Vasières, estuaires et lagunes Eaux calmes

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Les estrans tidaux, les embouchures fluviales et les lagunes arrière-littorales forment un ensemble d’habitats propres aux côtes basses de Charente-Maritime colmatées par des alluvions récentes. Ils regroupent des surfaces plus ou moins étendues de replats alternativement inondés ou exondés par des eaux salées ou saumâtres, et constituées de sédiments variés provenant pour majorité des bassins versants amont (la part d’origine marine – notamment les débris de coquillages – étant en général minoritaire). Ceux-là sont classés en fonction de leur granulométrie :

  • les sables présentent une fraction dominante de grains de diamètre compris entre 0.5 et 1mm ; selon les sites, leur teneur en débris coquilliers et, donc, en carbonate de calcium, est très variable ;
  • les vases, riches en argile, correspondent aux sédiments les plus fins (0.1-5 microns) ;
  • les tangues forment une classe intermédiaire (5-50 microns).

Malgré cette diversité de situations granulométriques, ces habitats présentent plusieurs traits en commun :

  • ils sont situés à l’interface entre le milieu terrestre et le milieu marin et, comme tels, subissent des influences très variées ;
  • ils connaissent une forte variabilité de divers facteurs écologiques fondamentaux que sont le degré de salinité des eaux, leur température et les cycles d’assec/submersion ;
  • leur déclinaison en habitats élémentaires – parfois nombreux – repose sur quelques paramètres essentiels tels que l’amplitude des marées, le profil topographique ou le mode hydrodynamique, ce dernier très important car définissant la nature des matériaux de colmatage (sédiments d’autant plus fins que le mode est abrité, d’autant plus grossiers que celui-ci est exposé).

Caractéristiques biologiques

Selon les situations, la couverture végétale est plus ou moins importante ; les phanérogames sont très peu diversifiées mais peuvent constituer localement des herbiers denses : peuplements de Zostère naine Zostera noltii sur certaines slikkes, de Ruppie maritime Ruppia maritima dans certaines lagunes. Les Algues sont parfois abondantes comme c’est le cas des Chaetomorpha, Entemorpha ou Ulva dans les bassins confinés de lagunes aménagées où leur prolifération peut poser des problèmes.
Le peuplement faunistique varie beaucoup selon les situations : les invertébrés sont ainsi très abondants et diversifiés au niveau des replats boueux ou sableux exondés à marée basse mais peu diversifiés au contraire dans les estuaires ou les lagunes où les conditions écologiques sévères et aléatoires sélectionnent fortement les taxons potentiels.
Ces espaces jouent un rôle majeur pour plusieurs groupes de Vertébrés :

  • les Poissons qui y vivent ou y effectuent des transits plus ou moins longs (poissons migrateurs) ;
  • les Oiseaux qui utilisent les énormes biomasses d’invertébrés pour s’alimenter, notamment durant la mauvaise saison (350 000 oiseaux d’eau en janvier 2007 sur les vasières littorales de Charente-Maritime).

Espèces caractéristques

Branta bernicla, Calidris alpina, Calidris canutus, Charadrius hiaticula, Haematopus ostralegus, Limosa lapponica, Numenius arquata, Numenius phaeopus, Pluvialis squatarola, Recuvirostra avosettaTadorna tadorna, Tringa totanus
Cerastoderma edulae, Macoma baltica, Scrobicularia plana
Artemia salina, Palemonetes varians
Bar, Daurade royale, Flet, Gambusie, Muges sp.pl.

Classification

Vasières et estuaires (partie maritime)

  • Estuaires
    • Slikke en mer à marée
  • Replats boueux ou sableux exondés à marée basse
    • Sables de hauts de plage à Talitres
    • Galets et cailloutis des hauts de plage à Orchestia
    • Estrans de sable fin
    • Sables dunaires
    • Estrans de sables grossiers et graviers
    • Sédiments hétérogènes envasés

Lagunes côtières

Fleuves et rivières soumis à marée (partie non maritime des estuaires)

  • Eau saumâtre des cours d’eau soumis à marée
  • Eau douce des cours d’eau soumis à marée
A marée basse, les slikkes de l’estuaire de la Charente se découvrent jusqu’à (...)

