Libellule déprimée

Libellula depressa (Linnaeus, 1758).

Libellule déprimée

Etymologie

Du latin libella = niveau ; depressa vient du latin depressus = déprimé, aplati, enfoncé : l’abdomen de cette espèce est court, large et aplati dorso-ventralement.

Répartition

La Libellule déprimée est répartie de l’ouest de l’Europe à l’Asie occidentale. Cette espèce est partout extrêmement commune, sauf aux altitudes élevées. Sa limite septentrionale de répartition correspond au nord des îles britanniques.

En France, elle est présente sur l’ensemble du territoire.

En Poitou-Charentes, Libellula depressa est largement distribuée dans les quatre départements, où sa présence est avérée sur près de la moitié des communes prospectées (4б, 9%). Cette espèce a été recensée dans 1 191 localités.

Phénologie

Les premiers imagos apparaissent dès le début du mois d’avril. Cependant…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

C’est une espèce des eaux mésotrophes et eutrophes, stagnantes et faiblement courantes. Espèce pionnière, elle colonise…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Mâles et femelles se déplacent beaucoup, ce qui explique le caractère pionnier indéniable de l’espèce. En début de journée, les mâles circulent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce n’est pas réellement menacée dans notre région. Cependant, la disparition des mares, l’assèchement de certaines zones humides, ainsi que la densification de la végétation herbacée ou la colonisation par les ligneux, constituent les principaux facteurs défavorables au maintien des populations de cette espèce.

Protection

Le maintien des points d’eau existants, la création de nouveaux étangs et de mares en réseaux, ainsi qu’un entretien régulier de la végétation pour éviter la fermeture des milieux, sont autant de mesures qui permettent de favoriser le maintien ou le développement des populations de Libellule déprimée en Poitou-Charentes.

Laurent PRECIGOUT

Leucorrhine à front blanc

Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839).

Leucorrhine à front blanc

DHFF Annexe IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger critique d’extinction

Etymologie

Leucorrhinia du grec leukos = blanc et rhinios = nez (du fait de la couleur du front) ; albifrons du latin albi = blanc et frons = front. Le nom français n’est qu’une adaptation du nom scientifique.

Remarque : L. albifrons est la seule leucorrhine dont le front peut être très sombre chez certains individus.

Répartition

La Leucorrhine à front blanc est une espèce euro-sibérienne, très localisée en France (Ain, Charente-Maritime, Doubs, Gironde, Haute-Savoie, Indre, Jura, Landes et Lot-et-Garonne).

En Poitou-Charentes, elle n’est désormais connue que d’un unique réseau de points d’eau situé sur deux communes de Haute-Saintonge. Depuis la fin des années 1990, L. albifrons a disparu de deux autres localités isolées du centre et du sud de la Charente-Maritime.

Phénologie

En Charente-Maritime, les dates extrêmes d’émergence s’étirent du 19 mai au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

L. albifrons est une espèce de milieu lentiques permanents. En Charente-Maritime, elle fréquente des…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire prendrait deux ans (Reinhardt, 1998). En Charente-Maritime, les émergences se font en moyenne à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La population du sud de la Charente-Maritime est isolée et en marge de la répartition de l’espèce. Le réseau de mares fréquenté par L. albifrons a été considérablement altéré par des comblements et des phases d’assèchement, notamment lors des sécheresses de 2004 à 2006. L’orientation de la vocation des étangs fréquentés par la Leucorrhine vers la pisciculture ou la pêche pourrait se traduire par une augmentation de la prédation et par une eutrophisation de l’eau. Enfin, l’Introduction d’espèces animales allochtones (Gambusie, Perche soleil, Poisson-chat et surtout Écrevisse de Louisiane) pourrait menacer la survie de l’espèce à court terme.

Protection

Un projet d’arrêté préfectoral de protection de biotope protégeant la principale zone de reproduction est en cours d’instruction ; une partie du site a d’ores et déjà été acquise par le CREN Poitou-Charentes et de nouvelles mares ont été creusées pour favoriser l’espèce. Un programme de gestion conservatoire, réalisé en partenariat avec la société Calcia, est en cours sur d’autres mares occupées par la leucorrhine.

Il conviendrait désormais de restaurer les autres sites de reproduction fréquentés et de reconstituer un réseau de points d’eau susceptible de reconnecter deux noyaux de populations distants de quelques kilomètres.

Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

Bibliographie

Reinhardt K., 1998 – Reproductive behaviour of Leucorrhinia albifrons (Burmeister) in a non-territorial situation (Anisoptera : Libellulidae). Odonatologica, 27:201-211.

Terrisse J., Jourde P., 2006 – Expertise biologique des acquisitions du Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes aux Landes de Corignac. Rapport LPO.

Crocothémis écarlate

Crocothemis erythraea (Brullé, 1832).

Crocothémis écarlate

Etymologie

Crocothemis de krokos (gr) = safran, orange : probablement du fait des larges taches alaires basales orangées et themis (gr) = règle, coutume : terminaison « inventée » par l’entomologiste allemand H.A. Hagen (1817-1893) et appliquée à plusieurs espèces sans qu’il ne semble y avoir de signification claire ; erythraea de erythraios (gr) vraisemblablement dérivé de erythros (gr) = rouge : couleur générale du mâle.

Répartition

Cette espèce afro-européenne a une répartition plutôt méridionale en Europe, mais depuis plusieurs décennies, son aire de répartition semble s’étendre vers le nord témoignant ainsi, semble-t-il du réchauffement climatique général. Crocothemis erythraea a par exemple été observé pour la première fois en Grande Bretagne en 1995.

En France, cette libellule est commune dans tous les départements.

En Poitou-Charentes, elle est très largement répandue et a été recensée sur 416 communes (35 %), avec des populations importantes, notamment en Charente-Maritime dans les marais arrière-littoraux.

Phénologie

En Poitou-Charentes, les premières émergences sont observées fin avril (27/04) et s’étalent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Libellule écarlate est une espèce pionnière thermophile. Elle se développe de préférence sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

La durée de développement larvaire est peu connue et semble être d’un an en Poitou-Charentes. L’espèce est connue pour être…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Autrefois plutôt rare en Europe centrale, Crocothemis erythraea voit son aire de répartition s’étendre vers le nord à tel point qu’aujourd’hui, elle peut être considérée comme une espèce indicatrice du réchauffement climatique. Elle n’est pas menacée à l’échelle de la région.

Protection

Cette espèce bénéficie de la création de nouveaux plans d’eau, liés à l’aménagement du territoire (sablières, bassins routiers…). Le maintien des mares et plans d’eau existants contribue aussi à la conservation de cet odonate sur l’ensemble du territoire régional.

Johan TILLET et Miguel GAILLEDRAT

Bibliographie

Ott J., 1988 – Beitrëge zur Biologie und zum Statuts von Crocothemis erythrea (Brullé, 1832). Libellula, 7 : 1-125.

Prévost O, Durepaire P., 1992 – Les Odonates de la réserve naturelle du Pinail in Réserves Naturelle du Pinail, rapport d’activité n°6. GEREPI, Vouneuil-sur-Vienne, 33-67.

Cordulie à corps fin

Oxygastra curtisii (Dale, 1834).

Cordulie à corps fin

Syn. Oxycordulie à corps fin

DHFF Annexe II et IV

Protection Nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

Oxygastra de oxys (gr) = étroit, fin, aigu, pointu et gaster (gr) = ventre : du fait de l’étroitesse de l’abdomen du mâle ou de la présence d’une carène aiguë sur le 10° segment abdominal du mâle ; curtisii en l’honneur de l’entomologiste J.H. Curtis (1791-1862).

Répartition

Espèce ibéro-atlantique, bien répartie dans la moitié sud-ouest de la France, plus dispersée au nord-est.

En Poitou-Charentes, l’espèce est bien présente le long des grands cours d’eau et de leurs affluents principaux : Charente, Seugne, Boutonne, Dronne, Lary, Sèvre niortaise, Vienne, Gartempe et Anglin par exemple. Elle a été observée dans 205 communes, soit 17 % des communes prospectées.

Phénologie

Les premières émergences se produisent durant la deuxième semaine de mai (08/05) mais l’apparition d’imagos…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Oxygastra curtisii est une espèce des eaux à courant faible, ponctuellement des eaux stagnantes. Les larves vivent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire se fait en 2-3 ans. Les émergences sont essentiellement…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

La cordulie à corps fin est une espèce menacée par les pollutions et l’assèchement des rivières.

