Agrion délicat

Ceriagrion tenellum (De Villers, 1789).

Agrion délicat

Syn. Cériagrion délicat

Etymologie

Du latin cerinus = cireux et du grec agrios = qui vit dans le champ, champêtre : l’espèce sud-est asiatique qui a servi à décrire le genre, C.cerinorubellum, présente un corps d’allure cireuse ; tenellum, diminutif du latin tener = fragile.

Répartition

La répartition mondiale de l’Agrion délicat se limite au domaine atlanto-méditerranéen (Askew R.R, 1988), avec un centre de gravité en Europe méridionale occidentale.

En France, il est présent sur tout le territoire, mais plus rare dans le quart nord-est du pays.

Il est assez répandu dans les quatre départements du Poitou-Charentes, où sa présence est avérée sur 26% des communes prospectées. Cependant, sa répartition est plus homogène dans le sud de la Charente et de la Charente-Maritime, notamment dans les secteurs de Condéon et de Montendre. Cette espèce a été recensée dans 561 localités.

Phénologie

Les premiers imagos sont observés à partir de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L’Agrion délicat est une espèce des eaux stagnantes à faiblement courantes, souvent acides. En Poitou-Charentes, les populations sont…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

A tous les stades de son développement, l’Agrion délicat est casanier et s’éloigne rarement à plus de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce n’est pas réellement menacée dans notre région, mais il convient de surveiller ses populations et ses habitats.

L’Agrion délicat est sensible aux changements de la qualité de l’eau, et particulièrement à l’eutrophisation qui favorise le développement d’algues. Le drainage ou le captage des eaux de ruissellement des marais ou des prairies peuvent avoir des conséquences irrémédiables pour un système hydrique composé de micromares de faible profondeur et interconnectées (Goffart et al., 2006). La fermeture du milieu par la densification de la végétation herbacée ou par la colonisation des ligneux constitue également une menace de raréfaction de l’espèce

Protection

Le maintien d’un réseau cohérent de points d’eau et l’établissement de zones tampons autour des principaux sites de reproduction permettraient de limiter leur eutrophisation. Un entretien régulier de la végétation préviendrait la fermeture des milieux.

 

Laurent PRECIGOUT

 

Bibliographie

Askew R.R, 1988 – The dragonflies of Europe. Harley Books, Colchester, England : 291 pp.

Goffart, P., De Knijf, G., Anselin, A. & Tailly M. (eds), 2006 – Les libellules (Odonata) de Belgique : répartition, tendances et habitats. Publication du Groupe de Travail Libellules Gomphus et du Centre de Recherche de la Nature, des Forêts et du Bois (MRW/DGRNE), série « Faune-Flore-Habitats » n°1, Gembloux, 398pp.

Agrion orangé

Platycnemis acutipennis (Sélys, 1841).

Agrion orangé

Syn. Pennipatte orangé

Etymologie

De acutus (lat) = pointu, aigu et penna (lat) = plume, mis ici pour ailes : selon Sélys-Longchamps (1850), cette espèce à des ailes un peu plus étroites et plus pointues que chez P. pennipes.

Répartition

Endémique strict du sud-ouest de l’Europe, l’Agrion orangé occupe uniquement la péninsule Ibérique et les deux tiers sud de la France. Sa limite de répartition se situe à l’ouest d’une ligne qui relie l’estuaire de la Seine à la Côte d’Azur. Il est surtout commun dans les régions de plaine au sud de la Loire.

L’Agrion orangé a été recensé dans 36% des communes prospectées. Cette abondance apparente masque dans la région une nette rupture de la distribution entre les Charentes et l’ouest des Deux-Sèvres où l’espèce est largement répartie, avec l’est des Deux-Sèvres et le département de la Vienne où les stations de cet agrion deviennent clairsemées. Platycnemis acutipennis a ainsi été noté dans 144 communes du département de la Charente et seulement 29 de celui de la Vienne, pour un effort de prospection comparable.

