Gomphe joli

Gomphus pulchellus (Sélys, 1840).

Gomphe joli

Syn. Gomphe gentil

Etymologie

Pulchellus (lat) = joli, charmant.

Répartition

Le Gomphe joli est une espèce possédant une aire de répartition localisée à l’ouest de l’Europe. Son expansion récente à l’est du Rhin pourrait s’expliquer par la présence de nombreuses gravières, mais surtout par le réchauffement du climat (Heidemann et al., 2002).

En France, ce gomphe est une espèce assez commune (absent de Corse).

En Poitou-Charentes, Gomphus pulchellus espèce présente dans les quatre départements est commune, bien qu’absente des îles de Charente-Maritime. Il a été recensé sur 405 communes de la région (34 %).

Phénologie

La période d’émergence s’étend de mi-avril (14/04) à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Contrairement aux autres gomphidés, cette espèce possède une écologie plastique. On le trouve…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire dure 2 à 3 ans. L’émergence se fait sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est la plus commune des gomphes et ne semble pas en danger en Poitou-Charentes. Pour faire face à la destruction ou à la modification de ses habitats originaux, le gomphe joli est capable de coloniser et de se développer dans de nouveaux plans d’eau parfois très artificialisés (sablières, étangs de pêche et bassins d’irrigation).

Protection

En Poitou-Charentes, cette espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection.

 

Miguel GAILLEDRAT

 

Gomphe à pattes jaunes

Gomphus flavipes (Charpentier, 1825).

Gomphe à pattes jaunes

DHFF annexe IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Au bord de l’extinction

Etymologie

Gomphus de gomphos (gr) = clou, coin, cheville du fait de la forme en massue de l’abdomen des mâles ; flavi (lat) = jaune ; pes (lat) = pieds.

Répartition

Cette libellule eurosibérienne occupe toute l’Europe centrale jusqu’à l’est de la Sibérie. En Europe occidentale la répartition est nettement morcelée.

En France, l’essentiel de la population reproductrice est implantée sur le cours de la Loire et de ses principaux affluents, ainsi que, de façon excentrée, sur l’Adour dans le sud-ouest.

En Poitou-Charentes, Gomphus flavipes n’est connu que par deux données obtenues sur la rivière Vienne. En 1998, 12 exuvies ont été trouvées au Bec des Deux Eaux tout au nord du département de la Vienne (en limite avec l’Indre-et-Loire) (Prévost, 1998) et en 2008, 3 exuvies ont été récoltées très en amont sur le cours de la rivière, au dessus du barrage de Jousseaux sur la commune d’Availles-Limouzine (Gailledrat, com. pers.) et aux portes du département de la Charente.

Phénologie

Les exuvies ont été récoltées le 26 juin et le 18 juillet, ce qui correspond à la période…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les stations du département de la Vienne correspondent à l’habitat décrit habituellement pour cette espèce : partie calme d’une grande rivière de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

biologie

Les exuvies ont été découvertes en position verticale, sur un muret en béton en partie immergé, à 1 mètre de la surface, et sur des végétaux aquatiques verticaux à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le statut de G. flavipes en Poitou-Charentes est extrêmement précaire. Les recherches, menées depuis 1998, dans le secteur de la confluence Vienne-Creuse sont restées vaines. Comme le souligne Cochet (2005), il est possible que l’arasement du barrage de Maisons Rouges en 1999 ait rendu ce secteur de la Vienne, au débit désormais plus rapide, moins favorable à G. flavipes. Mais la découverte toute récente de l’espèce, 100 km en amont, montre qu’elle peut s’aventurer loin de ses zones de prédilection. Entre les deux stations, les possibilités sont nombreuses de voir s’implanter l’espèce, et la Vienne s’impose clairement comme la « porte d’entrée » de cette libellule en Poitou-Charentes.