Les variations de niveau d’eau et les attaques du champignon parasite Phytophtora fragilisent les aulnes, dont la mort supprimerait le principal habitat larvaire de l’espèce.

La régression des ripisylves et des haies dans les lits majeurs des cours d’eau au profit de l’agriculture intensive réduit les habitats de chasse potentiels des imagos.

Protection

La préservation des populations de cette cordulie passe prioritairement par celle des habitats alluviaux. Une meilleure gestion de l’eau au plan quantitatif et qualitatif est indispensable à la survie à long terme de l’espèce.

La restauration des ripisylves le long des grands cours d’eau favoriserait l’espèce en fournissant à la fois des habitats pour les larves et des terrains de chasse pour les imagos.

L’ombrage limiterait aussi l’augmentation de la température de l’eau et réduirait d’autant les blooms algaux et les crises d’hypereutrophie.

Philippe JOURDE & Robert HUSSEY

Bibliographie

Leipelt K.G., Suhling F., 2001 – Habitat selection of larval Gomphus graslinii and Oxygastra curtisii (Odonata : Gomphidae, Corduliidae). International Journal of Odonatology, 4 (1) : 23-34.

Ott J., Schorr M., Trockur B., Lingenfelder U., 2007 – Artenschutz-programm für die Gekielte Smaragdlibelle (Oxygastra curtisii, Insecta : Odonata) in Deutschland – das Beispeil der population an der Our Pensoft, Sofia-Moscow, 131 p.

Cordulie splendide

Macromia splendens (Pictet, 1843).

Cordulie splendide

Syn. Macromie splendide

DHFF Annexe II et IV

Protection nationale

Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger critique d’extinction

Etymologie

Macromia de makros (gr) = grand et ômios (gr) = épaule : l’espèce est pourvue d’un thorax puissant ; splendens (lat) = brillant, du fait des reflets métalliques du thorax.

Répartition

La Macromie splendide est une espèce franco-ibérique dont la répartition est encore largement méconnue (Cordéro Rivera, 2000). Présente dans le quart sud-ouest de la France, on la trouve en Poitou-Charentes dans les bassins hydrographiques de la Garonne et de la Charente (Jourde, 2005 ; Prud’homme & Suarez, 2006).

Phénologie

La période de vol s’étend de la fin mai à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Macromia splendens est une espèce des milieux lotiques lents, permanents, parfois pourvus d’accélérations ponctuelles et aux berges généralement boisées. Elle fréquente…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Cordero Rivera et al. (1999) considèrent que le développement larvaire se fait en trois années calendaires (22-23 mois). L’émergence semble…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Relativement localisée, la Macromie splendide est menacée par les risques de pollution des cours d’eau qu’elle fréquente. La mise en culture des vallées alluviales fait disparaître les terrains de chasse des imagos. Sur le fleuve Charente, le batillage induit par les activités nautiques pourrait menacer les imagos en émergence.

Protection

Pour pouvoir protéger efficacement cette espèce, il convient en premier lieu d’accroître les connaissances sur sa répartition, sa biologie et son écologie.

Philippe JOURDE & Olivier LALUQUE

Bibliographie

Cordero Rivera A., 2000 – Distribution, habitat requirements and conservation of Macromia splendens Pictet (Odonata : Corduliidae) in Galicia (NW Spain). International Journal of Odonatology, 3 (1) : 73-83.

Cordero Rivera A., Utzeri C., Santolamazza Carbones S., 1999 – Emergence and adult behaviour of Macromia splendens (Pictet) in Galicia, northwestern Spain (Anisoptera : corduliidae). Odonatologica, 28 (4) : 333-342.

Jourdain P., 2004 – Découverte de Macromia splendens (Pictet, 1843) en Gironde (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Martinia, 20 (4) : 194196.

Jourde P., 2005 – Une nouvelle espèce de libellule pour la Charente-Maritime : la Cordulie splendide Macromia splendens (Pictet, 1843) (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Ann. Soc. Sci. Nat Charente-Maritime, 9 (5) : 529-534.

Jourde P., Laluque O., 2006 – Comportement territorial et ponte en milieu lentique chez Macromia splendens (Pictet, 1843) dans le Centre-Ouest de la France (Odonata, Anisoptera, Macromiidae). Martinia, 22 (4) : 187-190.