Contrairement à d’autres odonates d’affinité méditerranéenne, il ne semble pas avoir manifesté de velléité d’expansion au cours de ce siècle.

Phénologie

Les premiers individus sont observés dans la dernière décade…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Platycnemis acutipennis apprécie tout particulièrement les rivières à courant lent et…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

L’Agrion orangé est grégaire et s’éloigne peu de ses sites de reproduction. Les tandems se forment de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’Agrion orangé est abondant et ne semble pas vulnérable. Cependant il montre une préférence trophique pour des milieux d’eaux calmes, lesquels sont souvent en voie de dégradation.

Le faucardage systématique de la surface des herbiers d’hydrophytes, le ramassage généralisé des lentilles d’eau, l’apport de sédiments du fait de la mise en culture des vallées et des marais, la pollution et l’eutrophisation des eaux, la destructuration des fonds de canaux suite à l’introduction d’espèces exogènes, en particulier celle de l’écrevisse de Louisiane Procambarus clarkii, sont autant de menaces qui concernent la totalité de son aire de répartition géographique restreinte, tant en France que dans la péninsule Ibérique. Cela crée à terme, une menace réelle, car généralisée, à l’ensemble de la population mondiale.

Protection

L’implantation des bandes herbacées le long des cours d’eau et le maintien d’herbiers aquatiques via une gestion extensive et non chimique de ceux-ci, participent à la protection de cette espèce.

La remise en état des rivières telle que définie par les directives communautaires de protection de l’environnement et des ressources en eau, dans les délais impartis et en respectant les objectifs de restauration de la qualité et des débits, sont les seules mesures susceptibles d’assurer la bonne santé des populations de cette libellule endémique à l’Europe.

 

Philippe ROUILLER

 

Agrion blanchâtre

Platycnemis latipes (Rambur, 1842).

Agrion blanchâtre

Syn. Pennipatte blanchâtre

Etymologie

De latus (lat) = large et pes (lat) = pied : cette espèce se caractérise par une importante dilatation des tibias.

Répartition

C’est une espèce endémique du sud-ouest de l’Europe. Son aire de répartition est limitée à la péninsule ibérique et à la partie du territoire français située au sud d’une ligne allant de la Vendée aux Alpes.

La région Poitou-Charentes est donc en limite nord de répartition de l’espèce. Cet agrion est bien présent dans les deux départements charentais : très répandu sur tout le territoire de la Charente-Maritime où il est commun sur les grands cours d’eau et les marais, plus localisé en Charente où il n’est quasiment observé que le long de la Charente et de la Dronne. Par contre, l’espèce est plus rare en Deux-Sèvres, où sa présence est limitée au quart sud-est du département, essentiellement sur le cours de la Sèvre niortaise, et n’a été observée que deux fois en Vienne. Cette espèce a été recensée dans 724 localités sur 247 communes.

Phénologie

Les observations les plus précoces dans la région ont été notées un14 avril (Charente-Maritime), mais généralement, les émergences débutent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est une espèce des eaux faiblement courantes et riches en hydrophytes : canaux, fleuves, parties calmes des rivières. Les secteurs pourvus de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos matures volent assez peu. Ils se posent très fréquemment sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

P. latipes n’est pas menacé au plan régional. Cependant, son caractère endémique strict du sud-ouest européen demande une vigilance particulière notamment dans une région qui constitue une limite de l’aire de répartition de l’espèce. Dans les départements de la Charente et des Deux-Sèvres, où la présence de l’espèce est limitée à quelques rivières seulement, l’eutrophisation excessive de l’eau peut constituer une menace pour la pérennité des populations.

 

Eric PRUD’HOMME

 

Agrion à larges pattes

Platycnemis pennipes (Pallas, 1771).

Agrion à larges pattes

Syn. Pennipatte bleuâtre

Etymologie

De Platys (gr) = large et Khemis (gr) = tibia ; qui a les tibias larges. De penna (lat) = plume et pes (lat) = pied : qui a les pieds en forme de plume, du fait de la forme lancéolée des tibias.