A marée basse, les slikkes de l’estuaire de la Charente se découvrent jusqu’à l’île Madame
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Situées entre l’estuaire de la Seudre au sud et celui de la Charente au nord, les vasières tidales de la Baie de Brouage couvrent une surface d’une trentaine de km² environ
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C’est au niveau de la ville de Rochefort que se situe la coupure entre la partie maritime (vers l’aval) et la partie saumâtre (vers l’amont) de l’estuaire de la Charente
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La partie maritime de l’estuaire de la Seudre est, avec 25km, la plus longue des estuaires charentais

Falaises maritimes atlantiques

Crithmo-Limonion binervosi
18-21

Physionomie – écologie

Rédacteur : Guy Chezeau

Les conditions stationnelles de cet habitat sont essentiellement liées à l’existence d’un substrat minéral. Sa nature pétro-graphique n’est pas déterminante. Elle est calcaire, marno-calcaire ou gréseuse en Poitou-Charentes où elle appartient aux étages du Jurassique supérieur et à ceux du Crétacé supérieur. L’exposition aux embruns, les facteurs climatiques sont par contre essentiels tout comme la texture de la roche. L’orientation de la falaise notamment est souvent déterminante en ce qu’elle conditionne la durée de l’ensoleillement, l’efficacité des pluies ou l’énergie des vents dominants. La minéralité d’un substrat souvent chargé en sel, la rareté des ressources en eau spécialement en période estivale entraînent fréquemment des adaptations physiologiques de la plante lesquelles se traduisent par un important développement racinaire utilisant les fissures de la roche (chasmophytes) mais également par la crassulescence de certaines espèces (criste marine) ou encore par le développement d’une pilosité et d’une épaisse cuticule propres à limiter l’évapotranspiration (Limonium).
La flore phanérogamique est constituée de deux grands ensembles. Les chasmophytes prennent racine dans les fentes de la roche entre les strates ou au sein des diaclases. Certaines espèces des vases ou des prairies salées se fixent sur les replats ou dans les fissures où se sont accumulés argile de décalcification et sel. S’y ajoute une importante flore de lichens fruticuleux ou crustacés.
Lorsque la falaise est vive et directement soumise aux embruns comme dans l’Ile Madame s’observe la végétation des prés salés atlantiques à dominance d’hémicryptophytes (Criste marine Crithmum maritimum et Statice à feuilles ovales Limonium ovalifolium remplacé sur les côtes de Gironde par le Statice de Dodart Limonium dodartii). L’Armérie maritime Armeria maritima sans être toujours rare se montre beaucoup plus discrète que sur les falaises de Vendée ou de Bretagne.
Lorsque la falaise est morte sur les côtes de Gironde, la végétation de chasmophytes pionnières aérohalines à Crithmum et Limonium est associée au Chou marin Brassica oleracea et à l’Immortelle Helichrysum stoechas pour constituer alors une association endémique (transition entre le Crithmo-Limonion et les pelouses sèches du Xerobromion).
Les suintements d’eau douce permettent ici ou là le développement d’une végétation hygrophile à Hépatiques et fougères (Capillaire de Montpellier Adiantum capillus- veneris).

Phytosociologie et correspondances typologiques

PVF 2004
Ordre : Crithmo maritimi-Armerietelia maritima Géhu 1975
Alliance : Crithmo maritimi-Armerion maritimae Géhu 1973

Ordre : Crithmo maritimi -Staticetalia Molinier 1934
Alliance : Crithmo maritimi – Limonion binervosi Géhu et Géhu franck ss. alliance Crithmo- Limonienion binervosi Géhu et Géhu

Ass 1 : DACTYLO HISPANICAE-LIMONIETUM DODARTII sur les falaises de l’estuaire de la Gironde de Saint-Palais jusqu’à Talmont
Ass 2 : CRITHMO MARITIMI- LIMONIETUM OVALIFOLII sur les falaises de l’Ile d’Aix, de l’Ile Madame ainsi qu’à Saint-Palais-sur-mer.

Ass 3 : HELICHRYSO STOECHADIS-BRASSICETUM OLERACEAE endémique des falaises mortes de la Gironde au sud de Talmont .
Ass ? : colonies d’Adiantum capillus-veneris au niveau des suintements ombragés, thermophiles sur substrat calcaire avec parfois dépôt de tuf (à rattacher à la classe des Adiantetea capilli-veneris Br-Bl 1952)

COR 1991
18.21 Falaises atlantiques avec végétation

Directive Habitats 1992
1230-2 Végétation des fissures des rochers thermo-atlantiques

Confusions possibles

La situation géographique exclusivement littorale ne peut être source de problèmes d’identification ni même de confusion possible notamment avec les parois rocheuses, les grottes ou les milieux rocheux anthropogènes.
Cependant, les falaises mortes d’Esnandes au nord de La Rochelle, bien qu’en situation littorale, appartiennent au groupe d’habitats intitulés « parois rocheuses calcaires » (Cor. 62.1) ; les espèces indicatrices des falaises maritimes y sont en effet absentes.

