouge régionale, Plan National d’Action) et de protection.

5. La période de floraison est indiquée pour chaque espèce à titre indicatif et selon la même source bibliographique (Lambinon et al., 2004)

6. Un tableau de synthèse des données bibliographiques et des données collectées dans le cadre de l’inventaire. Ce tableau n’a pas la prétention d’être exhaustif quant aux données bibliographiques, mais a plutôt pour objectif de présenter le volume des données bibliographiques mobilisées et des données collectées dans le cadre de l’inventaire, pour chaque espèce.

7. Pour certaines espèces, il est apparu néccessaire d’adjoindre au précédent tableau des informations complémentaires : données bibliographiques des flores anciennes, communication personnelle, avis de botanistes, compte-rendu de sorties (Bulletins annuels de la SBCO)…

8. Un texte descriptif de l’espèce, de son écologie et les commentaires des résultats de l’inventaire des plantes messicoles (2005-2009), sont destinés à faciliter la compréhension du lecteur.

9. La tendance d’évolution entre la fin des années 80 et nos jours a été estimée pour les espèces messicoles ayant déjà fait l’objet du travail de synthèse réalisé par Yves Baron en 1987 (Baron, 1989). Cette tendance est symbolisée par une flèche.

10. Carte de la fréquence départementale estimée pour chaque espèce à partir du jeu de données collectées dans le cadre de l’inventaire des plantes messicoles (2005-2009). Comme pour le statut de rareté présenté en première page, il exprime la fréquence d’une plante en position messicole et non le statut de rareté de cette dernière à l’échelle d’un département.

Ainsi, une plante peut figurer absente en tant que messicole dans un département, mais y être malgré tout présente, notamment au sein des milieux naturels.

11. Carte de synthèse des données bibliographiques mobilisées et des données collectées dans le cadre de l’inventaire. Cette carte est la représentation cartographique du tableau de synthèse qui figure sur la page ci-contre.

La synthèse des données floristiques est réalisée à l’échelle de la maille type atlas 7×10 km (quart de carte IGN).

Les données bibliographiques mentionnées en tant qu’informations complémentaires n’ont pas été intégrées à cette carte, car souvent peu précises.

Méthodologie de l’enquête messicoles

REFERENTIEL TAXONOMIQUE

Le référentiel taxonomique utilisé pour les noms scientifiques des espèces végétales citées dans cet ouvrage, est celui proposé dans le cadre de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (BOCK et al., 2005).

ÉLABORATION D’UNE LISTE DE PLANTES MESSICOLES A RECHERCHER EN POITOU-CHARENTES

Afin de cibler les espèces messicoles du Poitou-Charentes dans le cadre de l’inventaire, il a été nécessaire dès 2005 de s’arrêter sur une définition approuvée par tous les partenaires :

Une plante messicole est une plante dont l’essentiel de la répartition se situe dans les champs cultivés ou territoires cultivés : champs, vignes (cultivés ou abandonnés), mais aussi jachères, bords de routes… »

Une liste de 111 plantes messicoles à rechercher a été élaborée sur la base des espèces du Plan National d’Action ayant été mentionnées au moins une fois dans notre région (33 espèces : 8 en situation précaire, 18 à surveiller, 7 encore abondantes) complétée d’espèces répondant à la précédente définition et ayant un statut particulier en Poitou-Charentes (soit rare et menacée : espèces de la Liste Rouge Régionale (12), espèces déterminantes (11), soit se raréfiant ou mal connues), en collaboration avec les botanistes locaux, et finalement validée par la Société Botanique du Centre-Ouest (SBCO) (cf. Annexe).

LES DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES

Lors de la première phase de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005-2006), la synthèse des données bibliographiques anciennes et préalable à l’inventaire (avant 2005) a été menée pour cibler les secteurs à prospecter en priorité. Cette synthèse bibliographique s’est effectuée selon deux axes :

  • enquête auprès des botanistes locaux adhérents des associations membres de Poitou-Charentes Nature, de la SBCO ou d’autres associations naturalistes ;
  • recherches bibliographiques : comptes-rendus d’herborisation dans les bulletins de la Société Botanique du Centre-Ouest (1986 à 2006), flores locales anciennes (fin du XIXe–début du XXe siècle), herbiers anciens…

Les flores locales anciennes de référence sont les suivantes :

  • Pour la Charente : Trémeau de Rochebrune (1860)
  • Pour la Charente-Maritime : Loyd (1896)
  • Pour les Deux-Sèvres : Loyd (1896) et Souché (1901)
  • Pour la Vienne : Delastre (1842), Souché (1901)

La distinction a été faite entre les données dites « historiques », c’est-à-dire citées avant 1990 (provenant en majorité des flores anciennes) et les données bibliographiques « récentes » postérieures à 1990 et antérieures au début de l’inventaire (2005).

L’INVENTAIRE DES PLANTES MESSICOLES

L’inventaire des plantes messicoles en Poitou-Charentes a été mené dans chacun des départements de la région par les associations membres de Poitou-Charentes Nature entre les années 2005 et 2009.

Dans ce cadre, deux niveaux de prospections ont été mis en œuvre afin d’en optimiser l’efficacité :

  • Prospection aléatoire :

Inventaires relayés par le coupon-réponse de la plaquette : intégration à l’inventaire de toutes les données ponctuelles fournies par les observateurs (bénévoles, salariés, agriculteurs, partenaires). Cette démarche a pour avantage d’intégrer le grand public et le monde agricole dans l’inventaire et donc de favoriser la sensibilisation à la problématique des plantes messicoles.

