Petite Nymphe au corps de feu

Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776).

Petite Nymphe au corps de feu

Syn. Nymphe à corps de feu

Etymologie

De pyrrhos (gr) = rouge feu et sama (gr) = corps : cette espèce est rouge orange ; nymphula diminutif de nympha (gr) = nymphe : déesse de la nature ou nymphula (lat) = petite mariée, par allusion à la couleur du voile rouge-orange que portaient les romaines antiques sur leur visage lors de leur mariage.

Répartition

Pyrrhosoma nymphula est répandue dans toute l’Europe, mais moins abondante et plus localisée au sud.

En France, elle est présente sur tout le territoire métropolitain et c’est l’une des libellules les plus fréquentes.

Elle est commune en Poitou-Charentes, souvent en populations importantes. Elle a été recensée sur 414 communes de la région (35 %).

Phénologie

La Petite nymphe au corps de feu est une espèce précoce. C’est l’une des premières libellules à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

P. nymphula vit et se reproduit dans des milieux humides très variés : des eaux stagnantes comme…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les observations régionales d’émergences étalées d’avril à fin juillet ainsi que la présence d’individus en maturation notés dès la fin mars, sont…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Ce coenagrionidé n’est pas menacé en Poitou-Charentes. Son abondance s’expliquant, entre autre, par le large spectre d’habitats qu’il occupe. Pourtant, comme pour la grande majorité des odonates, il subit les altérations et destructions des milieux humides, notamment les eaux de petites dimensions qu’il affectionne, en particulier petits ruisseaux et mares de plus en plus souvent en assec ou dégradés.

Protection

Aucune mesure de protection ciblée ne semble nécessaire à la préservation de cette espèce au statut de protection favorable.

 

Eric HOLTHOF

 

Bibliographie

Lawton J.H., 1970 – A population study on larvae of damselfy Pyrrhosoma nymphula (Sulzer) (Odonata : Zygoptera). Hydrobiologia 36 (1) : 33-52.

Agrion nain

Ischnura pumilio (Charpentier, 1825).

Agrion nain

Syn. Ischnure naine

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

De pumilio (lat) = nain ; il s’agissait du plus petit odonate connu par Charpentier jusqu’en 1825.

Répartition

La vaste répartition géographique de cet agrion d’affinité subméditerranéenne s’étend de l’Europe de l’ouest jusqu’en Chine.

En France, il est présent dans la plupart des départements mais semble plus localisé au nord.

La région Poitou-Charentes accueille des populations éparses, mais apparemment mieux développées en Charente-Maritime. Peu commune dans les Deux-Sèvres et en Charente, cette espèce est rare en Vienne. Elle a été recensée sur 117 communes (10 %).

Phénologie

Un développement larvaire court permet à deux générations de se succéder au cours d’une même saison. Cette tendance est…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est dans les extrêmes que ce fragile zygoptère trouve ses habitats de prédilection, qui ont toutefois en commun…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les mâles reproducteurs sont régulièrement agressifs les uns vis-à-vis des autres sans que pour cela ils ne défendent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Présent dans 10 % des communes, I. pumilio entre dans la catégorie des odonates « quasi menacés » en Poitou-Charentes selon les termes de la liste rouge régionale. En fait, les principales menaces sont liées à son comportement et ses habitudes écologiques qui limitent le choix des habitats où l’espèce peut se maintenir. En effet, les biotopes très fermés où il peut se préserver de la compétition interspécifique ont tendance à être détruits.

Protection

Capable d’une grande capacité d’adaptation, l’Agrion nain semble être actuellement en relative expansion. Sa protection passe par le respect systématique des zones humides temporaires.

 

Olivier PREVOST

 

Bibliographie

François R., Delasalle J.-F – et Spinelli F., 2003 – Observations d’Ischnura pumilio (Charpentier, 1825) dans des champs inondés de la Somme et de l’Oise. Bilan des connaissances en Picardie et mentions récentes dans les départements du Pas-de-Calais, de Seine-Maritime et du Val-d’Oise. Martinia, 19 (3) : 83-91.