Répartition

L’Agrion à larges pattes est une espèce possédant une aire de répartition large qui s’étend de l’ouest de l’Europe à la Sibérie.

En France, elle est commune en climat tempéré, mais semble plus rare en région méditerranéenne. Sa présence en Corse est à confirmer.

En Poitou-Charentes, cette espèce est très commune. Elle a été recensée sur 844 communes de la région (72 %). Elle semble cependant moins courante sur la façade atlantique de la région et est absente des îles de Charente-Maritime (Iles de Ré, d’Oléron et d’Aix).

Phénologie

En Poitou-Charentes, les premières émergences de Platycnemis pennipes sont généralement observées à partir de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L’Agrion à larges pattes est une espèce ubiquiste que l’on trouve dans des milieux…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Après un développement de 2 ans, les larves, pour se métamorphoser, grimpent sur des…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

P. pennipes est très commun en Poitou-Charentes. Il est capable de supporter des pollutions importantes et ne semble pas être en danger dans notre région, même si les assecs de plus en plus nombreux des cours d’eau lui sont préjudiciables.

Protection

Le maintien d’un débit minimal sur les rivières et une gestion permettant
le développement des hélophytes et des hydrophytes dans ces cours d’eau, ne peuvent qu’être favorables à la conservation de cette libellule.

 

Miguel GAILLEDRAT

 

Bibliographie

Williamson T., Meurgey F., 2001 – Microhabitats refuges pour les larves d’Ischnura elegans (Vander Linden, 1820) et Platycnemis pennipes (Pallas, 1771) (Odonata, Zygoptera, Platycnemididae et Coenagrionidae). Martinia, 17 (3) : 110.

Leste brun

Sympecma fusca (Vander Linden, 1820).

Leste brun

Syn. Brunette hivernale

Etymologie

Sympecma fait référence à la tenue des ailes de cette espèce signifiant : « serré ensemble ». En effet, contrairement aux autres lestidae, les sympecma referment les ailes au repos. Le nom de genre « fusca » fait écho, quant à lui, à la couleur brune de cette espèce.

Répartition

L’aire de répartition du Leste brun s’étend à toute l’Europe à l’exception des régions septentrionales : pays baltes, Scandinavie et îles Britanniques. L’espèce est essentiellement présente en plaine et relativement abondante là où le climat lui est le plus favorable.

En France, elle est largement répartie sur tout le territoire à l’exception de la pointe de la Bretagne.

En Poitou-Charentes, Sympecma fusca est présent dans les quatre départements, mais à l’image de sa répartition nationale, sa présence est régulière mais sans grande concentration. Ainsi, les prospections n’ont permis de mettre à jour que six sites dans la région sur lesquels ont pu être observés plus de cent individus. Elle a été recensée sur 137 communes de la région (12 %). C’est une espèce très discrète dont les imagos misent sur un mimétisme très efficace pour passer inaperçus.

Phénologie

S. fusca est une libellule qui a la particularité, unique en Poitou-Charentes, …(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L’espèce affectionne particulièrement les pièces d’eau stagnantes avec des zones peu profondes, aux bords envahis par la végétation. Elle semble…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

L’émergence se fait sur la végétation de la rive, à proximité de l’eau en position verticale. Durant leurs quatre à six premières semaines d’existence, les adultes…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Ce leste ne semble pas menacé en Poitou-Charentes. Cependant, la disparition ou la dégradation des mares et des petites pièces d’eau ne peut que nuire à l’espèce. De plus, la transformation ou la création de nombreux étangs pour des activités piscicoles et présentant des rives aux faciès abrupts n’offrent pas de milieux de substitution pour le développement des larves de S. fusca qui ont besoin d’un niveau d’eau inférieur à cinquante centimètres afin que le réchauffement soit rapide.

Protection

Au même titre que la plupart des odonates, la protection des milieux de reproduction et particulièrement la préservation de la diversité des biotopes semble être la clé de la préservation de l’espèce.