  • Prospection systématique de quadrats :

Un quadrat est une zone échantillon de prospection couvrant un quart de carte IGN 1 : 25000è (7 x 10 km), au sein duquel une prospection fine et systématique a été menée. Les quadrats ont été choisis et localisés en fonction des données bibliographiques (antérieures à 2005) et des grandes entités géographiques et pédologiques définies dans l’atlas des paysages de Poitou-Charentes (Figure 1 et Tableau 1) [33].

Ainsi, un minimum de deux quadrats échantillon a été retenu par département.

Tableau 1. Localisation des quadrats échantillon par département et dénomination des paysages associés dans l’atlas.

Charente-Maritime Deux-Sèvres Charente Vienne
1 La Gripperie
Carte IGN 1431 O (SE)
Le Thouarsais
Carte IGN 1625 E (SE)
Saint-Yrieix sur Charente
Carte IGN 1732 O (NE)
La plaine du Mirebalais
Carte IGN 1725O (SO)
Zones littorales (Marais de Brouage et Presqu’île de Marennes) Plaines de champs ouverts (Plaines de Moncontour et Thouars) Terres viticoles (Champagne Charentaise et Pays Bas) Plaines de champs ouverts (Plaines de Neuville, Moncontour)
2 Gémozac
Carte IGN 1533 O (SE)
Marais Poitevin
Carte IGN 1528O, (moitié sud)
Forêt de la Braconne
Carte IGN 1732 E (NE)
La plaine du Neuvillois
Carte IGN 1727E (NE)
Plaines vallonnées boisées (Campagne du Pont-l’Abbé-Gémozac) Plaines de champs ouverts (Venise Verte et Plaine du nord de la Saintonge) Terres boisées (côtes de l’Angoumois et Pays du Karst) Plaines de champs ouverts + ville (Plaines de Neuville, Moncontour et Thouars + Poitiers)

Au sein de chaque quadrat, la prospection s’effectue de manière systématique. Toutes les routes traversant le quadrat sont empruntées, à la recherche de zones favorables : « taches de couleur » visibles ou caractéristiques de la présence de messicoles (bleuet, coquelicot, adonis…), secteurs de jachère, zones où l’agriculture paraît favorable (extensive, biologique colza…), coins et bordures de champs oubliés des pulvérisations des produits phytosanitaires… La bordure de chacune des parcelles repérée est ensuite prospectée à pied. Lorsque la bibliographie concernée par le quadrat mentionne des lieux-dits, ceux-ci font l’objet d’une attention particulière lors de l’inventaire.

ACTUALISATION DU STATUT DE RARETE DES PLANTES MESSICOLES

Le coefficient de rareté et le rattachement à une classe de rareté ont été effectués selon la méthode présentée par Vincent Boullet, lors du colloque de Brest de 1997 sur les plantes menacées de France. Cette méthode est également appliquée par le Conservatoire botanique national de Bailleul pour la flore des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (ANTONETTI et al., 2006).

Cr = 100 – (100 x nb de mailles où le taxon est présent après 1990 / nb total de mailles du territoire considéré), le maillage départemental étant à l’échelle 7×10 km (quart de carte IGN).

Le calcul du coefficient de rareté a été réalisé avec les données collectées à l’issue de l’inventaire des plantes messicoles mené entre 2005 et 2009 et le « nombre total de mailles du territoire considéré » auquel fait référence la formule ci-dessus, correspond au nombre total de mailles contenant au moins une donnée. Ainsi les mailles dépourvues de données ont été considérées comme non prospectées.

Les classes de rareté correspondantes sont les suivantes :

classe de rareté intervalle de valeur du coefficient de rareté (Cr)
non revu (D ?) Cr = 100
exceptionnel (E) Cr = 99,5
très rare (RR) 99,5 Cr = 98,5
rare (R) 98,5 Cr = 96,5
assez rare 96,5 Cr 92,5
peu commun (PC) 92,5 Cr = 84,5
assez commun (AC) 84,5 Cr = 68,5
commun (C) 68,5 Cr = 36,5
très commun 36,5 Cr

La classe de rareté correspond donc à la fréquence d’observation des espèces messicoles dans le cadre de l’inventaire régional mené par les associations membres de Poitou-Charentes Nature.

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Les plantes messicoles présumées disparues de notre région

NOTION D’ESPECE DISPARUE

Qu’entend-on par espèce « présumée disparue » ?

Si l’on se réfère à la liste rouge régionale de la flore menacée du Poitou-Charentes (SBCO, 1998) et à la liste des espèces végétales déterminantes (JOURDE, TERRISSE (coord.), 2001), il s’agit d’une espèce qui était mentionnée dans les flores anciennes ou vue au moins une fois dans notre région et qui n’a pas été revue depuis les 20 dernières années.

BILAN REGIONAL

Trente deux espèces n’ont pas été revues dans le cadre du présent inventaire des plantes messicoles réalisé en Poitou-Charentes (tableau 2), parmi lesquelles 18 sont prises en compte dans le Plan National d’Action (ABOUCAYA et al., 2000) :

  • 13 en situation précaire : Adonis aestivalis L., Androsace maxima L., Asperula arvensis L., Bifora testiculata (L.) Spreng., Camelina sativa (L.) Crantz, Delphinium verdunense Balb., Hypecoum pendulum L., Neslia paniculata (L.) Desv, Orlaya grandiflora (L.) Hoffm., Orlaya intermedia Boiss., Polycnemum arvense L., Polycnemum majus A.Braun, Polygonum bellardii All.
  • 3 à surveiller : Bunium bulbocastanum L., Gagea villosa (M.Bieb.) Sweet, Valerianella coronata (L.) DC.
  • 2 encore abondantes dans une région de France : Sinapis alba L., Vicia villosa Roth subsp. varia (Host) Corb.