Dynamique

La végétation se contente de suivre l’érosion de la falaise, elle ne présente pas de dynamique propre. L’impact humain est généralement faible à nul sauf lorsque s’installent des pontons de pêche sur falaises vives ou en pied de falaise morte lorsque se développent des dépôts anthropogènes nitrophiles.
En dehors de ces exceptions il n’y a pas de gestion spécifique.

Espèces indicatrices

Brassica oleracea , Crithmum maritimum
Adiantum capillus-veneris, *Armeria maritima, Helichrysum stoechas, Limonium dodartii, *Limonium ovalifolium
Arthopyrenia halodytes, Caloplaca aquensis, Caloplaca heppiana, Caloplaca marina, Lichina confinis, Porina linearis, Psorotichia montinii, Toninia aromatica, Verrucaria nigrescens, Verrucaria symbalana
Ligia oceanica

Valeur biologique

Cet habitat héberge plusieurs plantes à valeur patrimoniale comme le Statice à feuilles ovales ainsi que le Chou sauvage ou le Sisymbre des Pyrénées, dont certaines sont protégées en Poitou-Charentes.
Une association au moins, celle du Chou sauvage et de l’Immortelle est considérée comme endémique (Helichryso-Brassicetum oleraceae).

Menaces

La situation de cet habitat le rend peu ou pas accessible au public et limite d’autant les menaces qui pourraient exister liées à la fréquentation touristique littorale. Cependant les aménagements, constructions ou infrastructures en sommet de falaise ou à leur pied sont à proscrire de même que les enrochements.
Ce type d’habitat est susceptible d’être touché par les hydro-carbures en cas de marée noire.

Falaise littorale morte sur l’estuaire de la Gironde

Falaise littorale morte sur l’estuaire de la Gironde

Statut régional

Habitat strictement limité au littoral de la Charente Maritime. Sa valeur patrimoniale est élevée.
Le sites majeurs ont été intégrés dans les inventaires ZNIEFF et NATURA 2000 .

17 : falaises de l’estuaire de la Gironde, des environs de Royan et de St-Palais, de l’Ile Madame et de l’île d’Aix, anse de Fouras.

Les calcaires crayeux très friables des falaises de la Gironde sont peu (...)

Les calcaires crayeux très friables des falaises de la Gironde sont peu favorables à l’implantation durable des végétaux
La percolation d’eau douce au niveau de diaclases favorise l’expression de (...)

La percolation d’eau douce au niveau de diaclases favorise l’expression de communautés cryptogamiques très originales avec des fougères et des mousses particulières
La Criste marine est l’espèce la plus typique des falaises maritimes

La Criste marine est l’espèce la plus typique des falaises maritimes
Statice à feuilles ovales Limonium ovalifolium

Statice à feuilles ovales Limonium ovalifolium

Plages et dunes

Rédacteur : Guy Chezeau

Physionomie – structure

Les conditions stationnelles de cet ensemble d’habitats sont liées à l’existence d’un substrat minéral meuble. Si la nature pétrographique des éléments n’est pas déterminante, leur granulométrie a en revanche un impact sur leur mobilité. Ce dernier facteur est essentiel dans la disposition ou l’évolution des habitats.
L’influence du sel se fait sentir selon un gradient décroissant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Dans le même temps, la perméabilité du substrat allant en diminuant, son hydromorphie tend à augmenter, lorsqu’on se déplace vers l’intérieur des terres.
La corrélation de ces facteurs multiples détermine l’existence d’habitats successifs disposés plus ou moins parallèlement au rivage. Classiquement, de manière simplifiée, on distingue la succession suivante : la plage de sable, la dune embryonnaire, la dune mobile ou dune blanche, la dune fixée ou dune grise et la dune boisée ou encore la plage de galets, la levée de galets et la lagune (ou la zone humide).
L’ensemble est soumis aux effets mécaniques de la mer et du vent, il en résulte localement des phénomènes d’érosion avec recul du trait de côte et une agression des milieux dunaires. Ailleurs, comme à Bonne Anse, la sédimentation très active entraîne une accrétion rapide qui se traduit par une dynamique extrêmement active du milieu.

Caractéristiques biologiques

Au sein de ces habitats, tous les types biologiques sont représentés, depuis les annuelles ou thérophytes jusqu’aux arbres ou phanérophytes. Les adaptations sont également variées. On retiendra notamment l’adaptation à la sécheresse, le substrat meuble favorise en effet une circulation très rapide des eaux météoritiques asséchant le milieu. La combinaison de ce facteur avec un ensoleillement marqué au niveau de la dune blanche et de la dune grise est source d’une aridité prononcée. On note ainsi un développement extrême des systèmes racinaires horizontal et vertical en même temps que la réduction foliaire ou la protection des organes aériens propre à limiter les pertes d’eau. L’action du sel et des embruns est également source d’une adaptation des plantes de la plage et de la dune embryonnaire, plusieurs espèces montrent une crassulescence prononcée.