 

Mathieu MONCOMBLE & Eric PRUD’HOMME

 

Leste verdoyant

Lestes virens (Charpentier, 1825).

Leste verdoyant

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Vulnérable

Etymologie

De virens (lat) = verdoyant : les mâles de cette espèce présentent une pruinosité bleutée moindre que ceux de L. dryas ou L. sponsa.

Répartition

Lestes virens est une espèce à répartition eurosibérienne. Elle est présente de l’Afrique du Nord et de l’ouest de l’Europe jusqu’à l’Asie mais est absente des îles britanniques et de la Fennoscandie. En France, ce leste est présent sur quasiment tout le territoire.

En Poitou-Charentes, il est répandu dans les quatre départements mais de façon morcelée. Toutefois, les populations peuvent être localement abondantes là où les réseaux de mares sont denses : Landes de l’Hô-piteau (79), Pinail et Montmorillonnais (86). En France, cette espèce est représentée par deux sous-espèces : L. v. virens au Sud et L. v. vestalis au Nord. La région semble abriter les deux sous-espèces ainsi que des morphes intermédiaires. Cette espèce a été recensée dans 129 localités.

Phénologie

Les premiers imagos apparaissent dès la fin avril (20/04 en Vienne), mais l’essentiel de l’émergence…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Leste verdoyant est une espèce des eaux stagnantes peu profondes oligo à mésotrophes. Étangs et mares constituent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Durant la reproduction, les adultes peuvent être très nombreux sur un petit territoire. Ils volent peu et…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Les principaux risques concernant cette espèce tiennent dans les menaces qui pèsent sur les milieux de développement larvaires. En premier lieu, les mares, trop souvent comblées ou s’atterrissant par fermeture du milieu sont elles-même menacées en tant qu’habitat à l’échelle de la région. Quant aux autres milieux, étangs et fossés, le drainage des terres et le fauchage intempestif menacent directement l’espèce en portant atteinte aux supports de ponte. Enfin, le manque d’eau au printemps peut avoir des répercussions graves sur l’émergence. En effet, un assèchement trop précoce peut entraîner la destruction d’un très grand nombre de larves (Jakob et Fuselier, 2004). Il semble d’ailleurs que sur certains sites, les effectifs soient particulièrement fluctuants d’une saison à l’autre. Heidemann et Seidenbush (2002) parlent aussi de risques graves en cas de fortes inondations printanières qui, en empêchant le réchauffement de l’eau, peuvent nuire au développement des larves thermophiles.

Protection

La protection et la gestion des mares, en particulier de celles qui sont en réseau, paraît indispensable pour cette espèce. Il semble aussi important de veiller à ce que l’assèchement estival n’intervienne pas trop tôt dans les plans d’eau qui abritent de fortes populations. Enfin, des études plus approfondies sont à mener sur la répartition et le statut de ce leste dans la région pour compléter des connaissances encore parcellaires.

 

Eric et François PRUD’HOMME

 

Bibliographie

Jakob, C. & Fuselier J., 2004 – Lestes barbarus (Fabricius, 1798) & Lestes virens (Charpentier, 1825). In Les mares temporaires méditerranéennes, volume 2, fiches espèces. Station biologique du Valat : 98-100.

Utzeri C. & Ercolic C., 2004 – Disturbance by unpaired males prolongs postcopulatory guarding duration in the damselfly Lestes virens (Charpentier) (Zygoptera : Lestidae). Odonatologica 33(4), p. 291-301.

Utzeri C., Falchetti E. & Raffi R. 1987 – Adult behaviour of Lestes barbarus (Fabricius) and L. virens (Charpentier) (Zygoptera, Lestidae). Fragm. Entomol. 20(1) : 1-22.

Leste fiancé

Lestes sponsa (Hansemann, 1823).