Protection

La reproduction du Gomphe à pattes jaunes reste aujourd’hui exceptionnelle dans notre région, puisqu’elle n’a été constatée qu’à deux reprises. Dans la liste rouge régionale, cette espèce fait donc partie des sept odonates considérés comme étant « au bord de l’extinction ». Toutefois, envisager des mesures de conservation sur ces seules données ne serait pas justifié. La découverte en 2008 d’une nouvelle reproduction dans le sud de la Vienne est-elle un signe du regain de ce gomphidé observé ailleurs en Europe depuis quelques temps ? Quoi qu’il en soit, une recherche dans les secteurs favorables du cours de la Vienne est désormais indispensable, en Vienne mais aussi en Charente.

 

Olivier PREVOST

 

Bibliographie

Cochet G., 2005 – L’effacement du barrage de Maisons Rouges et la faune aquatique. www.mab-france.org/fr/publi/naturalite_territoires/ COCHET.htm

Lohr M., 2003 – Etude faunistique des odonates des plaines alluviales de l’Allier et de quelques affluents au nord-ouest de Moulins (Département de l’Allier, du Cher et de la Nièvre). Martinia, 19 (4) : 123-148.

Anax porte-selle

Hémianax ephippiger (Burmesteir, 1839 = Hemianax ephippiger).

Anax porte-selle

Syn. Anax ephippiger

Etymologie

Ephippiger de ephippion (gr) = selle et ger (um) (lat) = porter, soit porte-selle : les mâles arborent une tache bleu azuré sur le 2e segment abdominal, dont la forme rappelle celle d’une selle de cheval.

Répartition

L’Anax porte-selle est une espèce d’Afrique et de l’ouest de l’Asie qui se déplace sur de longues distances à la recherche d’habitats favorables à sa reproduction (zones humides créées par les pluies).

Ces migrations concernent régulièrement l’Europe balkanique et méditerranéenne. Occasionnellement, des insectes sont observés plus au nord, (jusqu’en Islande), pouvant engendrer des cas de reproduction ponctuels en Europe occidentale et centrale.

En France, l’espèce n’est régulière que dans le pourtour méditerranéen où elle s’est reproduite à plusieurs reprises.

L’Anax porte-selle est occasionnel en Poitou-Charentes. Pour l’heure, toutes les données disponibles sont littorales et concernent la Charente-Maritime. Il a été observé à cinq reprises en quatre localités, dont trois seulement sont des zones humides : 14/03/1998 : un imago posé sur la flèche dunaire de Bonne-Anse, Les Mathes ; 31/01/1999 : un cadavre est trouvé dans la laisse de mer de la même localité ; 28/05/2000 : un mâle erratique, Chenal Neuf, Saint-Pierre-d’Oléron ; 02/08/2004 : un mâle erratique, station de lagunage de Saint-Denis-d’Oléron ; 17/07/2005 : un mâle territorial, La Grande Cisière à Saint-Just-Luzac. Plusieurs autres observations, peu ou pas documentées, sont laissées de côté. Elles concernent des observations côtières dans la région de La Rochelle ou de la presqu’île d’Arvert.

Phénologie

Les données charentaises-maritimes de janvier et mars concernent manifestement des individus migrateurs de première génération, aussi observés le long du…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les imagos sont apparemment peu exigeants en matière d’habitats. Ils recherchent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

D’après la littérature (Sternberg & Buchwald, 2000), les œufs éclosent après 10-12 jours et la larve se développe en…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Protection

Aucune mesure de protection particulière n’est envisagée pour cette espèce qui n’est pas établie en Poitou-Charentes et pour laquelle aucune menace avérée n’est identifiée.

 

Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Jacquemin G., Boudot J.-P., 1999 – Les libellules (odonates) du Maroc. Société française d’odonatologie, Bois d’Arcy, Fance, 150 p.

Jödicke R., 1995 – Frühjahrsaspekte des Odonatenfauna in Marokko südlich des Hohen Atlas. Opusc. Zool. Flumin., 134 : 1-10.