Espèces caractéristiques

Ammophila arenaria, Artemisia campestris ssp.maritima var.lloydii, Calystegia soldanella, Carex arenaria, Elymus farctus, Ephedra distachya, Euphorbia paralias, Helichrysum stoechas, *Salix arenaria

Classification

Le Chiendent à feuilles de jonc est l’espèce édificatrice par excellence du (...)

Le Chiendent à feuilles de jonc est l’espèce édificatrice par excellence du cordon embryonnaire situé au pied ou en avant de la dune vive
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Sur le versant continental de la dune blanche où les sables sont encore mobiles, seuls quelques végétaux très spécialisés peuvent survivre : ici l’Oyat et l’Euphorbe des sables
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En région centre-atlantique, les sables fixés de la dune grise sont occupés par des peuplements étendus d’Immortelle jaune ; remarquer ici le tapis bryo-lichénique dense qui couvre presque entièrement le substrat entre les touffes d’immortelles

Végétation annuelle des laisses de mer
CH « Laisses de mer sur substrat sableux à vaseux des côtes Manche-Atlantique et mer du Nord » CAKILETEA MARITIMAE
Dunes [1] …
CH « Dunes mobiles embryonnaires » : AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes mobiles du cordon littoral à Ammophila arenaria  »
(dunes blanches) AMMOPHILION ARENARIAE pp.
CH « Dunes côtières fixées à végétation herbacée » (dunes grises) EUPHORBIO-HELICHRYSION STOECHADIS

Dépressions humides arrière-dunaires
CH « Dépressions humides intra-dunales » MOLINIO-HOLOSCHOENION
CH « Dunes à Salix repens ssp.argentea » SALICION ARENARIAE

 

[1] Les habitats « Dunes boisées littorales thermo-atlantiques à Chêne vert », « Arrière-dunes boisées à Chêne pédonculé » et « Aulnaies, saulaies… arrière-dunaires » seront traités dans des fiches spécifiques concernant les forêts.

Prés salés

Rédacteur : Jean Terrisse

Physionomie-structure

Les prés salés constituent un groupe d’habitats côtiers dont l’occupation est centrée sur l’étage médio-littoral (ou estran = zone de balancement des marées)) mais qui déborde en partie sur l’étage supra-littoral et peut même pénétrer sous certaines circonstances à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres loin de l’influence marine directe (marais endigués, prairies saumâtres, partie aval des estuaires). Classiquement, l’estran est divisé en 2 compartiments écologiques majeurs en fonction de la fréquence et de la durée des submersions par la mer :

  • la slikke est la partie inférieure de l’estran ; constituée de vases molles, non ou peu consolidées, elle est recouverte à chaque marée haute et seule sa partie supérieure est colonisée par des îlots pionniers de salicornes annuelles (15.1) ou de spartines (15.2) ; sa partie inférieure est le domaine exclusif – dans les zones d’estuaires à sédimentation vaseuse – des herbiers de Zostère naine Zostera noltii ;
  • le schorre correspond à la zone de l’estran atteinte seulement par les hautes mers de vives eaux ; sur des vases stabilisées, la végétation de pré salé est en général très recouvrante (15.3, 15.6) et se différencie finement selon les accidents topographiques et le gradient de pente qui règle la durée annuelle de submersion par les eaux marines

Les marées, dont dépendent entièrement sur la côte atlantique les prés salés, correspondent à un phénomène périodique d’oscillation du niveau marin : au rythme biquotidien (2 marées par cycle de 24 heures) se superpose un rythme bimensuel, le marnage étant le plus important (les vives eaux) à la fois au moment de la pleine lune et lors de la nouvelle lune (syzygies). Le marnage, qui s’exprime par un coefficient s’étendant de 20 (mortes eaux) à 120 (vives eaux exceptionnelles) connaît par ailleurs son amplitude maximale au moment des équinoxes (mars et septembre) et son oscillation minimale lors des solstices. Toutes ces variations au cours d’un cycle annuel sont évidemment fondamentales pour comprendre la zonation et l’agencement des communautés de prés salés, la nature et la granulométrie des sédiments – vases, sables, graviers, amas coquilliers – ne jouant finalement qu’un rôle secondaire.
En ce qui concerne l’étage supra-littoral, les apports de sel sont effectués à la fois par les vagues (côtes rocheuses basses) et par les embruns, les vents d’ouest fréquents projetant des aérosols à plusieurs centaines de mètres de la frange littorale (beaucoup plus lors des tempêtes « sèches », sans pluie, où le sel peut griller les bourgeons des arbres exposés au vent à plusieurs kilomètres du littoral).