Cela signifie qu’environ une espèce messicole du Poitou-Charentes sur trois a aujourd’hui disparu depuis plusieurs dizaines d’années, puisque ces disparitions étaient déjà signalées à la fin des années 80 (BARON, 1989 ; BARON, 1993).

Certaines espèces, mentionnées comme non revues en Poitou-Charentes en tant qu’espèce messicole dans le cadre de l’inventaire, n’ont pas pour autant disparu de notre région et s’expriment dans les milieux naturels. C’est le cas par exemple d’Arnoseris minima que l’on trouve dans la région sur silice au sein des espaces ouverts des landes sèches, mais pas en situation de messicole ou encore de Tulipa sylvestris observée en position messicole seulement en une localisation dans la Vienne, que l’on rencontre plus souvent en contexte forestier dans notre région.

D’autre part, Bunium bulbocastanum L. et Orlaya intermedia Boiss. présentent un cas particulier, puisque ces deux espèces n’ont jamais été citées dans notre région (y compris dans les flores anciennes de la fin du XIXe-début XXe) mais ont quand même été retenues dans le lot des espèces à rechercher en Poitou-Charentes.

Bunium bulbocastanum L. est une espèce à statut « assez commun » en France mais absente de l’Ouest de la France. Le département le plus proche où cette espèce est présente est l’Indre, voisin du département de la Vienne (BDNFF ; BOCK et al., 2005 ; Tela Botanica)

Quant à Orlaya intermedia Boiss., (Syn. : Orlaya daucoides), il s’agit d’une espèce strictement méditerranéenne (BDNFF ; BOCK et al., 2005 ; Tela Botanica). Sa présence la plus nordique connue correspond à l’Eure-et-Loire, en aire très disjointe. Peut-être s’agit-il d’une introduction accidentelle dans ce département ?

Parmi les espèces non revues, 17 sont des calcicoles, 6 des silicoles et 8 semblent indifférentes à la nature du sol. Aucune, hormis Sinapis alba L. n’est nitrophile. Douze espèces, soit plus du tiers, sont sensibles à la compétition et à l’intensification des pratiques agricoles ou oligotrophes, c’est-à-dire préférant des sols pauvres en matière nutritive (JAUZEIN, 1995). La majorité sont des espèces annuelles des moissons (thérophytes à germination hivernale ou plus rarement estivale).

Les principales causes de leur disparition sont certainement une combinaison de facteurs tous induits par l’intensification des pratiques agricoles qui s’est opérée au cours du XXe siècle :

  • tri sélectif des graines particulièrement efficaces aujourd’hui,
  • essor de nouvelles cultures tardives peu favorables (maïs, tournesol…),
  • usage d’herbicides,
  • apport d’engrais qui favorise les adventices nitrophiles au détriment des plantes messicoles pour la plupart peu compétitives,
  • raréfaction des jachères en zone de grandes cultures qui ne favorise pas l’expression de cette flore spontanée,
  • semis de jachères fleuries dont certaines espèces horticoles sont très proches d’espèces sauvages (possibilité d’hybridation).

Seulement deux sont des espèces vivaces, principalement localisées dans les vignes. L’une à bulbe (Gagea villosa (M.Bieb.) Sweet) et l’autre à tubercule (Anemone coronaria L.), toutes deux n’ont pas résisté aux méthodes d’entretien actuel de la quasi-totalité des vignes (herbicides, labours fréquents des inter-rangs…).

Aujourd’hui, la majorité des vignes du Poitou-Charentes est synonyme d’une extrême banalité floristique, qui au mieux compte encore quelques Soucis des champs (Calendula arvensis L.) accompagnés éventuellement de quelques muscaris (Muscari neglectum Guss. ex Ten.) et autres Dames de onze heures (Ornithogalum umbellatum L.).

Dans la Vienne, on trouve encore la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris L.) dans les alentours de Châtellerault. Cette espèce, lointain souvenir d’anciennes vignes, est aujourd’hui coincée entre une culture céréalière et le bord de la route, chaque année un peu plus mise en péril par le labour qui entame régulièrement le bord du fossé.

Enfin, certaines espèces considérées comme disparues en Poitou-Charentes avant l’inventaire (BARON, 1993 ; SBCO, 1998) ont pu être retrouvées grâce aux efforts de prospection qui ont été multipliés pendant la période de l’inventaire :

  • Adonis flammea Jacq.
  • Bupleurum rotundifolium L.
  • Linaria arvensis (L.) Desf.
  • Myagrum perfoliatum L.
  • Nigella gallica Jord.

Cependant chacune de ces espèces n’a été observée que de façon furtive (une seule année sur les quatre), qu’à l’occasion d’une ou deux observations et toujours dans des situations très précaires (un seul pied ou quelques pieds en bord de champ, parfois malvenants ou martyrisés par les herbicides ou passages d’engins).

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Actualisation du statut de rareté des plantes messicoles

Tableau 2. Actualisation des statuts de rareté des plantes messicoles (2005-2009).

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

* (BARON Y., 1989 – Eléments pour un bilan de la flore messicole en Poitou-Charentes, in Actes Brest, BRG.)

