Messicoles du Poitou-Charentes : cahier technique

Le Chrysanthème des blés est une plante annuelle glauque, glabre, aux tiges dressées et ramifiées. Ses feuilles alternes, lancéolées, sont profondément dentées, les supérieures parfois entières. Les grands capitules sont composés de larges ligules jaune d’or, faisant penser aux marguerites. Cette espèce, qui appartient à la famille des Astéracées, pousse exclusivement sur des sables argileux ou siliceux. Non strictement messicole, elle peut également être adventice dans les milieux rudéraux.

En Poitou-Charentes, le Chrysanthème des blés n’est présent qu’en Charente et en Charente-Maritime, où il reste rare, sauf peut-être sur la bordure est du département de la Charente où l’on peut encore l’observer régulièrement dans les champs de céréales.

Le Glaïeul des moissons est une monocotylédone bulbeuse de la famille des Iridacées. C’est une espèce haute, qui porte une dizaine de grandes fleurs unilatérales sur une tige unique. Contrairement à la plupart des autres plantes messicoles, celle-ci est vivace et non annuelle. Elle se développe dans des sols bien drainés, calcaires et argileux, au sein des cultures mais aussi dans les prairies, pelouses calcaires, friches et talus routiers. Très décorative, cela lui vaut malheureusement d’être souvent cueillie par les promeneurs.

En Poitou-Charentes, ce glaïeul est très rare en situation messicole, un peu moins dans ses autres milieux de prédilection. Hormis les Deux-Sèvres, il a été observé dans tous les autres départements de la région au cours de l’inventaire.

Le Gaillet à trois cornes est une Rubiacée annuelle, xérophile, inféodée aux sols calcaires et argilo-calcaires. C’est une plante très scabre à tige simple. Ses feuilles sont verticillées par 6 à 8, mucronées aux bordures et à la nervure dorsale munies d’aiguillons dirigés vers le bas. Les fleurs sont blanchâtres en cymes axillaires. Le fruit est sphérique et porté par un pédicelle recourbé. Ce gaillet se distingue du Gaillet gratteron par ses feuilles glabres à la face supérieure, ses fruits groupés par trois, verruqueux et non accrochant.

L’espèce, plus ou moins disséminée au début du XXe siècle dans la Vienne et les Deux-Sèvres (SOUCHE, 1901), est devenue rare dans ces départements. L’inventaire des plantes messicoles a permis la redécouverte de l’espèce en Charente où elle était présumée disparue. Sa ressemblance avec le Gaillet gratteron, très commun et parfois abondant en bord de champs ne facilite pas son repérage au premier coup d’œil.

Le Galéopsis à feuilles étroites, appartenant à la famille des Lamiacées, est une espèce annuelle à la tige quadrangulaire ramifiée et pubescente, aux feuilles étroites, opposées, dentées ou presque entières. Ses fleurs purpurines, rarement blanches, sont réunies en faux verticilles à l’aisselle des feuilles et dépassent nettement le calice à dents souvent inégales, à poils appliqués denses. Cette plante, qui n’est pas strictement messicole, pousse dans les cultures sur sols caillouteux siliceux ou calcaires, mais aussi sur les bords de chemins et dans les éboulis, où elle forme parfois des populations importantes.

Espèce d’Europe méridionale et médiane, le Galéopsis à feuilles étroites est assez rare en Poitou-Charentes, où il semble absent du département de la Charente-Maritime.

La Fumeterre de Vaillant est une plante annuelle, grêle, rameuse et très glauque de 10 à 30 cm de hauteur. De la famille des Papavéracées, les feuilles sont bi-tripennatiséquées, à divisions étroites, linéaires ou linéaires-oblongues et à limbe plan. Les fleurs de couleur rosée à pointe rouge noirâtre, forment des grappes lâches de 6 à 15 fleurs. Les sépales linéaires-lancéolés sont très petits, plus étroits que le pédicelle floral et plus ou moins laciniés-dentés. Les akènes sont globuleux, arrondis au sommet et devenant rugueux à dessiccation. Les bractées sont plus courtes que le pédicelle fructifère.

Plante de terrains cultivés, la Fumeterre de Vaillant se développe surtout sur des sols calcaires. Bien que cette espèce semble assez commune sur le territoire français, elle apparaît comme assez rare en Poitou-Charentes : absente dans les Deux-Sèvres, elle n’est que très peu représentée dans les autres départements.