Scher O. et Thiery A., 2005 – Odonata, Amphibians and environmental characteristics in motorway stormwater retention ponds (Southern France). Hydrobiologia, vol. 551 : 237-251.

Agrion élégant

Ischnura elegans (Vander Linden, 1820).

Agrion élégant

Syn. Ischnure élégante

Etymologie

Ischnura de ischnos (gr) = maigre, mince et ura (gr) = ventre du fait de la finesse de l’abdomen (comparé à celui des calopteryx spp.) ; elegans (lat) = élégant.

Répartition

L’Agrion élégant est une espèce dont l’aire de répartition est vaste et s’étend du Golfe Persique au domaine atlantique.

Il s’agit d’une libellule très commune, présente partout en France (sauf en Corse).

Cet agrion est l’une des espèces les plus répandues en Poitou-Charentes et il peut parfois être très abondant. Il est également présent sur les îles de Charente-Maritime. Ischnura elegans a été recensé sur 917 communes de la région (78 %).

Phénologie

Dans la région, les premières observations sont réalisées début avril avec parfois…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L’Agrion élégant est ubiquiste et montre un caractère pionnier marqué. C’est souvent la première libellule…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les mâles de cette espèce sont peu territoriaux, même si parfois on peut assister à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce ubiquiste est présente sur de nombreux milieux et est capable de supporter des pollutions importantes. Elle ne paraît pas être en danger en Poitou-Charentes.

Protection

En Poitou-Charentes, I. elegans ne bénéficie d’aucune mesure de protection. Les mesures mises en place pour d’autres espèces plus sensibles seront favorables à cet agrion ubiquiste.

 

Miguel GAILLEDRAT

 

Bibliographie

Williamson T., Meurgey F., 2001 – Microhabitats refuges pour les larves d’Ischnura elegans (Vander Linden, 1820) et Platycnemis pennipes (Pallas, 1771) (Odonata, Zygoptera, Platycnemididae et Coenagrionidae). Martinia, 17 (3) : 110.

Naïade au corps vert

Erythromma viridulum (Charpentier, 1840).

Naïade au corps vert

Etymologie

Viridulum, diminutif de viridis (lat) = vert, verdâtre. La femelle a souvent le thorax teinté de vert.

Répartition

La Naïade au corps vert est largement répandue dans toute l’Europe, des rivages de l’Atlantique et de la Méditerranée à ceux de la mer du Nord et de la Baltique.

En France, Erythromma viridulum possède une vaste répartition partout où elle trouve des habitats favorables. La Naïade au corps vert, largement répartie et abondante dans l’Ouest de la France devient sporadique dans la moitié Est.

Cette espèce d’origine méridionale très ubiquiste a largement colonisé le Poitou-Charentes en un siècle, inversant son niveau d’abondance avec Erythromma najas, plus exigeante quant à la qualité des milieux fréquentés. Gelin (1908) la qualifiait d’espèce plutôt méridionale. On la retrouve ainsi dans 20% des communes prospectées (246 communes), en majorité en Charente-Maritime où son taux de présence atteint les 65% alors qu’il oscille entre 20% en Deux-Sèvres et moins de 10% sur les deux autres départements.

Phénologie

Les premiers imagos sont observés à partir du…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Naïade au corps vert apprécie les plans d’eau, les canaux et les cours d’eau ensoleillés à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

A tous les stades de son existence, l’imago est intimement lié à la surface de l’eau. Les mâles adultes, casaniers et volontiers grégaires, s’éloignent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Actuellement en expansion, E. viridulum s’adapte facilement à la dégradation de la qualité de son environnement. Elle tolère le réchauffement et l’eutrophisation des cours d’eau. Les amas d’algues vertes qui s’y développent lui servent de perchoir et de support de ponte tout comme les plantes invasives introduites parmi lesquelles les jussies (Ludwigia peploïdes, L. uruguayensis), le Myriophylle du Brésil Myriophyllum brasiliense, l’Elodée dense Egeria densa ou l’Azolla Azolla filiculoïdes. La seule menace perceptible pour la Naïade au corps vert et plus encore pour l’ensemble de l’écosystème des eaux douces, serait une disparition généralisée de la végétation aquatique. Cette hypothèse devient réalité avec la prolifération des Ecrevisses de Louisiane, en expansion rapide dans les marais poitevin et charentais. Celles-ci peuvent en quelques mois transformer un milieu équilibré en canal boueux dépourvu de toute trace de vie.