Leipelt K.G., Jökel I., Schrimpf T., Schütte C., Suhling F., 1999 – Untersuchungen zur Habitatwahl der Larven von Macromia splendens (Pictet) (Anisoptera : Macrommidae). Libellula, 18 : 15-30.

Prud’Homme E., Suarez D., 2006 – Deux nouvelles espèces pour le département de la Charente : Epitheca bimaculata (Charpentier, 1825) et Macromia splendens (Pictet, 1843) (Odonata, Anisoptera, Corduliidae, Macromiidae). Martinia, 23 (2) : 43-51.

Cordulégastre annelé

Cordulegaster boltonii (Donavan, 1807).

Cordulégastre annelé

Etymologie

Cordulegaster de kordylê (gr) = massue et gastêr (gr) = ventre : du fait de l’épaississement en forme de massue de l’abdomen ; boltonii en l’honneur de James Bolton (1733-1799), qui a découvert l’espèce dans le Yorkshire.

Répartition

Le Cordulégastre annelé est largement répandu en Europe et en France.

En Poitou-Charentes, il est tout aussi bien réparti à l’exception des îles et de la frange littorale où son habitat est absent. Il a été observé dans 387 communes, soit 33 % des communes prospectées.

Phénologie

Les émergences se font entre le 25 mai et le…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Les larves se développent enfouies sous la surface des sédiments. Elles vivent dans…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire peut prendre 2 à 4 ans selon la température de l’eau et l’abondance de proies, mais aussi selon…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Le Cordulégastre annelé est menacé par l’assèchement et la pollution des ruisseaux et rivières. Le lessivage des terres agricoles labourées se traduit par un colmatage du lit par des sédiments fins, qui asphyxie le milieu. La rectification et le curage des rus et ruisselets sont tout aussi néfastes à l’espèce.

Protection

Une meilleure gestion de la ressource en eau, au niveau des têtes de bassin notamment, devrait permettre de garantir l’avenir de cette belle et grande espèce.

La restauration des petits cours d’eau et de leur fonctionnement naturel (recréation de méandres par exemple) améliorerait le sort de l’espèce, qui n’est cependant pas menacée à court terme.

Philippe JOURDE

Bibliographie

Blanc J.-M., 1995 – Marquages de Cordulegaster boltonii (Donovan) (anisoptères : Cordulegasteridae) sur la Bénigousse (Cravans – 17). Sympetrum, 8:25-30.

Ferreras-Romero M., Corbet P.S., 1999 – The life cycle of Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807) (Odonata : Cordulegastridae) in the Sierra Morena Mountains (southern Spain). Hydrobiologia, 405 : 39-48.

Pfühl D., 1994 – Autökologische Untersuchungen an Cordulegaster boltoni (Donovan, 1807) (Insecta, Odonata). Thèse de Doctorat, Zoologischen Institut der Georg-August-Universität Göttingen, 109 p.

Gomphe à crochets

Onychogomphus uncatus (Charpentier, 1840).

Gomphe à crochets

Syn. Onychogomphe à crochets

Etymologie

De uncatus (lat) = muni de crochets, les appendices anaux des onychogomphes sont en forme de crochets, de pinces ou de tenailles.

Répartition

Le Gomphe à crochets n’est présent qu’au Maghreb, en Péninsule Ibérique, en Italie et en France, où il ne fréquente que les plaines de la moitié sud-ouest du pays, au sud d’une ligne Le Havre-Nice.

En Poitou-Charentes, il est assez largement réparti mais semble absent des régions où l’assèchement des petits cours d’eau est désormais chronique, comme la plaine d’Aunis par exemple. Cette espèce a été notée dans 217 communes, soit 18,5 % des communes prospectées.

Phénologie

Les premières émergences sont notées le 24 mai mais la majorité des imagos apparaît…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Gomphe à crochets apprécie les eaux claires, courantes et bien oxygénées, parfois relativement ombragées. C’est une espèce typique…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Le développement larvaire dure de deux à quatre ans en fonction de la température de l’eau et de l’abondance de la ressource alimentaire. Les densités larvaires peuvent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’espèce demeure assez commune en Poitou-Charentes bien que l’assèchement ou l’arrêt de l’écoulement des rivières (mise en place de micro-barrages et de vannes étanches) l’aient fait disparaître de nombreuses têtes de bassin ou tronçons de cours d’eau. Les opérations de re-calibrage, rectification et curage des rus et ruisselets sont particulièrement défavorables à l’espèce.