Sternberg K., Buchwald R., 2000 – Die Libellen Baden-Württembergs. Band 2 : Großlibellen (Anisoptera), Literatur. Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, Allemagne, 712 p.

Aeschne printanière

Brachytron pratense (Müller, 17б4).

Aeschne printanière

Syn. Aeschne-velue printanière

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

Brachytron du grec brachynô = court et êtron= abdomen, ventre (du fait de la taille de cette espèce qui en fait la plus petite des Aeschnidés d’Europe) ; pratense du latin pratum = pré, prairie (probablement en raison du fait qu’on observe souvent l’espèce dans les prairies en période de maturation). Le nom français rappelle que cette espèce a une période de vol essentiellement printanière.

Répartition

L’Aeschne printanière présente une large répartition dans le domaine paléarctique occidental.

En France, elle occupe l’essentiel du territoire mais est rare dans le quart sud-ouest et évite les massifs montagneux.

En Poitou-Charentes, l’espèce est présente sur l’ensemble des 4 départements où elle est assez rare (14% des communes prospectées, 163 communes). En revanche sa répartition n’est pas homogène. L’espèce est largement répartie et assez commune en Charente-Maritime alors qu’en Deux-Sèvres, Vienne et Charente, sa distribution est plus sporadique. Ses exigences en terme d’habitats expliquent cette distribution.

Phénologie

Brachytron pratense est la plus précoce des Aeschnidae de la région. Les premières émergences…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

En Poitou-Charentes, cette espèce se reproduit dans les…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les mâles ont un comportement patrouilleur, ils circulent à la recherche des…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Brachytron pratense est gravement menacé en Poitou-Charentes. L’eutrophisation excessive des eaux, la disparition des hélophytes notamment par progression des ligneux, ou encore une gestion inadaptée des niveaux d’eau dans les marais, peuvent affecter ses populations.

La reconnexion des dépressions inondées au réseau de canaux et fossés peut entraîner des problèmes de qualité d’eau, des variations de nappes importantes et faciliter l’accès des espèces invasives. La mise en relation des eaux saumâtres et des eaux salées, notamment pour la conchyliculture, est également problématique. La modification du cycle naturel des crues, par exemple en val de Charente, a déjà entraîné la régression de populations d’Aeschne printanière.

Protection

La préservation de cette espèce passe par le maintien des roselières et formations d’hélophytes dans les plans d’eau, les mares et les canaux. La bonne gestion des niveaux d’eau dans les zones de marais, abritant une partie importante des populations picto-charentaises, et le maintien du cycle naturel des rivières, permettant de disposer de zones d’expansion de crues, sont indispensables à la conservation de l’espèce dans la région.

 

Benoît ROCHELET & Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Dubos A., Pellet J., Maibach A., 2004 – Efficacité de l’aménagement de plans d’eau forestiers sur le maintien de la diversité des communautés d’odonates. Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat. 89.3. p.113-133.

Aeschne paisible

Boyeria irene (Fonscolombe, 1838).

Aeschne paisible

Syn. Spectre paisible

Etymologie

Boyeria en l’honneur de Boyer de Fonscolombe, descripteur de l’espèce en 1838 ; irene du grec eirênê (gr) = paix, pacifique, paisible du fait du caractère peu craintif de cet odonate.

Répartition

Cette espèce ouest-méditerranéenne est répandue en France, au sud d’une ligne Le Havre-Belfort.

En Poitou-Charentes, elle est largement répartie hors de la frange littorale et des îles. La fréquence plus faible de l’espèce en Deux-Sèvres et dans le bassin de la Sèvre niortaise révèle peut-être une moindre pression de recherche d’exuvies, méthode la plus fiable pour déceler la présence de ce discret odonate. Sa présence est confirmée dans 324 communes, soit 28 % de celles qui ont été prospectées.