Protection

Cette espèce adaptable et présente dans des milieux très déséquilibrés n’a pas besoin d’une protection spécifique mais la végétation flottante qui lui servait d’habitat originel a fortement régressé. Une destruction organisée et sélective des jussies et des ragondins permettrait de maintenir les peuplements de végétaux flottants indigènes comme l’Hydrocharis des grenouilles ou les potamots.

 

Philippe ROUILLIER

 

Naïade aux yeux rouges

Erythromma najas (Hansemann, 1823).

Naïade aux yeux rouges

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger

Etymologie

Najas de naïades, déesses grecques protectrices des sources et rivières.

Répartition

Cette espèce eurosibérienne, présente de la Grande-Bretagne jusqu’au Japon, est largement répartie et commune en France. Elle y paraît cependant moins fréquente dans le nord-ouest et quasi-absente dans le tiers sud de la France.

Observée dans les 4 départements, elle y est peu répandue (6% des communes prospectées, 64 sites), même si elle semble avoir été un peu plus courante en Charente-Maritime (8%). Elle est rare dans les autres départements : Charente (2%), Vienne (3%), Deux-Sèvres (4%). Dans le Poitou, on ne retrouve cette naïade quasiment qu’en eaux stagnantes, sur les plans d’eau marécageux et eutrophes de la Gâtine et du Montmorillonnais. Les effectifs des populations connues dans la région ne sont guère importants.

Phénologie

Plus précoce qu’Erytrhomma viridulum, les premiers individus sont observés à partir de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Naïade aux yeux rouges affectionne les eaux stagnantes à légèrement courantes. On retrouve…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Comme toutes les Naïades, cette espèce se caractérise par des vols…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Non menacée en France, cette espèce y est tout de même considérée comme en déclin confirmé. En Poitou-Charentes, depuis une dizaine d’années, ses effectifs régressent de façon drastique et lui ont valu son classement comme espèce en danger sur la liste rouge régionale. Cette naïade a quasiment disparu du fleuve Charente en 3 ans, alors que la basse vallée de ce dernier était jusqu’ici l’un des bastions de l’espèce dans la région. La disparition des herbiers aquatiques du fait de l’apparition d’espèces allochtones, en particulier le Ragondin Myocastor coypus et l’Ecrevisse de Louisiane Procambarus clarkii, ainsi que l’eutrophisation voire une gestion piscicole inadaptée de ses biotopes aquatiques lotiques sont à l’origine de ce déclin.

Une inversion de l’abondance est constatée au cours du XXe siècle (Gelin, 1908) avec E. viridulum.

Protection

Les trois principaux axes nécessaires à la conservation de la Naïade aux yeux rouges sont la lutte contre les espèces aquatiques allochtones, la conservation de la qualité de l’eau et une gestion extensive des plans d’eau. Le premier concerne la mise en place de programmes collectifs, sur chaque bassin-versant, de contrôle des espèces invasives ayant un impact sur les herbiers aquatiques des rivières, étangs et mares et en particulier le Ragondin et l’Ecrevisse de Louisiane. Le maintien des herbiers aquatiques typiques des eaux eutrophes, par celui de la bonne qualité de l’eau, constitue un élément essentiel à la survie de l’espèce. Enfin, une sensibilisation sur l’utilité de conserver ceintures d’hélophytes et herbiers aquatiques serait à effectuer auprès des propriétaires d’étangs concernés par des populations de cette espèce.

 

Nicolas COTREL

 

Bibliographie

Mayhew P.-J., 1994 – Food intake and adult feeding behaviour in Calopteryx splendens (Harris) and Erythromma najas (Hansemann) (Zygoptera : Calopterygidae, Coenagrionidae). Odonatologica 23 : 115-124.