La première constatation est que près d’un tiers des espèces messicoles recherchées (28%) n’a pas été revu entre 2005 et 2009 (Tableau 2). Ces espèces messicoles étaient d’ailleurs déjà signalées, à la fin des années 80, comme non revues depuis longtemps (BARON, 1989).

Environ 70 % des espèces encore présentes en Poitou-Charentes sont en situation précaire, voire en voie de disparition (espèce assez rare à très rare). La plupart de ces espèces, déjà signalées en régression dans les années 80 (BARON, 1989 ; BARON, 1993), confirme cette tendance à l’issue de cet inventaire 2005-2009.

Il reste donc un tiers des espèces observées (peu commune à commune) qui jouit d’une situation encore plus ou moins confortable.
_Certaines espèces semblent même connaître un certain essor depuis vingt à trente ans.

Par exemple l’Ammi commun (Ammi majus) observé assez rarement dans les années 70-80 (BARON com pers.), se rencontre assez régulièrement aujourd’hui dans la Vienne.

De même l’Adonis d’Automne semble relativement commune à l’échelon régional et plus particulièrement dans le nord des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Par ailleurs certaines plantes messicoles de la même famille que les céréales cultivées, tel le Vulpin des Champs (Alopecurus myosuroides), ne sont pas affectées par les traitements herbicides sélectifs (anti-dicotylédone) appliqués aux cultures céréalières et se rencontrent également fréquemment et parfois avec des abondances significatives.

Les efforts de prospection apportés à la recherche des plantes messicoles en région Poitou-Charentes ont également permis de redécouvrir des plantes messicoles que l’on croyait disparues à l’échelle d’un département mais également à l’échelle de notre région. Ce fut par exemple le cas du Gaillet à trois cornes (Galium tricornutum) considéré comme disparu du département de la Charente (SBCO, 1998) et redécouvert dans le cadre de l’inventaire ou encore du Buplèvre à feuilles rondes (Bupleurum rotundifolium) non revu dans la région depuis plus de 20 ans et observé en une seule station dans la Vienne en 2008.

Figure 7. Gagée des champs (Gagea villosa), espèce disparue du Poitou-Charentes (Yves Baron -Vienne Nature).

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L’inventaire régional des plantes messicoles du Poitou-Charentes en quelques chiffres

Figure 4. Contribution de l’inventaire des plantes messicoles à la connaissance floristique de la région Poitou-Charentes.

La synthèse des données bibliographiques a permis de compiler près de 800 citations concernant les espèces messicoles à rechercher dans le cadre de l’inventaire régional, dont près de la moitié sont des citations historiques (antérieures à 1990).

Ce programme d’inventaire régional des plantes messicoles, a bénéficié entre autres contributions, de l’important travail de synthèse réalisé par Yves Baron, botaniste de la Vienne, sur plus de 30 ans de suivi de la flore messicole régionale (Baron, 1989 ; Baron, 1993). Cela permet en partie d’expliquer les données bibliographiques trois fois plus nombreuses dans le département de la Vienne que dans les autres départements.

La première année de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005) réalisé par les associations membres de Poitou-Charentes Nature a été consacrée essentiellement à des aspects méthodologiques, ce qui explique le peu de données collectées cette année-là (moins d’une centaine).

En revanche les trois années suivantes ont été mises à profit pour enrichir la connaissance botanique de notre région avec au maximum près de 1 400 données collectées par an.

Ce sont ainsi plus de 3 700 données qui ont été collectées dans le cadre de l’inventaire des plantes messicoles (Figure 4).

Une certaine hétérogénéité existe entre les départements quant à la pression d’observation mise en œuvre dans le cadre de cet inventaire. Le département de la Vienne est, en effet, le plus gros contributeur au niveau des données collectées dans le cadre de l’inventaire (entre 500 et 900 données par an). Les trois autres départements, quant à eux, ont collecté en moyenne entre 150 et 200 données de plantes messicoles par an.

L’année 2009, dernière année de l’inventaire, signe la fin des prospections systématiques au sein des quadrats échantillons (hormis pour la Charente-Maritime) ce qui explique la faible contribution floristique de chacun des départements à la connaissance des plantes messicoles.

Figure 5. Pression d’observation au niveau régional exprimée en nombre d’espèces par maille.

Les mailles au sein desquelles 1 à 5 espèces ont été identifiées dans le cadre de l’inventaire des plantes messicoles sont les plus nombreuses (118 mailles sur 186 mailles ayant au moins une donnée). Il s’agit de données ponctuelles collectées de façon plutôt marginale (9 % des données collectées) (Figure 5).

En revanche, lorsque les prospections ont été systématiques comme au sein des quadrats échantillons, le nombre d’espèces dépasse la vingtaine. Seul un quadrat des Deux-Sèvres et un quadrat de la Charente-Maritime ne parviennent pas à franchir ce seuil, se situant alors dans la classe des mailles à 11-20 espèces.

Quelques mailles voisines des quadrats échantillons, parviennent à dépasser la vingtaine d’espèces dans la Vienne (4 mailles au total) (Figure 6).

Figure 6. Localisation des efforts de prospections à l’échelle régionale (2005-2009).