Protection

Le maintien de la ressource en eau et la mise en œuvre d’une gestion plus environnementale des cours d’eau garantiraient la préservation de l’espèce à long terme.

Philippe JOURDE & Claude CHARRON

Bibliographie

Suhling F., 1994 – Einnischungsmechanismen der Larven von Onychogomphus uncatus (Charpentier) (Odonata : Gomphidae). Cuvillier-Verlag, Göttingen, 173 p.

Suhling F., 1995 – Temporal patterns of emergence of the riverine dragonfly Onychogomphus uncatus (Odonata : Gomphidae). Hydrobiologia, 302 : 113-118.

Suhling F., Müller O., 1996 – Die FluBjungfern Europas. Die Neue Brehm Bücherei, 628. Westarp Wissenschaften, Magdeburg, 237 p.

Gomphe à forceps

Onychogomphus forcipatus (Linnaeus, 1758).

Gomphe à forceps

Syn. Onychogomphe à pinces

Etymologie

Onycho de onyx (gr) = serre griffe du fait de la forme des appendices anaux des mâles ; gophus de gomphos (gr) = clou, coin, cheville du fait de la forme en massue de l’abdomen des mâles ; forcipatus (lat) = muni de tenailles, pinces (forceps) ; les appendices anaux des onychogomphus sont en forme de pinces ou de forceps.

Répartition

Le Gomphe à pinces présente une répartition ouest-paléarctique et occupe la majeure partie de la France, à l’exception des zones montagneuses et du nord-ouest. Sur la zone méditerranéenne, c’est la sous-espèce unguiculatus qui est présente.

En Poitou-Charentes, l’espèce est notée sur tous les principaux bassins hydrographiques et a été observée sur 373 communes (32%). La Charente et la Charente-Maritime accueillent 65% des stations connues. Son écologie lui fait éviter la frange littorale et le Marais Poitevin.

Phénologie

Ce gomphidés est visible sur une large période, de plus de 7 mois allant du 10 avril au…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Espèce des eaux courantes comme la plupart des gomphidés, Onychogomphus f. forcipatus recherche les cours d’eau, sans distinction de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Les imagos ne se cantonnent pas sur un linéaire bien défini mais sont surtout fidèles à leurs…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Considérée comme vulnérable sur la liste rouge européenne, cette espèce n’est cependant pas à considérer comme menacée dans la région. Le batillage lié à la navigation sur la Charente peut occasionner de nombreuses pertes au moment de l’émergence qui se fait sur les berges du fleuve. Sa conservation passe par celle des cours d’eau, afin d’y permettre une bonne qualité notamment en terme de non-segmentation du courant, une bonne oxygénation et un faible colmatage. Le maintien de zones de marnage et des îlots ainsi que celui des sections ensoleillées a également toute son importance pour le Gomphe à pinces.

Protection

La mise en place des Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE), la poursuite des Contrats Restauration Entretien (CRE) ainsi que l’inscription de certaines rivières en sites Natura 2000 devraient permettre la conservation de ses habitats. Cette espèce représente d’ailleurs une espèce bio-informative de la qualité, sur certains aspects, de ces cours d’eau. La restauration de certaines rivières curées et recalibrées, notamment par renaturation du lit comme cela est réalisé sur certaines sections par des Associations de pêche ou l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) pour la préservation des frayères à truite sont également des mesures favorables pour cette espèce.

 

Nicolas COTREL

 

Bibliographie

Bal B., Beuchat S., Garnier A., Scheurer Y., 2007 – Plan d’actions – Programme Interreg IlIa : Le Gomphe à pinces – Onychogomphus forcipatus forcipatus (Linné, 1758). 12p.

Noordijk J., De With N., 2008 – Les odonates de la vallée du Liort avec quelques notes sur la gestion conservatoire (département de l’Aveyron). SFO. Martinia 24 (4). p.143-150.

Gomphe vulgaire

Gomphus vulgatissimus (Linnaeus, 1758).

Gomphe vulgaire

Syn. Gomphe à pattes noires

Etymologie

Vulgatissimus = très commun ; l’essentiel d’une population se transforme en quelques jours et l’espèce devient alors très abondante.

Répartition

Le Gomphe vulgaire est largement réparti, tant à l’échelle européenne, nationale que régionale.