Agrion de Vander Linden

Erythromma lindenii (Sélys, 1840).

Agrion de Vander Linden

Syn. Naïade aux yeux bleus

Etymologie

Erythromma du grec erythros signifiant rouge et omma signifiant yeux ; les deux autres espèces du genre ont en effet les yeux rouges. Lindenii vient du nom de l’entomologiste P.L. Vander Linden (1797-1831).

Répartition

C’est une espèce méridionale dont la répartition est nettement holoméditerranéenne. Cependant, il semble qu’actuellement, elle étende nettement son aire de distribution au nord en y étant de moins en moins exigeante en matière d’habitat colonisé.

En France, Erythromma lindenii est présent sur l’ensemble du territoire et considéré comme commun.

Dans la région Poitou-Charentes, c’est l’un des taxons les plus répandus. Il est très commun dans les quatre départements. Cette espèce a été recensée dans 1792 localités réparties sur 664 communes (56,5%).

Phénologie

Quelques émergences ont été observées dès la mi-avril (18/04 en Charente). Cependant, …(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

En Poitou-Charentes, on peut rencontrer E. lindenii dans la plupart des milieux aquatiques. Cependant, l’espèce semble…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le comportement territorial de cet agrion est très marqué. Les mâles matures gardent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce ubiquiste, dont l’aire de répartition est actuellement en expansion ne parait pas subir de menaces dans la région. Il semble que le seul facteur qui limite son développement dans tous les milieux soit la présence d’autres espèces utilisant la même niche écologique qu’elle : Coenagrion puella et parfois Erythromma viridulum.

 

Eric PRUD’HOMME et François PRUD’HOMME

 

Bibliographie

Utzeri, C., E. Falchetti & G. Carchini., 1983 – The reproductive behaviour in Coenagrion lindeni (Selys) in Central Italy (Zygoptera : Coenagrionidae). Odonatologica 12(3) : 259-278.

Agrion mignon

Coenagrion scitulum (Rambur, 1842).

Agrion mignon

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

De scitulus (lat) = mignon, élégant.

Répartition

Cette espèce présente une répartition européenne et française, vaste mais très discontinue en Poitou-Charentes, elle est assez répandue, mais ses localités sont parfois dispersées et relativement isolées. Elle est bien présente dans les réseaux de mares du Montmorillonnais, du Confolentais, de la Gâtine deux-sévrienne et de Haute-Saintonge. Elle est localement abondante en bordure des marais arrière-littoraux mais rare ailleurs.

Phénologie

Les premiers imagos sont notés dès le 10 mai, mais le pic d’émergence se situe…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L’Agrion mignon est un odonate des eaux stagnantes à très faiblement courantes. Les larves vivent dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les œufs éclosent en 6 semaines. Le développement larvaire se fait en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La disparition des mares, leur assèchement chronique ou la diminution de la qualité de l’eau sont les principales menaces qui affectent l’Agrion mignon.

Le faucardage des étangs et l’intensification des étangs piscicoles peuvent conduire à la disparition des habitats de l’espèce.

Dans les marais arrière-littoraux et alluviaux, le drainage des dépressions inondées ou leur connexion au réseau syndical fait courir un grave danger à l’espèce.

Partout, l’arrivée de l’Écrevisse de Louisiane est problématique car cette espèce fait disparaître les végétaux aquatiques.

Protection

Cette espèce n’est pas menacée à court terme mais la restauration et la protection des mares et dépressions inondées sont nécessaires pour conserver l’espèce à plus long terme. Comme pour les autres espèces, le maintien de la qualité et de la ressource en eau est une priorité. Dans les zones piscicoles, des zones non faucardées doivent être préservées.

 

Philippe JOURDE & Sylvain BONNIFAIT

 

Bibliographie

Cordero A., Santolamazza-Carbone S., 1992 – A twenty four-hours-lasting tandem in Coenagrion scitulum (Ramb.) in the laboratory (Zygoptera : coenagrionidae). Notul. Odonatol., 3 (10) : 157-172.