Leste fiancé

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger

Etymologie

De sponsa (lat) = la promise ou fiancée : le Leste fiancé a changé de sexe en prenant son nom français. Dans la tribu des verts et des barbares, Lestes sponsa doit à la finesse et à l’élégance commune à l’ensemble de sa famille d’avoir hérité d’un vocable logique pour une « demoiselle », à moins que celui-ci ne souligne la durée de leur union, de l’accouplement à la ponte.

Répartition

Le Leste fiancé est une espèce paléarctique largement distribuée en Europe, abondante dans le nord jusqu’à de hautes latitudes et se raréfiant vers le sud. En France, elle est absente de l’essentiel du pourtour méditerranéen et de la Haute-Normandie.

Lestes sponsa est extrêmement localisé en Charente-Maritime (6 communes) et dans le département de la Charente (7 communes) où il se reproduit sur quelques étangs du Confolentais. De belles populations pouvant dépasser plusieurs centaines d’individus colonisent les landes humides et les étangs du nord des Deux-Sèvres et de l’est de la Vienne. La situation régionale se trouve être intermédiaire entre celle des départements aquitains voisins (Dordogne et Gironde) où l’espèce est très rare, et celle du Limousin où géologie et habitats favorables aidant, l’espèce est plus commune. Ce leste a été observé sur moins de 5% des communes du Poitou-Charentes. Cette rareté apparente peut être également liée à la difficulté d’accéder aux zones qui lui sont favorables en bordure des étangs.

Phénologie

Les premiers imagos sont observés à partir de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Leste sponsa est une espèce inféodée aux milieux lentiques. En Poitou-Charentes, il affectionne…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

A tous les stades de son développement, le Leste fiancé est particulièrement casanier et…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La destruction de la ceinture de végétation rivulaire y compris celle opérée par les ragondins, l’abaissement des niveaux d’eau, l’approfondissement des mares, l’érosion des rives, l’assèchement précoce des milieux temporaires, la disparition des mares ensoleillées du fait de leur comblement ou de leur invasion par des ronciers et des ligneux, constituent les principales causes de disparition des Lestes fiancés.

Protection

La réserve naturelle du Pinail, et plusieurs sites gérés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels (CREN) comme les brandes de Lussac-les-Châteaux ou le terrain militaire de Montmorillon dans la Vienne, l’étang tourbeux du Marichet et les landes de l’Hôpiteau dans les Deux-Sèvres abritent de belles populations du Leste fiancé. Sur ce dernier site, la réouverture de zones de landes, sans intervention sur les milieux aquatiques, a permis une progression de près de 70% de sa répartition sur les mares du site.

La suppression de la végétation ligneuse, le maintien d’un réseau cohérent de mares, la destruction organisée (mais non chimique) des ragondins, le contrôle printanier des 8 niveaux d’eau, la sensibilisation des propriétaires d’étangs à l’entretien des berges et au maintien des prairies humides riveraines sont autant d’éléments favorables à la survie de cette espèce rare en Poitou-Charentes.

Philippe ROUILLIER

Bibliographie

Johansson F., Stoks R., Rowe L. & De Block M., 2001 – Life history plasticity in a damselfly : effects of combined time and biotic constraints. Ecological Society of America. Ecology, 82(7), p. 1857-1869.

Leste à grands ptérostigmas

Lestes macrostigma (Eversmann, 1836).

Leste à grands ptérostigmas

Syn. Leste à grands stigmas

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Au bord de l’extinction

Etymologie

De makros (gr) = grand et stigma = marque, ici ptérostigma : cette espèce à de très longs ptérostigmas.

Répartition

La répartition mondiale du Leste à grands stigmas s’étend de l’Atlantique à l’Oural, de la Mongolie au Bassin méditerranéen en passant par le Caucase et la Turquie. Les exigences écologiques très particulières de cette espèce font que sa répartition est très morcelée, la plupart des pays n’abritant que quelques localités où l’espèce est présente de façon permanente.

En France, ce leste n’est connu qu’en Corse, Bouches-du-Rhône, Var, Loire-Atlantique, Vendée et Charente-Maritime.