Caractéristiques biologiques

Les types biologiques des végétaux structurants et, donc, la physionomie, sont très variables selon l’habitat élémentaire concerné – vivaces ou annuels, herbacés ou ligneux – et pas moins de 6 classes différentes de végétation (sur les 76 décrites en France) sont présentes :

  • THERO-SUAEDETEA SPLENDENTIS : végétation pionnière annuelle des vases salées littorales ;
  • SPARTINETEA GLABRAE : végétation pionnière vivace sur vases molles salées ou saumâtres, longuement inondables ;
  • ASTERETEA TRIPOLII : végétation des prés salés atlantiques à dominance d’hémicryptophytes (également pelouses aérohalines sur falaises) ;
  • SALICORNIETEA FRUTICOSAE : végétation crassulescente à dominance de chaméphytes ou de nanophanérophytes des sols salés en zone méditerranéenne-atlantique ;
  • SAGINETEA MARITIMAE : végétation de petites annuelles halophiles (ou subhalophiles) des sols devenant secs en été, à texture sablo-limoneuse ou graveleuse ;
  • AGROSTIETEA STOLONIFERAE : végétation prairiale des sols minéraux engorgés ou inondables, mésotrophes à eutrophes.

La plupart des espèces végétales constituantes des prés salés sont des halophytes : cette appellation commode cache en fait une adaptation au sel des phanérogames très variable selon les espèces et les stades phénologiques : la germination des graines d’Aster tripolium est ainsi optimale en milieu salé mais certaines salicornes germent très bien en l’absence de sel ; durant la croissance, les taux de sels exigés/tolérés sont également très variables et ont amené à distinguer des halophytes strictes d’halophytes dites seulement préférantes.
Un trait morphologique commun à de nombreuses plantes de prés salés est par ailleurs la succulence de leurs organes végétatifs : rameaux charnus des salicornes, feuilles cylindriques des Suaeda. Cette adaptation qui génère un potentiel osmotique élevé permet à la plante de conserver un potentiel hydrique inférieur à la solution du sol et facilite son alimentation en eau.

Espèces caractéristiques

Aster tripolium, Halimione portulacoides, Limonium vulgare, Salicornia ramosissima
Anser anser, Anthus pratensis, Carduelis cannabina, Emberiza schoeniclus, Motacilla flava
Hydrobia ventrosa, Leucophysia (Auriculinella) bidentata, Myosotella myosotis, Peringia ulvae
Epacromius tergestinus

Classification

Végétations pionnières annuelles des sols salés

  • Communautés de salicornes annuelles THERO-SALICORNIETALIA DOLICHOSTACHYAE
  • Communautés de petites annuelles halophiles SAGINETALIA MARITIMAE

Prés à spartines

  • SPARTINION ANGLICAE

Prés salés atlantiques

  • Schorres inférieurs à moyens PUCCINELLION MARITIMAE
  • Niveaux hauts des schorres ARMERION MARITIMAE
  • Milieux saumâtres GLAUCO MARITIMAE-JUNCION MARITIMI

Prés salés méditerranéens et thermo-atlantiques

  • Prairies méso-hygrophiles thermo-atlantiques ALOPECURION UTRICULATI
  • Prairies méso-hygrophiles piétinées, eutrophes POTENTILLION ANSERINAE
  • Prairies atlantiques longuement inondables OENANTHION FISTULOSAE

Fourrés des prés salés

  • Communautés des schorres eu-halins cantabro-atlantiques à atlantiques HALIMIONION PORTULACOIDIS

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Coefficient 115 le long du Havre de Brouage : les prés salés sont entièrement submergés jusqu’à la frange de fourré à Soude arbrisseau à droite qui souligne la digue de protection

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En Baie de l’Aiguillon, l’importance prise par l’Aster tripolium sur le schorre témoigne probablement d’une eutrophisation du bassin versant

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Les marais endigués sont souvent favorables à l’expression des communautés du haut schorre, ici le fourré à Salicorne ligneuse (île d’Oléron)

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La plus grande zone de prés salés du Fier d’Ars (île de Ré) résulte en fait de la colonisation par les halophytes – ici de l’Obione – d’anciennes prises destinées à l’aquaculture mais aujourd’hui reprises par la mer

Offre d’emploi chargé(e) de mission

Le poste est pourvu

Poitou-Charentes Nature, union régionale des associations de protection de la nature et de l’environnement, intervient dans le cadre du suivi des mesures environnementales liées à la création de la Ligne à Grande Vitesse SEA Tours-Bordeaux pour la partie Poitou-Charentes et plus globalement dans le cadre de programmes naturalistes régionaux. Dans ce contexte, Poitou-Charentes Nature recherche un(e) chargé(e) de missions pour assurer le suivi technique et administratif des deux missions suivantes :.
1. Coordination du suivi de l’efficacité des mesures environnementales de la LGV Tours-Bordeaux ;.
2. Coordination des contrats d’objectifs naturalistes, en appuyant le partenariat entre les associations membres et les partenaires institutionnels ou privés..