Cordero A., Santolamazza-Carbone S., Utzeri C., 1995 – Male disturbance, repeated insemination and sperm competition in the damselfly Coenagrion scitulum (Zygoptera : Coenagrionidae). Anim. Behav., 49 : 437-449.

Agrion joli

Coenagrion pulchellum (Vander Linden, 1825).

Agrion joli

Syn. Agrion exclamatif

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger

Etymologie

De pulchellus (lat) = joli, gracieux.

Répartition

Coenagrion pulchellum est une espèce euro-sibérienne.

En France, il est très largement réparti et peut-être localement abondant. Néanmoins, il est absent des reliefs les plus élevés et semble peu commun et moins fréquent dans le Sud-Ouest.

En Poitou-Charentes, c’est l’espèce la plus rare de son genre. Elle est présente dans les quatre départements mais de façon très localisée. Cette espèce a été recensée dans 71 localités sur 63 communes (5,4%).

Phénologie

Dans la région, les dates extrêmes d’émergence vont du 10 avril au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les observations de cet agrion en Poitou-Charentes proviennent essentiellement de milieux…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

C. pulchellum a un comportement territorial marqué mais discret. Cantonné à un petit espace, souvent accroché à mi-hauteur dans la végétation rivulaire, le mâle…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Même si l’espèce est discrète et peut passer inaperçue au milieu de populations d’autres agrions, il semble que la plupart des populations de C. pulchellum connues en Poitou-Charentes possèdent des effectifs peu importants. De plus, ces populations sont dispersées et localisées, ce qui les rend évidemment très fragiles. Comme la plupart des odonates, l’Agrion joli est sensible aux perturbations causées à son habitat (fauchage, piétinement,…), à la qualité de l’eau (pollutions diverses) et à la durée quotidienne de l’ensoleillement du milieu (fermeture par des ligneux en particulier). Dans les sites actuellement connus, il est évident que toute atteinte à l’intégrité du fin complexe d’habitats occupés entraîne à terme, la disparition de la population concernée.

Protection

Pour cette espèce considérée comme en danger dans la région, il semble nécessaire de préserver au maximum les stations connues, en particulier celles qui présentent les populations les plus importantes sur une grande superficie de milieu aquatique ; c’est notamment le cas pour la portion du fleuve Charente entre Aunac et Luxé. Cette préservation passe par le maintien de la qualité des eaux bien sûr, mais aussi d’une épaisse ceinture d’hélophytes sur certaines rives. Il convient aussi de veiller parfois à ce que des plantations de ligneux (peupliers notamment) ne réduisent pas de façon rédhibitoire la quantité d’ensoleillement sur ces mêmes berges. Enfin, il paraît indispensable de suivre les populations déjà recensées pour compléter les connaissances locales sur l’écologie de l’espèce et pour évaluer les tendances quant à son statut de conservation.

 

Eric PRUD’HOMME et François PRUD’HOMME

 

Agrion jouvencelle

Coenagrion puella (Linnaeus, 1758).

Agrion jouvencelle

Etymologie

De puella (lat) = demoiselle, jouvencelle.

Répartition

L’Agrion jouvencelle possède une aire de répartition qui s’étend de l’ouest de l’Europe à la Sibérie. En Europe comme en France, cette espèce est très commune. Depuis les années 1960, cet agrion a progressé d’environ 100 km vers le nord dans les îles Britanniques. Cette progression semble s’expliquer par le réchauffement climatique.

En Poitou-Charentes, cette espèce est très répandue et a été observée sur 639 communes de la région (54 %). Présente sur l’île d’Oléron, elle n’a toutefois pas été observée sur les îles d’Aix et de Ré.

Phénologie

Dans la région, les premières émergences sont généralement observées à partir du…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Coenagrion puella est une espèce fréquentant des milieux aquatiques variés. On le trouve cependant…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire dure de 6 mois à 2 ans. Les larves prêtes à se métamorphoser grimpent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est capable de supporter des pollutions importantes et ne paraît pas en danger en Poitou-Charentes. Cependant dans les marais de Charente-Maritime, l’Agrion jouvencelle a tendance à régresser fortement au profit d’espèces encore moins exigeantes quant à la qualité de l’eau (Erythromma lindenii et E. viridulum notamment). Le comblement des mares peut aussi, dans certains secteurs de la région, être un facteur défavorable au maintien de l’espèce.