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Glossaire du Guide des habitats naturels du Poitou-Charentes

acides humiques : acides organiques présents dans les humus.

acidicline : qui préfère légèrement les sols acides.

acidiphile : qui aime les sols acides.

adventice : plante étrangère à la flore spontanée, ne se maintenant pas longtemps dans ses stations.

aérohaline : espèce vivant dans une zone aspergée par les embruns salés.

agri-environnementale : mesure mise en place par la Politique Agricole Commune destinée à soutenir des pratiques

agricoles respectueuses de l’environnement.

alcalin : synonyme de basique.

allochtone : étranger

amphiphyte : plante de bordure de plan d’eau, tantôt inondée, tantôt exondée.

anaérobie : qui peut se développer en absence d’oxygène.

anémogamie : pollinisation par le vent.

anémomorphosé : à silhouette modelée par le vent.

annuelle : plante accomplissant son cycle de développement complet en moins d’un an.

anthropique, anthropisé : sous l’action directe ou indirecte de l’homme.

appétente : attractive pour le bétail.

azoïque : dépourvu de toute vie animale.

barycentre : en biogéographie, coeur de la répartition d’une espèce.

basique : riche en bases (à pH élevé).

baso-neutrophile : aimant les sols à pH voisin de la neutralité ou franchement basique (>6).

bétulaie : peuplement de bouleaux.

biogéographique : qui concerne la répartition des êtres vivants.

biomasse : masse de matière vivante produite par une communauté par unité de surface.

bionomique : qui concerne les rapports entre les êtres vivants et le milieu.

bisannuelle : plante dont le développement complet exige 2 ans.

brunisol : sol caractérisé par la formation d’un horizon (B) d’altération, coloré en brun par les oxydes de fer (autrefois sol brun).

bryophytes : groupe de végétaux cryptogames comprenant les mousses, les hépatiques et les sphaignes.

caducifolié : à feuillage tombant chaque hiver.

calcicole, calcaricole : croissant sur les sols calcaires.

calcifuge : qui fuit les sols calcaires.

cariçaie : peuplement de laîches (genre Carex, famille des Cypéracées).

cespiteuse : formant une touffe.

chaméphyte : plante ligneuse basse dont la hauteur est inférieure à 50 cm.

chasmophyte : plante croissant dans les fissures des rochers.

climax : stade terminal de l’évolution naturelle de la végétation en un lieu donné.

collinéen : étage de la végétation des plaines et basses montagnes en région tempérée (0-800 m).

continentale : typique de conditions climatiques propres aux régions du centre de l’Europe (hivers froids, étés chauds), par opposition au climat atlantique (hivers frais, étés tempérés). Parfois aussi utilisé en opposition à « littorale » : falaises continentales = falaises de l’intérieur des terres/falaises littorales = falaises maritimes.

coupe d’ensemencement : coupe sélective dans une futaie pour permettre l’apparition de semis.

crassulescente : plante à tissus gorgés d’eau (plante « grasse »).

crénobiontes : organismes se développant uniquement dans ou à proximité des sources.

crustacés (lichens) : lichens appliqués étroitement contre le substrat.

cryptogames : ensemble des végétaux se reproduisant sans fleurs (mousses, fougères, lichens, algues, champignons).

dendrologique : qui concerne les arbres.

détritivores : organismes (bactéries, champignons, insectes, vers) se nourrissant de débris animaux et végétaux.

diploïde : cellule (et par extension, organisme) dont les chromosomes sont présents par paires.

domaine : division biogéographique d’un territoire, appartenant à une région et comprenant un ou plusieurs secteurs.
Ex. : l’ensemble du Poitou-Charentes appartient à la région eurosibérienne, au domaine atlantique et au secteur francoatlantique
(la différenciation se faisant au niveau des sous-secteurs).
dystrophe : eau colorée en brun par l’abondance des acides humides.

écomorphologique : adaptation du port de certaines espèces à des facteurs environnementaux contraignants.

écorchée : pelouse discontinue laissant voir des plages de sol nu plus ou moins larges entre les végétaux.

écosystémique : qui concerne l’écosystème.

écotone : zone de transition entre deux milieux différents.

édaphique : qui concerne le sol.

entomofaune : la faune des insectes.

épiphytique : qui se sert d’un autre végétal comme support.

épipotamon : zone supérieure des rivières planitiaires, caractérisée par un débit calme, des variations annuelles de
température assez fortes et des biocénoses aquatiques comprenant davantage d’espèces lentiques, dont des macrophytes
(syn. « zone du Barbeau »).

épizoochorie : dispersion des semences par les animaux mais sans passer par leur système digestif (pelage, plumes, etc.).

espèce patrimoniale : espèce animale ou végétale considérée, en fonction de différents critères, comme rare ou menacée à une échelle géographique quelconque (départementale, régionale, nationale, européenne, mondiale) et inscrite en tant que telle à un ument officiel (texte juridique, liste scientifique).

estran : sur le littoral, zone de balancement des marées (syn. : étage médio-littoral).

étage supra-littoral : zone littorale située juste au-dessus de la limite atteinte par les plus hautes mers mais exposée régulièrement aux aspersions, aux embruns, etc.

eurytherme : espèce capable de se développer dans un large spectre de températures.

eutrophe : riche en nutriments.

eutrophisation : enrichissement, naturel ou anthropique, d’un milieu (sol, eau) en substances nutritives.