Descriptif du poste :
Sous l’autorité du Président de Poitou-Charentes Nature et en lien avec le coordinateur associatif, les missions principales sont les suivantes :
* Coordination/suivi de l’efficacité des mesures environnementales liées à la LGV, en lien avec les associations départementales membres, le constructeur de la LGV et les autres partenaires :

  • Assurer la coordination de la mise en œuvre des suivis écologiques relatifs à la LGV : suivi de l’efficacité des mesures compensatoires, suivi des populations impactées, suivi de la transparence des ouvrages…
  • Participer aux comités stratégiques et techniques et gérer les relations avec le constructeur ;
  • Assurer la concertation régulière avec le Président, l’équipe de pilotage LGV, les référents des associations membres et les services de l’Etat ;
  • Travailler en équipe avec les associations départementales et orienter le travail sur le suivi des mesures compensatoires et les suivis d’espèces au regard des connaissances naturalistes et des aspects règlementaires liés au projet LGV ;
  • Assurer la gestion financière de la mission LGV ;
  • Assurer le rendu des activités, la diffusion d’informations et la communication des actions liées à la LGV.* Coordination/suivi de projets naturalistes ou environnementaux dont Poitou-Charentes Nature est maître d’ouvrage :
  • Être force de proposition concernant la programmation pluriannuelle des projets à mener ;
  • Organiser les réunions régionales et participer aux réunions préparatoires des différents projets ;
  • Elaborer les budgets des Contrats d’objectifs en lien avec le coordinateur technique du projet et les intervenants ;
  • Participer à l’élaboration du plan de financement global annuel ;
  • Donner un avis sur le contenu technique des fiches projet ;
  • Assurer la gestion et le suivi de l’avancement des Contrats d’objectifs (administratif et technique).

Formation et compétences requises :

  • Bac +3/5 Disciplines : aménagement du territoire, biodiversité, gestion de l’espace…
  • Animation de réseaux : aptitude au relationnel avec les partenaires extérieurs (techniciens, services de l’Etat…)
  • Expérience en conduite de projets
  • Expérience réussie au dialogue et à la négociation
  • Connaissances naturalistes générales
  • Forte sensibilité à la protection de la nature et au monde associatif
  • Très bonnes capacités d’analyse et de synthèse
  • Excellentes capacités rédactionnelles
  • Connaissances règlementaires en aménagement du territoire et en droit de l’environnement appréciées
  • Maîtrise du SIG (de préférence QGis)
  • Sens de l’organisation, dynamisme, autonomie, permettant une prise en charge progressive de la mission (tuilage prévu)

Caractéristiques du contrat de travail

  • Prise de poste dès que possible (le 2 novembre 2017 au plus tard)
  • CDI (période d’essai de 2 mois)
  • Temps plein 35 heures/semaine
  • Les horaires de travail devront s’adapter à ceux des partenaires (réunions en soirée si nécessaire)
  • Poste basé à Fontaine-le-Comte (86240)
  • Déplacements occasionnels à prévoir à l’échelle de la Région Nouvelle-Aquitaine
  • Permis B indispensable (véhicule de service ou remboursement des frais avec véhicule personnel)
  • Rémunération brute mensuelle : 1 912 € (Groupe D Convention Collective CCNA) + ancienneté associative éventuelle + tickets restaurant et complémentaire santé

Candidature (CV et lettre de motivation) à envoyer (mail possible) avant le 9 octobre 2017 à :
M. le Président, Poitou-Charentes Nature, 14 rue Jean Moulin, 86240 Fontaine-le-Comte

 

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Les Papillons de jour du Poitou-Charentes

Les Papillons de jour du Poitou-Charentes

Un ouvrage inédit sur les Papillons de jour du Poitou-Charentes (les Rhopalocères) publié en 2017. Il est illustré de plus de 300 photos, 140 cartes et a été réalisé à partir de 260 000 observations sur tout le territoire. En vente au prix de 28,5€.