Phénologie

Les premières émergences ont été observées le 22 mai, mais le pic d’émergence se situe…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Dans le Centre-Ouest, Boyeria irene est une espèce de rivière. Elle se reproduit dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La larve se développe en 2 ou 3 ans selon la rigueur des hivers (Ferrerras-Romero, 1997 ; Wildermuth, 2005). Les émergences sont généralement…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’assèchement désormais chronique de nombreuses rivières menace les populations de plusieurs régions picto-charentaises, notamment celle des confins de la Charente, de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres. Ailleurs, il fragmente de nombreux peuplements comme ceux de la Boutonne ou de la Seugne.

L’artificialisation des cours d’eau et de leurs berges (élimination des souches, rectification des méandres, curage) est très défavorable à l’espèce. L’eutrophisation de l’eau semble aussi avoir un impact funeste sur de nombreuses populations.

Protection

Une meilleure gestion de la ressource en eau est indispensable à la survie des populations des petits cours d’eau. Le maintien, voire la restauration des ripisylves, favoriserait cette espèce qui apprécie l’ombrage et une certaine hétérogénéité des faciès de berge. La présence de feuillage au-dessus de l’eau limiterait par ailleurs le réchauffement de l’eau et les phénomènes d’eutrophisation.

 

Philippe JOURDE

 

Bibliographie

Ferreras-Romero M., 1997 – The life history of Boyeria irene (Fonscolombe, 1838) (Odonata : Aeshnidae) in the Sierra Morena Mountains (Southern Spain). Hydrobiologia, 345 : 109-116.

Wildermuth H., 2005 – Boyeria irene, eine Fließwasserlibelle ? In Weihrauch F. (Coord.) – Der 24. Jahrestagung der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. 18. – 20. März 2005 in Freising. GdO, Berlin.

Anax napolitain

Anax parthenope (Selys, 1839).

Anax napolitain

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Vulnérable

Etymologie

De Parthenope = ancienne dénomination de Naples, d’où l’espèce a été décrite initialement par Selys-Longchamps.

Répartition

L’Anax napolitain est présent de l’Europe méridionale à l’extrême est de l’Asie, ainsi qu’en Afrique du nord.

En France, l’espèce est bien répartie, commune surtout sur le pourtour méditerranéen.

En région Poitou-Charentes, cet anax est présent dans les 4 départements, mais plus fréquent dans les deux départements charentais. Anax parthenope a été recensé dans 121 localités sur 74 communes (6,1% des communes prospectées).

Phénologie

En Poitou-Charentes, les dates d’observation d’Anax napolitain sont situées entre le 8 mai et le…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Adulte, A. parthenope apprécie les eaux stagnantes à faiblement courantes, parfois ensoleillées et souvent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire se déroule généralement sur 2 ans, et l’émergence s’effectue sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le nombre plutôt faible de données récoltées, ainsi que la rareté des preuves de reproduction pour cette espèce en région Poitou-Charentes ne permettent pas, à l’heure actuelle, de statuer sur les éventuelles menaces pesant sur l’Anax napolitain.

 

David SUAREZ, Eric PRUD’HOMME & Laurent PRECIGOUT

 

Anax empereur

Anax imperator (Leach, 1815).

Anax empereur

Etymologie

De Anax (gr) = souverain, maître ; imperator (lat) = maître, empereur, du fait de son attitude martiale.

Répartition

L’Anax empereur est commun dans toute l’Europe. Il est absent de Scandinavie mais son aire de répartition a tendance à s’étendre depuis quelques décennies vers le nord.

En France, c’est une espèce commune sur l’ensemble du territoire.

Largement répartie en Poitou-Charentes, elle a été contactée sur 690 communes (59 %).