évapotranspiration : cumul de la transpiration des plantes et de l’évaporation du sol en un lieu donné.

exogène : externe.

faciès : aspect particulier de la végétation conféré par la dominance d’une espèce végétale.

frutescente : ligneuse.

fruticée : formation végétale structurée par des ligneux bas (arbustes, arbrisseaux).

fruticuleux (lichen) : lichen à thalle dressé et ramifié, attaché au substrat en un seul point.

furetage : ancien mode de gestion d’un taillis forestier consistant à ne prélever sur chaque souche que les brins ayant une dimension pré-définie.

futaie jardinée : futaie irrégulière, composée d’arbres d’âge, de diamètre et de hauteur variés.

géophyte : plante vivace par ses organes enfouis dans le sol : bulbe, rhizome, tubercule.

gley : horizon pédologique engorgé par une nappe d’eau permanente et où l’asphyxie provoque une réduction du fer qui
colore la couche en gris bleuâtre ou verdâtre.

graminéenne, graminiforme : qui ressemble à une graminée (Poacées).

granulométrie : analyse physique du sol basée sur le tri des éléments en fonction de leur diamètre (sables/limons/argiles).

halomorphie : modification des caractéristiques d’un sol par la présence de sel (chlorure de sodium).

halonitrophile : plante aimant les sols salés et riches en azote.

halophile : plante croissant sur des sols salés ou saumâtres.

halophyte : végétal adapté physiologiquement à la croissance sur des sols salés.

haut-marais : tourbière où les bombements de sphaignes sont suffisamment élevés pour ne plus permettre une alimentation
de la végétation en eau que par les seules précipitations.

héliophile : qui aime la lumière.

hélophyte : végétal vivace dont les organes de renouvellement sont enfouis dans la vase

hémicryptophyte : végétal vivace dont les bourgeons persistant l’hiver sont situés au ras du sol.

holorganique : horizon pédologique constitué uniquement de matière organique.

hydrochorie : dispersion des semences par l’eau.

hydrodynamisme : phénomènes impliqués dans le déplacement des masses d’eau (courants, houle, marées, turbulences).

hydromorphie : modification des caractéristiques d’un sol par la présence, temporaire ou permanente, d’une nappe d’eau.

hydromull : mull se développant en milieu temporairement humide mais aéré et à bonne activité biologique.

hydrophyte : plante aquatique dont les organes de renouvellement passent l’hiver sous le plan d’eau.

hydrosystème : système composé de l’eau et des milieux aquatiques associés dans un ensemble géographique délimité
(bassin versant, réseau hydrographique).

hygro-nitrophyte : plante croissant sur des sols humides et riches en azote.

hygrophile : végétal ayant besoin d’importantes quantités d’eau pour son développement.

hypertrophe : très riche en substances nutritives.

ichtyofaune : faune des poissons.

indigénat : caractère d’une espèce indigène, spontanée, dans un lieu donné.

inféodé : étroitement lié à.

introgressée : infiltration du génome d’une espèce par les gènes d’une autre espèce à la suite d’hybridations successives.
Par extension : mélange, immixtion.

lentique : qui se développe dans des eaux calmes (lacs, mares).

lithophyte : plante poussant sur des sols rocheux.

lithosol : sol superficiel, très peu évolué, presque réduit à la roche mère à peine fragmentée.

lotique : qui se développe dans les eaux courantes (ruisseaux, rivières).

macrophyte : végétal aquatique de taille macroscopique.

manteau : végétation arbustive (souvent avec des lianes), se développant en linéaire ou frange plus ou moins large en
lisière de forêt.

marcottage : multiplication végétative d’une plante dont une partie aérienne s’enracine et donne naissance à un nouvel
individu (ronces, fraisier).

marnage : différence de niveau entre les hautes eaux et les basses eaux (mer, étangs, cours d’eau).

médio-européenne : des régions centrales de l’Europe (opposé à « atlantique »).

mégaphorbiaie : peuplement de hautes herbes (dicotylédones) se développant sur des sols frais et riches.

mésohydrique, méso-hygrophile : vivant dans des conditions moyennes d’humidité.

mésophyte : végétal croissant dans des conditions moyennes d’humidité.

messicole : plante croissant comme « mauvaise herbe » dans les champs de céréales.

météorique : venu du ciel. Les eaux météoriques : eaux de pluie.

minéralisation : transformation de la matière organique en substances minérales par les micro-organismes.

mull : humus se formant à partir de végétaux riches en azote sur des sols à pH neutre ou basique où l’action des microorganismes
est très active.

muricole : croissant sur les murs.

mycorrhize : association à bénéfices réciproques entre un champignon et les racines d’une plante supérieure.

nanophanérophyte : plante ligneuse haute de 50-300 cm (arbrisseaux, arbustes).

nano-thérophyte : plante annuelle ne dépassant pas 10 cm de hauteur.

néoluvisol : sol caractérisé par une assez faible altération de la roche-mère, une modeste migration des argiles et du fer
aux dépens des horizons supérieurs et une coloration des horizons d’accumulation en brun par les oxydes de fer (autrefois
sol brun lessivé).

néophyte : plante récemment introduite.

neutrocline : croissant sur des sols à pH proche de la neutralité.

nitrate : produit de l’oxydation de l’azote atmosphérique par les micro-organismes dans le sol ou l’eau.

nitrification : transformation des dérivés ammoniacaux du sol en nitrates par des bactéries.

nitrophile : espèce aimant les milieux riches en nitrates.

nitrophyte : végétal croissant sur les sols riches en nitrates.

nutriment : substance nutritive nécessaire au développement des organismes animaux et végétaux.

oligotrophe : pauvre en substances nutritives.

ombrogène : type de tourbière ne pouvant se développer que dans les régions à fortes précipitations.

ombrotrophe : alimenté uniquement par les eaux de pluie (tourbière ombrotrophe).