Protection

En Poitou-Charentes, cette espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection. Le maintien d’un réseau de milieux stagnants riches en végétation suffit à assurer sa conservation.

 

Miguel GAILLEDRAT

 

Agrion de Mercure

Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840).

Agrion de Mercure

DHFF annexe II

Protection nationale

Etymologie

Coenagrion de coen dérivation probable de koinos = ensemble ; les Coenagrionidae volent souvent en tandems, et agrion, d’agrios = qui vit dans les champs ; en période de maturation, ces insectes fréquentent souvent les prairies. mercuriale de mercurialis (lat) = qui appartient à Mercure : le dessin noir du 2ième segment abdominal ressemble au symbole de Mercure.

Répartition

L’Agrion de Mercure est une espèce atlanto-méditérannéen-ne, qui occupe l’essentiel du territoire français. Il est plus rare voire localement absent du nord et du nord-ouest et évite les zones de relief. La France présente vraisemblablement la plus grosse population mondiale de l’espèce.

En Poitou-Charentes, les trois quarts des données collectées à ce jour l’ont été dans les deux départements charentais. Son écologie lui confère une distribution hétérogène lui faisant notamment éviter la frange littorale et le Marais Poitevin, où les ruisseaux sont absents. De plus, les populations sont nettement plus réduites et localisées dans la Double et le Confolentais. Observé sur 403 communes (34% des communes prospectées), Coenagrion mercuriale est largement réparti notamment en raison du développement important du réseau hydrographique régional.

Phénologie

L’Agrion de Mercure est une espèce précoce. Les premiers individus émergent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est une espèce des eaux courantes de faibles dimensions et à débit modéré. Elle semble tolérante à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos ne s’éloignent guère de leurs sites de reproduction, où les mâles sont parfois…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Bien que L’Agrion de Mercure soit largement réparti dans la région, ses populations régressent de façon importante. Ceci est lié aux nombreuses atteintes que subissent les milieux qu’il fréquente : rupture des débits, assèchement précoce, fermeture par embroussaillement, création de retenues d’eau et d’étangs, dégradation de la qualité des eaux (eutrophisation), mise en culture des têtes de bassins, piétinement des berges et du lit. Certaines pratiques de curages qui font disparaître la végétation ou le désherbage chimique des ruisseaux sont particulièrement nocifs à l’espèce. En outre, le fait que ses habitats de reproduction soient de dimensions réduites rend cette espèce particulièrement sensible à toute modification du milieu.

Protection

La préservation de C. mercuriale passe en premier lieu par celle de ses habitats et en particulier par celle des sources et ruisseaux en tête de bassin. Une gestion durable de la quantité et de la qualité de l’eau des cours d’eau occupés et le maintien des prairies et de la végétation rivulaire sont indispensables à la pérennité de l’espèce en Poitou-Charentes.

Espèce inscrite en annexes II de la Directive « Habitats-Faune-Flore », l’Agrion de Mercure bénéficie de mesures de conservation pour certaines de ses populations dans le cadre du réseau Natura 2000. La région est au deuxième rang national pour le nombre de sites Natura 2000 accueillant cette libellule (20), ce qui lui confère un rôle important dans sa préservation et permet d’espérer une préservation à long terme de plusieurs populations sur les différents départements.

 

Benoît ROCHELET

 

Bibliographie

Deliry C., & Grand D., 1998 – L’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) dans la moyenne vallée du Rhône. Mise en perspective des données par rapport à la région Rhône-Alpes. Collection : Dossiers d’Etude. Groupe de Recherche et de Protection des Libellules « Sympetrum », Aiguebelette-le-lac. 26p.

Thompson DJ., Purse BV. & Rouquette JR., 2003 – Monitoring the Southern Damselfly, Coenagrion mercuriale. Conserving Natura 2000 Rivers Monitoring Series No. 8., English nature, Petersborough. 26p.