Phénologie

Les individus les plus précoces ont été observés dès le 1° avril, mais…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Peu spécialisé, Anax imperator fréquente une grande diversité de milieux stagnants généralement ensoleillés comme les mares, les étangs et les marais. Il se cantonne…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Très agressifs, les mâles d’Anax imperator défendent un territoire de taille variable, allant du simple trou d’eau à une zone pouvant atteindre plus de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Anax imperator est une espèce très commune qui n’est pas menacée au niveau régional. La disparition des mares sur certains secteurs de la région peut contribuer néanmoins à sa régression ponctuelle.

Protection

La création de nouveaux plans d’eau liée à l’aménagement du territoire (lagunes, bassins routiers…) est favorable à cette espèce. Le maintien des mares et plans d’eau existants contribue aussi à la conservation de l’espèce sur l’ensemble du territoire régional.

Johan TILLET et Miguel GAILLEDRAT

Bibliographie

Berezina N.A., 1973 – The role of some representatives of Odonata, Hemiptera, and Coleoptera in the fresh water trophic system. In : Trophology of aquatic animals. Result and problems. Nauka, Moscow, pp 206-211.

Blois C., 1985 – Distribution spatiale des larves de trois Anisoptères (Aeshnidae, Libellulidae). Odonatologica 14 (2) : 135-145.

Cloarec A., 1977 – Alimentation de larves d’Anax imperator Leach dans un milieu naturel (Anisoptera : Ashnidae). Odonatologica 6 (4) : 227-243.

Aeschne mixte

Aeshna mixta (Latreille, 1805).

Aeschne mixte

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Vulnérable

Etymologie

De mixta (lat) = mixte, mêlé, mélangé, du fait de l’assortiment de couleurs de l’abdomen.

Répartition

La répartition d’Aeshna mixta s’étend de l’est de l’Asie à l’ouest de l’Europe. Elle est largement répartie en France à l’exception des hauts reliefs.

En Poitou-Charentes, bien que présente dans chaque département, cette aeschne est rare, surtout en Charente et en Vienne. Cette espèce a été recensée dans 128 localités sur 89 communes (7,6 %).

Phénologie

Dans la région, même si des individus adultes ont été notés très tôt, dès le mois de mai, les émergences se produisent principalement…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Cette espèce vit dans les eaux stagnantes, mésotrophes ou eutrophes, de taille moyenne à grande. Il s’agit…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Sur les sites de reproduction, on peut observer les mâles patrouiller au-dessus de la végétation des berges. Ce survol est…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Depuis 1990, A. mixta est en régression en Poitou-Charentes, ce qui lui vaut d’être considérée comme Vulnérable dans la Liste Rouge régionale. Les menaces qui pèsent sur elle tiennent surtout à la dégradation générale de ses habitats, surtout de ses sites de reproduction. La baisse précoce du niveau d’eau nuit fortement à cette espèce à développement estival. En Charente-Maritime, l’absence d’inondation des grandes rivières ces dernières années a fragilisé les populations pour lesquelles les zones inondables sont des sites de développement larvaire de tout premier ordre (Jourde, 2005). Par ailleurs l’artificialisation du cycle naturel des crues fait peser une lourde menace sur la conservation de l’espèce.

Protection

La préservation de cette espèce passe impérativement par la sauvegarde et la restauration des réseaux de mares, une meilleure gestion des ressources en eau et le respect des cycles naturels des crues.

 

Eric PRUD’HOMME

 

Bibliographie

Jourde P., 2004 – Densités remarquables d’odonates en val de Seugne (département de Charente-Maritime). Martinia 20 (1) : 7-12.

Aeschne bleue

Aeshna cyanea (Müller, 1764).

Aeschne bleue

Etymologie

Cyanea de kyanos (gr) = bleu sombre : couleur des taches des derniers segments abdominaux de l’Aeschne bleue.

Répartition

L’Aeschne bleue est une espèce largement répandue en Europe comme en France. Elle est toutefois plus rare sur le pourtour méditerranéen.