La Fumeterre à petites fleurs est une plante annuelle de la famille des Papavéracées. Très rameuse, diffuse et d’aspect très glauque, sa hauteur varie de 15 à 40 cm. Ses feuilles sont bi-tripennatiséquées, à divisions étroites, linéaires voire capillaires et canaliculées. Les jeunes fleurs sont blanches à pointes pourpres qui forment des grappes devenant lâches (10 à 20 fleurs). Les sépales ovales-aigus sont petits, plus étroits que la corolle et un peu plus larges que le pédicelle. Les akènes sont suborbiculaires, plus ou moins apiculés et d’aspect ridé-granuleux. Les bractées dépassent ou égalent les pédicelles fructifères.

Essentiellement sur sols calcaires, la Fumeterre à petites fleurs occupe les champs de céréales. Cette plante, peu commune en Poitou-Charentes, n’est pas présente en Charente et se trouve peu représentée dans les autres départements (1 observation récente par département).

La Fumeterre à fleurs serrées, de la famille des Papavéracées, est une plante annuelle de 10 à 30 cm à port dressé ou diffus. Les feuilles sont bi-tripennatiséquées, plus ou moins glauques, à divisions étroites oblongues-linéaires et canaliculées. Les grappes de fleurs de couleur rose à rouge-noirâtre sont denses (de 10 à 25 fleurs) et beaucoup plus grandes que les pédoncules très courts. Les sépales ovales-orbiculaires sont bien plus larges que la corolle cachant ainsi l’éperon. Les akènes portés par des pédicelles recourbés, sont carénés et rugueux à la dessiccation.

Les terrains cultivés et les friches sur sols calcaires sont privilégiés par cette plante. En nette régression sur le territoire national, la Fumeterre à fleurs serrées est rare en Poitou-Charentes où seule la Charente-Maritime bénéficie d’une unique observation récente.

La Cotonnière pyramidale est une petite espèce annuelle de la famille des Astéracées. Cette petite plante fleurit en été de préférence sur sol siliceux. Elle se distingue des autres cotonnières par les bractées de l’involucre avec de longues pointes jaunâtres, les feuilles rétrécies à la base et surtout les capitules en forme de pyramide à 5 angles aigus très saillants, groupés par 8 à 15 et entourés de feuilles les dépassant un peu.

Cette espèce d’Europe et d’Afrique septentrionale, en forte régression dans le nord de la France, est également peu présente voire rare en Poitou-Charentes puisque seul le département de la Charente-Maritime dispose de données récentes.
En effet, cette espèce n’a été signalée que sur les îles de Ré et d’Oléron où elle subsiste en bordure de quelques vignes situées en terrain sablonneux. Elle peut donc être considérée comme rare dans la région.

L’Euphorbe en faux est une Euphorbiacée annuelle des cultures sur sols calcaires. Cette petite plante de 40 cm de hauteur est reconnaissable à sa couleur bleutée et ses feuilles larges, spatulées et terminées par une pointe fine et ses bractées triangulaires. Les fleurs sont disposées en ombelle sur 3 à 5 rayons. Elle fait partie du groupe d’Euphorbe à glandes en forme de croissant de lune. Les capsules contenant les graines sont trigones, lisses et glabres. Dotée d’une racine pivotante, elle est capable de capter l’eau très profondément dans le sol et croître ainsi dans des milieux très secs.

L’espèce, originaire de méditerranée et d’Asie occidentale, s’est raréfiée en France durant ces dernières décennies. Elle est aujourd’hui considérée comme une plante peu commune en Poitou-Charentes.

L’Euphorbe fluette est une petite Euphorbiacée annuelle (25 cm de hauteur) fréquentant les moissons de préférence sur sols calcaires. Cependant, on peut rencontrer cette espèce sur les sols tassés régulièrement piétinés (allées de parcs et jardins), les pieds de murs et au sein de certaines friches. Comme chez toutes les Euphorbes, un suc blanchâtre s’écoule de la plante lorsqu’on la sectionne. Ses feuilles sont très étroites et entières. L’inflorescence, d’abord dense, se ramifie plusieurs fois pour devenir très lâche. Les glandes sont jaunes, à cornes fines. La capsule est lisse ou très finement granuleuse. Les graines sont couvertes de petits tubercules, parfois allongés en crêtes. Une identification certaine nécessite l’observation des graines.

Cette espèce est présente dans toute l’Europe méridionale et assez commune dans les 4 départements de la région Poitou-Charentes.