En Poitou-Charentes, il est strictement littoral et occupait jusqu’en 1999 tous les marais saumâtres rétais, oléronnais et continentaux, de l’Anse de l’Aiguillon au marais de Meschers. La tempête de décembre 1999, en provoquant une longue submersion des marais littoraux par l’eau de mer, a sensiblement modifié ce tableau. Depuis, l’espèce n’a plus été retrouvée dans ses localités continentales. Elle existe encore dans l’île de Ré, mais c’est l’île d’Oléron qui, avec une dizaine de localités connues, constitue désormais le principal bastion de l’espèce. Durant l’inventaire, le Leste à grands stigmas a été observé dans 14 communes soit 1% des communes prospectées. En 2006 et 2007, il n’a plus été observé que sur 6 communes.

Phénologie

La période de vol s’étend du 18 mai au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les larves se développent dans des massifs de Scirpe maritime Bulboschoenus maritimus, dont le niveau de salinité…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La ponte est déposée en tandem dans une tige de scirpe, préférentiellement dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

En Charente-Maritime, l’espèce est rare, voire très rare si l’on ne prend en compte que les données postérieures à 1999. Elle est gravement menacée par la disparition de son habitat, notamment du fait de l’intensification ostréicole du bassin Marennes-Oléron. Les anciennes salines en déprise où vivent les lestes sont transformées en claires ostréicoles et remises en connexion avec le réseau salé. Le renouveau des pratiques salicoles se traduit aussi par une réduction de l’habitat du leste. Enfin, la lutte anti-moustiques passe parfois par l’élimination pure et simple des scirpaies.

Protection

A l’échelle nationale et européenne, l’espèce est très localisée. Inféodée à un habitat peu fréquent et qui se raréfie (moins de 40 micro-localités connues en France), le Leste à grands stigmas est un des odonates les plus menacés de France. A ce titre, il devrait bénéficier de protection légal. Les principaux sites de reproduction devraient aussi être protégés par des mesures réglementaires, l’acquisition foncière et une gestion conservatoire.

Des tentatives de réintroduction de l’espèce dans des espaces protégés d’où elle a disparu depuis l’ouragan de 1999 devraient être envisagées. L’objectif serait de multiplier le nombre de localités où l’espèce est présente afin de mieux assurer sa préservation.

 

Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Lacroix J.-L., 1922 – Notes de chasse. Bull. Soc. Ent. Fr., 16 :251-252.

Leste des bois

Lestes dryas (Kirby, 1890).

Leste des bois

Syn. Leste dryade

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger

Etymologie

Du latin dryas, dérivé du grec druas, de drus = chêne. Dans la mythologie, les dryades sont des nymphes protectrices des arbres et des forêts.

Répartition

Le Leste dryade est largement réparti dans l’hémisphère nord. En France, il est présent dans toutes les régions, mais avec des densités variables.

En Poitou-Charentes, il est localisé et sans doute encore assez méconnu. Rare en Charente (2 données antérieures à 1999), il est de répartition diffuse en Vienne. Il devient plus présent et même localement abondant de l’île de Ré à la Haute-Saintonge, du Marais poitevin à la Gâtine deux-sévrienne. Il a été observé dans 50 communes, soit 4 % des communes prospectées.

Phénologie

Il s’agit d’un des lestes les plus précoces. Les premières émergences sont…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Leste dryade est inféodé aux milieux…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La larve connaît un développement rapide entre 6-10 semaines. Il est parfois possible de voir…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le Leste dryade est menacé par l’abaissement des nappes dû aux pompages agricoles, qui assèchent précocement de nombreuses zones humides temporaires et en modifient la composition floristique. Dans de nombreux secteurs para-tourbeux, le drainage a permis la mise en culture de vastes superficies de secteurs favorables aux lestes.