En région Poitou-Charentes, Aeshna cyanea est présente sur la majeure partie du territoire, souvent en faible effectif et les preuves de reproduction restent assez rares. Cette espèce a été recensée dans 319 localités réparties sur 222 communes.

Phénologie

En Poitou-Charentes, la période de vol s’étire du 7 avril au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

A. cyanea fréquente toutes sortes de milieux aquatiques stagnants à faiblement courants, avec une nette préférence pour…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire se fait en 1 à 2 ans. En cas d’assèchement du point d’eau, elle peut…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Bien qu’opportuniste et tolérante quant à la qualité des eaux, on constate un fort déclin des populations ces dernières années. La disparition de nombreux points d’eau, l’augmentation des prélèvements agricoles dans les nappes et les sécheresses consécutives depuis 2003 en sont les principales raisons.

Protection

La préservation et la restauration de réseaux de mares, une meilleure gestion des ressources en eau peuvent contribuer à la sauvegarde de l’espèce.

 

David SUAREZ

 

Aeschne affine

Aeshna affinis (Vander Linden, 1820).

Aeschne affine

Etymologie

De affinis (lat) = semblable, affine, proche du fait de sa ressemblance avec Aeshna mixta.

Répartition

Cette espèce méridionale, dont l’aire de répartition s’étend de l’Atlantique à la Mongolie, est en expansion vers le nord.

En France, elle est surtout présente le long des côtes atlantique et méditerranéenne, plus parsemée ailleurs.

L’Aeschne affine est présente dans les quatre départements du Poitou-Charentes, mais est nettement plus fréquente en Charente-Maritime. Les principaux sites de reproduction se situent dans les Marais poitevin, de Rochefort et de Brouage ainsi que quelques marais alluviaux (Charente, Antenne, Seudre) et rivières à fort étiage. L’Aeschne affine est capable d’entreprendre de grands déplacements. L’observation d’imagos ne traduit donc pas toujours la présence locale d’une population reproductrice. Cette espèce a été notée dans 278 communes, soit 24 % des communes prospectées.

Phénologie

L’Aeschne affine est généralement plus précoce que l’Aeschne mixte. Sa période de vol s’étend…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les larves se développent dans les zones humides ensoleillées, souvent dans des points d’eau, où la végétation et dense. Elles tolèrent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Dans les marais littoraux et la plupart des mares de Charente-Maritime, les larves se développent en un an (Jourde, inédit.). Elles peuvent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Dans les marais, l’Aeshne affine est menacée par une gestion des niveaux d’eau inadaptée. La connexion quasi-systématique des dépressions inondées au réseau syndical se traduit souvent par un assèchement des parcelles dès la fin de l’hiver. Outre la destruction des habitats larvaires, les connexions à ce type de réseau favorisent l’apparition d’espèces exotiques prédatrices (Ecrevisse de Louisiane, Poisson-chat, Gambusie par ex.).

En secteur littoral, l’intensification de l’ostréiculture se traduit par une reconquête des anciens marais salants en déprise et par la disparition des habitats favorables à la reproduction (mares, fossés, bassins déconnectés des chenaux salés).

Ailleurs, beaucoup de mares sont laissées à l’abandon ou sont comblées sous la pression de l’agriculture intensive.

Protection

La préservation de l’espèce passe par une meilleure gestion des mares et dépressions, notamment arrière-littorales. Les dépressions à scirpes doivent être préservées et leur isolement du réseau syndical renforcé. Dans les terres, la restauration des mares et leur entretien est à encourager. Toute nouvelle création de point d’eau, y compris les mares d’agrément, contribuera à préserver l’espèce.

 

Philippe JOURDE & Victor TURPAUD-FIZZALA

 

Bibliographie

Drees C., Eggers T.O., Jökel I., Kühne B., Zeiss C., 1996 – Entwicklung von Aeshna affinis Vander Linden nach einem strengen Winter in Norddeutchland (Anisoptera : Aeshnidae). Libellula, 15 (3/4) : 203-206.