En Poitou-Charentes, l’espèce est présente dans la majorité des bassins. Sa présence est d’autant mieux détectée que l’effort de recherche d’exuvies est important. Elle est connue de 220 communes soit 19 % des communes prospectées.

Phénologie

L’ultime métamorphose de Gomphus vulgatissimus est précoce. Les premières émergences se font dans les…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Gomphus vulgatissimus fréquente une grande variété d’habitats lotiques allant du fleuve à courant lent au petit ru ombragé à courant rapide. La larve vit…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Selon Kern (1999) et Müller et al. (2000), le développement larvaire se fait normalement en 7 stades étalés sur 2, 3, voire 4 ans. Les développements les plus…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

L’espèce est principalement menacée par l’artificialisation des ruisseaux et petites rivières : assèchement, envasement dû au ruissellement des sédiments arrachés aux labours agricoles, curage des lits, élimination des méandres, aménagement des berges, élimination des embâcles… L’eutrophisation et la pollution sont de sévères menaces qui touchent tous les types de cours d’eau.

Protection

La protection de l’espèce passe par un changement d’attitude par rapport à la gestion des cours d’eau. Les interventions humaines doivent viser à garantir la qualité et la ressource en eau et non à transformer les rivières en simples voies d’écoulement d’eau et de drainage. La préservation de la complexité des milieux lotiques est une priorité.

 

Philippe JOURDE et Fabien MERCIER

 

Bibliographie

Kern D., 1999 – Langzeituntersuchungen zur Populationsentwicklung und zum Lebenszyklus von Gomphus vulgatissimus (Linnaeus) an einem nordwestdeutschen Fließgewässer (Anisoptera : Gomphidae). Libellula 18:107-132.

Müller O., Schute C., Artmeyer C., Burbach K., Grand D., Kern D., Leipelt K.G., Martens A., Petzold F., Shuling F., Weihrauch F., Werzinger J., Werzinger S., 2000 – Entwicklungsdauer von Gomphus vulgatissimus : Einfluss von Gewässertyp und klima (Odonata, Gomphidae). Libellula, 19 (3/4) : 175-198.

Tittizer T. Schöll F., Schleuter M., 1989 – Zur Bestandsituation von Gomphus vulgatissimus (Linné, 1758) (Insecta, Odonata) an den Bundeswasserstaßen. Hess. Faun. Breite, 1989 : 63-68.

Gomphe semblable

Gomphus similimus (Sély, 1840).

Gomphe semblable

Liste Rouge du Poitou-Charentes : Quasi menacé

Etymologie

De similimus (lat)=extrêmement semblable, Sélys-Longchamps, le descripteur faisait référence à Gomphus pulchellus.

Répartition

L’aire de répartition de Gomphus simillimus est restreinte et limitée au sud-ouest de l’Europe et au nord du Maroc.

En France, cette espèce est assez commune dans les deux-tiers sud-ouest du territoire.

Réparti sur l’ensemble du Poitou-Charentes, ce gomphe semble bien plus rare en Deux-Sèvres où il approche la limite nord-ouest de son aire. La plupart des populations se concentrent sur les moyens et grands cours d’eau. Ailleurs, la présence de l’espèce est plus clairsemée. Elle a été recensée dans 272 localités et sur 145 communes de la région.

Phénologie

En Poitou-Charentes, l’émergence commence dans la première moitié de mai et s’étale sur…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

Le Gomphe semblable est une espèce qui vit presque uniquement en rivière. En Poitou-Charentes, ce sont avant tout…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

Si les femelles sont très discrètes et rarement observées, les mâles sont souvent très visibles car ils font…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Cette espèce est relativement localisée dans la région. Il semble qu’elle puisse être sensible à l’altération de son habitat notamment en ce qui concerne la qualité de l’eau. Or, les grands cours d’eau que colonise G.simillimus traversent de nombreuses agglomérations aux rejets polluants importants. D’autre part, l’assèchement anormal des rivières durant la période estivale ne peut que lui porter préjudice.

Protection

Le Gomphe semblable profiterait à coup sûr des mesures de protection prises en faveur d’une espèce patrimoniale très voisine, G. graslinii. Les deux espèces ont des habitats très proches selon les connaissances actuelles, et les menaces qui pèsent sur elles semblent identiques.

 

Eric PRUD’HOMME