Grâce à cet effort d’inventaire régional sans précédent pour ce groupe (300 naturalistes ont rassemblé plus de 260 000 observations sur les 4 départements), soutenu par l’Union Européenne (fonds FEDER), le Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine et la DREAL Nouvelle-Aquitaine les prospections menées entre 2010 et 2014 ont permis de nombreuses (re) découvertes, de modifier les listes d’espèces patrimoniales et d’impulser de nombreuses actions pour leur préservation (à poursuivre).

Nous sommes fiers d’avoir pu ainsi assurer la relève de nos illustres prédécesseurs qui, depuis la fin du XIXe siècle, travaillent pour mieux connaître et préserver les papillons de jour. Nous souhaitons que cet ouvrage soit le plus largement distribué pour permette une amélioration des connaissances et des consciences, pour aboutir à davantage d’actions permettant leur préservation.

Quelques extraits :

Avec le soutien de :

Les Oiseaux du Poitou-Charentes

Les Oiseaux du Poitou-Charentes

Unique et innovant, fruit des enquêtes, études et milliers de données récoltées par les associations ornithologiques régionales, cet ouvrage de 432 pages (24 x 32 cm) propose un riche panorama des oiseaux du Poitou-Charentes. English summary
 
Ce livre conçu pour tous les passionnés des oiseaux, qu’ils soient naturalistes confirmés ou simples amoureux de la nature, comprend plus de 500 superbes photographies couleur et figures, 180 cartes de répartition des oiseaux nicheurs en Poitou-Charentes.

Il est livré avec un cédérom interactif comprenant les cartes de répartition des oiseaux nicheurs, suite à l’enquête menée de 2005 à 2008 sur l’ensemble de la région.

Nicheurs, migrateurs, hivernants, occasionnels… plus de 460 espèces d’oiseaux observées en Poitou-Charentes sont présentes. On découvrira aussi les milieux qu’ils fréquentent, l’histoire régionale de l’ornithologie, les grands paysages régionaux ainsi que l’importance de la région pour les oiseaux.

Membres de Charente Nature, du Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres, de la LPO France, de la LPO Charente-Maritime et de la LPO Vienne, les auteurs sont tous des naturalistes confirmés réunis autour d’une même passion : faire découvrir et protéger les oiseaux !

Un aperçu du livre :

L’ouvrage est maintenant en vente au prix de 15€ (39€ auparavant). Envoi postal possible ou à venir chercher à :

-Poitou-Charentes Nature (86240 Fontaine le Comte)
-Charente Nature (16000 Angoulême)
-Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (79000 Niort)
-Nature Environnement 17 (17700 Surgères)
-LPO Vienne (86000 Poitiers)
-LPO Charente-Maritime (17000 La Rochelle)
-Espace Nature LPO (17300 Rochefort)

Avec le soutien financier de :

Guide des habitats naturels du Poitou-Charentes

Guide des habitats naturels du Poitou-Charentes

Paru en 2006, le « Catalogue des habitats naturels du Poitou-Charentes » recense, pour la première fois, la totalité des habitats présents dans cette unité administrative de quelque 25000 km² (PCN, 2006). 232 habitats sont ainsi répertoriés et présentés dans 9 sections distinctes correspondant aux grands types de milieux observables dans la région : « milieux littoraux », « eaux douces », « forêts » etc. Conformément aux typologies de référence utilisées pour ce travail, les habitats y sont présentés selon un système hiérarchisé de niveaux emboîtés les uns dans les autres, du plus général au plus précis, assortis de codes numériques à plusieurs décimales.
Parallèlement, une évaluation synthétique de la « valeur patrimoniale régionale » de ces habitats est présentée, basée sur différents critères de rareté et de menaces. En croisant ces données avec celles issues de l’Annexe I de la Directive Habitats (Communauté Européenne, 1993), il apparaît que 130 (56%) de ces habitats possèdent une valeur patrimoniale élevée.

Le Guide des habitats naturels du Poitou-Charentes, véritable synthèse des connaissances disponibles sur les habitats régionaux constitue la suite naturelle du catalogue : il vise à mettre à la disposition de tous les acteurs locaux travaillant de près ou de loin sur l’environnement naturel, mais également du « grand public » – amateurs « éclairés », curieux de nature, enseignants – une somme d’informations rigoureuses présentées de manière attractive et condensée dans des fiches.
Les 232 habitats du Catalogue seront ainsi passés en revue à travers 122 fiches (certaines ont été regroupées) dont l’édition s’est déroulée sur un programme de 5 ans et s’est terminée en 2011. Toutes ces fiches rédigées depuis 2006 sont disponibles ci-après.

Pour des raisons d’opportunité, l’ordre de rédaction des fiches ne suit pas celui du Catalogue ; on a tenté cependant, dans la mesure du possible, de traiter simultanément les habitats appartenant au même grand type de milieu.