Dans les zones littorales, l’urbanisme a d’ores et déjà détruit de nombreuses localités où l’espèce était présente (marais d’Aytré, d’Angoulins ou de La Rochelle par exemple). L’intensification de la production ostréicole se traduit sur l’île d’Oléron et dans le marais de Brouage par une reconquête des anciennes salines en déprise et une remise en eau salée de nombreux bassins.

Ailleurs, la disparition des mares et la conversion des étangs vers la pisciculture ou en zones de loisir fragilisent les populations déjà dispersées de cette espèce menacée.

Protection

La prise en compte de Lestes dryas dans la gestion des zones humides est indispensable pour assurer la survie de cette espèce fragile mais capable de maintenir des populations très importantes dans les secteurs favorables. Une meilleure gestion de l’eau et une exploitation plus extensive des milieux naturels seront nécessaires à la survie de cet odonate en déclin.

 

Philippe JOURDE & Jean-Pierre MONTENOT

 

Bibliographie

Röhn C., 2002 – Ecologie de Lestes dryas Kirby, 1890 et de Sympetrum flaveolum (L., 1758) dans le sud-ouest de l’Allemagne. In Boudot J.-L., Dommanget J.-L. (Coordinateurs), Actes des Premières et Secondes Rencontres odonatologiques de France (Bonnevaux 4, 5 et 6 août 1990 – Oulches 16, 17, 18 et 19 juin 1995). Martinia, H.S 4 : 109-114.

Leste sauvage

Lestes barbarus (Fabricius, 1798).

Leste sauvage

Syn. Leste barbare

Etymologie

Lestes (gr) = brigand, pirate ; barbarus (gr/lat) = barbare. Cette espèce a été décrite du nord-ouest de l’Afrique, région géographique où vivaient les Berbères et dénommée Barbarie ou Etats barbaresques jusqu’au début du XIXe siècle.

Répartition

Largement réparti en Europe méridionale, le Leste barbare est présent partout en France et semble progresser vers le nord (Ott, 2007). Son abondance varie sensiblement d’une région à l’autre. Il en est de même en Poitou-Charentes où l’espèce est commune et fréquente sur le littoral charentais-maritime mais plus dispersée en Charente, Vienne et Deux-Sèvres. Elle a été notée dans 189 communes, soit 16 % des communes prospectées.

Phénologie

La période de vol s’étend du 21 avril au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Leste barbare est une espèce des eaux stagnantes, souvent temporaires, parfois saumâtres, toujours ensoleillées. Les larves vivent dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le court développement larvaire se ferait entre…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le Leste barbare est assez commun en Charente-Maritime. Cependant, la gestion des zones de marais lui est de plus en plus défavorable (connexion des dépressions humides au réseau de fossés et canaux, assèchement précoce, transformation en tonne de chasse avec élimination de la végétation palustre).

Dans les autres départements, la régression des mares et la diminution du nombre d’étangs favorables peut provoquer des phénomènes d’isolement de populations qui, à terme, peuvent se traduire par des disparitions locales.

Protection

La préservation de l’espèce, notamment dans les départements continentaux du Poitou-Charentes, passe par la préservation et la restauration des mares et des étangs pourvus d’une ceinture de végétation, où le niveau d’eau varie sensiblement au fil des saisons.

Dans la frange littorale, la préservation des dépressions déconnectées des réseaux des canaux et des chenaux salés est indispensable au maintien des meilleurs sites de reproduction.

 

Philippe JOURDE & Didier VON TILLMANN

 

Bibliographie

Jödicke R., 1997 – Die Binsenjungfern und Winterlibellen Europas. Die Neue Brehm Bücherei. Band 631. Westarp Wissenschaften, Magdeburg, 277 p.

Ott J., 2007 – The expansion of Mediterranean dragonflies in Europe as an indicator of climatic changes – effects on protected species and possible consequences for the Natura 2000 web. P. 22-24 in Secretariat of the Convention on Biological Diversity – emerging issues for biodiversity conservation in a changing climate. 12th Meeting of the Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice of the Convention on Biological Diversity. Montreal, Technical Series n°. 29.