ornithochore : à semences dispersées par les oiseaux.

ourlet : lisière herbacée d’un peuplement forestier.

paratourbeuse : sol dont l’épaisseur de tourbe est inférieure à 40 cm.

paucispécifique : pauvre en espèces.

pédoflore : ensemble des micro-organismes végétaux présents dans le sol (algues, champignons, bactéries).

pédologique : qui concerne le sol.

pétrographique : qui concerne la nature de la roche-mère d’un sol.

pH : mesure de l’acidité (ou de basicité) d’un sol à l’aide de sa concentration en ions hydrogène.

phalaridaie : peuplement dense de Baldingère Phalaris arundinacea.

phanérogame : plante à fleurs.

phanérophyte : plante ligneuse haute (arbres).

phénologie : étude des variations temporelles des phases de développement des organismes.

phragmitaie : peuplement dense de Phragmite ou Roseau commun Phragmites australis.

phytocénose, phytocénotique : communauté végétale.

phytophage : qui consomme des végétaux.

phytosociologique : qui a trait à la phytosociologie, science étudiant la façon dont les végétaux sont groupés dans la nature.
planitiaire : des plaines au sens strict (par opposition à « collinéen » qui englobe également des altitudes allant jusqu’à
800 m).

planosol : sol hydromorphe développé sur matériau très riche en argile.

podzolisation : appauvrissement des horizons supérieurs du sol sous l’action d’acides organiques aboutissant à la formation
d’un horizon éluvial cendreux, très appauvri, et d’un horizon d’accumulation du fer et de l’humus.

potamon : partie inférieure d’un cours d’eau où la pente, inférieure à 1%, conditionne une vitesse de courant très faible
qui induit souvent, en période estivale, un déficit en oxygène dissous.

prairiale : espèce croissant de préférence en prairie.

primaire : non modifié par l’homme. En situation primaire : en situation naturelle.

pseudogley : sol à horizon temporairement engorgé par une nappe perchée saisonnière.

ptéridophytes : cryptogames vasculaires comprenant les fougères, les prêles et les lycopodes.

rendzine : sol peu évolué se développant sur roche calcaire, caractérisé par un horizon humifère épais reposant directement
sur la roche mère.

reviviscence : propriété de certains organes ou organismes de reprendre vie après une période de dessication plus ou
moins longue (mousses, lichens, notamment).

rhéophile : adapté aux eaux courantes.

rhithron : partie d’une rivière située entre sa source et la zone où la température moyenne de l’eau reste inférieure à 20°C,
le courant est marqué, le lit constitué de cailloux ou de graviers et la teneur en oxygène dissous est élevée.

ripisylve : forêt bordant un cours d’eau.

rudérale, rudéralisé : végétation (ou milieu) se développant à proximité des lieux occupés ou modifiés par l’homme :
chemins, décombres, terrains vagues, etc.

rupicole : espèce vivant sur des substrats rocheux.

samare : fruit sec de certains arbres (érables, ormes) muni d’une aile servant à sa dispersion par le vent.

saproxylophage : insecte se développant ou se nourrissant dans le bois mort.

schorre : partie médiane et supérieure de l’estran recouverte seulement par les fortes marées.

sciaphile : qui aime l’ombre.

secondaire : ayant subi des modifications d’origine humaine.

sempervirence : caractère des espèces végétales dont les feuilles ne tombent pas à chaque mauvaise saison et persistent
durant plusieurs années.

silicicole : plante vivant sur des sols siliceux (= plante fuyant le calcaire).

slikke : partie inférieure de l’estran, recouverte à chaque marée.

sphaignes : groupe de bryophytes caractéristiques des tourbières acides.

stagnophile : qui aime les eaux stagnantes.

subhalophile : qui préfère les sols présentant un léger taux de salinité.

succulence : végétal ou organe dont les tissus sont gorgés d’eau (orpins, salicornes).

sylvigénétique : qui a trait aux étapes successives de la dynamique naturelle d’une forêt.

sylvofaciès : physionomie d’une station forestière résultant de la gestion sylvicole et plus ou moins éloignée du climax.

symbiose : relation de bénéfice mutuel entre deux organismes (ex. : les mycorrhizes).

synsystème : schéma hiérarchisé en niveaux emboîtés de la végétation française.

synusie : faciès saisonnier d’une communauté végétale (Ex. : synusie printanière d’une chênaie-charmaie). Egalement :
communauté d’organismes inféodés à un habitat très spécialisé (Ex. : synusie des insectes liés au bois mort couché).

talweg : points les plus bas d’un vallon.

tétraploïde : à cellules comprenant 4 lots de chromosomes (au lieu des 2 lots des cellules diploïdes normales).

thermo-atlantique : secteur bioclimatique du centre-ouest et du sud-ouest de la France, caractérisé par une température
moyenne annuelle >12°C et un net déficit des précipitations en été.

thermophile : organisme exigeant en chaleur.

thérophyte : végétal bouclant tout son cycle biologique en moins d’un an (syn. : annuel).

topogène : tourbière qui doit son origine à sa situation dans une dépression alimentée par les eaux de ruissellement.

touradon : grosse touffe apparaissant chez certaines Poacées ou Cypéracées cespiteuses par surélévation progressive de
la souche au fil des années. Certains touradons de grandes laîches peuvent dépasser 1 m de hauteur.

transgression : en géologie, caractérise une hausse du niveau marin et la submersion consécutive de nouvelles terres.
En phytosociologie, qualifie une espèce végétale caractéristique d’un groupement et qui se retrouve comme compagne
dans un autre groupement.