Envoi gratuit du pdf sur demande par mail à . Une version papier complète (476 pages couleur) est parue en octobre 2012 mais est épuisée.

Libellules du Poitou-Charentes : Atlas de répartition illustré

Libellules du Poitou-Charentes : Atlas de répartition illustré

Ouvrage en couleur et illustré paru en 2009. Il regroupe et présente les espèces de libellules présentes actuellement en Poitou-Charentes, voire disparues. English.
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Au format 20 x 27 cm, avec 256 pages en couleur, plus de 500 illustrations, comprenant des monographies et des cartes de répartition, cet ouvrage traite de 73 espèces de libellules connues à ce jour en Poitou-Charentes (voir en bas de cet article).

L’ouvrage est en vente auprès de Poitou-Charentes Nature (14 rue Jean Moulin 86240 Fontaine-le-Comte). Renseignements au 05 49 88 99 23.

Offre déstockage :
de 1 à 3 exemplaires : 12,00 € l’unité 
à partir de 4 exemplaires : 10,00 € l’unité
+ frais de port

Présentation de l’ouvrage

Poitou-Charentes Nature, union régionale d’associations de protection de la nature et de l’environnement, recense depuis de nombreuses années avec ses associations membres, les richesses du patrimoine naturel du Poitou-Charentes.

De 2002 à 2008, des dizaines de bénévoles, de chargés de mission ont arpenté ruisseaux, rivières et fleuves, mares, étangs et points d’eau de toute la région pour réaliser un inventaire des libellules du Poitou-Charentes.

Ces insectes remarquables à plus d’un titre, que l’on peut observer chaque année entre mars et novembre, représentent un patrimoine exceptionnel, témoins de la qualité des eaux qu’ils fréquentent.

Avec plus de 60 000 données collectées, c’est un véritable état des lieux sur les 73 espèces de libellules connues dans la région qui vous est livré dans cet ouvrage, avec force détails sur la biologie, l’écologie, les menaces pesant sur les libellules. Vous y trouverez également des conseils pratiques sur les techniques d’observation, sur l’étude ou encore l’identification de ces insectes.

C’est la première fois qu’un ouvrage de cette qualité présente les libellules du Poitou-Charentes. Ces insectes enchanteurs sont en fait peu connus, autrement que par leur légèreté et leur danse de séduction. Les libellules sont des êtres tout à fait étonnants qui méritaient une telle valorisation.

Fruit de 18 années de prospections et de l’expérience accumulée au -fil des années par plus de 200 naturalistes, cet ouvrage traite des 73 espèces de libellules connues à ce jour en Poitou-Charentes.

Ce sont de nombreuses descriptions précises sur la répartition, l’abondance, le cycle biologique, les habitats fréquentés, les menaces pesant sur chaque espèce et le statut de conservation de ces espèces qui sont présentées dans cet ouvrage. Toutes ces informations sont accompagnées de graphiques, de cartes de répartition et de nombreuses photographies.

Mais plus qu’un guide de terrain, c’est un livre à lire chez soi, qui charmera naturalistes, pêcheurs, ou simples amoureux de la nature. Il s’agit d’un ouvrage collectif et associatif où chaque chapitre est le reflet de personnalités différentes qui se révèlent dans une approche originale.

Connaître, respecter, protéger, tels sont les principes qui nous ont amené à réaliser cet ouvrage. Puisse-t-il contribuer à mieux connaître et à sauvegarder encore longtemps ces merveilleux êtres vivants de notre patrimoine naturel.


Vous pouvez visualiser quelques pages du livre au format PDF en cliquant sur les images ci dessous. Attention, ce livre n’est pas libre de droits de reproduction !

Chaque monographie (ici à titre d’exemples la Cordulie à corps fin Oxygastra curtisi et le Sympétrum sanguin Sympetrum sanguineum), après un petit rappel sur l’étymologie du nom, aborde la répartition de l’espèce, son cycle annuel (phénologie), les habitats qu’elle fréquente, sa biologie, les menaces qui pèsent sur elle et des pistes pour assurer sa préservation.

73 espèces (dont une disparue) sont ainsi passées à la loupe.

Le statut de protection (statut légal et intérêt patrimonial de chaque espèce) est mentionné par des symboles de couleur.


 

Contenu de l’ouvrage

Libellules du Poitou-Charentes

Préface

Avant-propos

Remerciements

-Sommaire

-73 monographies d’espèces

Espèces découvertes au cours de l’inventaire et espèces à rechercher :

Espèces à rechercher car présentes dans les départements limitrophes :

Les cortèges odonatologiques
Menaces liées aux activités humaines
La protection des libellules
Glossaire
Bibliographie
-Index

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