troglophile : espèce animale passant tout ou partie de sa vie dans les cavités souterraines.

trophique : qui concerne la richesse en nutriments (d’un sol, d’une eau, d’un milieu en général).

turbidité : teneur d’un liquide (eau d’une rivière, d’un étang) en particules en suspension.

turficole : espèce se développant sur les sols tourbeux et les tourbières.

turfigène : générateur de tourbe.

typhaie : peuplement dense de massettes (Typha sp., Cypéracées).
vasculaires : plantes munies de vaisseaux conduisant l’eau et les nutriments (ex. : les phanérogames et les fougères).
vernal : du printemps.

xénophyte : espèce non indigène, originaire d’une région plus ou moins éloignée.

xérophile : plante croissant dans des conditions de sécheresse accusée.

xérosère : série de végétation se développant à partir d’un stade initial très sec. Ex. : la xérosère dunaire.

zonation : disposition des communautés en fonction d’un gradient écologique essentiel.

zoochore : plante dont les semences sont dispersées par les animaux.

le glossaire peut être téléchargé au format PDF ici

Index des fiches

Milieux littoraux (voir)

1/ Prés salés

2/ Plages et dunes

3/ Falaises maritimes atlantiques

4/ Vasières, estuaires et lagunes

Milieux aquatiques (voir)

5/ Eaux calmes

6/ Eaux courantes

Milieux palustres (voir)

7/ Rivages avec végétation

8/ Bas-marais

9/ Prairies humides

10/ Tourbières

11/ Végétation annuelle temporairement inondée

Milieux herbacés (voir)

12/ Dalles rocheuses

13/ Pelouses et prés maigres

14/ Prairies grasses

Milieux arbustifs (voir)

15/ Fourrés

16/ Landes

Milieux arborés (voir)

17/ Lisières herbacées (ourlets)

18/ Coupes forestières

19/ Forêts caducifoliées non hygrophiles

20/ Forêts caducifoliées hygrophiles

21/ Forêts sempervirentes

22/ Forêts de coniferes
-* Forêts de pin maritime

Milieux rupestres (voir)

23/ Parois rocheuses

24/ Grottes

25/ Milieux rocheux anthropogènes

Milieux rudéraux (voir)

26/ Terrains piétinés et rudéraux

27/ Cultures de plantes ligneuses

28/ Cultures herbacées

Milieux anthropiques (voir)

29/ Villes et villages

ATTENTION : la version papier et complète du Guide des habitats, soit 476 pages en couleur au format 17×24 cm au prix spécial de lancement de 29 € au lieu de 35 €, prix public, va paraître début septembre 2012. Si vous êtes intéressé pour avoir toutes ces fiches sous la main en permanence, contactez-nous dès maintenant en cliquant ici pour nous envoyer un mail ou appelez-nous au 05 49 88 99 23.

Pensée des champs

VIOLA ARVENSIS MURRAY

PENSEE DES CHAMPS


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 54 33 33
17 20 14 14
79 1 75 16 16
86 11 360 69 68
Poitou-Charentes 12 509 132 131
La Pensée des champs appartient à la famille des Violacées. C’est une plante annuelle assez variable, notamment par la largeur de ses feuilles, ainsi que par ses fleurs, habituellement crème, mais parfois teintées de jaune ou de violet, ce qui la rend assez difficile à différencier de la Pensée sauvage Viola tricolor. La proximité de ces deux taxons et hybrides associés en font en groupe taxonomique complexe (comprenant également V. hymettia et V. kitaibeliana) faisant encore débat au sein de la communauté scientifique. Cette espèce se développe sur tous les types de sol, dans les cultures et les jachères, mais aussi dans les vignes et les terrains rudéraux.

La Pensée des champs est une espèce très commune en Poitou-Charentes. Dans le cadre de l’inventaire, c’est la plante messicole qui a été la plus observée lors des prospections, avec plus de 500 données. C’est en Vienne qu’elle semble être la plus abondante.

Commander le cahier technique des Plantes messicoles du Poitou-Charentes d’où est issu cet article

Vesce velue

VICIA VILLOSA ROTH SUBSP. VILLOSA

VESCE VELUE


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 0 0
17 0 0
79 0 0
86 1 1 1
Poitou-Charentes 1 1 1

Informations complémentaires

Baron Y. (com. pers.) : 1 station en Charente, 5 en Charente-Maritime et 3 en Vienne de 1970 à nos jours.

La Vesce velue est une espèce annuelle à germination automnale. C’est une plante plus ou moins xérophile qui pousse sur des sols argilo-limoneux drainants. Elle appartient à la famille des Fabacées (Légumineuses). On observe 4 sous-espèces, dont Vicia villosa subsp. villosa qui se distingue par la plupart de ses grappes à plus de 10 fleurs dépassant la feuille adjacente, des pédicelles à nombreux poils étalés et la dent inférieure du calice longuement ciliée sur toute la longueur.

Cette espèce historiquement présente dans les départements de la Charente-Maritime et de la Vienne a été retrouvée uniquement dans ce dernier. Une seule observation a été réalisée dans le cadre de l’inventaire des plantes messicoles, en 2007 au sein de la commune de Saint-Genest-d’Ambière (86) entre le pays Châtelleraudais et la plaine agricole du Mirebalais.
Cette espèce assez rare à l’échelon national (JAUZEIN, 1995) est donc estimée très rare au niveau régional, compte-tenu des résultats de l’inventaire.

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